Marchés financiers: crainte de krach

 Marchés financiers: crainte de krach

 

Grâce en particulier à la  générosité monétaire des banques centrales, les marchés financiers se sont gavés de liquidités ce qui a permis de gonfler la rentabilité des actions tout autant que les profits des entreprises. Aujourd’hui la politique accommodante des banques centrales se réduit sérieusement. D’une part on se dirige vers un assèchement des rachats d’actifs d’autre part progressivement toutes les banques centrales doivent se résoudre à une remontée des taux d’intérêt. Conclusion on risque d’assister un basculement déplacement d’actions vers des obligations notamment. En outre, la dégradation de la situation en Ukraine fait craindre une aggravation économique et financière

. Il faut bien comprendre que nous assistons à un véritable basculement puisque  en France par exemple on a connu l’an dernier une croissance exceptionnelle de 7 % mais avec des taux zéro. À peu près l’inverse aujourd’hui avec une croissance insignifiante tandis que l’inflation atteint tour de 6 % en France et encore davantage en Europe.

 Les craintes d’une récession n’ont jamais été aussi élevées que depuis 2008, selon Bank of America.

Dès lors, les scénarios les plus noirs commencent à fleurir aux Etats-Unis. Scott Minerd, responsable des investissements chez Guggenheim, prévient sur la chaîne américaine CNBC que le Nasdaq pourrait plonger de 75 % par rapport à son sommet de l’automne 2021 et que le S&P 500 pourrait déraper de 45 %, toujours par rapport à son sommet. Eric Galiègue n’est guère plus optimiste : « la baisse des marchés commencée le 24 février pourrait nous amener vers les 5.700/5.800 points sur le CAC 40, avec certes des rebonds techniques, mais plus probablement vers les 4.400 points au début de l’année 2023 ».

 Contrairement aux propos rassurants des autorités monétaires et bancaires, l’avenir  bousculé par nombre de facteurs explicatifs économiques et géopolitiques ne s’annonce guère réjouissant non seulement en 2022 mais aussi en 2023. Ce n’est pas par hasard si les actionnaires en tirent déjà des conséquences. Ainsi la Bourse de New York a clôturé en très nette baisse mercredi  .

Cette dégringolade s’explique notamment par la chute du groupe de distribution Target, dont les résultats ont été plombés par la flambée inflationniste outre-Atlantique. Le groupe a vu son bénéfice trimestriel amputé de moitié. Son PDG a estimé que les ventes allaient baisser en 2023. Parallèlement, les frais d’acheminement des marchandises via le fret ont boudi d’un milliard de dollars pour le groupe.

L’autre grande chaîne de distribution américaine, Walmart, plus axée sur les ménages populaires, avait aussi fait part de résultats décevants. Des chiffres qui montrent que la consommation des ménages américains commence à être fortement impactée par la hausse des prix.

Par ailleurs, les distributeurs ne sont pas toujours en mesure de répercuter les hausses de prix entraînés par l’engorgement des chaînes d’approvisionnement et par la hausse des coûts de main-d’oeuvre.

Le Dow Jones et le S & P 500, plus représentatif du marché américain, sont au plus bas depuis mars 2021. Mais les grands noms de la tech, déjà bousculés depuis plusieurs semaines en Bourse, n’ont pas fait exception lors de cette séance. Amazon a plongé de -7,16 %, Apple de 5,64 % et Netflix de 7,02 %. Le Nasdaq est ainsi revenu à son niveau de 2020.

Ces tensions, déjà apparues ces derniers jours, avant d’atteindre le pic de la séance de ce mercredi, montrent à quel point les menaces sur le ralentissement de la croissance américaine inquiètent les investisseurs dont certains n’excluent plus un crash au cours  de l’été.

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