Archive mensuelle de août 2022

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Guerre: Retour du risque nucléaire ?

Guerre: Retour du risque nucléaire

 

Les propos guerriers de Poutine et de son entourage nourrissent  la crainte d’une hypothèse de guerre nucléaire. La Russie utilise certes cette éventualité à des fins d’intoxication mais pourrait bien être tentée de recourir au nucléaire pour sauver la dictature et le régime de Poutine.

Conscient de cette menace l’ONU par la voix de son secrétaire général l’ONU met en garde la Communauté internationale sur les risques encourus par le monde entier.

 L’humanité n’est qu’à «un malentendu» ou «une erreur de jugement» de l’«anéantissement nucléaire », a mis en garde lundi 1er août le secrétaire général de l’ONU, estimant qu’un tel «danger nucléaire n’(avait) pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide ». «Nous avons été extraordinairement chanceux jusqu’à présent. Mais la chance n’est pas une stratégie ni un bouclier pour empêcher les tensions géopolitiques de dégénérer en conflit nucléaire», a déclaré Antonio Guterres à l’ouverture d’une conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). «Aujourd’hui, l’humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire», a-t-il martelé, appelant à construire un monde «débarrassé des armes nucléaires».

«Éliminer les armes nucléaires est la seule garantie qu’elles ne seront jamais utilisées», a-t-il encore ajouté, précisant qu’il se rendrait dans quelques jours à Hiroshima pour l’anniversaire du bombardement. «Près de 13.000 armes nucléaires sont stockées dans les arsenaux à travers le monde. À un moment où les risques de prolifération grandissent et les garde-fous pour prévenir cette escalade faiblissent», a-t-il insisté, évoquant notamment les «crises» au Moyen-Orient, dans la péninsule coréenne et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

 

Décarbonation: Intensifier l’action !

Décarbonation: Intensifier l’action  !

Les émissions territoriales françaises de gaz à effet de serre sont en baisse constante depuis 1990 mais la tendance actuelle est insuffisante pour respecter les engagements climatiques de notre pays. (Collectif *, dans la Tribune)

 

La décarbonation de l’industrie, des bâtiments et des transports doit s’accélérer tout comme la reterritorialisation de nombreux pans de l’activité économique alors que 52% des émissions de notre pays sont importées. Décarbonation, réindustrialisation, territorialisation, sécurité énergétique : c’est pour accélérer la mise en place de ce quadriptyque vertueux que Breakthrough Energy et le Cleantech Group ont lancé, en engageant acteurs publics et privés dédiés à la transition énergétique et l’innovation, la plateforme Cleantech for Europe il y a un an et demi, et à présent sa déclinaison française, Cleantech for France. Notre objectif est de faciliter et intensifier le dialogue entre entrepreneurs, capitaux risqueurs et décideurs politiques afin d’accélérer l’émergence et le passage à l’échelle des solutions innovantes et parfois disruptives dont nous avons cruellement besoin.

Pour devenir leader dans ces priorités d’innovations qui se situent au croisement de la deeptech, de l’énergie et du climat , la France a tous les atouts.

A commencer par une vision et une volonté politique  : le plan d’investissements massifs France 2030, qui soutient à la fois l’innovation et l’industrialisation, a posé l’ambition et les moyens pour la décennie. A l’issue de la séquence électorale qui vient de se clore, des décideurs politiques de tous bords sont aux manettes, au plan national comme local, désireux de mettre en œuvre des politiques publiques environnementales ambitieuses.

Le contexte géopolitique et macroéconomique est aussi un puissant levier d’accélération. A l’enjeu de décarbonation s’ajoute celui de souveraineté énergétique rappelé brutalement à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. Sortir de la dépendance aux énergies fossiles, réduire les incertitudes liées au durcissement des relations internationales deviennent des enjeux de sécurité nationale. L’inflation et les perturbations majeures dans les chaînes d’approvisionnement font, elles, plus que jamais, des acteurs de la cleantech les artisans de la croissance de demain.

Enfin, les investisseurs en capital-risque et capital-croissance sont au rendez-vous. L’Europe attire aujourd’hui 14% des investissements en capital-risque mondiaux, se hissant enfin au niveau de sa puissance économique. Avec 1,9 milliard d’euros engagés par les investisseurs dans les cleantech, 2021 aura été une année record pour la France aussi, confirmant l’impressionnante accélération entamée en 2018. Electrification de la mobilité, hydrogène bas-carbone, acier et ciment verts… : les montants des tours de table sont plus élevés ; les prises de risques et l’appétence des entrepreneurs plus grandes, les projets de passage à l’échelle plus nombreux.

Mais il nous faut aller plus loin, plus vite. En Europe comme en France, ces investissements sont encore trop faibles par rapport à l’Asie et l’Amérique du Nord pour la première, au Royaume-Uni et à l’Allemagne pour la seconde. La culture du capital-risque doit évoluer d’un modèle de start-up asset-light, peu gourmand en capital, à des start-ups hardware à l’intensité capitalistique prononcée, par exemple dans les secteurs aujourd’hui délaissés tels que les matériaux et la chimie.

Innovations partenariales dans les territoires entre acteurs publics, nationaux et locaux, capitaux-risqueurs et entrepreneurs, implication des grands groupes industriels, développement des capacités d’exportation des entreprises de la cleantech, montée en puissance de la culture industrielle des investisseurs, attractivité de capitaux étrangers, mesure de l’impact CO2 effectif des investissements réalisés, accélération des procédures de construction des usines et levée des verrous réglementaires … Loin d’être exhaustive, la feuille de route est déjà riche. Notre énergie pour la faire advenir est immense car notre conviction est que la France a tout pour réussir.

C’est au service de cette nécessaire ambition que nous mettons la plateforme Cleantech for France. Décideurs publics, élus nationaux et locaux, entrepreneurs, chercheurs, dirigeants de grands groupes, assureurs, investisseurs, français et étrangers : rejoignez-nous ! Ensemble, nous allons faire vivre cette ambition et déployer les technologies et les solutions qui construiront le leadership et la compétitivité de la France en même temps que la souveraineté européenne dans la résolution de la crise climatique.

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(*) Les signataires :

  • Julia Reinaud, Senior Director, Breakthrough Energy et Ambassadrice France 2030
  • Jules Besnainou, Executive Director, Cleantech for Europe
  • Céline Jullien, Directrice, Cleantech for France
  • Cécile Maisonneuve, Fondatrice, Decysive

Régénération cellulaire possible avec les nouvelles technologies ?

Régénération cellulaire possible avec les nouvelles technologies ?

Pour la première fois, un morceau de tissu humain imprimé en 3D a été implanté sur une patiente, ouvrant la voie à la régénération du corps en imprimant ses propres cellules. Pour des greffons accessibles, naturels avec zéro rejet. ( un papier de la Tribune )

 

C’est une première pour la communauté scientifique et médicale. En mars dernier, une équipe américaine a implanté sur une patiente un pavillon d’oreille biologique imprimé en 3D. La greffe visait à corriger la malformation congénitale d’une des oreilles due à ce qu’on appelle la microtie. Fabriquée par la biotech américaine 3DBio Therapeutics, l’implant a été imprimé avec des cellules de cartilage de la patiente. Auparavant la biotech avait aussi imprimé une coque de la même forme que l’autre oreille. Une coque pour que le mélange de cellules et gel de collagène imprimés garde la bonne forme du pavillon en se développant. Faite de matériaux biodégradables, cette coque sera intégrée au corps de la patiente au fil du temps pour laisser libre ce nouveau pavillon d’oreille vivant. Suite à ce premier succès, 3DBio Therapeutics lance un essai clinique à Los Angeles (Californie) et San Antonio (Texas) sur onze patients atteints de microtie.

L’impression de cartilage

Si l’essai décrit est confirmé par les publications à venir, cette greffe de tissus biologiques imprimés fait partie des grandes innovations médicales attendues. La biotech américaine est restée avare sur les détails de sa technologie, mais l’annonce semble sérieuse alors que 3DBio Therapeutics travaille sur l’impression de cartilage depuis plusieurs années. En France, notre pionnière de l’impression de tissus biologique Proietis est également sur les rangs. Elle devrait implanter le premier morceau de peau imprimée en 3D à l’hôpital de Marseille en fin d’année.

Le principe de l’impression biologique semble simple : cultiver différents types de cellules de peau ou de cartilage afin d’obtenir des « encres » biologiques à imprimer en D. En réalité, il s’agit d’une bio technologie très complexe qui a demandé des années de mise au point. D’une part, les cellules sont vivantes et doivent le rester pendant l’impression et après. L’imprimante doit éviter toute contamination microbienne ou chimique qui dégraderait le tissu. Les différentes cellules doivent toutes être imprimées dans le bon ordre pour fonctionner entre elles comme dans notre organisme. Elles doivent aussi disposer des ressources nécessaires pour survivre le temps que le tissu soit utilisé.

L’unité Inserm BIOTIS travaille sur l’impression de tissus biologiques en 3D. Elle imprime notamment des tumeurs cancéreuses pour comprendre comment elles se développent et à quoi elles réagissent. « Avec ces encres biologiques, les tissus évoluent une fois imprimés et il faut bien comprendre comment, souligne son directeur Jean-Christophe Fricain. Ils doivent aussi être alimentés en oxygène et en nutriments pour survivre. Imprimés en couches fines, on peut les alimenter de l’extérieur in vitro et in vivo le corps les revascularisera une fois qu’ils seront implantés. Mais imprimer un organe plus épais nécessiterait d’y adjoindre un circuit veineux vasculaire hiérarchisé à raccorder aux vaisseaux du patient ce qui est un nouveau défi à relever. »

Autorisation réglementaire

Si certains labos et biotechs impriment des tissus biologiques depuis quelques années, ils sont utilisés dans le cadre d’analyses et de recherches. Jusqu’à l’expérience 3DBio Therapeutics, personne n’avait encore reçu l’autorisation réglementaire de les implanter sur des patients. Car l’opération nécessite des autorisations strictes comme dans le cadre des médicaments.

Depuis 2016, la biotech française Proietis imprime de la peau destinée aux recherches pharma, aux tests toxicologiques et à la cosmétique. Elle est passée au stade supérieur en novembre dernier en installant sa plateforme de bio impression dans un hôpital de Marseille pour lancer des essais cliniques. Là encore, un implant de peau imprimée sera une première. Mais l’exercice nécessite de convaincre les instances sanitaires très vigilantes sur sujet : le procédé d’impression doit être conforme aux bonnes pratiques de fabrication (BPF) du médicament pour que le morceau greffé au patient soit parfaitement sans danger.

« Nous sommes en train de boucler le dossier de demande d’essai clinique avec l’APHM (1), affirme le CEO Fabien Guillemot. Avec les essais précliniques sur des souris, nous avons vérifié la capacité à suturer cette peau imprimée et sa bonne prise sur la plaie de l’implant. Nous pensons envoyer la demande d’essai en septembre et, grâce à la procédure fast track, nous pourrions obtenir l’autorisation en fin d’année. » Comme avec de nombreuses biotechnologies aux tarifs difficiles à supporter par les systèmes de santé, ce nouveau traitement posera la question du modèle économique, alors que cultiver des cellules vivantes ou modifier des gènes coûte bien plus cher que le travail de substances chimiques. « Nous avons cherché des moyens de maîtriser le coût de cette nouvelle technologie. Nous proposons d’implanter nos plateformes dans les plus grands hôpitaux afin de produire là où on implante sans coûts de conservation et de transport. En imprimant les propres cellules de peau du patient, nous évitons aussi tout phénomène de rejet. »

Ces premiers essais cliniques, actuels et à venir, font déjà rêver d’une médecine capable d’imprimer des cœurs et des foies en 3D pour remplacer les organes malades, mais on en est encore vraiment très loin. Le laboratoire de recherche CNRS 3DFab étudie les différentes applications de la fabrication 3D en santé : « Si l’on sait imprimer des tissus simples, on ne maîtrise pas du tout la fabrication de ceux qui, par exemple, filtrent le sang ou produisent des substances nécessaire au corps, affirme le Dr Christophe A. Marquette, Directeur adjoint du laboratoire. On va déjà avoir besoin de cinq ou dix ans pour greffer couramment la peau ou le cartilage. Mais de bien plus encore pour pouvoir implanter des organes plus complexes. » En mars dernier, des chercheurs de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) ont imprimé des cellules hépatiques pour créer un tout petit foie au fonctionnement proche d’un organe naturel. Mais l’organe n’était vraisemblablement pas vascularisé pour survivre et lorsque l’on saura fabriquer des foies ou des reins valides, encore faudra-t-il leur apprendre à fonctionner. « Aujourd’hui, la science travaille sur des systèmes de développement in vitro des organes. Au-delà de leur impression, ils doivent être capables d’entrer en fonction comme ceux d’un embryon. Fabriquer et mettre en service ce type d’organe devrait impliquer des coûts très élevés au regard des volumes que l’on pourra vendre. »

En attendant les peaux et les cartilages imprimés – alors que la Chine travaille sur l’impression de vaisseaux sanguins – l’impression 3D au service de la médecine permet déjà de fabriquer des structures pour des greffons sur mesure. Ces coques sont imprimées dans des matériaux naturels type silicone. On y injecte les cellules du patient pour qu’elles se multiplient dans un milieu adapté et à la bonne forme. C’est le cas des bioprothèses mammaires de la biotech française Healshape, des prothèses faites des cellules du corps lui-même qui reprennent la forme souhaitée après une mastectomie (voir article de La Tribune ).

Tout jeune, mais en pleine expansion, le marché semble prometteur. Data Bridge Market Research estime que ce marché des tissus imprimés en 3D devrait connaître une croissance à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 14,32 % entre 2021 et 2028. Il se développerait en médecine régénérative sous l’effet des maladies chroniques et du vieillissement de la population nécessitant davantage de régénérations.

(1) APHM : Assistance publique hôpitaux de Marseille

Conseils financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

Conseils  financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

 

 

 

Parmi les nouveaux métiers à la mode, on trouve désormais un nombre incalculable d’influenceurs  qui jouent  sur leur image moderne pour inciter à vendre des produits souvent inutiles voire dangereux mais qui rapportent  gros à ceux qui en font la promotion. Ces derniers touchent d’ailleurs en général une commission sur les ventes réalisées. En général, les influenceurs  sont jeunes, beaux, riches et souvent  » cons » à la fois  Ils agissent à peu près dans tous les secteurs d’activité pour encourager les naïfs à des dépenses inutiles. Désormais, ils sévissent aussi dans le milieu financier en promettant par exemple de devenir très riches en quelques semaines ou quelques mois en particulier grâce à la spéculation sur les cryptos ( par parenthèse qui s’écroulent en ce moment).

 

« Je vais vous expliquer comment je suis devenu riche en quelques mois grâce au trading ». Il n’est pas rare de lire ou d’entendre ces discours prononcés par des influenceurs sur les réseaux sociaux . Robot-trading, cryptomonnaies et autres investissements faciles qui rapporteraient gros… Les profils qui promeuvent ces nouvelles pratiques financières – parfois trompeuses -, sur des posts et des vidéos sur Instagram, Snapchat, TikTok ou Twitter se sont multipliés avec le boom des cryptomonnaies lors de la crise sanitaire.

. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour se pencher sur la responsabilité des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits.

Ce projet spécifique sera mené courant 2022 et en 2023 et servira à « prôner les bonnes pratiques et créer des formations pour les influenceurs sur ce type de produits », explique l’AMF.

Un influenceur youtubeur disparaît avec la caisse des cryptomonnaies

Un influenceur  youtubeur disparaît avec  la caisse des cryptomonnaies

 

Encore plusieurs centaines de personne arnaquées par un influenceur de placements de cryptommonnaies sur internet.

Sous le pseudo « Crypto Gouv », l’homme « a créé une chaîne Youtube dans laquelle il proposait des explications sur la manière d’investir en commun dans des projets en cryptomonnaie et NFT sur Discord et Telegram » (deux applications de messagerie), explique à l’AFP l’avocat au barreau de Lyon.

L’enquête, ouverte notamment pour escroquerie, a été confiée à la section de recherche de Paris.

Les arnaques au cryptomonnaies ont le vent en poupe. Selon les régulateurs AMF et ACPR, en charge de la protection des épargnants, les arnaques aux cryptos explosent, avec un préjudice moyen qui a doublé en quelques mois, de 20.000 à 40.000 euros.

Pour opérer en France, une entreprise doit faire la demande du statut « PSAN » (prestataire de services sur les actifs numériques) auprès de l’AMF (Autorité des marchés financiers).

Autre fléau dans le monde des cryptomonnaies, celui du blanchiment d’argent via ces nouveaux réseaux. En particulier dans le secteur de la Finance Décentralisée (DeFi), celui aurait cru de 263% au cours des deux premiers trimestres 2022, selon les données de CryptoMonday.

En 2021, les escroqueries aux cryptomonnaies ont atteint 7,7 milliards de dollars dérobés dans le monde, soit une augmentation de 81% par rapport à 2020 – année en fort recul pendant la pandémie par rapport à 2019, selon le cabinet Chainalysis.

 

Prix interne du carbone: quel intérêt ?

Prix interne du carbone: quel intérêt ?

 

Pour satisfaire à la pression environnementale, nombre d’entreprises évaluent leur impact carbone en termes financiers. Mais une évaluation souvent de façade qui ne change pas beaucoup une orientation des investissements visant à réduire cet impact. De ce point de vue de la monétisation des conséquences carbone paraît réductrice des enjeux de cette question.NDLR

 

Raphaël Olivier, chercheur en gestion, s’interroge, dans une tribune au « Monde », sur l’usage réel du « prix interne » du carbone par les entreprises, rarement décisif dans les choix d’investissement.

 

Alors que la planification publique de la décarbonation est au cœur des débats économiques, les entreprises tentent d’anticiper. Bien qu’elles n’y soient pas formellement obligées, la plupart des firmes du CAC 40 considèrent par exemple aujourd’hui leurs émissions de gaz à effet de serre comme des coûts. Elles attribuent par conséquent un « prix interne », fictif, à tout ou partie des tonnes de carbone qu’elles émettent.

L’idée est que les émissions, ainsi transformées en données financières, les inciteront à favoriser les options d’investissement relativement moins carbonées. L’Etat utilise du reste un outil similaire pour se motiver à agir : le « jaune » budgétaire, intitulé « impact environnemental du budget », annexé aux projets de loi de finances. Cette tarification volontaire du carbone fait écho à l’obligation réglementaire qu’ont certaines entreprises de payer, cette fois pour de vrai, pour leurs émissions.

En Europe mais aussi aux Etats-Unis ou en Chine, par exemple, de nombreuses firmes, appartenant à certains secteurs d’activité doivent s’acquitter de taxes ou acheter des quotas d’émissions. Historiquement, les prix du carbone internes aux entreprises ont souvent précédé cette tarification par les autorités publiques.

Au-delà du fait qu’ils peuvent préparer les entreprises à devoir payer pour les pollutions causées, quelle est l’utilité de ces prix internes fictifs, de cet outillage comptable et financier fortement valorisé par les agences de notation extra-financière ? Une recherche menée en immersion dans une grande entreprise française du secteur de l’énergie (« Gouverner par le signal prix ? Sur la performativité des prix du carbone internes aux entreprises », thèse de doctorat en sciences de gestion, université Paris-Dauphine-PSL) montre que disposer de cet instrument ne signifie pas pour autant que l’on s’en serve pour diminuer les émissions.

Dans cette grande firme, le calcul du prix interne du carbone, utilisé depuis quinze ans, a certes sensibilisé progressivement les salariés au risque climat, mais il n’a eu qu’une seule fois un impact concret sur les choix d’investissement, et encore, le projet concerné comportait de nombreux défauts qui rendaient son approbation illusoire.

Sur cette période, la relative décarbonation de l’entreprise a en fait découlé d’une planification, avec des prises de décision volontaristes comme la fin des investissements dans le charbon, la mise en place de normes internes, notamment des objectifs d’efficacité énergétique, ou des acquisitions de sociétés spécialisées dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Les technologies au service des objectifs environnementaux et sociétaux

Les technologies au service des objectifs environnementaux et sociétaux 

 

Stéphanie Chrétien et Jean-Marc Lazard, dirigeants d’entreprises d’investissement et de technologie, suggèrent aux entreprises, dans une tribune au « Monde », d’utiliser des méthodes standardisées pour mesurer, auditer et certifier de façon objective et identique leurs impacts environnementaux et sociétaux.

 

La technologie ne peut plus se contenter de répondre aux seuls objectifs de rentabilité, de productivité ou d’automatisation. Elle doit permettre aux organisations de s’engager durablement pour répondre aux crises actuelles de tout ordre, économiques, sanitaires, environnementales et sociétales et à la défiance de leurs parties prenantes.

Mais cette « tech for good » est-elle un concept à la mode ou une tendance de fond ? Si on en juge par les discours des étudiants de grandes écoles – HEC, AgroParisTech… –, la technologie doit se mettre au service du bien commun. Plus question pour eux de rejoindre des entreprises ou des organismes publics sans garantie préalable de leur engagement avéré pour réduire les impacts environnementaux et sociétaux négatifs de leurs produits et services.

Pour la jeune génération, la technologie doit être utilisée à des fins de durabilité et non de rentabilité et d’exploitation de notre capital environnemental fini. Ainsi 76 % des étudiants interrogés en 2020 dans le cadre du baromètre « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi » (IPSOS, Boston Consulting Group et Conférence des grandes écoles) confiaient être en quête d’un métier faisant sens à leurs yeux, et 62 % se disaient prêts à refuser un poste dans une entreprise sans engagement social et environnemental.

Des comportements que la crise sanitaire et le réchauffement climatique n’ont fait qu’accentuer. Aujourd’hui, tout un pan de la jeune génération attend des entreprises qu’elles produisent des solutions et des technologies au service du bien commun. En exploitant d’immenses quantités de données complexes dans des affaires comme celle des « Panama Papers », les lanceurs d’alerte et journalistes sont, sans doute, les pionniers de ce mouvement.

En mettant à disposition l’information en simultanée partout dans le monde, ils ont fait du numérique une technologie œuvrant pour la transparence. Puis, avec le développement de nouvelles technologies comme les objets connectés ou la réalité virtuelle, d’autres applications sont venues se greffer.

La tech s’est mise au service de la santé, avec la possibilité d’identifier des tumeurs métastatiques de cancer, d’accéder par visio à des consultations dans les zones enclavées, de partager le dossier médical ou encore de suivre à distance des personnes dépendantes. Ces technologies permettent aussi de répondre aux problématiques de réduction des discriminations et des inégalités ou de l’inclusion des personnes handicapées.

Sport et démagogie: le président allemand veut le même salaire pour les footballeuses !

Sport et démagogie:  le président allemand veut le même salaire pour les footballeuses !

 

Il est clair que le sport féminin rencontre de plus en plus de succès auprès de l’opinion. Témoin par exemple le tour de France cycliste qui constituera désormais un événement majeur dans le calendrier sportif. Même chose à travers l’intérêt manifesté lors  de la compétition européenne de football féminin.

Du coup le président allemand propose tout simplement d’aligner immédiatement le salaire des footballeurs de son pays sur celle des hommes. Une vraie démagogie qui témoigne du manque de compétence et de sérieux de certains dirigeants politiques. Faut-il rappeler en effet que certains footballeurs parmi les mieux payés touchent plusieurs millions par mois (Ce qui évidemment constitue un autre scandale).

En France, comme en Allemagne, le salaire moyen d’une footballeuse professionnelle tourne autour de 2500 € bruts pour 100 000 € bruts quand il s’agit d’un homme.

Certes le réajustement entre hommes et femmes est indispensable mais il faudra sans doute une vingtaine d’années au moins pour réunir les conditions économiques nécessaires à cette égalité . Créer aussi des conditions sportives car pour l’instant par exemple en France on ne dispose vraiment que deux équipes professionnelles féminines de niveau international ; Des aspects  que semblent  avoir oublié le président allemand.

Le chancelier allemand Olaf Scholz va cependant rencontrer le directeur de la fédération nationale de football Oliver Bierhoff pour plaider en faveur de l’égalité des salaires pour les footballeuses du pays, a-t-il déclaré lors de la finale du championnat d’Europe féminin entre l’Allemagne et l’Angleterre, dimanche.

L’équipe allemande de football féminin a certes perdu la finale du championnat d’Europe féminin ce dimanche contre l’Angleterre (2-1). Mais elle a remporté une autre victoire encore plus belle. Dans la foulée du match qui se déroulait à Wembley, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il allait rencontrer le directeur de la fédération nationale de football Oliver Bierhoff pour plaider en faveur de l’égalité des salaires pour les footballeuses du pays.

La joueuse allemande Lina Magull a réclamé ces dernières semaines un salaire minimum de 2.000 à 3.000 euros par mois pour les joueuses allemandes et a fait état de négociations réussies en Espagne pour un salaire minimum. Les footballeuses allemandes étudient et travaillent parallèlement à leur activité professionnelle, ce qui, selon Magull, ne devrait pas être nécessaire au-delà de la deuxième division. On est loin évidemment des 100 000 € qui seraient nécessaires pour combler les inégalités entre hommes et femmes

Favoriser le sport féminin

Favoriser  le sport féminin

 

La concomitance, dimanche 31 juillet, de deux événements fortement médiatisés montre que le sport féminin parvient peu à peu à sortir du carcan dans lequel il était enfermé estime un papier du « Monde ». Beaucoup reste cependant à faire pour vaincre les stéréotypes.

 

Au-delà de la lutte contre les stéréotypes et de la médiatisation de l’élite du sport féminin, se pose  aussi et surtout la question du développement du sport pour tous en France , pour les femmes comme pour les hommes et à tout âge,  et de son inscription dans une problématique d’équilibre sanitaire.NDLR

 

défaut d’être un jour de gloire pour le sport français, le dimanche 31 juillet restera comme une journée d’espoir pour l’avènement du sport féminin. L’arrivée du Tour de France Femmes et la finale de l’Euro féminin de football, remportée par l’équipe anglaise, consacrent une séquence au cours de laquelle la visibilité des femmes dans le sport a franchi un nouveau palier. Attractivité du spectacle, progression des performances, présence dans les médias : tous les indicateurs sont orientés dans la bonne direction, celle d’un sport féminin capable de s’exprimer au-delà du carcan dans lequel certains ont voulu l’enfermer.

« Le sport doit avoir un côté esthétique, quand on enlève le côté esthétique du sport, il y perd 50 %. Vous, vous êtes moche ! » Ainsi s’adressait en 1987 le cycliste Marc Madiot du haut de ses deux titres gagnés sur la course Paris-Roubaix à Jeannie Longo qui, dans sa carrière, aura été treize fois championne du monde, triple vainqueure du Tour de France et championne olympique.

Ces derniers jours, la scène, extraite d’une émission diffusée à l’issue d’une étape du Tour de France, a tourné en boucle sur les réseaux sociaux, suscitant gêne, colère, effarement et, sans doute aussi, chez une petite minorité, une certaine nostalgie. « J’aime trop les femmes pour les voir souffrir », ajoutait Madiot dans un ultime argument d’une tirade qu’il n’a regretté que très récemment.

Il y a quelques mois encore, l’ex-candidat à l’élection présidentielle, Eric Zemmour, affirmait sans gêne à propos des footballeuses : « Je ne leur interdis nullement de jouer au football, mais ce n’est plus du football. » La misogynie élevée au rang d’arbitre des élégances d’une discipline qui aurait été créée exclusivement pour les hommes.

En cyclisme, il aura fallu attendre trente-trois ans pour que Amaury Sport Organisation et une poignée de sponsors daignent relancer l’idée d’un Tour de France féminin. Si les audiences ne sont pas encore au rendez-vous, il faut saluer le volontarisme du service public audiovisuel, qui en retransmettant en direct chacune des huit étapes de la compétition a contribué à rompre avec une invisibilisation du sport féminin, dont la société s’est trop longtemps accommodée.

Une étude réalisée en 2019 par l’université Purdue (Indiana) montrait que la couverture télévisée des sportives aux Etats-Unis ne totalisait que 5,4 % de tout le temps d’antenne, soit à peine plus qu’il y a trente ans (5,1 %). Et encore, ces chiffres restent trompeurs car entre deux compétitions majeures, comme la Coupe du monde de football féminin ou les Jeux olympiques, les sportives sont condamnées à retourner à un anonymat quasi total.

Chacun doit se rendre compte que la représentation médiatique des sports et des athlètes peut, plus ou moins consciemment, contribuer à la construction de stéréotypes sexistes qui agissent bien au-delà du domaine sportif. Au-delà de la faible fréquence des retransmissions, la couverture des disciplines féminines se limite encore trop souvent à l’apparence, l’âge ou la vie de famille des athlètes, pendant que chez les hommes, ce sont les performances qui sont davantage valorisées.

Les champs de progression du sport au féminin restent immenses. Qu’il s’agisse de l’incitation de la pratique sportive dès le plus jeune âge, des revendications d’égalité salariale, la professionnalisation conçue comme moteur vertueux de l’attractivité du spectacle, ou encore de l’évolution d’une gouvernance des instances qui restent encore trop masculines, le sport doit être en phase avec les valeurs qu’il porte. Il doit apporter une contribution indispensable à l’harmonie de la société.

Pourquoi une « valeur » carbone ?

Pourquoi une « valeur » carbone ?

 

Simon Létourneau, spécialiste de l’environnement, critique dans une tribune au « Monde » la notion de « valeur carbone », qui transforme en abstraction la réalité matérielle des émissions de CO₂.

 

Une critique très justifiée depuis que les écolos marxistes  et les économistes néolibéraux se sont entendus pour en quelque sorte marchandiser un facteur central de la qualité de l’environnement. Ces mêmes économistes longtemps opposés à toute approche environnementale ont récupéré la thématique pour l’intégrer dans une logique de prix et de marché. Quant aux écolos marxistes c’est un moyen supplémentaire de s’attaquer au capitalisme. Monétiser le carbone est une approche très réductrice de l’enjeu que cela représente pour l’environnement NDLR

 

 

Crédit carbone, dépense carbone, taxe carbone… Impossible de ne pas constater que le champ lexical de la finance envahit progressivement la littérature écologique. Cette démocratisation d’un vocabulaire a priori technique est en apparence bienvenue, mais elle a de quoi questionner.

En effet, user et abuser de tels vocables autour d’un sujet qui doit impérativement devenir bien plus précieux que l’immatérialité induite par la référence à l’argent ne nous éloigne-t-il finalement pas de l’enjeu concret souligné récemment par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ?

Ainsi, le carbone se taxe, se dépense, se crédite, se compense. A l’instar de sa grande – et vieille – sœur, la monnaie. Ce choix de vocabulaire et de méthode est finalement peu étonnant, si l’on considère que les citoyens, les entreprises et les Etats peuvent et doivent se responsabiliser sur ce sujet, et conférer enfin une échelle de valeur environnementale à chacun de leurs gestes ou décisions.

On peut a priori s’en réjouir, mais il faut, je crois, aller encore plus loin et prendre de la hauteur. Sans aller (encore) jusqu’à imaginer un monde où nous serions en partie rémunérés en « unités carbone », pourquoi ne pas faire figurer cette valeur carbone de manière très explicite sur chacun des biens ou services que nous consommons ?

Il a fallu quelques années de pédagogie et de lobbying pour imposer aux acteurs de l’alimentaire de la transparence sur les valeurs nutritives ; combien en faudra-t-il pour convaincre les marques d’informer leurs consommateurs sur l’empreinte environnementale générée par leur achat ?

Car, demain, la valeur carbone devra impérativement conditionner nos prises de décision, individuelles et collectives, et bénéficier d’un arbitrage au moins équivalent à celui du prix. Autant nous y préparer dès à présent. Là où le parallèle entre valeur carbone et valeur monétaire est faillible en revanche, c’est que nous misons une fois de plus sur une approche capitaliste d’un enjeu qui ne l’est pourtant absolument pas.

Un changement radical de paradigme

Car soyons réalistes : la monnaie est une (belle ?) histoire que l’on se raconte pour fonder, organiser et réguler nos sociétés modernes capitalistes, mais sa valeur demeure en réalité un concept flou. Que vaut-elle en effet dès lors qu’il est possible de créer semble-t-il indéfiniment de la dette publique… mais aussi de l’annuler ?

A contrario, le dioxyde de carbone (CO₂) est un élément tangible, mesurable, dont nous ne pourrons jamais annuler les effets. Le lier ainsi, voire le conditionner, aux éléments budgétaires et financiers paraît donc à cet égard un oxymore, une simplification qu’il est crucial d’éviter.

Covid France 2 août 2022: +7.249 nouveaux cas confirmés en 24h.

Covid France 2 août 2022: +7.249 nouveaux cas confirmés en 24h.

On enregistre  lundi 1 août 2022 : Covid France 2 août 2022: +7.249 nouveaux cas confirmés en 24h.,  152.179 morts au total, +121 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.022 (0) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 123.157 (+121 en 24h).

Le taux de reproductivité R est de 0,75 le taux d’incidence à 500,47 et la tension hospitalière à 23,8 %. Le taux de positivité est à 13,1 %.

La France compte actuellement 20.063 (-35) personnes hospitalisées et 1.205 (+10) malades en réanimation.

Bilan des régions

Ile-de-France : 5.341 (-71) hospitalisées, 363 (-1) en réanimation et +21 décès en 24h

Grand Est : 1.413 (-5) hospitalisés, 91 (+4) en réanimation et +13 décès en 24h

Hauts de France : 1.781 (-29) hospitalisés, 108 (+4) en réanimation et +7 décès en 24h

Auvergne Rhône Alpes : 1.991 (+2) hospitalisés, 96 (+1) en réanimation et +15 décès en 24h

Provence-Alpes Côte d’Azur : 1.849 (+27) hospitalisé, 84 (-2) en réanimation et +19 décès en 24h

Bretagne: 727 (+6) hospitalisés, 34 (-2) en réanimation et +2 décès en 24h

Normandie : 1.113 (-3) hospitalisés, 49 (+2) en réanimation et +6 décès en 24h

Nouvelle-Aquitaine : 1.453 (-24) hospitalisés, 87 (-5) en réanimation et +11 décès en 24h

Pays de la Loire : 465 (+15) hospitalisés, 38 (+4) en réanimation et +5 décès en 24h

Occitanie: 1.556 (+2) hospitalisés, , 114 (-4) en réanimation et +8 décès en 24h

Centre-Val de Loire : 902 (-5) hospitalisés, 43 (+1) en réanimation et +7 décès en 24h

Bourgogne-Franche-Comté : 880 (+16) hospitalisés, 55 (+4) en réanimation et +5 décès en 24h

Economie, politique, société: les plus lus (1er août 2022 – 6h40)

Energie: L’aveuglement écologique de l’Allemagne

Energie: L’aveuglement écologique de l’Allemagne

 

La guerre en Ukraine a mis en évidence le danger de la dépendance énergétique des pays européens à la Russie, résultat de choix relevant davantage de calculs politiques que de stratégie de long terme. Le renoncement au nucléaire en Allemagne le montre aujourd’hui, et doit pousser l’Europe à réintégrer l’énergie atomique pour s’assurer une production électrique indépendante. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

 

Il y a 9 ans déjà que nous envisagions qu’Angela Merkel réatomise l’Allemagne, car sa stratégie semblait déjà intenable. Il y a 2 ans nous écrivions ici même dans un second « et si Angela Merkel réatomisait l’Allemagne » que « sans ressources, avec une diplomatie fragile parce qu’également dé-mondialisée mais sans désir de souveraineté énergétique, l’Europe et l’Allemagne seront dans une position gazière difficile. »

Aujourd’hui, c’est Vladimir Poutine qui jette aux yeux de l’Europe l’erreur nucléaire allemande. Sans gaz russe, il n’existe plus d’industrie allemande, et Berlin doit donc ou bien conserver ses centrales à charbon et lignite pour adosser son électricité renouvelable, ou bien ses centrales nucléaires.

Justement, quelle vision de l’atome pouvons-nous discerner sachant que les marchés énergétiques se ressemblent tous, mais que les marchés énergétiques nucléaires sont différents chacun à leur façon?

Il y a premièrement l’intumescence de l’histoire et l’ubris. L’Allemagne commet la faute d’abandonner le nucléaire à cause de son aveuglement écologique. 40 ans plus tard, car l’énergie c’est le temps long, le ministre allemand des Finances reconnait que cette stratégie énergétique allemande est une erreur, car basée sur la dépendance du renouvelable adossée et sécurisée de façon illusoire par du gaz, du charbon et du pétrole russes, et non pas sur une énergie décarbonée nationale, comme le nucléaire.

Notons au passage une autre vérité cachée par le dogme écologique : les fameux 400.000 emplois énergétiques verts allemands dans l’éolien et le solaire sont bien adossés à des emplois noirs dans le charbon, le lignite ou le gaz. Si ces derniers tombent, les premiers tombent également, comme le démontre le retour de l’électricité charbonnière cette semaine outre-Rhin, en Autriche et aux Pays-Bas pour adosser les renouvelables privées du back-up du gaz russe.

La France a préféré l’indépendance énergétique du nucléaire à toute autre considération. C’est-à-dire qu’en ce qui concerne le carbone, elle a déjà réalisé sa transition énergétique il y a 50 ans, dans les années 1970. Mais, curieusement, la génération de boomers qui voyait du haut de ses vingt ans cette souveraineté se construire aura tout fait pour la déconstruire pendant les 50 années suivantes, à l’aide d’une doxa sous domination de l’écologie allemande. L’échec énergétique berlinois actuel est donc le moteur puissant qui replace le nucléaire parisien sur sa trajectoire d’il y a 50 ans, c’est-à-dire le cycle fermé.

La Russie ou l’Ukraine n’ont jamais remis en cause l’électricité nucléaire malgré le drame de Tchernobyl. Au contraire, Moscou n’a cessé de progresser dans ce domaine au point que Rosatom conquière le leadership mondial, profitant du vide laissé par la calamiteuse gestion d’Areva puis de sa faillite à cause de la désastreuse opération Uramin. Si Areva n’avait pas été société nationale, elle aurait sans doute été découpée, vendue et désindustrialisée comme Alstom, créant là aussi des fortunes.

La Chine a également profité des 20 dernières années pour considérablement progresser et bâtir une future énergie électrique moins charbonnée indépendante et basée sur l’hydraulique, l’éolien et le nucléaire.

Enfin les États-Unis, anciens leaders mondiaux, se sont remis au travail pour revenir aux premières places de l’énergie nucléaire.

Ces stratégies mettent en évidence que l’ubris, la souveraineté, l’indépendance, la conquête sont les moteurs des Doctrines Énergétiques et des Solidarités Stratégiques des pays qu’ils soient des démocraties fonctionnant sous des contraintes économiques et environnementales ou bien des régimes non démocratiques sans ces mêmes contraintes.

Le temps qui s’est écoulé en France depuis les années 1990 correspond au temps politique pour qu’une erreur antinucléaire « à la mode » d’une ancienne génération soit reconnue comme une erreur sternutatoire par la suivante et que celle-ci la dissolve dans la solution: le retour du nucléaire.

Le temps est long dans l’énergie, il ne faut donc pas se tromper.

C’est pourquoi Berlin peut dire avec exactitude que soudainement, le temps d’une guerre, les prix de l’électricité actuels permettent aux renouvelables d’être rentables, mais l’erreur est de ne pas voir qu’ils sont hors de prix pour les consommateurs.

En d’autres termes, des renouvelables rentables parce que les prix de l’électricité sont élevés à cause du prix du gaz russe, c’est d’autant moins la solution que cette Doctrine énergétique aura facilité la catastrophe russo-ukrainienne.

Se tromper dans l’énergie en Allemagne c’est également être obligé de rouvrir des centrales à lignite lorsque le gaz russe n’est plus livré.

Se tromper dans l’énergie en Allemagne, et en France aussi, c’est prendre le risque, d’une part, de protestations dont Paris a connu les affres il y a 4 ans à cause d’amateurisme politique et, d’autre part, le risque d’un déclassement économique à cause d’une électricité chère et plus coûteuse que celle de pays concurrents, face à laquelle des taxes carbone aux frontières ne pèseront pas lourd.

Désormais, compte tenu des interdépendances électriques européennes, la nouvelle politique énergétique de Berlin ne peut pas se permettre de se tromper, en s’imposant à elle-même et à l’Europe une deuxième stratégie énergétique catastrophique en moins de 50 ans.

Au contraire, l’Allemagne doit faire sa révolution des idées, re-nucléariser son électricité et la coupler avec ses renouvelables plutôt que de compter sur son lignite ou le gaz russe. Révolution des idées, car ce nucléaire moderne doit faire office de nettoyeur de nos déchets nucléaires actuels. Il doit brûler dans des réacteurs à neutrons rapides (RNR) des charges atomiques qui seront formées du combustible usagé d’aujourd’hui. La France doit également s’engager résolument sur ce chemin, car l’intérêt est que là où 140 tonnes d’uranium minier sont nécessaires dans une centrale actuelle pour produire 1GWatt d’électricité, il suffit de 1,4 tonne (100 fois moins) de déchet gratuit pour produire la même quantité d’électricité dans un RNR. La Chine, le Japon l’Inde et la Russie sont en avance dans ce domaine, le RNR Brest-OD-300 de Rosatom est ainsi prévu d’être achevé en 2026.

Gratuit en effet, puisque ces déchets recyclés en nouveau carburant dans l’économie circulaire européenne du nucléaire sont déjà stockés en Allemagne ou en France ! Ils nous assurent donc une indépendance vis-à-vis de l’uranium minier et d’autres fournitures et donc une réelle souveraineté, car nous disposons de quantités de combustible usagé capable de produire notre électricité pendant 3. 000 ans à 10 .000 ans.

L’imprécision des chiffres est ici un avantage, car une durée si longue transforme l’électricité nucléaire en renouvelable vertueux puisque cette économie circulaire du nucléaire assure une quantité d’électricité sans déchets, pilotable, abondante et à un prix européen maîtrisé pour toujours.

Maîtrisé en effet, puisque la matière première, le combustible recyclé, est déjà chez nous. Pour toujours également, car après 3 000 ans à 10 000 ans, cette électricité pilotable, non intermittente, nous aura permis de découvrir une nouvelle forme d’énergie.

Cette dernière sera peut-être celle du thorium ou l’abandon de la fission nucléaire et l’embarquement pour ITER et la fusion nucléaire, l’énergie des étoiles. Là, deux seaux d’eau de mer permettront à chaque Français d’avoir de l’électricité pour une vie entière, sans engendrer de déchets.

La difficulté de cette perspective n’est pas technique, mais politique, car cette indépendance électrique anéantit un dogme écologiste commun à l’Allemagne et la France. Dès lors qu’ils sont brûlés en produisant de l’électricité, le problème des déchets est supprimé. Nous sommes donc bien face à un choix qui nécessite des personnels politiques qui comprennent vraiment la technique plutôt que la communication.

Comme l’écrivait une philosophe des manœuvres politiques : « Le mensonge est souvent plus plausible, plus tentant pour la raison que la réalité, car le mensonge possède le grand avantage de savoir d’avance ce que le public souhaite entendre ou s’attend à entendre. »

La fermeture programmée de tous les réacteurs allemands (mais peut-être leur prolongement après 2022), la fermeture de Fessenheim (c’est bien dommage), l’abandon du programme Astrid sur les RNR (regrettable), les petits réacteurs modulaires (sans commentaire), les EPR et demain les réacteurs à neutrons rapides ou Iter: la souveraineté électrique ne peut s’établir dans l’inconstance politique zigzagante en fonction de vogues électorales.

Elle peut en revanche se durcir à cause d’une guerre. C’est pourquoi ce ne sera ni Angela Merkel ni son successeur qui seront les responsables d’une électricité allemande et européenne réatomisée, mais Vladimir Poutine et c’est bien là tout le paradoxe.

______

(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux. 

Climat et Température : Un record de sécheresse depuis 60 ans

Climat et Température : Un record de sécheresse depuis 60 ans

 

Année après année, lentement mais sûrement le climat européen d’une certaine manière ça focalise avec une saison sèche pratiquement sans pluie significative en été et au contraire un excès d’eau via les inondations en hiver mais avec peu de températures très froides. Ainsi Lyon connaîtra bientôt le climat d’Alger et Paris celui de Marseille. La sécheresse a bien entendu des conséquences pour les populations et pour l’économie notamment l »agriculture. Ainsi Le mois de juillet 2022 aura été marqué par des conditions climatiques extrêmes dans l’Hexagone. Sans surprise, Météo France a révélé, mardi 26 juillet, qu’il serait « très probablement le mois de juillet le plus sec » jamais mesuré depuis le début des relevés concernant les sécheresses du sol, en 1959.

« En moyenne sur la France, il est tombé huit millimètres de précipitations du 1er au 25 juillet », soit « un déficit énorme de précipitations », explique à l’AFP Christian Veil, climatologue chez Météo France. « On devrait être au premier ou au deuxième rang des mois de juillet les plus secs », poursuit-il. Tout dépendra des derniers jours du mois, de légères pluies étant attendues vendredi.

Ce manque de pluie aggrave la sécheresse qui touchait déjà la France au début de l’été. Mardi, 91 départements étaient concernés par des restrictions d’usage de l’eau, du jamais-vu. Les niveaux d’alerte sont recensés sur le site Propluvia.

Une situation qui a des conséquences sur tout l’environnement : « Les précipitations estivales servent à maintenir l’humidité des sols superficiels, à maintenir la végétation », explique Christian Veil, qui observe notamment « des arbres qui souffrent tellement de la chaleur qu’ils perdent leurs feuilles ».

Une autre conséquence concerne le fonctionnement de centrales nucléaires.

Plus généralement cela pose la question d’une autre politique de la gestion de l’eau et de son utilisation.

L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau avec 45 % du total, devant le refroidissement des centrales électriques (31 %), l’eau potable (21 %) et les usages industriels (4 %).

Pour les usages domestiques, dans la cuisine, le lave-vaisselle consomme entre 10 et 20 litres par lavage alors que faire la vaisselle à la main demande en moyenne presque 50 litres.

Mais le vrai problème est l’utilisation de l’eau  potable tous les usages y compris non alimentaires. La question d’un double réseau l’un potable, l’autre potable se posera un jour ou l’autre

 

Société et santé-Le Conseil scientifique: trop liberticide ?

Société et santé-Le Conseil scientifique: trop liberticide ?


 

Un curieux papier du Figaro met en cause le caractère liberticide des orientations du conseil scientifique. Un conseil qu’on vient de remplacer par un autre car un peu trop gênant pour le pouvoir. Le papier du Figaro considère à juste titre bien sûr que le conseil scientifique n’avait pas de légitimité démocratique. Reste qu’une plus grande discipline en matière de précaution sanitaire ne porte pas forcément atteinte aux libertés fondamentales mais sert plutôt la solidarité face au danger collectif  de la maladie. La conception des libertés frôle parfois un certain concept d’anarchie en France.

Papier du Figaro:

C’est donc la fin d’un organisme qui aura joué un rôle décisif tout le long de la crise sanitaire, et il n’est pas inutile d’en tirer un premier bilan.

Peuplé de gens brillants et de nos meilleurs scientifiques, le Conseil scientifique aura été, malgré tous les talents qui le composent, l’un des principaux artisans de la débâcle démocratique de la crise sanitaire. Et s’il y a une leçon que l’on peut tirer de ce fiasco, c’est que la science ne doit jamais se substituer au politique et que la décision politique ne peut pas résulter de la simple expertise scientifique – au risque d’abîmer profondément notre démocratiLe Conseil scientifique a dirigé la France pendant presque deux ans. Les confinements, couvre feu, masques obligatoires et pass ont tous été recommandés par le Conseil scientifique avant d’être imposés par le pouvoir politique, qui a donc suivi aveuglément les avis de Jean-Francois Delfraissy et ses collègues. Les avis du Conseil scientifique fonctionnaient toujours ainsi: une analyse précise et rigoureuse de la situation sanitaire, puis une série de recommandations alternatives allant de la plus «légère» à la plus dure. Mais le Conseil scientifique ne se contentait pas d’exposer les mesures de précaution possibles: il exprimait également une préférence. Et systématiquement, il exprimait sa préférence pour la recommandation la plus dure et la plus liberticide. Et quasi systématiquement, le gouvernement suivait cette recommandation à la lettre – à l’exception de janvier 2021, quand Emmanuel Macron décide de ne pas reconfiner le pays contre l’avis du Conseil (mais il y a encore, à cette époque, un couvre-feu !).

Pour renforcer leur influence, certains membres du Conseil scientifique arpentaient les plateaux télé pour assurer le service après-vente de leurs recommandations. Et aux paroles anxiogènes s’est ajouté l’ethos de scientifiques et médecins qui se sont mis ) indiqué les règles qu’il fallait suivre dans sa vie familiale et sa vie privée, précisant de quelle manière il fallait voir ses amis, faire la fête, manger – et même… parler (l’Académie des sciences recommandant de ne pas parler dans les transports en commun…). La science s’est mise à régir nos vies et à décider, par son autorité indiscutable, de ce qu’il fallait faire et ne pas faire.

Ce Conseil scientifique était pourtant parfaitement légitime, et il fallait un organisme qui puisse éclairer le gouvernement du point de vue de la science. Il fallait un organisme pour avoir une lecture scientifique des chiffres de l’épidémie, pour comprendre la dynamique et les scenarii possibles de contamination, pour saisir la manière dont le vaccin fonctionne. Et si le Conseil s’en était tenu à ce type d’éclairages, alors il aurait été parfaitement dans son rôle. Nous avions besoin des médecins et scientifiques pour nous donner les clefs d’explication des contaminations, des variants, des gestes de protection et des vaccins. Et sur ce point-là, la parole des scientifiques a été précieuse.

Mais le problème est que les scientifiques se sont mis à faire de la politique. À recommander des mesures politiques aussi graves que le confinement ou le passe sanitaire. Or ces mesures ne peuvent être prises sur le fondement de considérations purement scientifiques ; elles mettent en jeu notre modèle démocratique, social, économique et revêtent des considérations éthiques gigantesques. Aucun scientifique n’est légitime pour déclarer qu’il faut confiner un pays tout entier. Seul le politique, après avoir pris en compte l’ensemble des enjeux et des problèmes, peut décider de mettre en place une telle mesure. Le pass consiste à interdire de vie sociale toute une partie de la population par le biais d’un QR code qui s’active et se réactive à mesure que l’on fait ses rappels de vaccin: comment une mesure aussi grave, qui pose des problèmes éthiques incommensurables, pourrait-elle être recommandée… par des médecins ?

Comment l’idée même de masque obligatoire dans la rue, qui met en cause la sociabilité du visage et donc la possibilité même de la vie en commun, peut-il résulter d’une simple recommandation scientifique ? Comment le scientifique pourrait-il recommander un couvre-feu, c’est-à-dire d’interdire de toute sortie un individu et de garantir cette interdiction par un dispositif policier répressif ? Et comment, enfin, laisser aux scientifiques le soin de dire s’il faut réintégrer ou non des soignants qui n’ont violé aucune clause de leur contrat de travail ? Rappelons que la politique «zéro covid» qui a été ouvertement prônée par plusieurs scientifiques de renom suppose de reconfiner l’ensemble de la population à la moindre recrudescence épidémique. C’est ni plus ni moins la politique qui a été menée la première année de la pandémie, et qui revient à s’affranchir totalement de l’État de droit et à défendre l’idée d’un état d’urgence sanitaire permanent. Et ce que certains scientifiques appelaient «mesures de freinage» étaient en réalité des mesures qui, dans une certaine mesure, portaient atteinte à l’Etat de droit.

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