Climat et température: Des changements durables

Climat et température: Des changements durables

 

 

 

La maison brûle de plus belle, au point que personne  ne peut plus désormais regarder ailleurs Des réponses pas la hauteurs regarder ailleurs. Vingt ans après le discours prononcé à Johannesburg par Jacques Chirac lors du IVSommet de la Terre, dans lequel il avait mis en garde contre une apathie mortifère face à la catastrophe qui s’annonçait déjà, la nouvelle canicule subie par la France témoigne d’une sombre normalisation. (papier du Monde )

 

Pour parer au pire, le Conseil de Paris a voté à l’unanimité, le 5 juillet, la création d’une mission d’information et d’évaluation intitulée « Paris à 50 °C », la première jamais organisée sur le climat.

« Ce n’est ni une prophétie, ni une intuition, ni une hypothèse. Nous sommes dans un nouveau régime climatique dans lequel certains souffrent déjà, et qui va encore se dégrader », prévient Alexandre Florentin, élu écologiste et président de cette mission qui sera lancée en septembre. Il en veut pour preuve les extrêmes atteints à l’étranger en 2021, 49,6 °C au Canada, 48,8 °C en Italie ou 47,4 °C en Espagne.

 

Les Français voient en effet s’installer un dérèglement climatique dans lequel l’exception devient progressivement la règle. Ils ne sont pas les seuls. Partout en Europe et au-delà, les mêmes causes produisent les mêmes conséquences : l’accumulation de chaleur liée aux activités humaines rend progressivement les villes inhospitalières, pèse sur la santé et les ressources essentielles, soumises à des stress inédits. Partout la maison brûle, souvent littéralement.

Les négationnistes du réchauffement climatique ont certes perdu la partie, comme en témoigne la progression spectaculaire, bien que tardive, d’une prise de conscience des menaces structurelles liées au réchauffement, mais leur déroute n’est qu’une piètre consolation face à la multiplication des crises. Deux combats doivent désormais être menés de front au lieu d’un seul : la diminution des émissions de CO2 comme la lutte contre les effets déjà dévastateurs de leur concentration.

 

L’urgence ne laisse guère de place au fatalisme. Il est certes déplorable que les efforts du pays qui reste le gros pollueur par habitant, les Etats-Unis, soient actuellement entravés par pure idéologie ou clientélisme, qu’il s’agisse de la dernière décision de la Cour suprême, restreignant l’action de l’Agence américaine de protection de l’environnement, ou de l’obstruction d’un seul sénateur démocrate, élu d’un Etat charbonnier. L’immobilisme pourtant ne peut plus être une option.

Car les paramètres de la course contre la montre engagée depuis plusieurs décennies restent pour l’instant inchangés, hélas ! Comme le déploredans nos colonnes la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre éminente du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « on trottine lentement » derrière un climat qui change au galop.

 

En France, le Haut Conseil pour le climat l’a rappelé en juin : la réponse de l’Etat « progresse » mais reste « insuffisante ». On est encore très, très loin des mesures immédiates et généralisées à tous les secteurs auxquelles le GIEC appelait en avril pour « garantir un avenir vivable ».

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