Du temps pour réinventer l’école de la confiance

Du temps  réinventer l’école de la confiance 

 

Pour l’historien Yann Forestier, c’est bien en redonnant aux enseignants la maîtrise de leur métier qu’on lui redonnera du sens. Et pour redonner confiance à la profession, les questions salariales ou celles d’affectation doivent être résolues en priorité.

 

Encore un point de vue intéressant sur la question de la rénovation de l’école et des enseignants. Des enseignants en voie de prolétarisation qui doivent  par ailleurs reconquérir le respect des élèves et même de leurs parents. Sans parler aussi de la reconquête des savoirs concernant les fondamentaux NDLR

 

Face aux recteurs, le 25 août, le président de la République s’est engagé, au nom d’une « nouvelle méthode », à faire appel aux initiatives locales. On peut légitimement se demander si cette promesse, formulée dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, va au-delà de l’opération de communication.

Ce « grand travail », qui consisterait à « bâtir un projet nouveau, école par école », implique, comme il le dit lui-même, une « révolution copernicienne ». Du « grand débat », succédant au mouvement des « gilets jaunes », à la convention citoyenne pour le climat, pour n’évoquer que les initiatives les plus spectaculaires, les appels à l’expression citoyenne ont rarement été suivis d’effets tangibles.

Mais prenons ici au sérieux la volonté du chef de l’Etat, déjà exprimée à Marseille, le 2 juin, de « faire confiance au terrain ». Qu’est-ce qui pourrait donner à cette politique une chance d’aboutir ?

Le premier atout de ce discours est évidemment sa pertinence. C’est bien en redonnant aux enseignants la maîtrise de leur métier qu’on lui redonnera du sens. Quand l’évaluation est affaire de formulaires interminables à remplir, quand le calendrier du baccalauréat impose de supprimer les cours des lycéens en juin et durant une partie du mois de mai, les professeurs constatent que la lourdeur du pilotage centralisé fait passer les enjeux éducatifs au second plan, derrière l’entretien de la machine administrative.

L’évolution des publics scolaires – comme celle des savoirs – impose de traiter ces professionnels non en exécutants, mais en cadres : à eux de trouver les meilleurs moyens d’atteindre, en fonction des réalités particulières auxquelles ils sont confrontés, les objectifs nationaux définis par les programmes. Le rapport 2014 du Conseil national de l’innovation pour la réussite scolaire, instance supprimée par Jean-Michel Blanquer, préconisait ainsi « d’augmenter l’autonomie, la responsabilité, la réflexivité et l’accompagnement » des acteurs de l’école.

Ce n’est pas pour rien qu’en 1984, déjà, le ministre Alain Savary avait institutionnalisé les « projets d’établissement », dont Emmanuel Macron comme Pap Ndiaye semblent ignorer l’existence, ou que la loi d’orientation de 2005, dans son article 34, a reconnu le droit à l’expérimentation. Et, dans chaque académie, les cellules académiques recherche-développement, innovation et expérimentation constituent patiemment, depuis douze ans, une « expérithèque » ou « innovathèque »… dans une certaine indifférence.

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