Croissance France : révision en baisse des prévisions
L’Insee a revu à la baisse ses prévisions pour la fin de l’année. L’institut table désormais sur une progression modeste du PIB de 0,2 % au troisième trimestre et sur une croissance nulle au cours des trois mois suivants contre 0,3 % encore anticipée en juin pour chacun des deux trimestres.
Cependant la croissance en 2022 atteindrait néanmoins 2,6 %, soit plus que les 2,3 % attendus alors pour l’ensemble de l’année. Un chiffre proche de l’objectif gouvernemental, qui est de 2,5 %. L’acquis de croissance pour 2023 serait toutefois limité à 0,2 %, laissant augurer un sérieux coup de froid sur l’économie tricolore l’an prochain.
Compte tenu des hauts niveaux de stocks de produits finis, la production manufacturière devrait se contracter à l’automne selon l’Insee.
L’inflation demeure elle aussi à des niveaux historiquement élevés. Les aides publiques devraient toutefois un peu calmer le jeu . Grâce au renforcement de la ristourne à la pompe de 18 centimes à 30 centimes en septembre et en octobre, l’envolée des prix devrait être contenue autour de 6 % pendant ces deux mois, évitant ainsi le pic redouté de 7 % . Le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité et la remise sur l’essence diminuent l’inflation de 2,5 points en septembre, estime l’Insee. La réduction progressive de la remise à 20 centimes en novembre puis à 10 centimes en décembre va d’ailleurs faire repartir l’inflation à la hausse. Elle avoisinerait les 6,6 % sur un an en décembre, soit 0,3 point de moins qu’anticipé il y a trois mois et s’établirait à 5,3 % en moyenne sur l’année.
Stagnation du pouvoir d’achat en 2022
Alors que l’exécutif s’est évertué à protéger les Français contre l’explosion des cours de l’énergie, les tensions risquent d’apparaître sur un autre front : la flambée des prix des produits alimentaires, avec une hausse attendue en décembre de près de 12 %, en glissement annuel contre 7,7 % au mois d’août. Une conséquence directe de l’envolée des prix de production agricole : ces derniers ont bondi de 35 % en deux ans. Même en cas de détente des prix, il faudrait attendre « quelques trimestres » pour que la baisse soit visible pour le consommateur. La hausse des prix des biens manufacturés serait plus modérée, autour de 5 % sur un an.
Face à ces poussées inflationnistes, la question du pouvoir d’achat va donc rester pour de longs mois encore au coeur des préoccupations des Français. L’amélioration de leurs revenus, stimulée par le dynamisme salarial (hausse du Smic et du point d’indice des fonctionnaires), la revalorisation des prestations sociales et la baisse des prélèvements (taxe d’habitation, redevance audiovisuelle) devrait entraîner un rebond du pouvoir d’achat sur la seconde partie de l’année.
Remontée de l’épargne
Mesuré par unité de consommation, il augmenterait « d’au moins 1,5 % » au troisième trimestre et d’« au moins 0,5 % » au cours des trois derniers mois de l’année selon l’Insee. Après la nette contraction subie au premier semestre, le pouvoir d’achat resterait néanmoins stable sur l’ensemble de 2022, avec des disparités importantes au niveau individuel.
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Dans ce contexte, les Français ne devraient pas être d’humeur à la dépense. Le dynamisme dans les services, porté par l’hôtellerie et la restauration depuis le printemps, devrait encore soutenir l’activité économique à l’automne mais l’effet s’amenuiserait en fin d’année selon l’Insee. La consommation de biens, déjà en berne depuis le début de l’année, devrait rester sur une mauvaise pente.
Face au ralentissement économique, les ménages pourraient faire preuve d’une plus grande prudence au cours des prochains mois et décider de « lisser leurs décisions d’achat ». C’est en tous cas le scénario de l’Insee, qui anticipe dans la foulée une remontée du taux d’épargne au second semestre, après la décrue enregistrée au printemps.
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