Russie, une société de peur et de brutalité

Russie, une société de peur et de brutalité

Le but des autorités russes est de « créer une atmosphère de peur », dit Elena Jemkova, directrice exécutive de Memorial, une ONG russe de défense des droits humains qui poursuit son travail de mémoire, malgré sa dissolution.

La dissolution de l’association évoquée constitue une confirmation supplémentaire que la Russie de tout temps a toujours été une société de peur et de brutalité. Poutine, dictateur mafieux ne fait que prolonger les méthodes soviétiques lesquelles avaient succédé à celles des tsars. Ce pays n’a jamais connu la démocratie  et soutient en tout cas tolère l’oppression comme mode de limitation  des libertés individuelles comme collectives. NDLR

 

Le 28 décembre 2021, la Cour suprême de Russie prononçait la liquidation de Memorial International, l’une des plus importantes ONG du pays, fondée en 1987 sous le nom de Memorial Moscou – avant de prendre de l’ampleur et de changer de nom en 1992 –, pour établir la vérité historique sur les crimes du totalitarisme soviétique et défendre les droits humains. Elena Jemkova, sa directrice exécutive, qui vit en Russie et a reçu le 21 juin à Paris le titre de docteure honoris causa de Sciences Po, fait le point pour Le Monde sur la situation qu’a créée cette décision de dissolution, prise quelques semaines seulement avant l’invasion de l’Ukraine.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que liquidation ne signifie pas interdiction. Je rappelle que la question, au procès, était de savoir si nous avions respecté l’obligation qui est la nôtre depuis 2016 d’apposer un tampon « agent de l’étranger » sur tous nos documents. La cour a estimé, à partir de quelques cas, que nous ne l’avions pas suffisamment fait. Certes, pendant le procès, le procureur avait invoqué des raisons plus profondes, en disant notamment qu’il n’aimait pas la façon dont nous présentions le passé soviétique. Mais cela n’a pas été repris dans les attendus du verdict.

Nous pouvons donc prendre la cour au mot, et considérer que notre travail, en lui-même, n’a pas été remis en cause. D’ailleurs, comment pourrait-on interdire un travail de cette nature ? C’est celui à la fois d’historiens professionnels et de simples citoyens que nous aidons à reconstituer l’histoire de leurs proches. On ne peut évidemment pas abolir le travail des historiens, et on ne peut pas non plus interdire aux gens de vouloir connaître la vérité sur leur histoire.

La situation globale s’est bien sûr fortement dégradée, puisque le centre de coordination qu’était Memorial International a disparu. Mais beaucoup de nos membres sont bénévoles : ils n’ont pas besoin de grand-chose pour continuer leur travail. Et puis notre structure est décentralisée, et les nombreuses branches locales de Memorial n’ont pas été liquidées. Elles ont encore leurs ressources, leurs bureaux, leurs archives ; et elles continuent le travail.

C’est aussi le cas, à grande échelle, des branches étrangères, qui se montrent de plus en plus actives, ce qui confirme quelque chose dont nous nous doutions, à savoir que Memorial est vraiment devenue une organisation internationale.

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