L’urgence de la transition énergétique

L’urgence de la transition énergétique

 

La sociologue Dominique Méda  dresse, dans Le Monde , la liste des politiques (mix énergétique, emploi…) que le futur gouvernement devra entamer pour s’engager dans la voie de la transition écologique.

 

Quelle que soit sa couleur, le gouvernement qui déterminera et conduira la politique de la nation après les élections législatives, les 12 et 19 juin, devra être capable de proposer, de mettre en discussion, puis de faire adopter, par le plus grand nombre de citoyens possible, des choix clairs – parce que structurants pour les décennies à venir – en matière de transition écologique.

Il s’agit en premier lieu du choix du mix énergétique. C’est peut-être le moins délicat de tous, dans la mesure où, malgré des positions qui peuvent sembler radicalement opposées chez les responsables politiques et dans la population française, la voie raisonnable consiste à développer de façon massive les énergies renouvelables, tout en s’appuyant sur le nucléaire pour assurer la transition et en continuant à travailler sur d’éventuelles autres solutions.

Le choix des places respectives à accorder aux innovations technologiques et aux changements de comportements semble, en revanche, beaucoup plus délicat. Il s’agit concrètement d’indiquer dans quelle mesure nous sommes collectivement prêts à changer nos modes de vie et à accorder plus de place à la sobriété. Alors que ce dernier terme est encore très peu utilisé dans les discours politiques français, son équivalent anglais (« sufficiency ») est mis à l’honneur dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il signifie que nous pourrions collectivement obtenir la même quantité de bien-être et garantir à tous les êtres humains un niveau de vie décent tout en diminuant nos consommations matérielles, et donc nos émissions de gaz à effet de serre, ainsi que notre consommation d’énergie.

Les crispations autour de cette question sont majeures, comme en témoignaient déjà les réactions indignées des politiques, notamment français, à la fameuse lettre écrite par le travailliste néerlandais Sicco Mansholt, en février 1972, un mois avant qu’il ne devienne un éphémère président de la Commission européenne (jusqu’en janvier 1973). A la suite de sa lecture du rapport du Club de Rome « Limits to Growth », paru la même année, il y plaidait en faveur d’une forte diminution de la production et de la consommation de biens matériels, organisée grâce à une planification capable d’assurer à chacun un minimum vital. Vingt ans après, en 1992, le président George H. W. Bush déclarait « le niveau de vie américain est non négociable ». Aujourd’hui, le refus d’un grand nombre de responsables politiques de promouvoir la sobriété continue de s’enraciner dans l’idée que celle-ci serait liberticide et punitive.

 

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