10 millions de pauvres en France
La France compte environ 10 millions de pauvres. Pour parvenir à ce chiffre, les experts prennent en compte les 9,2 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 1.102 euros par mois et résidant dans un logement ordinaire, et aussi ceux vivant en collectivité, ou dans les Outre-Mer, les personnes sans domicile et les étudiants. Toutes ces dernières catégories passent souvent sous les radars dans le chiffrage global. Or, la situation dans certains territoires, ou pour certaines catégories, est parfois bien plus grave que la moyenne nationale.
Sur ces 10 millions de personnes, 2 millions vivent dans une situation de grande pauvreté. Cela signifie qu’elles vivent avec un revenu inférieur à 50% du revenu médian et sont parfois incapables de subvenir à certaines dépenses au quotidien pourtant indispensables. Pour rappel, le taux de pauvreté fixé à 60% du revenu médian s’élève à 14,6% de la population en France. Après avoir bondi en 2018 de 0,6 point et baissé en 2019 de 0,2 point, la pauvreté n’aurait pas augmenté en 2020 (dernier chiffre disponible) mais serait plus intense. « L’écart entre les revenus des pauvres et ceux des autres catégories aurait augmenté ». Avec l’onde de choc de la guerre en Ukraine, cette situation pourrait encore empirer dans les mois à venir.
L’Hexagone compte actuellement 10 millions de pauvres, dont deux millions vivent dans l’extrême pauvreté. Face à la hausse galopante des prix, France Stratégie (institution rattachée à Matignon) plaide pour la réindexation des minima sociaux et des aides au logement sur le taux de l’inflation. Les experts recommandent également de relancer rapidement le chantier du revenu universel d’activité (RUA). ( Une proposition très discutable dans une population qui a déjà les pires difficultés à gérer son budget au quotidien ) NDLR
Dans leur épais rapport de 190 pages dévoilé lundi, les chercheurs ont fait 24 recommandations à Matignon pour tenter de limiter la progression de la pauvreté. Sur ce total, les experts recommandent notamment d’indexer sur l’inflation les minima sociaux, les aides au logement (APL), les prestations familiales sous conditions de ressources. Cette indexation permettrait ainsi aux ménages du bas de la distribution d’amortir une partie de tous ces chocs qui s’accumulent depuis la pandémie. De son côté, l’exécutif a prévu des mesures temporaires, mais elles sont très loin de compenser l’inflation prévue par l’Insee à 5,5% cette année, surtout que la hausse des prix risque d’abord de se répercuter sur les ménages les plus pauvres, sans compter l’impact de la transition énergétique.
Dans le projet de loi présenté à l’Assemblée nationale, figurent quelques mesures comme les revalorisations anticipées de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales, l’augmentation de 3,5% du traitement des agents publics, un chèque alimentaire sous conditions de ressources de 100 euros, auxquels s’ajouteront 50 euros par enfant. On y trouve également la prolongation de la remise carburant de 18 centimes et du bouclier tarifaire sur l’énergie, la suppression de la redevance audiovisuelle ou encore le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales).
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