Etats-Unis :Une longue guerre contre l’inflation structurelle (Fed)

Etats-Unis :Une longue guerre contre l’inflation structurelle (Fed) 

 

Le patron de la banque centrale américaine a été beaucoup plus clair que beaucoup d’autres de ses collègues de banques centrales en déclarant que la guerre contre l’inflation serait longue car de nature structurelle. Le contraire de ce qu’affirme depuis des mois certains experts proches du gouvernement français et le gouvernement lui-même à travers la voix du ministre des finances. Ce dernier est la BCE ont longtemps affirmé que l’inflation n’était que conjoncturelle et qu’elle avait atteint son pic NDLR . 

Un papier de la Tribune rend compte  de la récente prise de position du président de la Fed sur l’inflation.

L’économie américaine aura besoin d’une politique monétaire restrictive « pendant un certain temps » avant que l’inflation ne soit maîtrisée, ce qui signifie une croissance plus lente, un marché de l’emploi plus faible et « une certaine douleur » pour les ménages et les entreprises, a déclaré vendredi le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell.

Dans une déclaration résolue et d’une rare franchise, prononcée à la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), le patron de la Banque centrale américaine a averti que la Fed userait « vigoureusement de ses outils » en relevant les taux. Le ralentissement de l’inflation en juillet, mesuré notamment par l’indicateur PCE publié vendredi, n’est pas suffisant pour baisser la garde, a-t-il également commenté.

 

Selon l’indice PCE publié vendredi par le Département du Commerce, l’inflation aux Etats-Unis s’est légèrement repliée en juillet de 0,1%, contre une hausse de 1% en juin. Sur un an, les prix ont aussi ralenti leur hausse à 6,3% contre 6,8% en juin, selon cet indicateur privilégié par la Banque centrale américaine, la Fed. Sans compter les coûts volatils de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation sur le mois a progressé de 0,1% contre 0,6% en juin; sur un an, elle s’établit à 4,6% contre 4,8% le mois d’avant.

Ces chiffres sont un peu meilleurs que les prévisions des analystes qui misaient sur un indice PCE en légère hausse de 0,1% sur le mois et de 0,3% pour l’inflation sous-jacente. Un autre indicateur d’inflation, l’indice des prix à la consommation CPI, publié le 10 août et généralement supérieur au PCE, s’était inscrit à 8,5% en juillet, contre 9,1% en juin, montrant également un tassement de la hausse des prix.

Jerome Powell n’a toutefois donné aucune indication sur ce qui pourrait être décidé lors de la réunion de septembre. Mais les contrats à terme sur les taux d’intérêt suggèrent une probabilité de 56,5% d’une nouvelle hausse de taux de 75 points de base, contre 46,5% avant la prise de parole du président de la Fed. Bien que les difficultés s’accentuent, il ne faut pas s’attendre à ce que la Fed réduise rapidement ses taux tant que le problème de l’inflation ne sera pas réglé, a souligné le patron de la Fed. La décision de remonter les taux « dépendra de la totalité des données reçues et de l’évolution des perspectives », a-t-il indiqué.

Des investisseurs estiment que la Fed pourrait infléchir son discours si le chômage augmente trop rapidement, certains prévoyant même des baisses de taux d’intérêt l’année prochaine, une perspective à laquelle les responsables de la banque centrale américaine se sont pourtant fortement opposés ces dernières semaines. Certains membres de la Fed ont indiqué que même une récession ne les dissuaderait pas d’agir tant que l’indice des prix à la consommation ne se rapproche pas de manière convaincante de l’objectif de 2% fixé par l’institution.

Après ce discours, en Bourse, tous les secteurs européens ont fini dans le rouge vendredi. Les marchés boursiers européens ont accusé le coup : Francfort (-2,26%), Milan (-2,49%), Paris (-1,68%) et Londres (-0,70%) ont décroché après la très attendue prise de parole de Jerome Powell. La pression des forts prix du gaz et de l’électricité a aussi pesé sur les indices.

Wall Street était également dans le rouge : le dollar reculait après un repli de l’inflation américaine et un discours du président de la Réserve fédérale (Fed) à la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole.

En Europe aussi, l’inquiétude est de mise. Les gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) se sont montrés de plus en plus préoccupés de voir l’inflation s’installer à un niveau élevé. Dans le compte-rendu de la réunion de juillet, publié jeudi, ils ont jugé que la courbe de la hausse des prix représente un risque suffisamment important pour justifier une remontée de taux plus importante qu’annoncé initialement.

La Banque centrale européenne avait déjà relevé en juillet dernier ses taux directeurs de 50 points de base pour tenter de lutter contre l’inflation. Mais cette dernière, continuant de grimper et atteignant en juillet 8,9% sur un an, pousse les gouverneurs de l’institution à plaider en faveur d’un nouveau resserrement du même ordre en septembre.

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