Uber et Macron : les liaisons dangereuses !
On ne peut évidemment reprocher à Macron en charge à l’époque de la question de la réglementation des taxis d’avoir entretenu des relations avec les représentants des sociétés en cause. D’une façon générale, toute nouvelle orientation gouvernementale fait l’objet d’une concertation officieuse puis officielle avec les parties concernées.
Il y a ensuite la mise en musique juridique puis la décision politique éventuellement liée à l’Assemblée nationale en cas de loi.
Le problème en l’occurrence, c’est que Macron a multipliée de manière déséquilibrée les échanges avec l’américain Uber. L’objectif était de faire sauter la réglementation corporatiste des taxis classiques pour favoriser le développement du trafic à la demande via une plate-forme numérique américaine. L’intérêt étant de transformer aussi des salariés en pseudo patron supportant les charges d’investissement et fiscales. Bref le projet rêvé des ultras libéraux qui a fasciné le jeune Macron élevé à la culture du profit facile des banques d’affaires et du modèle américain. Il faut aussi se rappeler de l’épisode assez lamentable de la vente des turbines d’Alstom à l’américain General Electric réalisée sur instruction de Macron ( lequel ensuite a imposé la reprise de la même activité à EDF qui évidemment n’avait pas le premier sou et dont ce n’est pas le métier ! ).
Bref, avec ces deux affaires, on a la confirmation que le modèle ultralibéral américain constitue la religion d’un jeune financier qui n’a aucune autre idéologie. Il a d’ailleurs été nourri à la culture du profit rapide en gagnant des millions en peu de temps sur des opérations de fusion acquisition demeurées secrètes. Pas étonnant non plus si l’intéressé a trouvé rapidement des financiers pour assurer ses campagnes électorales alors qu’il n’avait aucune organisation et aucun parti pour le soutenir
Dans le cadre des « Uber Files », une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, Le Monde s’est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Economie (2014-2016).
Des milliers de documents internes – « Uber Files », envoyés au Guardian, mettent ainsi en avant certaines méthodes employées pendant ces années d’expansion rapide mais aussi de confrontation pour Uber, de Paris à Johannesburg.
« L’entreprise a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier », affirme le quotidien britannique.
En France, Le Monde a démontré’existence d’un « deal » secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers, citant notamment des comptes-rendus de réunions rédigés par le lobbyiste Mark MacGann.
Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements clés en « main » à des députés.
Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron: des rencontres qui « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC ».
Uber France revient par ailleurs sur la suspension d’Uber Pop, un service en fonction entre février 2014 et juillet 2015 qui permettait aux utilisateurs d’être mis en relation avec des véhicules dont les conducteurs étaient de simples particuliers, non titulaires d’une licence de taxi ou de VTC. Cette suspension « n’a aucunement été suivie d’une réglementation plus favorable », comme suggéré dans l’idée d’un « deal ».
L’Elysée indique que M. Macron, comme ministre de l’Economie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires ».En réalité il a offert un véritable tapis rouge Uber, ce que reconnaît volontiers la société.
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