Archive mensuelle de août 2022

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Energie – La fermeture de Fessenheim: L’erreur fatale du pouvoir

 Energie – La fermeture de Fessenheim: L’erreur fatale du pouvoir

 

 Aujourd’hui la centrale nucléaire de Fessenheim est bien morte. Et il est trop tard pour le regretter », constate Alain Desgranges dans « Le Monde », relevant que certains responsables politiques actuels se réjouissaient de cette fermeture en 2020, alors même que la crise énergétique contraint aujourd’hui la France à redémarrer une centrale électrique au charbon, bien plus émettrice de CO2.

 

Le redémarrage de la centrale électrique au charbon de Saint-Avold (Moselle) ne peut que remettre en mémoire la faute gravissime qu’a constitué l’arrêt prématuré de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), que rien ne justifiait si ce n’est une promesse électorale d’un autre temps.

Tant pis, le climat attendra ! Car il faut savoir que la centrale de Saint-Avold, dont le redémarrage permettra de limiter la casse ce prochain hiver avec ses 600 mégawatts (MW) de puissance installée, contribuera aussi au réchauffement climatique avec des émissions de 1 000 grammes de CO2 pour chaque kilowattheure (kWh) produit. A comparer avec la centrale de Fessenheim, arrêtée en 2020 pour des raisons politiciennes, qui disposait de 1 800 MW de puissance et n’émettait que 4 g de CO2 par kWh produit.

 

Elle apportait donc trois fois plus de puissance et émettait 250 fois moins de CO2 par kWh que la centrale de Saint-Avold. Fessenheim était en parfait état de marche, reconnue par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour son excellent niveau de sûreté, et n’était pas atteinte par ce phénomène de corrosion qui affecte certains réacteurs plus récents, obligeant à des réparations.

Le pire dans cette histoire lamentable fût la glorification tirée de cet événement par certaines sommités politiques qui crurent bon de signer le 21 février 2020, dans Le Monde, un manifeste intitulé « La fermeture de la centrale de Fessenheim marque une étape historique »On pouvait notamment y lire : « La mise à l’arrêt de la centrale de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité que nous portons. [...] Tenir nos promesses, nous le faisons ce 22 février en arrêtant – comme s’y était engagé le candidat Emmanuel Macron – le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, suivi du second réacteur le 30 juin. C’est un événement historique. »

Parmi les signataires de cette tribune du Monde, totalement déconnectée des réalités physiques et délétère pour le climat et la sécurité d’alimentation du pays, on trouvait notamment : Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, actuellement première ministre, Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, toujours en poste à Bruxelles et pourfendeur attitré du nucléaire, ou Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, battue aux dernières élections législatives et qui vient, malgré les réticences parlementaires (43 voix pour, 48 voix contre), d’être nommée à la présidence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Deux années plus tard, confrontés aux conséquences de la pire crise de l’énergie que le monde ait connue, ces arguments, brandis comme un trophée, apparaissent totalement incongrus voire indécents. Un comble d’hypocrisie ! Ce monument d’irresponsabilité n’aura donc pas empêché ces différents protagonistes de poursuivre leur brillante carrière, toute honte bue et non avouée, renvoyant à EDF la charge de cette décision.

On aurait pu espérer un sursaut de ces dirigeants politiques, s’employant à reconnaître l’urgence à lancer la fabrication des six réacteurs annoncée par Emmanuel Macron le 10 février à Belfort. Hélas, le nucléaire attendra, lui aussi, le gouvernement ayant décidé d’une loi sur l’accélération des seules énergies renouvelables, oubliant au passage l’énergie nucléaire dont on connaît le temps nécessaire pour instruire les premières étapes conduisant à la promulgation d’un décret d’autorisation de création.

Pourtant, la crise que subit l’Europe, égarée dans une politique énergétique promue par la Commission européenne sous l’influence dominante des pays antinucléaires et d’une idéologie verte ignorant les lois de la physique, est la preuve évidente de cette urgence. Aujourd’hui la centrale de Fessenheim est bien morte. Et il est trop tard pour le regretter.

Alain Desgranges, Le Bouscat (Gironde)

L’université se portent mieux qu’on le dit !

L’université se porte mieux qu’on le dit !

 

 

La publication du classement de Shanghaï, palmarès mondial des meilleures universités, a été suivie, en France, de commentaires dépréciant notre système d’enseignement supérieur, estime Pierre Veltz, dans une tribune au « Monde ». Selon l’ancien PDG de l’établissement public de Paris-Saclay Pierre Veltz,  l’université française se porte mieux qu’on ne l’admet.

En réalité, la tribune défend surtout le succès mérité de Paris-Saclay. Le reste de l’argumentation est faible pour défendre l’université en France NDLR

Pour les médias et une partie de l’opinion, le classement de Shanghaï a deux propriétés merveilleuses. Il permet d’expliquer une fois de plus que les classements internationaux ne peuvent pas vraiment s’appliquer à la France, qui est trop spéciale pour cela. Cela est vrai aussi pour le programme international pour le suivi des acquis des élèves : l’évaluation des performances scolaires conduite par l’Organisation de coopération et de développement économiques. Et, en même temps, ce classement considéré comme peu pertinent offre une occasion en or d’exercer notre sport national, l’autodénigrement.

Lors des dernières éditions, en 2020 et 2021, il avait bien fallu constater la remarquable percée de nos meilleures universités, en particulier de Paris-Saclay, seule université non anglo-saxonne à entrer dans le top 20, au milieu d’une cohorte d’universités américaines dont les moyens financiers et logistiques sont cinq à dix fois supérieurs (rapportés à l’étudiant). En 2022, divine surprise : nos trois champions nationaux perdent chacun quelques places ! Du même coup, la presse, quasi unanime, titre sur « le recul de nos universités ».

Où est le recul ? En 2022, comme en 2021, les universités françaises font bonne figure, avec les quatre franciliennes [Paris-Saclay, l’université Paris Sciences et lettres, Sorbonne Université et l’université Paris Cité], mais aussi Aix-Marseille, Grenoble, Strasbourg, Montpellier, et d’autres. Les trois premières universités allemandes (à Munich et à Heidelberg), ce pays proche où tout est fantastique, sont aux rangs 56, 57 et 70, très loin derrière les trois meilleures françaises. Celles-ci sont, avec l’université de Copenhague, les seules de l’Europe des Vingt-Sept à figurer dans le top 50.

Sylvie Retailleau, notre nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, n’a pas crié cocorico, mais elle a constaté, avec bon sens, une « stabilité ». De fait, lorsqu’on regarde les résultats qui sous-tendent le classement, on voit que les écarts sont en réalité très réduits. Tous les utilisateurs de ce genre de classements (il y en a de multiples) savent que, d’une année à l’autre, de petites inversions sont possibles. Il y a très clairement un peloton de tête, 100 % anglophone (Harvard, Stanford, Massachusetts Institute of Technology, Oxford et Cambridge, Berkeley), et un deuxième groupe, américain, dans lequel s’est glissée Paris-Saclay. Bel exploit, en réalité. Rappelons-nous : en 2019, nous n’avions aucune université dans les trente premières mondiales. Et, à propos, qui a signalé que, au classement par disciplines, Paris-Saclay était première mondiale en mathématiques ?

Un parti écolo ou un parti gauchiste ?

Un parti écolo ou un parti gauchiste ?

 

Des élus écologistes de premier plan, dont David Belliard, maire adjoint à Paris, l’eurodéputée Karima Delli et le député du Val-d’Oise Aurélien Taché, appellent, dans une tribune au « Monde », à créer les bases d’une culture politique écologiste renouvelée, radicale et pragmatique.

En fait, les auteurs posent la question de savoir si les écologistes doivent se confiner dans un rôle d’organisation gauchiste ou dans un rôle de véritable parti responsable et populaire.Une critique en creux de la NUPES et d’EELV.  NDLR 

 

Mégafeux, canicules, sécheresses, inondations… Nous vivons dans un paradoxe : la réalité nous rattrape et tout le monde, ou presque, parle d’écologie. Mais, nous le voyons, il n’y a pas d’écologie sans écologistes à la tête du gouvernement.

Le système à bout de souffle qui menace la planète et le vivant ne répond même plus aux attentes des citoyens. En plus de détruire la nature et d’épuiser nos ressources vitales, il dévore des sociétés entières, incapable de garantir la dignité humaine.

A qui profite le crime ? A une extrême minorité : les 63 Français aux patrimoines financiers les plus élevés polluent plus que la moitié de la population et aucun effort ne leur est demandé ! Lors du conseil des ministres de rentrée, Emmanuel Macron a parlé de « la fin de l’abondance » … mais pour qui ? Il est temps de cesser de culpabiliser les classes moyennes et populaires, qui vivent au quotidien une sobriété énergétique et financière subie, sans qu’aucune alternative ne leur soit proposée !

C’est par la base et le consentement que doit naître le changement. D’ailleurs, beaucoup n’ont pas attendu et prennent leur part au niveau local, dans leur quotidien, au sein de leur famille.

Ils s’efforcent, avec souvent très peu de moyens, de changer leurs pratiques et d’adapter leurs modes de vie. C’est bien dans les territoires populaires qu’est née l’économie circulaire. Il est crucial pour permettre que ces gestes du quotidien s’amplifient et ne soient pas synonymes de privation, mais, bien au contraire, de mieux-être, que des politiques appuient et accompagnent ce changement : c’est vrai pour la mobilité avec une offre de transports en commun bien plus importante et à bas coût ou gratuite, c’est vrai pour une alimentation saine mais pas chère, ou encore pour l’accès au logement.

Nous trouverons le chemin du changement de mode de vie avec cette France des TER, des RER, des outre-mer, des oubliés de la République. C’est cette partie de notre société que le mouvement écologiste n’a pas réussi à convaincre, cette majorité culturelle dans les urnes qu’il n’a pas su correctement écouter et intégrer.

Notre parti a un premier échelon, trop souvent négligé en dehors des séquences électorales : les groupes locaux. La politique en France est descendante, dans ses pratiques et dans sa vision. C’est la méthode Macron et jacobine que nous dénonçons. Il est temps pour les écologistes d’incarner une autre manière de faire de la politique. Repartons des militants de terrain, structurons un maillage territorial de qualité.

Covid France 26 août 2022 : 19 837 cas supplémentaires en 24 heures

Covid France 26 août 2022 : 19 837 cas supplémentaires en 24 heures

 

En France, le dernier bilan fourni par les autorités sanitaires concernant la pandémie de Covid-19, fait état d’au moins 885.285 cas confirmés soit +19.837 en 24h

On enregistre jeudi 25 août 2022 19 837 car supplémentaires en 24 heures , 153.806 morts au total, +44 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.096 (+1) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 124.710 (+43 en 24h)

Le taux de reproductivité R est de 0,79 le taux d’incidence à 216,91 et la tension hospitalière à 16,9 %. Le taux de positivité est à 0,0 %.

La France compte actuellement 15.412 (-139) personnes hospitalisées et 855 (+2) malades en réanimation

Bilan des régions :

  • Ile-de-France : 4.392 (+7) hospitalisées, 298 (-1) en réanimation et +9 décès en 24h 
  • Grand Est : 1.180 (-30) hospitalisés, 74 (+3) en réanimation et +5 décès en 24h 
  • Hauts de France : 1.264 (-3) hospitalisés, 64 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h  
  • Auvergne Rhône Alpes : 1.341 (-6) hospitalisés, 63 (+1) en réanimation et +3 décès en 24h 
  • Provence-Alpes Côte d’Azur : 1.518 (-41) hospitalisé, 58 (-3) en réanimation et +2 décès en 24h 
  • Bretagne: 486 (+4) hospitalisés, 32 (+4) en réanimation et 0 décès en 24h 
  • Normandie : 911 (0) hospitalisés, 32 (0) en réanimation et +1 décès en 24h 
  • Nouvelle-Aquitaine : 1.152 (-19) hospitalisés, 69 (-3) en réanimation et +6 décès en 24h 
  • Pays de la Loire : 269 (+4) hospitalisés, 26 (0) en réanimation et 0 décès en 24h
  • Occitanie: 1.153 (-9) hospitalisés, , 53 (-1) en réanimation et +4 décès en 24h
  • Centre-Val de Loire : 686 (-28) hospitalisés, 27 (0) en réanimation et +5 décès en 24h
  • Bourgogne-Franche-Comté : 610 (-16) hospitalisés, 30 (+2) en réanimation et +3 décès en 24h

Réseaux sociaux : L’arnaque de Twitter !

Réseaux sociauxL’arnaque de Twitter !

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document d’un lanceur d’alerte. Il ne s’agit pas d’une véritable surprise quand on sait que les revenus de ce réseau dit social (et ceux  des concurrents) sont fondés  sur les recettes de la publicité qui dépendent du volume d’utilisateurs).

Twitter a induit les régulateurs américains en erreur concernant sa capacité à se défendre contre les pirates informatiques et les comptes de spam, selon une plainte déposée par ce lanceur d’alerte.

L’ancien chef de la sécurité du réseau social, Peiter Zatko, a indiqué dans sa plainte que Twitter avait affirmé à tort avoir un plan solide en matière de sécurité.

La plainte a été déposée le mois dernier auprès de l’organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, du département de la Justice, ainsi qu’auprès de la FTC (Federal Trade Commission).

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document.

Ces accusations interviennent alors que Twitter a intenté un procès contre Elon Musk pour violation du contrat de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars (44 milliards d’euros).

Le patron de Tesla a mis fin début juillet à l’accord de rachat de Twitter, accusant le groupe d’avoir manqué à ses obligations contractuelles en fournissant notamment des données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes, des accusations rejetées par le réseau social.

 

Population mondiale: Un recul de 50 % d’ici 2100

Population mondiale: Un recul de 50 % d’ici 2100

Au rythme actuel de baisse du taux de fécondité, la population mondiale pourrait être diminuée de moitié à la fin du siècle à un peu plus de 4 milliards d’habitants. 

Un papier de  Richard Hiault dans les Echos .

 

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Encore moins la population mondiale. Le nombre d’être humains en passe d’atteindre les 8 milliards à l’automne prochain, selon les dernières prévisions des Nations unies, risque de s’effondrer avant la fin du siècle. C’est du moins la thèse défendue par James Pomeroy, économiste chez HSBC, dans une étude parue le 22 août. « La probabilité que la taille de la population mondiale commence à se réduire dans les vingt prochaines années est bien plus élevée que ce que nous avions prévu initialement », avance-t-il.

A ses yeux, les prédictions des Nations unies selon lesquelles la population mondiale devrait atteindre un pic vers les années 2080 ne collent pas à la réalité. Le pic pourrait être atteint bien avant. Aux alentours de 2043. Pourquoi ? Parce que le taux de fécondité, en net recul, réduit significativement le nombre de naissances dans le contexte d’une population déjà vieillissante.

En juillet dernier, l’ONU constatait qu’en 2021, la fécondité moyenne de la population mondiale était de 2,3 naissances par femme au cours de la vie. Elle était de 5 dans les années 1950. Pour l’ONU, elle devrait encore baisser d’ici à 2050 pour atteindre 2,1, soit le taux qui permet de stabiliser la population. Mais selon la tendance récente observée, le recul pourrait être plus important et plus rapide.

Une première alerte avait été donnée en 2019 par deux auteurs canadiens, Darrell Bricker et John Ibbitson, dans leur ouvrage « Empty Planet : the shock of global population decline ». Ils y soutenaient que le vieillissement et la faible fécondité entraîneraient des changements massifs dans la population humaine, et plus tôt que nous ne le pensons. James Pomeroy les rejoint.

Pour lui, la population mondiale pourrait comptabiliser seulement un peu plus de 4 milliards d’êtres humains d’ici à la fin du siècle.

De multiples raisons expliquent la baisse du taux de fécondité. L’intégration des femmes dans le marché de l’emploi retarde l’âge auquel elles ont leur premier enfant. La hausse des prix de l’immobilier dans les pays riches limite d’autant le développement d’une famille nombreuse pour des raisons de coûts trop élevés. Le développement de l’éducation et le meilleur accès aux soins et aux pratiques contraceptives jouent également un rôle dans le fait que les familles font moins d’enfants, souligne l’étude de HSBC. La crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer la tendance à la baisse du nombre de naissances.

Bien évidemment, tous les pays ne logent pas à la même enseigne. « Le recul du taux de fécondité est global mais pour certains pays, à l’instar de ceux d’Afrique subsaharienne et d’Asie, le niveau, bien qu’en recul, permet une poursuite de la croissance de la population », précise James Pomeroy.

En clair, la part de l’Afrique dans la population mondiale va se renforcer avec un nombre élevé de jeunes qu’il va falloir intégrer dans le monde du travail, sur place ou dans les pays développés ou émergents en manque de main-d’oeuvre. Les pays développés et certains pays émergents sont loin d’être dans le même cas. A Hong Kong, à Singapour, en Corée du Sud et à Taïwan, l’actuel taux de fécondité permet de prédire une division par deux de leur population d’ici à la fin du siècle. La Chine n’est pas loin de les rejoindre .

L’Europe réduite de moitié

En Europe, « au rythme où vont les choses, la population aura diminué de moitié avant 2070, le continent risquant de perdre 400 millions d’habitants d’ici à 2100 ». De même, en prolongeant la tendance actuelle, la population indienne grimperait à 1,54 milliard d’habitants en 2050 tandis que la Chine verrait la sienne reculer à 1,17 milliard. La France compterait alors 62,3 millions d’habitants et l’Allemagne 70,3 millions.

Si certains gouvernements ont mis en place des politiques visant à relever la fécondité du pays, James Pomeroy constate qu’elles sont « inefficaces ». Tout juste peut-on évoquer, dans certains cas comme dans les pays scandinaves, un frein à la baisse du taux de fécondité. Le recul du nombre d’habitants pourrait-il être inéluctable ? Rien n’est inscrit dans le marbre. Mais ce repli, s’il intervient, constitue une bonne nouvelle dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de la biodiversité. C’est l’une des solutions.

 

Macron hors-sol : « mettre fin à la société d’abondance » !

Macron hors-sol : « mettre fin à la société d’abondance » !

 

Complètement hors-sol et même méprisant, Macron s’est encore livré à son exercice préféré de condescendance consistant à culpabiliser les Français.  Pour lui : «nous vivons depuis plusieurs années la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance» de «liquidités sans coût», «de produits», «de technologies qui nous semblaient perpétuellement disponibles», de «terre ou de matière» ou même d’«eau». À ce constat assez sombre, le président y ajoute «la fin des évidences» et «la fin de l’insouciance» liées à la guerre qui continue de faire rage aux portes de l’Europe.

Une espèce de prêche de curé de campagne mais sans réelle vision sur les orientations qu’ils propose pour mettre fin à cette « société d’abondance »

 

Volontairement sans doute Macron reste dans le flou. Il l’oublie sans doute que le salaire médian ( qui sépare la population en deux) est de ‘(ordre  de 2000 € en France , il paraît donc  pour le moins injuste de parler de société d’abondance,  sans parler de ceux qui sont englués dans la pauvreté.

L’opposition a fortement réagi à ces propos de nature insultante autant qu’irresponsable. Depuis Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), le patron de La France Insoumise considère qu’«Emmanuel Macron ne se rend pas compte à quel point ça peut être blessant pour les gens». «Il ne se rend pas compte parce que pour ces amis, l’abondance, ça continue, il ne veut pas qu’on taxe les profiteurs de crise. Des gens qui ont accumulé des millions, et des millions et des millions sur le dos de la crise Covid, de l’inflation. Donc, pour eux, l’abondance continue», ajoute l’ancien candidat à l’Élysée.

Du côté du Parti socialiste, c’est le sénateur David Assouline qui tance le chef de l’État quant à son «abondance de déconnexion». «Il préside un pays asphyxié, une majorité de citoyens qui se serrent la ceinture comme jamais alors que les grandes entreprises font des milliards de bénéfices. Et sa majorité vote contre le Smic à 1500€ et contre la taxation des super profits», lance-t-il.

Le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, par ailleurs prétendant à la présidence du parti de la droite, a qualifié cette dernière d’«indécente». «Il n’y a qu’une “insouciance” en France c’est celle d’un président qui conduit notre pays dans le mur en refusant le courage de la réforme et en privilégiant la dépense illimitée», ajoute l’élu du Sud.

Economie, politique, société: les plus lus (25 août 2022 – 7h00)

Chaînes Logistiques :Un désordre spéculatif

Chaînes Logistiques :Un désordre spéculatif

OPINION. La pandémie du Covid-19 a perturbé l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement créant des goulets d’étranglement dans les livraisons. Mais cette crise du transport a donné lieu à la montée en puissance de certains acteurs, qui sont devenus aujourd’hui des acteurs indispensables pour l’économie mondiale. Par Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés chez eToro.(La Tribune)

 

La désorganisation des chaînes logistiques permet aussi de légitimer des hausses de prix à caractère spéculatif dans toute la chaîne de production et de distribution. Bref, beaucoup d’acteurs économiques profitent de la situation (NDLR)

 

Commander un produit et se faire livrer rapidement s’est aujourd’hui progressivement inscrit dans nos usages quotidiens. Pour autant, les chaînes d’approvisionnement restent encore un mystère pour la plupart d’entre nous. Par le passé, ces réseaux mondiaux complexes permettaient aux entreprises de transporter rapidement des biens dans le monde entier.

Jusqu’à récemment, il paraissait encore tout à fait normal d’acheter un produit sur une plateforme comme Amazon et de se le faire livrer le lendemain chez soi. Mais depuis le début de la pandémie de Covid-19, le monde connaît une crise majeure de la chaîne d’approvisionnement mondiale. La pandémie ayant eu un impact à la fois sur les habitudes de consommation et sur la disponibilité des transports, les chaînes d’approvisionnement se sont effondrées, entraînant des pénuries de produits dans le monde entier. Par exemple, essayez de vous procurer la dernière Playstation 5 ou un nouveau véhicule, vous constaterez malheureusement que les détaillants n’ont peu, voire pas de stock !

Alors que cette crise mondiale a engendré d’énormes défis pour de nombreuses entreprises, il existe toutefois un petit groupe de sociétés qui bénéficient fortement de ces perturbations : les sociétés internationales de transport maritime. En effet, certaines entreprises de transport maritime génèrent à cette heure des bénéfices records ! Voici les raisons pour lesquelles le transport maritime reste aujourd’hui, malgré cette crise, l’un des secteurs en plein essor.

Les compagnies maritimes jouent un rôle majeur au sein du long engrenage des chaînes d’approvisionnement mondiales. Véritable épine dorsale de notre économie, les navires transportent quotidiennement de la nourriture, des médicaments, des appareils électroniques et de nombreux autres biens à travers le globe. En fin de compte, une grande partie de ce que nous consommons ou utilisons dans notre vie quotidienne a été transportée par des navires que ce soit sous la forme de matières premières, de composants ou de produits finis.

Or, depuis le début de la pandémie, ce réseau de navires et de conteneurs est confronté à d’importantes problématiques. Au début de la crise sanitaire, de nombreuses compagnies maritimes ont réduit leur capacité en réponse à la baisse de la demande. Les entreprises du monde entier ayant licencié leurs employés et les magasins ayant fermé leurs portes pour cause de confinement, les compagnies maritimes ont anticipé que la demande pour leurs services allait fortement diminuer. Seul hic dans ce raisonnement, la demande des particuliers repart à la hausse depuis plusieurs mois.

De fait, via cette inadéquation, la demande de conteneurs d’expédition pour les navires de transports atteint actuellement des niveaux records, et les entreprises maritimes en profitent. À l’instar des compagnies pétrolières et gazières, qui profitent de la flambée des prix de l’énergie, les entreprises de transport maritime voient leurs revenus et leurs bénéfices exploser en raison des taux de fret maritime élevés.

Prenons l’exemple du géant danois du transport maritime AP Moeller-Maersk. Il a récemment affiché un chiffre d’affaires de 19,3 milliards de dollars pour le premier trimestre de 2022, soit une hausse de 56 % par rapport à l’année précédente, ainsi qu’une augmentation de 175 % du bénéfice sous-jacent. Fort de ces bons résultats, le groupe a relevé ses prévisions pour l’année.

Danaos, qui est l’un des plus grands propriétaires indépendants de porte-conteneurs au monde, est un autre bon exemple ici. Lors du premier trimestre 2022, celui-ci a affiché des recettes d’exploitation de 230 millions de dollars, en hausse de 74 % par rapport à l’année précédente, ainsi qu’une augmentation de 306 % du bénéfice par action (BPA).

Hapag-Llyod, transporteur allemand de marchandises par route, voie maritime, rail et bateaux de navigation intérieure, a profité pleinement de la conjoncture actuelle. Son chiffre d’affaires a progressé de 53% au deuxième trimestre 2022 et son cours de Bourse a flambé de plus de 200% depuis le 1er janvier 2021.

A l’échelle mondiale, le bénéfice combiné des compagnies maritimes devrait atteindre 300 milliards de dollars cette année, selon le cabinet de conseil maritime Drewry. Cela représenterait une hausse de 40 % des revenus par rapport aux 214 milliards de dollars réalisés en 2021. Ces bénéfices élevés pourraient encore le rester pendant un certain temps. De nombreux experts en logistique estiment que la flambée des coûts de transport maritime se poursuivra en effet pendant une bonne partie de l’année 2022 en raison des déséquilibres entre l’offre et la demande.

Allant de l’entreprise de transport aérien, ferroviaire, routier et maritime, les entreprises de messagerie et de services postaux, les entreprises de logistique jusqu’aux entreprises de livraison du dernier kilomètre, le secteur du transport de marchandise a su montrer son indispensabilité dans notre monde globalisé, et sa valeur sur les marchés. Une chose est certaine, chaque crise comporte son lot d’échecs, mais aussi d’acteurs qui en ressortent galvanisés par leur indispensabilité, ouvrant aussi de nouvelles opportunités d’investissement.

Inflation : « pas d’amélioration avant début 2023 » (Lemaire) ou la prospective dans le rétroviseur !

Inflation : « pas d’amélioration avant début 2023 » (Lemaire)ou la prospective dans le rétroviseur !

 

Le ministre des finances Bruno Lemaire fait en quelque sorte de la prospective dans le rétroviseur en affirmant que l’inflation restera très forte en 2022 et elle ne pourra pas diminuer avant 2023. Exactement, le contraire de ce qu’il affirmait il y a quelques mois. Il considérait alors que l’inflation était uniquement conjoncturelle et qu’elle avait atteint son pic. Le problème c’est que les pics se multiplient pour désormais atteindre plus de 6 % sur un an.

Et Lemaire d’affirmer qu’il s’agit d’un pic définitif. Le pire c’est que le ministre des finances se lave les mains de la situation sidérant que seul Poutine est responsable alors qu’évidemment la hausse des prix avait commencé bien avant la guerre en Ukraine. Sommes-nous vraiment au « pic de l’inflation » comme Bruno Le Maire l’assurait dimanche dernier ? Ce mercredi, le ministre de l’économie semble s’être montré moins optimiste, expliquant qu’« il ne faut pas attendre d’amélioration sur le front de l’inflation avant début 2023 ».

Pour autant, « nous n’avons pas aujourd’hui de scénario sur la table qui prévoit une inflation à deux chiffres en France », a ajouté le ministre de l’Economie qui n’en saitt strictement rien. L’objectif est évidemment de rassurer l’opinion et d’éviter la panique et la montée des revendications pourrait réajustement des revenus.

 Concernant le risque de récession dans la zone euro (les 19 pays ayant adopté la monnaie unique), il a estimé que « tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz. Si jamais il décide de couper le gaz pour l’UE et la zone euro, nous évaluons l’impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d’autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous ». L’inquiétude plane sur l’Europe après l’annonce de Gazprom d’une suspension complète de l’approvisionnement en gaz russe via Nord Stream 1 pour une période de trois jours. Car les Européens craignent que le gazoduc reste inopérant à l’issue de travaux de maintenance. « C’est sur la question du gaz russe que se jouera une partie de la croissance en Europe dans les mois qui viennent », selon le ministre.Une belle manière de se laver les mains de la situation.

La croissance dans la zone euro s’est élevée à 0,6% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, et à 0,5% en France. Mais l’activité du secteur privé s’est contractée en août dans la zone euro, et également en France bien que moins fortement, selon les indices PMI publiés mardi par S&P Global.

La sobriété va servir la santé ?

La sobriété va servir la santé ?

Dix dirigeants d’entreprises et organisations du monde de la santé proposent de sortir des réponses court-termistes sur les enjeux sanitaires et écologiques pour les repenser ensemble, en faisant de la sobriété un accélérateur de transformation au service du bien-être de tous.( la Tribune)

Collectif (*)

A l’heure où la sobriété s’impose comme une priorité nationale, il est naturel de mettre en lien cet enjeu avec une composante essentielle de nos vies : la santé. Ce secteur en lui-même génère une empreinte carbone importante (1), et il paraît pertinent de s’interroger sur la manière de réduire l’impact écologique de nos pratiques. Acteurs des secteurs du soin et du prendre soin, nous pensons même que notre système de santé aujourd’hui à bout de souffle pourrait utilement intégrer une démarche globale de sobriété, faisant de cette contrainte un socle pour se réinventer en s’appuyant plus sur une façon de prendre soin et d’accompagner la fragilité que sur le décompte du nombre d’actes et de médicaments.

Deux modèles distincts sont souvent opposés : un premier, qui entrevoit la santé à travers des actes, traduisant un système centré sur le « quoi ». Un second dans lequel prévaut la question du « comment », passant plus par la prévention et l’accompagnement, et qui suppose de suivre de nouveaux indicateurs souvent oubliés comme l’espérance de vie en bonne santéL’objectif n’est pas d’apporter une réponse dogmatique mais bien d’intégrer l’enjeu de la sobriété pour mieux prendre en compte la singularité de chaque personne avec une Santé centrée sur la préservation du bien-être tout au long de la vie, et ce autour de trois enjeux clés.

En premier lieu, notre santé n’est pas uniquement dépendante de notre patrimoine génétique : elle est étroitement liée à des facteurs environnementaux qui peuvent entraîner de nombreuses maladies chroniques. Il est donc judicieux d’intégrer de nouvelles façons de nous déplacer, nous nourrir, de travailler, consommer plus ‘sobre’ pour améliorer notre bien-être à long terme Mais modifier nos conditions de vie ne peut relever que de la seule responsabilité individuelle et nécessite une action conjointe des pouvoirs publics, acteurs associatifs et mutualistes, pour imaginer comment répondre au plus près aux besoins de chacun.

Cette question de sobriété enjoint ensuite à un rapprochement entre le secteur sanitaire, celui du soin, et le secteur de l’aide et de l’accompagnement, celui du prendre soin. Au pays de Descartes, c’est historiquement le secteur sanitaire qui est tout puissant car c’est celui qui agit, qui soigne, qui guérit. Le secteur du prendre soin, constitué de métiers moins qualifiés, y est à ce jour encore largement subordonné. Pourtant, pour continuer à améliorer la Santé de tous dans un monde aux ressources contraintes, le prendre soin et le soin doivent être désormais indissociables, pensés ensemble, à travers ce que le care apporte au cure et inversement.

Enfin, incarner cette dimension de sobriété au quotidien permettra également de redonner du sens à nos métiers : faire preuve de sobriété, c’est faire évoluer ses pratiques en s’appuyant sur la qualité du lien, du soin, pour sortir de la surconsommation et réduire l’empreinte de nos actions. Cela ne pourra se faire sans une autonomie retrouvée des professionnels face aux développement des normes et procédures, sans une responsabilisation nouvelle car ce sont bien eux, sur le terrain, qui vont s’adapter, optimiser, sans des formations  afin qu’ils puissent toujours améliorer l’impact positif de leurs actions.

La sobriété au secours de la santé ? Nous en débattrons avec tous les entrepreneurs et dirigeants engagés du secteur sanitaire et social qui souhaitent construire avec nous cette vision d’avenir, lors des Universités d’été de l’économie de demain, le 30 août à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Cet échange qui permettra de croiser les regards de Antoine Prioux – Shift Project, Yann Bubien – Directeur du CHU de Bordeaux, et Emmanuelle Gaudemer – Aia - avec de nombreux acteurs du secteur, sera la première pierre d’une démarche de réflexion continue sur la manière dont la sobriété peut nous permettre de vivre en meilleure santé.

(*) Signataires :

  • Thibault de Saint Blancard, Co-fondateur Alenvi
  • Yann Bubien, Directeur CHU Bordeaux
  • Abdelaali El Badaoui, Fondateur Banlieues Santé
  • Myriam El Khomri, Auteure du rapport sur l’attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie, ancienne Ministre et directrice du conseil Diot SIACI
  • Philippe El Saïr, Directeur CHU Nantes
  • Lionel Fournier, Directeur Santé & Écologie Harmonie Mutuelle – Vyv
  • Nicolas Froissard, Porte-Parole Groupe SOS
  • Edouard de Hennezel, Fondateur Cercle Vulnérabilités et société
  • Professeur Samir Henni, Chef de Pôle CHU d’Angers
  • Christine Jeandel, Présidente Colisée
  • Dominique Monneron, Directeur Général Fondation Partage et vie
  • Dafna Mouchenik, Directrice Générale Logivitae
  • Caroline Neyron, Directrice Générale Mouvement Impact France
  • Antoine Perrin, Directeur Général FEHAP
  • Thomas Roux, DRH CHU La Martinique

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(1) Selon le PTEF Santé du Shift project, les émissions de gaz à effet de serre dans la santé représentent près de 8 % du total national

Collectif (*)

Avec l’Ukraine, la relance de l’OTAN ?

Avec  l’Ukraine, la relance de l’OTAN ?

Jugée « en état de mort cérébrale » par Emmanuel Macron en 2021, l’OTAN se trouve aujourd’hui significativement revitalisée par le conflit russo-ukrainien. Par Julien Pomarède, Université Libre de Bruxelles (ULB)

 

 

« Régénérée », « revitalisée », « ressuscitée » : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le retour de premier plan de l’OTAN depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

L’idée d’une renaissance de l’OTAN tire sa crédibilité d’un constat simple. Après deux décennies d’errements dans le bourbier afghan, l’Alliance retrouve sa mission historique : dissuader une attaque conventionnelle d’un État tiers – qui plus est de l’ancien ennemi, la Russie – contre ses membres. Dès lors, la guerre en Ukraine marquerait une nouvelle césure dans l’histoire de l’OTAN, à l’image de la fin de la guerre froide ou du 11 septembre 2001. Elle lui donnerait une nouvelle raison d’être, traduite par un renforcement de son dispositif militaire sur le flanc Est – la plus importante solidification de sa défense collective depuis la chute du bloc communiste.

En quoi consiste exactement cette relance de l’OTAN, et quelles en sont les limites ?

 Les mesures prises en réaction à la guerre en Ukraine sont incomparablement plus cohérentes, solides et consensuelles que les opérations dites de « gestion de crises » menées par l’Alliance depuis la fin de la guerre froide dans les Balkans (années 1990), en Libye (2011) et en Afghanistan (années 2000-2010).

Ces engagements militaires furent caractérisés par de fortes dissensions entre les États membres de l’OTAN sur les objectifs à atteindre, les ressources nécessaires et les procédures opérationnelles. Une des raisons essentielles à ces tensions multilatérales réside dans le fait que, dans la gestion de crises, l’OTAN combat des risques (terrorisme, instabilités régionales, piraterie, etc.) dont la dangerosité est différemment perçue selon les États membres.

Immanquablement, ces variations trouvent une traduction dans la conduite des opérations. Par exemple, certains États membres s’engagent davantage que d’autres dans telle ou telle mission, en effectifs et au sein des combats, selon qu’ils estiment ou non que ces missions constituent une priorité pour leur sécurité nationale.

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L’action de l’Alliance en Afghanistan a représenté le paroxysme de ces dissensions. Les disputes qui divisaient la mission de l’OTAN – la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS) – ont fragmenté l’effort allié, empêchant l’émergence d’une stratégie commune.

Officiellement, la FIAS luttait contre le terrorisme en menant des opérations de contre-insurrection. Mais cet objectif très général était entendu de manière hétérogène au sein de l’Alliance. De fait, il comportait beaucoup de sous-éléments concurrents (stabilisation militaire, lutte contre le trafic de drogue, reconstruction, etc.) et des différentiels d’engagement très significatifs parmi les États participants, en particulier entre les États-Unis et les Européens. Si bien qu’il était quasi impossible de déceler un but clair.

Ces difficultés ont participé à la défaite révélée aux yeux du monde entier en juin 2021, lorsque les talibans reprirent le contrôle de Kaboul.

La réaction de l’OTAN à la guerre en Ukraine contraste avec ce bilan mitigé.

Remontons là aussi un peu dans le temps. La séquence s’engage à partir de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Il s’agit du point de bascule : l’OTAN se recentre alors sur son pilier historique, la défense collective, matérialisée dans l’article 5 du Traité fondateur de Washington (1949), dans lequel est stipulé qu’une agression armée contre l’un des États membres – perspective apparue envisageable au vu de la dégradation des relations russo-otaniennes à partir de 2014 – susciterait une réponse militaire collective de l’Alliance.

Trois sommets importants ont jalonné cette évolution. Au pays de Galles (2014), le Plan d’action réactivité de l’OTAN est adopté. Il inclut des mesures de réassurance à destination des pays d’Europe centrale et orientale. Les effectifs de la Force de réaction de l’OTAN sont triplés et on annonce la création, au sein de celle-ci, d’une composante à haut niveau de préparation, déployable sur un très court préavis.

Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, le président ukrainien Petro Porochenko et le premier ministre britannique David Cameron le 4 septembre 2014 lors du sommet de l’OTAN à Newport (pays de Galles). Leon Neal/AFP

Le sommet de Varsovie (2016) consolide le recentrage sur la défense collective, en activant la présence rehaussée (Enhanced forward presence – EFP) de l’OTAN sur son flanc Est. Mise en place en 2017, cette force est composée de quatre bataillons multinationaux stationnés dans les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et en Pologne. Après février 2022, l’EFP est élargie à la Roumanie, à la Bulgarie, à la Hongrie et à la Slovaquie. En juin 2022, on compte entre 900 et 11 600 soldats en renfort dans chaque pays.

Enfin, le Sommet de Madrid (juin 2022) scelle cette évolution. Il marque l’adoption d’un nouveau Concept stratégique, texte boussole de l’Alliance, qui relègue la Russie du rang de partenaire à celui de première menace. Aussi, la Suède et la Finlande sont invitées à devenir membres, après que ces deux pays aient demandé l’adhésion.

La séquence allant de l’annexion de la Crimée à l’invasion de l’Ukraine est donc marquée par un recentrage sur ce qu’il y a de plus consensuel en sein de l’Alliance : une menace étatique, l’article 5, des mesures militaires qui ont un incontestable effet dissuasif. L’OTAN ne fait pas que dissuader, mais attire de nouveaux membres.

La phase de « mort cérébrale de l’OTAN », selon une expression détonante d’Emmanuel Macron en novembre 2019, semble soudain se dissiper, si bien que la débâcle afghane fait presque office de mauvais souvenir au moment de la résurgence de la menace russe. En bref, la géographie politico-militaire de l’OTAN, alors dispersée dans des opérations de gestion de crises allant jusqu’en Asie centrale, se clarifierait avec le retour du vieil ennemi et des schémas de dissuasion qui l’accompagnent.

Attention, toutefois, à ne pas tomber trop vite sous le charme du discours officiel, qui présente l’action actuelle de l’OTAN comme l’incommensurable succès d’une défense collective renforcée.

Souligner la différence entre les difficultés de la gestion de crises et les facilités présumées de la défense collective ne suffit pas pour comprendre la pérennité de l’OTAN et ses transformations. Cette dichotomie vaut jusqu’à un certain point, à commencer par la comparaison elle-même. Contrairement à l’Afghanistan, l’OTAN n’est pas en guerre en Ukraine, mais se situe dans une posture de dissuasion visant à empêcher une attaque russe contre l’un de ses pays membres. En cela, la présence avancée de l’OTAN n’a pas à pâtir des gigantesques difficultés opérationnelles et en matière de prise de décision inhérentes à la conduite d’une guerre en format multilatéral.

Ensuite, si la menace russe est perçue de manière plus consensuelle que d’autres catégories de risque comme le terrorisme, son niveau de dangerosité ne fait pas non plus l’unanimité. De fait, la défense collective reste le noyau dur de l’Alliance, mais sa mise en place n’est pas harmonieuse (ce qui n’était pas non plus le cas lors de la guerre froide, rappelons-le).

La Russie est certes qualifiée de « menace directe », surtout depuis février 2022. La déclaration commune issue du récent sommet de Madrid et la tonalité grave du nouveau concept stratégique concernant la Russie montre certes que les Alliés resserrent les rangs face à cette menace. Néanmoins, la raison d’être même d’un texte comme le concept stratégique est d’exposer au grand jour l’unité de l’Alliance autour de principes clefs. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que les dissensions disparaissent, loin de là. Le retour post-2014 de la défense collective a ainsi été marqué par des divergences et des compromis entre, schématiquement, deux positions.

D’un côté, celle des pays d’Europe centrale et orientale (pays baltes, Pologne, Roumanie), souvent soutenus par les États-Unis, et partisans d’une posture militaire ferme et consolidée contre la Russie. De l’autre, celle des pays d’Europe de l’Ouest (France, Allemagne, Espagne), favorables à une politique de dissuasion modérée laissant ouvert le dialogue avec la Russie et écartant le risque d’une escalade.

Les négociations ayant débouché sur le déploiement de la présence avancée de l’OTAN résultèrent d’un compromis entre les deux positions.

Les premiers souhaitaient l’installation de bases militaires permanentes sur leur territoire afin d’afficher une politique de dissuasion soutenue contre la Russie. Les seconds désapprouvaient, car ils y voyaient une mesure exagérée, susceptible d’engendrer une escalade, et se situant en porte-à-faux par rapport à l’Acte fondateur de la coopération OTAN-Russie (1997), qui exclut tacitement l’installation de structures militaires permanentes chez les futurs membres.

Les Alliés en vinrent donc au compromis suivant : la présence avancée serait « permanente mais rotationnelle ». La force serait physiquement présente mais ses contingents seraient sujets à rotation tous les quelques mois, ce qui satisfaisait les deux orientations.

Le fonctionnement militaire même de l’EFP s’innerve de ces différences de points de vue. L’EFP se fonde sur le principe de la « dissuasion par représailles » ( « deterrence by punishment »). Elle ne vise pas le déploiement d’une force militaire suffisamment importante pour rendre immédiatement inopérante une attaque potentielle et saper toute confiance chez l’agresseur en le succès initial de son action armée (la « dissuasion par interdiction » – « deterrence by denial » – l’option initialement promue par les pays baltes par exemple). Il s’agit plutôt de laisser peser la probabilité d’une réplique ultérieure qui augmenterait de manière considérable le coût initial de l’agression.

En cela, les effectifs modérés déployés dans l’EFP en font une présence qui n’a pas pour but d’infliger à la Russie des dommages inacceptables dès les premiers affrontements. L’EFP se conçoit davantage comme un « fil piège » (« trip wire »), qui, une fois franchi (ou plutôt attaqué) déclencherait la réponse militaire complète de l’OTAN, à savoir la mobilisation de sa Force de réaction. De facto, la dissuasion par représailles était la seule option consensuelle possible, car le fruit d’un compromis entre les pays souhaitant une présence substantielle de l’OTAN sur le flanc Est et ceux qui y voient une mesure d’escalade.

En effet, prétendre refouler instantanément, disons d’un État balte, une armée de la taille et de la puissance de feu de celle de la Russie impliquerait d’y déployer une force militaire considérable. Ce qui est, financièrement et politiquement, inenvisageable pour la plupart des Alliés. Ainsi, le renforcement de l’EFP avec quatre bataillons supplémentaires en réaction à l’invasion de l’Ukraine, ainsi que l’annonce au Sommet de Madrid d’une présence américaine renforcée en Europe, se situent dans la continuité de ce compromis.

Par conséquent, cette logique de compromis comporte aussi certaines limites, la plus importante d’entre elles étant la crédibilité des représailles. Se montrer résolu à répliquer est essentiel dans une logique de dissuasion, en particulier dans l’option de la dissuasion par représailles. Celle-ci dépend largement du message envoyé, qui se doit de véhiculer une détermination à user de la force de manière élargie afin de faire payer au prix fort le choix d’une attaque. Or, construire ce discours commun et cohérent dans le cadre d’une politique de dissuasion face à la Russie reste un défi pour l’OTAN, en raison précisément des différences de perception de cette menace entre les États membres.

À terme, l’étalement public récurrent des critiques que s’adressent ces derniers à ce sujet risque d’écorner la crédibilité de la dissuasion otanienne. Mentionnons simplement les reproches réguliers adressés par la Pologne ou les États baltes à l’Allemagne ou la France, accusées de se montrer trop complaisantes vis-à-vis de Moscou.

De ce fait, certains spécialistes doutent de la capacité réelle de l’OTAN à répliquer comme elle le clame officiellement. Par exemple, si la Russie décidait de cibler les contingents norvégiens ou luxembourgeois stationnés en Lituanie pour mettre sous pression la solidarité alliée, l’Allemagne, également présente en Lituanie, y réagirait-elle militairement au risque d’une escalade guerrière ? Ce scénario est certes peu probable, mais pas non plus inenvisageable, étant donné la persistance des menaces de la Russie à l’égard du camp occidental. Ainsi, en déployant des unités aux frontières d’une Russie agressive et en affichant dans le même temps ses dissensions internes, l’OTAN ne fait pas que renforcer sa posture mais prend aussi un risque : s’exposer à des attaques de basse intensité sur ses effectifs, qui ne rentreraient pas parfaitement dans le cadre de l’article 5 et rendraient, par extension, une réponse très délicate à définir.

Schématiquement, la non-action minerait la crédibilité de l’EFP, et la réplique, même limitée, pourrait être prétexte à l’escalade. À terme, des divisions trop explicites pourraient laisser entrevoir au sein de la politique de dissuasion de l’Alliance des poches de vulnérabilités qui, si exploitées, pourraient avoir des effets conséquents sur la crédibilité plus large de l’OTAN.

En conclusion, s’il paraît clair que le retour de la défense collective au sein de l’OTAN contraste dans sa cohérence avec la gestion de crises, la différence ne doit pas être exagérée. Ces deux piliers de l’Alliance partagent un socle commun en matière de négociations multilatérales. Ils résultent de jeux de compromis entre les États membres et présentent tous deux des limites.

La guerre en Ukraine n’a pas sauvé l’OTAN. Celle-ci n’était tout simplement pas en danger de mort – n’oublions pas que le projet « OTAN 2030 » naît sur la fin, pourtant peu glorieuse, des opérations en Afghanistan… Toutefois, l’invasion russe a clairement redynamisé l’Alliance.

Les tensions, les compromis et les ambiguïtés font partie de la vie multilatérale de l’OTAN. Il ne faut pas y voir une contradiction, mais plutôt une normalité. La défense collective, tout autant que la gestion de crises, n’échappe pas à cette réalité. En somme, plutôt que d’assister à une nouvelle guerre froide salvatrice pour une Alliance qui aurait été en perte de repères, comme certains le clament trop rapidement, nous sommes les témoins d’une actualisation des logiques d’inimitiés où se mêlent vieilles rivalités interétatiques et perceptions plus mouvantes des risques.

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Par Julien Pomarède, Docteur et chercheur en sciences politiques et sociales – Sécurité internationale, Université Libre de Bruxelles (ULB).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Le discours trouble de la Pologne

Le discours trouble de la Pologne

Largement bénéficiaire de la solidarité européenne, le pays saura-t-il assumer son rôle au sein des institutions communautaires, en commençant par respecter lui-même l’Etat de droit, s’interroge le chercheur Maxime Forest, dans une tribune au « Monde ».

 

Il aura donc fallu presque six mois pour que la Pologne, par la voix de son premier ministre ultraconservateur, Mateusz Morawiecki, s’exprimant dans les colonnes du journal Le Monde mardi 16 août (« La guerre en Ukraine a aussi révélé la vérité sur l’Europe »), tombe le masque et s’efforce de tirer parti de son positionnement parmi les faucons – ou les réalistes –, quant à la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.

L’opportunité était trop belle de prétendre à un statut européen de premier plan, obsession des élites conservatrices polonaises dont le roman national emprunte volontiers au langage victimaire et eschatologique (celui des fins dernières), ponctué qu’il est en effet de nobles et vains sacrifices.

De prime abord, le pays, en butte à l’impérialisme russe depuis le XVIIIe siècle, victime du funeste pacte germano-soviétique en 1939, du massacre de Katyn et de quarante-quatre ans passés sous la férule de Moscou au XXe siècle, a toute la légitimité pour assumer son rôle de Cassandre, ayant mis en garde de longue date les dirigeants allemands, français et italiens pour leur complaisance – voire dépendance – à l’égard de l’ogre russe.

L’accueil, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), de plus de 5 millions de réfugiés ukrainiens depuis le 24 février grâce à une mobilisation sans faille de la société civile polonaise, ou l’aide militaire massive apportée par le pays à son voisin oriental, surpassée seulement par celle fournie par les Etats-Unis, achèvent d’apporter du crédit à l’intransigeance défendue par la Pologne.

Un mois après l’invasion, et près de trois mois avant la visite à Kyiv [Kiev en ukrainien] de Mario Draghi, Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président Duda, flanqué du premier ministre Morawiecki et de leur éminence grise, le vice-premier ministre Jaroslaw Kaczynski, ne s’était-il pas rendu auprès du président Zelensky assiégé

 

Pourquoi, alors, n’avoir pas plus rapidement tiré les marrons du feu, et laissé les premières ministres estonienne et finlandaise s’imposer comme les hérauts de la ligne dure face à Moscou ? C’est que le gouvernement ultraconservateur au pouvoir depuis 2015 présente un pedigree notoirement plus problématique, émaillé de convergences troublantes avec le narratif déployé par le Kremlin pour justifier l’injustifiable.

Qu’on en juge plutôt : l’Europe ? Un continent en voie de déchristianisation, où les valeurs traditionnelles s’affaissent sous les coups de boutoir de lobbys LGBTQ [lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queer] et féministes imposant « par le haut », et avec la complicité des institutions communautaires, des changements sociétaux dont les peuples, seule source de légitimité démocratique, ne veulent pas – Vladimir Poutine n’a pas dit autre chose dans son discours lunaire prononcé le 25 mars.

Le danger de la sournoise diplomatie chinoise

Le danger de la sournoise diplomatie chinoise 

 

Les récentes ouvertures de la diplomatie chinoise vis-à-vis des autorités européennes s’apparentent à un réajustement opportuniste de Pékin, et non à une quelconque modification des positions problématiques de la Chine à l’international, constate, dans une tribune au « Monde », l’analyste Grzegorz Stec.

Les autorités diplomatiques chinoises semblent avoir lancé une offensive de charme vis-à-vis des Européens, avec la visite d’un envoyé spécial, de multiples demandes d’entretien lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 à Bali (Indonésie), les 15 et 16 novembre, l’annonce de l’achat de trois cents Airbus et l’approbation de la relance du dialogue économique et commercial à haut niveau avec l’Union européenne.

Il y aurait aussi eu des approches pour obtenir un crochet par Pékin des dirigeants allemands, français, italiens et espagnols en amont du G20 en Indonésie de cet automne. Autant de signaux nouveaux après des mois de froid, qui ne doivent pas être surinterprétés.

Ces ouvertures, à peu de frais pour Pékin, n’apparaissent pas en mesure de remettre en cause une relation bilatérale cantonnée au « damage control » [limitation des dégâts] depuis plusieurs années. Les divergences fondamentales ayant dégradé la relation restent inchangées. Pékin maintient ses échanges politiques et économiques avec la Russie en dépit de l’invasion de l’Ukraine. Les mesures de coercition économique à l’encontre de la Lituanie à la suite de l’ouverture d’un bureau de représentation à Taïwan répondant à ce nom, au lieu de celui de la seule ville de Taipei, sont toujours en place. Aucune inflexion non plus sur le front des droits humains des Ouïgours.

 

La vigilance des Européens doit être d’autant plus importante que les tentations d’un apaisement vont croissant avec les difficultés rencontrées par ailleurs.

Enseignement : les priorités

Enseignement : les  priorités

 

La rentrée sera chargée pour Pap Ndiaye, puisque le ministre devra rendre le métier d’enseignant plus attractif, améliorer le niveau des élèves, développer l’égalité des chances et la mixité sociale à l’école, estime le sociologue Pierre Merle dans une tribune au « Monde ».

 

Trois défis incontournables attendent Pap Ndiaye. Le premier est la crise du recrutement. Les résultats au capes 2022 sont désastreux. En maths, sur 1 035 postes à pourvoir, seuls 557 candidats ont été admis. La situation est comparable en physique-chimie (425 postes, 209 admis), en lettres modernes (755 postes, 598 admis), en allemand (215 postes, 60 admis), etc. Pour le concours de professeur des écoles, les résultats sont également catastrophiques. En Ile-de-France, 1 728 postes n’ont pas été pourvus.

La baisse du nombre de candidats et d’admis est souvent expliquée par la faiblesse des salaires des enseignants. La revalorisation des débuts de carrière, instaurée par Jean-Michel Blanquer [en 2021], est, certes, pusillanime. Après quinze ans d’ancienneté, ce salaire est aussi 20 % en dessous de la moyenne européenne. Mais cette faible rémunération caractérise le métier depuis longtemps et n’explique pas la chute constatée en 2022. Celle-ci est liée à la réforme Blanquer de la formation des maîtres.

Désormais, les étudiants ne passent plus leur concours à la fin du master 1, mais du master 2. Celui-ci est consacré à la rédaction d’un mémoire, un tiers-temps en établissement et la préparation de leur concours. Des exigences invraisemblables. La réforme a transformé plus de 20 000 professeurs stagiaires payés 1 500 euros net par mois en étudiants stagiaires payés moitié moins. En catimini, le ministre Blanquer a paupérisé l’entrée dans le métier. Pour réaliser des économies dérisoires, il a sacrifié l’avenir. Les conséquences en sont connues. A la rentrée 2022, des contractuels vont être recrutés en masse.

 

Le deuxième grand défi tient à la faiblesse du niveau des élèves français. Dans la dernière enquête TIMSS, en mathématiques, le score moyen des collégiens français de 4e (483 points) est bien inférieur à la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 511). En moyenne, 11 % des collégiens sont excellents dans les pays de l’OCDE ; seulement 2 % en France. Cette situation catastrophique, annonciatrice d’un déclin scientifique inéluctable, nécessite des mesures urgentes….

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