Immobilier : risque d’éclatement de la bulle ?
Du fait de la remontée en cours des taux d’intérêt, la bulle immobilière pourrait bien éclater. Le marché du crédit immobilier chute fortement avec une baisse de la production qui s’accélère au second trimestre et pourrait atteindre 15% en 2022, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Le taux moyen d’emprunt est encore faible (hors assurance), il s’est établi à 1,4% au second trimestre, contre 1,12% au trimestre précédent. La baisse des demandes de permis atteint déjà 10 % environ. En juin, ce taux moyen d’intérêt atteint 1,52%, ce qui confirme une accélération en cours depuis mars dernier. Ce taux moyen pourrait atteindre 1,9% en fin d’année, voire 2,25% sur un scénario de rentrée plus dur en termes d’inflation.
La baisse de la production trouve une autre explication , à savoir la baisse des revenus du fait de l’inflation, « La production recule car des ménages ne peuvent plus entrer dans le marché », « Les clientèles qui se présentent aujourd’hui sur le marché ont des revenus supérieurs », note l’observatoire.
Selon l’Observatoire, le revenu moyen a progressé de 4,7% entre 2021 et 2022, ce qui est une augmentation bien plus forte que celle du pouvoir d’achat. Dans le même temps, les emprunteurs réalisent des opérations immobilières plus importantes, ce qui explique la progression de près de 10% du montant moyen d’un crédit. « Nous avons rarement vu une telle évolution », souligne Michel Mouillart.
Avec des prix de l’immobilier qui ne faiblissent pas (encore), des surfaces achetées qui augmentent, et surun apport personnel qui progresse « comme jamais » – près de 17% d’une année sur l’autre », c’est bien un bouleversement du marché du crédit immobilier qui s’opère actuellement en faveur des clientèles les plus favorisées.
« La production recule parce que, peut-être, les banques respectent aujourd’hui ces recommandations, qui réduisent les possibilités d’une partie de la clientèle d’entrer sur le marché, notamment celle qui est la moins dotée en apport personnel », suggère ainsi Michel Mouillart de l’Observatoire . Avec la conjugaison de tous ces facteurs (taux, HCSF, taux d’usure, prix de l’immobilier élevé…), la clientèle modeste n’a tout simplement plus sa place sur le marché du crédit immobilier.
Il faut surtout prendre en compte la baisse des revenus faces à l’inflation qui rend les ménages insolvables et dont certains se sont engagés de façon imprudente dans des opérations immobilières
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