“Ecoles du futur. ».. ou du présent ?
Comme toujours avec Macron pour masquer les échecs du présent on pratique la fuite en avant vers le futur. Si récemment le président de république a mis en valeur cette « école du futur » lors d’une visite à Marseille. Le problème c’est qu’on ferait sans doute mieux de se préoccuper de l’école actuelle, celle du présent.
« À l’école, quand on apprend les temps, on commence par le présent, et pas le futur. Ce dont on voudrait parler, nous directeurs ou organisations syndicales, c’est bien de l’école du présent et de toutes les problématiques actuelles », a réagi sur franceinfo Olivier Flipo, directeur d’école primaire à Cergy et délégué du SE-Unsa du Val-d’Oise, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé jeudi à Marseille vouloir généraliser à tout le territoire « l’école du futur », expérimentation pédagogique menée dans la cité phocéenne depuis septembre 2021.
Pour Olivier Flipo, l’urgence dans les écoles est le remplacement des professeurs absents et donc le recrutement. Dans le Val-d’Oise actuellement, « la situation est très compliquée », explique le représentant du SE-Unsa. « Récemment sur une journée, il y avait 200 classes sans enseignants, parce qu’actuellement il n’y a pas de remplaçants », les enseignants remplaçants habituels étant « déjà utilisés ». Olivier Flipo dénonce le manque »d’anticipation sur le recrutement ». Il pointe « une situation de catastrophe qui fait que tout à coup on organise un job dating pour recruter des gens. On est en train de créer l’école du futur avec ces contractuels ». Le souci des directeurs d’écoles est « de gérer la pénurie », souligne l’enseignant.
Ces appels à candidature organisés dans certaines académies pour trouver « des futurs contractuels pour occuper ces postes, c’est bien car on ne peut pas être contre cet aspect d’avoir du personnel supplémentaire », nuance Olivier Flipo. Mais il juge que »là où le bât blesse, c’est la formation » de ces volontaires « et combien de gens vont réellement se présenter ». Certains sont « très intéressants pour certains », mais souvent « il y a des gens qui sont complètement à côté de la plaque et n’ont aucune imagination de ce que cela peut représenter ».
Revenant sur l’expérimentation de « l’école du futur » menée à Marseille, le délégué du SE-Unsa du Val-d’Oise rappelle que ce sont « 59 écoles volontaires qui avaient déjà un projet ». Selon lui, le gouvernement n’a « rien fait de nouveau ou inventé ». Cette expérimentation ne pose donc « pas de difficultés particulières ». Il précise que les commissions de recrutement qui sont en place sont composées « de deux inspecteurs, du directeur de l’école et d’un adjoint ». Cette commission émet ensuite « un avis favorable ou défavorable » sur les candidats. Selon lui, « dans les faits, sur les 59 écoles, tous les avis ont été favorables ». Olivier Flipo attend maintenant surtout qu’il y ait une évaluation su système : « On en fait un bilan et on ne généralise pas dès que l’expérimentation a à peine commencé. »
Les enquêtes Pisa menées depuis une vingtaine d’années sur des collégiens de 15 ans montrent en effet une baisse régulière des résultats de nos élèves, surtout ceux issus de milieux défavorisés, ce qui fait de notre système scolaire l’un des moins efficaces et des plus inégalitaires des pays de l’OCDE. Surtout : 20% des élèves entrent au collège sans maîtriser la lecture, l’écriture et le calcul, et 60 % des étudiants ne parviendront pas à obtenir leur licence en trois ans. Ce sombre tableau doit alarmer : notre école fabrique une jeunesse privée de chances, et la mobilité sociale est sérieusement enrayée.
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