La spéculation nourrit l’inflation
Inflation et spéculation
Alors que l’inflation européenne est mesurée au mois d’août autour de 9 %, la France n’enregistrerait qu’une hausse des prix d’environ 6 % (5,8 % sur un an en août).
On comprend mal, à part la question de la tarification de l’électricité, comment la France ce situe en retrait en matière d’évolution des prix. Sans doute en raison de l’obsolescence de l’indicateur de l’INSEE qui sous-estime l’évolution structurelle de la consommation. Une consommation caractérisée par une forte de l’alimentaire et des services notamment.
Un seul exemple des litres de huile autour de 1,50 € qui passe à plus de deux euros et jusqu’à cinq euros grâce au changement d’étiquette, d’emballage et de conditionnement.
En fait, nombre de secteurs et d’entreprises profitent du climat inflationniste actuel pour augmenter sans raison objective leurs prix. C’est l’occasion d’une grande spéculation qui à terme permettra d’augmenter les profits. Aucune étude n’a été entreprise pour analyser de manière profonde les facteurs explicatifs de la hausse des prix. Certains sont structurels, d’autres conjoncturels et d’autres enfin purement spéculatifs. Sur une hausse globale qui devrait atteindre presque 10 % d’ici la fin de l’année la moitié environ est infondée. En cause notamment les rétentions de fourniture de producteurs et de distributeurs, la valse des étiquettes et de conditionnement.
Quelques exemples :
L’eau Salvetat a ainsi réduit en 2020 la taille de ses bouteilles de 1,25 litre à 1,15 litre tout en augmentant son prix de vente de 5%. Le fromage Kiri a réduit la taille de la portion de son fromage fondu de 10% il y a un an et demi, avec des portions passées de 20 à 18 grammes. Les sirops Teisseire dont la bouteille est passée de 75 à 60 cl en 2020 avec un prix de vente en hausse de 37%. Ou encore la marque les Pyrénéens de Lindt qui a réduit le nombre de chocolats de ses boîtes de 30 à 24 tout en augmentant ses tarifs de 30%.
« Le plus souvent avec la shrinkflation, le prix à l’unité reste inchangé alors que le prix au kilo s’est envolé, explique Camille Dorioz, responsable des campagnes chez Foodwatch à Challenges. Le consommateur ne voit pas la différence quand il passe à la caisse. »
S’il y a des raisons objectives à l’inflation, il y a aussi la spéculation des producteurs et des distributeurs qui augmentent sans motif pertinent les prix. Ainsi les grandes sociétés n’ont-elles jamais réalisé autant de super bénéfices. Curieusement les experts patentés qui craignaient les effets de « l’infernale » boucle salaire-prix sont nettement moins nombreux à critiquer la véritable boucle-superprofits prix qui nourrit l’inflation.Les ménages sont les principales victimes du phénomène inflationniste. Les prix auront réellement augmenté de 10 % d’ici la fin d’année tandis que les salariés par exemple ne pourront enregistrer qu’une augmentation moyenne de 3 %.(Les épargnants de leur côté perdront quatre à 5 %).
D’après l’INSEE, le détail des chiffres montre que l’augmentation des prix de l’énergie est revenue à 22,2 % en rythme annuel, après avoir atteint 28,5 % le mois dernier. En revanche, la hausse des prix de l’alimentation s’est encore accélérée pour atteindre 7,7 % par rapport à août 2021, après une hausse de 6,8 % un mois plus tôt, tout comme celle des prix des produits manufacturés (+3,5 % après +2,7 % avec la fin des soldes) tandis que celle des services reste stable, à 3,9 % annuel.
Au total, les prix augmentent ainsi de 0,4 % sur un mois en août, après une hausse de 0,3 % en juillet, précise l’Insee. La hausse des prix y atteint un niveau sans précédent depuis 40 ans.
Dans la réalité, les prix alimentaires progressent au moins de 10 %. Les prix des services devraient eux enregistrer une forte hausse à la rentrée notamment concernant les abonnements.
facteurs explicatifs de l’inflation
Inflation structurelle-
Toute personne ayant un revenu fixe voit également l’inflation d’un mauvais œil. Alors que les prix grimpent, les salaires ne sont pas forcément revus à la hausse.Actuellement (au mois d’août, l’inflation en France a progressé de l’ordre de 6 % tandis qu’en moyenne les salaires n’ont enregistrés qu’une hausse de 3 % ). Les salariés sont donc forcément perdants et voient leur pouvoir d’achat baisser. L’inflation pénalise également le commerce extérieur. Les prix des marchandises du pays en proie à l’inflation étant plus élevés, les autres nations seront forcément plus réticentes à les importer.Ce phénomène entraîne aussi la hausse des taux d’intérêt, décourageant les ménages à solliciter des crédits à la consommation . Par ailleurs, une hausse trop brutale des taux d’intérêt peut par ailleurs provoquer une crise générale de la dette ( Dette des Etats, des particuliers et des entreprises)
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