Prendre la mesure du marasme démocratique
L’historien Claude Lelièvrerappelle la place donnée à l’éducation morale et civique après la Libération.
Avec des taux d’abstentions qui peuvent aller jusqu’à presque 70 % on peut s’interroger sur la légitimité de certaines élections et sur l’état de notre démocratie. En outre la situation de notre démocratie ne serait se réduire à l’aune des élections. L’analyse du déficit démocratique apparaît ici assez superficielle. NDLR
Ce devrait être l’un des deux grands objectifs de l’école si l’on suit ce qu’a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours d’investiture du 7 mai : « Agir (…) pour une école toujours plus inclusive, formant aux savoirs fondamentaux et forgeant des esprits républicains. » Et il se peut que la nomination surprise, ce 20 mai, de Pap Ndiaye à la tête d’un ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse – un libellé et un périmètre très rares – puisse être ainsi comprise.
S’il s’agit de « forger des esprits », il convient de se souvenir du sous-titre donné par Nietzsche à son ouvrage Crépuscule des idoles : « Comment philosopher à coups de marteau » – c’est-à-dire « évaluer à coups de marteau », pour entendre si cela sonne creux ou non… S’agit-il, en particulier, d’aller nettement au-delà de la posture traditionnelle qui consiste à « frapper les esprits » de « principes républicains » réitérés et péremptoires ?
On notera en tout cas que, lors de son premier discours de campagne, le 7 mars à Poissy (Yvelines), Emmanuel Macron a prôné le « décloisonnement » de l’école, qui devrait se faire « avec les familles, les associations et les communes qui s’occupent du périscolaire, parce que faire des républicains, ça ne commence pas le matin à 9 heures pour s’arrêter à 17 heures, quatre ou cinq jours par semaine ».
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