Repenser l’OTAN en Europe

Repenser l’OTAN en Europe

 

Alors que se tient, fin juin à Madrid, un sommet de l’Alliance atlantique visant à définir son nouveau concept stratégique, le directeur de la division « recherche » au Collège de l’OTAN, Thierry Tardy, détaille, dans une tribune au « Monde », les quatre points d’équilibre à trouver dans un environnement mondial complexe et incertain.

 

Une réflexion sans doute utile quand on constate que les occidentaux sont bien impuissants à aider suffisamment un petit pays comme l’Ukraine face à la Russie. Même si l’Ukraine ne fait pas parti de l’OTAN, c’est évidemment un allié de l’Occident.La question qui se pose est de savoir si le temps serait plus efficace en cas d’attaque par exemple d’un pays balte par la Russie NDLR

 

Une nouvelle fois dans son histoire, l’OTAN est confrontée à une situation de grande incertitude stratégique. L’évolution et la complexité des menaces, le bouleversement constitué par une Russie impériale et guerrière, l’émergence de la Chine et la compétition stratégique qu’elle implique sont autant de marqueurs d’un environnement incertain, qui défie l’ensemble des acteurs de la sécurité et de la défense.

C’est dans ce contexte que l’Alliance atlantique va adopter, lors de son sommet du 28 au 30 juin à Madrid, son nouveau concept stratégique, douze années après celui de Lisbonne en 2010. Le document brossera le portrait dudit environnement, définira le mandat et les objectifs de l’OTAN pour les années qui viennent, et portera le message d’une Alliance à la fois pertinente et faisant preuve d’une constante adaptation. Dans ce débat, pourtant, les alliés devront s’entendre sur un certain nombre de points d’équilibre, qui détermineront l’avenir de l’Alliance.

En premier lieu, l’OTAN doit trouver le juste équilibre entre, d’une part, son mandat principal d’alliance militaire autour des concepts de dissuasion et de défense et, d’autre part, sa présence dans un champ sécuritaire élargi. Bien sûr, la guerre en Ukraine a repositionné l’OTAN sur la défense collective et son article 5, selon lequel une attaque contre l’un des alliés sera considérée comme une attaque contre l’organisation tout entière. Mais la diversification des menaces a aussi conduit l’Alliance à investir d’autres domaines de nature hybride, telles la cybersécurité, la lutte contre le terrorisme, mais aussi la lutte contre la désinformation ou, plus récemment, la contribution à la réponse au changement climatique. L’OTAN peut difficilement se tenir à l’écart de ces défis tant ils touchent la sécurité de ses Etats membres, mais elle doit aussi veiller à ne pas diluer son mandat dans des tâches pour lesquelles elle n’offrirait que peu de valeur ajoutée.

Le deuxième dilemme qu’il conviendra de trancher est celui du rôle régional ou global de l’OTAN. L’Alliance doit-elle se concentrer sur la zone euro-atlantique telle que définie dans son propre traité constitutif ou doit-elle se projeter en dehors, dans la mesure où les menaces existantes l’y obligent ? Vingt-cinq années de gestion des crises, des Balkans à l’Afghanistan, en passant par le golfe d’Aden et la Libye, offrent un bilan mitigé, et les alliés ne sont plus disposés à se réengager dans de telles opérations. Mais, aujourd’hui, l’agenda global est surtout déterminé par la Chine, qui pose la question du rôle de l’OTAN dans la zone Asie-Pacifique. Pour le moment, le défi chinois a surtout été perçu dans sa dimension européenne, notamment en lien avec les investissements chinois dans les nouvelles technologies ou les infrastructures critiques, ou les attaques cyber. Mais qu’en sera-t-il lorsque, le pivot américain vers l’Asie aidant, l’OTAN sera sollicitée pour contribuer à la réponse occidentale au défi chinois ? Et quel serait l’impact d’une implication de l’OTAN en Asie pour le mandat de défense collective de la zone euro-atlantique ?

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