« Un bouleversement institutionnel actuel et démocratique » ?
Face à une « situation d’urgence » écologique, sociale et économique, un collectif d’universitaires, de militants et de responsables d’ONG propose, dans une tribune au « Monde », de « changer en profondeur la méthode » de gouvernement et les institutions, pour y impliquer les citoyens.
Un article intéressant qui souligne le besoin démocratique mais qui fait largement l’impasse sur les facteurs négatifs structurels des faiblesses actuelles ( exemple notamment la sous-représentation chronique dans le système politique des couches moyennes et défavorisées). Bref, une réflexion un peu courte. NDLR
« Une France ingouvernable », « une situation de blocage sans précédent », « une impasse institutionnelle »… au lendemain d’élections législatives marquées par une abstention massive (53,77 % à l’échelle nationale. Plus de 70 % des 18-24 ans) et par l’entrée de 89 députés du Rassemblement national (RN) sur les bancs de la nouvelle Assemblée, le président de la République n’obtient pas de majorité absolue au Parlement après son élection.
Nous en sommes persuadés, le bouleversement institutionnel que nous vivons aujourd’hui constitue une formidable occasion d’ouvrir enfin sérieusement le chantier démocratique, afin de transformer en profondeur nos institutions, vers une nouvelle méthode de gouvernement, plus participative. Les solutions sont nombreuses pour améliorer le fonctionnement de notre système politique : proportionnelle, reconnaissance du vote blanc, scrutin au jugement majoritaire, référendum d’initiative citoyenne (RIC), financement structurel de l’innovation démocratique, généralisation du service civique pour former des jeunes citoyens actifs, institutionnalisation des conventions citoyennes…
Durant les derniers mois, de nombreuses organisations ont sélectionné les propositions les plus pertinentes, réunies dans un « pacte démocratique ». Les candidats à l’élection présidentielle se sont vu proposer [par la coalition d’associations et d’ONG Démocratie ouverte] de le signer. Plus récemment, un sommet citoyen, le #G500, a été organisé à Marseille [les 3 et 4 juin], aboutissant à des propositions pour faire entrer les citoyens dans le fonctionnement de notre démocratie.
Côté politique, les grandes forces demandent elles aussi une telle refondation démocratique, que ce soit au travers d’une convention citoyenne pour réformer nos institutions, suivie d’un référendum (socialistes et écologistes), au travers d’une Constituante (« insoumis ») ou au travers d’une conférence des partis et d’un « conseil national de la refondation » (Ensemble !). Un consensus politique et citoyen semble se dessiner sur le sujet, et les événements poussent à enclencher rapidement une telle réforme, mais il est important de ne pas se tromper de méthode.
Repenser le fonctionnement politique d’une nation est un défi de taille, qui requiert une méthode robuste. Il est essentiel que l’ensemble des acteurs concernés soient présents autour de la table : les grandes forces politiques évidemment, mais aussi les acteurs de la société civile organisée, les élus locaux et surtout les premiers concernés : les citoyennes et les citoyens !
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