Finances publiques : Macron ment (OFCE)
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) conteste les prévisions du gouvernement Macron de ramener la dette à 3 % si la fin du mandat du président de la république. En cause des prévisions de croissances qui ne seront pas atteintes ( Seulement 1 % en 2023) et toujours la dérive des dépenses publiques complètement sous-estimées. La dette autour de 112 % en 2021 serait à peu près du même ordre en 2027. De la même manière, l’objectif d’un taux de chômage à 5 % est illusoire et devrait atteindre 7.5% en 2027
L’OFCE table sur une réduction du déficit public à -3,7% du PIB d’ici à 2027. Après avoir plongé en 2020 et 2021 (-6,4% du PIB) en pleine crise du Covid, le solde public devrait progressivement se réduire dans les cinq prochaines années. La baisse la plus importante est attendue entre 2022 et 2023 (-0,9%) sous l’effet principalement de l’extinction progressif des mesures d’urgence sanitaires et des dispositifs destinés à amortir la crise énergétique. Le solde primaire, c’est-à-dire le déficit hors mesures temporaires et effet d’activité, serait en 2022 inférieur à 3% en 2022 (2,5%).
Les économistes estiment que les mesures d’urgence, de relance, d’énergie et de pouvoir d’achat représentent environ 2,6 points de PIB en 2022. Le débranchement de certaines mesures devrait permettre au déficit de se réduire si les conséquences de la guerre en Ukraine et celles de la crise sanitaire ne se prolongent pas.
Au final, la dette rapportée au PIB serait relativement stable passant de 112% en 2022 à 113% en 2024 et 2025 avant de baisser légèrement vers 112% en 2027. Cette trajectoire ne tient pas compte de la recapitalisation d’EDF à 8 milliards d’euros qui pourrait avoir une incidence sur les chiffres de la dette.
La succession des crises ces dernières années a propulsé l’inflation à un niveau record en France. L’indice général des prix pourrait s’établir à 5,3% en 2022 avant de redescendre à 4,1% en 2023 et 2,1% en 2024. « Notre scénario principal est que les prix de l’énergie vont rester durablement élevés. Le choc macroéconomique va aller au-delà de 2022. Les mesures de protection face à l’énergie vont permettre d’amortir une partie de ce choc », indique Mathieu Plane. Le scénario noir d’une coupure de gaz russe d’ici la fin de l’année pourrait à nouveau faire flamber les prix de l’énergie sur le Vieux continent.
Si la dépendance du gaz russe en France est bien moins forte qu’en Allemagne, cette décision aurait néanmoins un impact sévère sur la croissance et l’inflation.
La croissance du produit intérieur brut devrait marquer le pas entre 2022 et 2023 passant de 2,4% à 1%. Après avoir atteint un sommet en 2021 à 6,8% dans le sillage de la reprise post-covid, l’économie française traverse une zone de fortes secousses. Entre la crise énergétique et les tensions sur les approvisionnements, la trajectoire du PIB est encore très loin de retrouver son niveau d’avant crise. Les différentes crises ont ainsi provoqué des pertes de revenus immenses difficilement rattrapables malgré l’effet rebond de l’année 2021.
Sur le front de l’emploi, la situation pourrait rapidement se dégrader. Après avoir baissé à 7,3% de la population active, le chômage au sens du bureau international du travail (BIT) pourrait grimper à 8% en 2023 avant de s’infléchir à 7,5% en 2027. Là encore, la promesse d’Emmanuel Macron de revenir au plein emploi d’ici la fin du quinquennat s’éloigne encore. Le coup de frein de l’économie peut en partie expliquer ces moins bons résultats en matière d’emplois et de chômage.
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