Fin des voitures thermiques en 2035: le saut dans l’inconnu ?
« Je ne sais pas si nous aurons les clients pour ces voitures électriques qui coûtent 50 % plus cher », a précisé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, sur BFM Business. « Je ne sais pas non plus si on aura l’électricité décarbonée pour faire tout ça », a-t-il ajouté ( dans l’OPINION)
Bruxelles pèche-t-elle par un trop-plein de zèle écologique ? C’est du moins le narratif déroulé par la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe la filière. Son président, Luc Chatel, ancien ministre de l’Education, s’est inquiété de l’approbation historique du Parlement européen, mercredi 8 juin, afin d’interdire la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035. « L’interdiction du thermique, c’est un grand saut dans le vide, et un sabordage industriel », a-t-il fustigé sur BFM Business, jeudi 9 juin.
Mais encore ? « Je ne sais pas si nous aurons les clients pour ces voitures électriques, qui coûtent 50 % plus cher que les thermiques. On a déjà du mal à vendre des voitures aujourd’hui », a rappelé Luc Chatel dans son interview. Au-delà du marché des consommateurs, les conditions physiques interrogent. « Il y a 60 000 bornes de recharge aujourd’hui. Pour la montée en puissance prévue d’ici 2030, il en faudrait environ un million, rien que pour la France », a relèvé le représentant de la filière.Surtout, et c’est là où l’inquiétude est la plus saillante, quid de la production décarbonée d’électricité ? « Je ne sais pas non plus si on aura l’électricité décarbonée pour faire tout ça. On n’aura pas les nouveaux EPR », a détaillé Luc Chatel. La question de la production pilotable d’électricité reste structurelle.
Enfin, fort de lever l’angoisse à l’horizon, le président de la PFA a mis en garde contre les enjeux de souveraineté, y voyant « un boulevard pour l’industrie chinoise ». « Les Chinois, qui n’ont pas d’interdiction, vont continuer à faire de nouvelles voitures pendant 12 ans, beaucoup moins chères », a-t-il précisé
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