Bac: «Jusqu’où la médiocrité ?»
En 1995, il y avait 75% de réussite et dix ans plus tard quasiment 80%, puis 88% en 2015, et plus de 90% en 2020 et 2021.
Dans les années 50 ont comptait 5 % de bacheliers dans une génération pour plus de 80 % dans les années 2020.Le problème, c’est qu’on a perdu en qualité ce qu’on a gagné en quantité. La romancière Sylvie Germain s’interroge pour savoir jusqu’où ira la médiocrité
«On n’élabore pas grand-chose intellectuellement quand on a une mauvaise maîtrise de sa langue, de sa structure et de son vocabulaire», déclare Sylvie Germain. dans le Figaro.
ENTRETIEN - La romancière Sylvie Germain, menacée de mort par des élèves après une épreuve du bac de français sur l’une de ses œuvres, défend l’importance d’«éveiller leur intérêt pour le vocabulaire, la saveur et la force des mots».
En juin dernier, un extrait du roman Jours de colère (Gallimard) de Sylvie Germain a été proposé aux candidats du bac de français. Un texte «trop difficile» à analyser selon certains élèves, qui se sont déchaînés sur les réseaux sociaux au point de menacer de mort la romancière.
- Certains lycéens ont considéré que votre texte (tombé au bac français général) et celui de Leïla Slimani (au bac professionnel) étaient «trop difficiles». L’étaient-ils?
Sylvie GERMAIN. - Je reste dubitative, ces textes ne présentent pas de difficultés, ils n’ont rien d’hermétique. Faudrait-il désormais proposer au bac des extraits de livres pour enfants? Et ensuite, au bac de philosophie, que feront-ils devant un texte de Platon, Kant ou Sartre? Faut-il baisser les bras à mesure que baisse le niveau de certains élèves? Jusqu’où ira-t-on dans la facilité, la médiocrité?
Il vaudrait mieux donner tôt le goût et l’intelligence de la lecture aux élèves, éveiller leur curiosité et leur intérêt pour le vocabulaire…
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