Le scandale Uber-Macron
La presse révèle un nouveau scandale relatif aux relations secrètes entre Macron et Uber pour imposer le développement de l’entreprise de taxi américaine en France. Un scandale assez proche de celui concernant la vente des turbines d’Alstom à General Electric (rachetées depuis par EDF sur ordre de l’Élysée !)
S’appuyant sur différents témoignages et documents, dont de nombreux échanges de SMS, Le Monde conclut à l’existence d’un «deal» secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers. Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements «clés en main» à des députés.
Sollicitée par l’AFP, la société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron: des rencontres qui «relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC». L’Elysée a indiqué à l’AFP qu’Emmanuel Macron, comme ministre de l’Economie, était «naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires».
Mais la patronne des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé sur Twitter un «pillage du pays», Emmanuel Macron ayant été à la fois «conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail».
Le numéro un du PCF Fabien Roussel a relayé des «révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France», «contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs».«Uber mériterait bien une petite commission d’enquête» parlementaire, selon le député communiste Pierre Dharréville.
Selon Le Monde, au moins 17 échanges « significatifs » ont eu lieu entre Emmanuel Macron ou ses proches conseillers et les équipes d’Uber, « soit un échange par mois en moyenne. » « Plus qu’un soutien, Emmanuel Macron a été quasiment un partenaire », écrit le quotidien. Et pour cause, des amendements rédigés par Uber auraient été transmis « clés en main » à des députés lors de l’examen de la Loi Macron, en janvier 2015. Retirés ou rejetés, l’esprit de ces amendements sera repris dans un décret: les 250 heures de formation nécessaires pour devenir chauffeur que prévoyait la loi Thévenoud sont supprimées. Une seule journée de formation est désormais nécessaire pour obtenir une licence VTC.
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