L’université se portent mieux qu’on le dit !

L’université se porte mieux qu’on le dit !

 

 

La publication du classement de Shanghaï, palmarès mondial des meilleures universités, a été suivie, en France, de commentaires dépréciant notre système d’enseignement supérieur, estime Pierre Veltz, dans une tribune au « Monde ». Selon l’ancien PDG de l’établissement public de Paris-Saclay Pierre Veltz,  l’université française se porte mieux qu’on ne l’admet.

En réalité, la tribune défend surtout le succès mérité de Paris-Saclay. Le reste de l’argumentation est faible pour défendre l’université en France NDLR

Pour les médias et une partie de l’opinion, le classement de Shanghaï a deux propriétés merveilleuses. Il permet d’expliquer une fois de plus que les classements internationaux ne peuvent pas vraiment s’appliquer à la France, qui est trop spéciale pour cela. Cela est vrai aussi pour le programme international pour le suivi des acquis des élèves : l’évaluation des performances scolaires conduite par l’Organisation de coopération et de développement économiques. Et, en même temps, ce classement considéré comme peu pertinent offre une occasion en or d’exercer notre sport national, l’autodénigrement.

Lors des dernières éditions, en 2020 et 2021, il avait bien fallu constater la remarquable percée de nos meilleures universités, en particulier de Paris-Saclay, seule université non anglo-saxonne à entrer dans le top 20, au milieu d’une cohorte d’universités américaines dont les moyens financiers et logistiques sont cinq à dix fois supérieurs (rapportés à l’étudiant). En 2022, divine surprise : nos trois champions nationaux perdent chacun quelques places ! Du même coup, la presse, quasi unanime, titre sur « le recul de nos universités ».

Où est le recul ? En 2022, comme en 2021, les universités françaises font bonne figure, avec les quatre franciliennes [Paris-Saclay, l’université Paris Sciences et lettres, Sorbonne Université et l’université Paris Cité], mais aussi Aix-Marseille, Grenoble, Strasbourg, Montpellier, et d’autres. Les trois premières universités allemandes (à Munich et à Heidelberg), ce pays proche où tout est fantastique, sont aux rangs 56, 57 et 70, très loin derrière les trois meilleures françaises. Celles-ci sont, avec l’université de Copenhague, les seules de l’Europe des Vingt-Sept à figurer dans le top 50.

Sylvie Retailleau, notre nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, n’a pas crié cocorico, mais elle a constaté, avec bon sens, une « stabilité ». De fait, lorsqu’on regarde les résultats qui sous-tendent le classement, on voit que les écarts sont en réalité très réduits. Tous les utilisateurs de ce genre de classements (il y en a de multiples) savent que, d’une année à l’autre, de petites inversions sont possibles. Il y a très clairement un peloton de tête, 100 % anglophone (Harvard, Stanford, Massachusetts Institute of Technology, Oxford et Cambridge, Berkeley), et un deuxième groupe, américain, dans lequel s’est glissée Paris-Saclay. Bel exploit, en réalité. Rappelons-nous : en 2019, nous n’avions aucune université dans les trente premières mondiales. Et, à propos, qui a signalé que, au classement par disciplines, Paris-Saclay était première mondiale en mathématiques ?

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