Croissance mondiale: stagflation ou récession ? ( Banque mondiale)

Croissance mondiale:  stagflation ou récession ?  ( Banque mondiale)

 

D’après la Banque Mondiale on s’oriente vers la stagnation ou la récession. Une situation qui pourrait durer plusieurs années

« La croissance mondiale devrait être ramenée de 5,7 % en 2021 à 2,9 % en 2022, soit nettement moins que les 4,1 % prévus en janvier », indique-t-elle dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales . C’est plus du double de la décélération enregistrée entre 1976 et 1979 à la suite du premier choc pétrolier.

Pour les pays riches, la croissance devrait fortement décélérer, passant de 5,1 % en 2021 à 2,6 % en 2022. La Banque prévoit seulement 2,2 % en 2023 en raison de la baisse du soutien budgétaire et monétaire mis en place pendant la pandémie de Covid-19. Pour les pays émergents et en développement, cette croissance devrait également passer de 6,6 % en 2021 à 3,4 % en 2022. C’est bien en deçà de la moyenne annuelle de 4,8 % sur la période 2011-2019.

« La flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que les perturbations de l’approvisionnement et des échanges provoquées par la guerre en Ukraine et la nécessaire normalisation des taux d’intérêt en cours, expliquent l’essentiel de la dégradation » des prévisions, détaille le président de la Banque mondiale, David Malpass. Et de poursuivre : « Même si une récession mondiale est évitée, les affres de la stagflation pourraient persister pendant plusieurs années, à moins qu’une forte augmentation de l’offre ne soit opérée. »

Pour la plupart des pays, la stagflation est une réelle menace au regard de la flambée des prix de l’énergie . En termes nominaux, les prix du pétrole brut ont augmenté de 350 % entre avril 2020 et avril 2022, ce qui en fait la plus forte augmentation sur une période équivalente de deux ans depuis 1973. Les prix du charbon et du gaz ont tous atteint des sommets historiques, ne laissant guère de place à l’utilisation de combustibles fossiles moins chers, comme ce qui avait pu être réalisé dans les années 1970.

Pour l’institution, cette flambée des prix de l’énergie pourrait réduire la production mondiale d’environ 0,5 % en 2022 et d’environ 0,8 % d’ici à 2023. Les économies avancées connaîtraient une réduction de la production de 0,9 % d’ici à 2023 tandis que les pays émergents et en développement importateurs de pétrole verraient leur production fléchir de 0,6 %.

Le risque d’assister à la persistance d’une inflation plus élevée plus longtemps que prévu est réel. Certes, la hausse des prix de détail est appelée à se modérer l’an prochain. Mais elle restera probablement supérieure aux objectifs des banques centrales dans de nombreux pays.

Pour l’institution multilatérale, la conjoncture actuelle ressemble aux années 1970 sur trois aspects essentiels : des perturbations persistantes du côté de l’offre qui alimentent l’inflation, précédées d’une longue période de politique monétaire très accommodante dans les principaux pays industrialisés ; des perspectives d’affaiblissement de la croissance ; des difficultés des pays émergents et en développement confrontés au nécessaire resserrement de la politique monétaire pour contenir l’inflation. La reprise qui était intervenue après la stagflation avait nécessité de fortes hausses des taux d’intérêt dans les principaux pays industrialisés, « ce qui a joué un rôle de premier plan dans le déclenchement d’une série de crises financières dans les pays émergents et en développement », avertit la Banque mondiale.

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