Repenser la social-démocratie

Repenser la social-démocratie

 

 

 

La gauche française n’a plus aucune cohérence. Dans l’état où elle se trouve, elle n’a plus la moindre chance d’accéder au pouvoir. Cette situation est grave pour le pays. Notre démocratie est affaiblie, notre société fracturée, notre économie en déclin relatif, nos finances publiques lourdement déficitaires. Or, comme l’a montré l’histoire européenne, seule une gauche de gouvernement, animée à la fois par une volonté de changement et les principes de liberté et d’égalité, a la capacité, éventuellement en coalition avec d’autres forces démocrates, de relever de tels défis. La pensée sociale-démocrate est à cet égard incontournable.

 

Un collectif d’anciens rocardiens regroupés autour du cercle IAG (Inventer à gauche), présidé par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble, lance un « Manifeste pour la social-démocratie ». Les signataires de cette tribune au « Monde » rédigée par Jean Peyrelevade appellent à écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la gauche de gouvernement.

La marque la plus visible de l’affaiblissement de notre démocratie est la monopolisation croissante d’un pouvoir verticalisé par une élite sociologiquement homogène et restreinte. Dans l’Etat jacobin comme dans les entreprises, le pouvoir réel est capté par une minorité réduite qui oublie le peuple. (La social-technocratie de Hollande par exemple NDLR)

D’où ce manifeste autour des points fondamentaux suivants : la réforme de nos institutions, la relation au pouvoir de chaque citoyen, dans l’ordre politique comme dans l’ordre économique et social, la modernisation de notre système de protection sociale et la lutte contre toutes les formes d’inégalités, le retour à la compétitivité de notre appareil productif, la révolution climatique, le projet européen.

Le président exerce en France un pouvoir de plus en plus centralisé. Cette évolution, continue depuis plusieurs années, a été fortement accélérée par l’adoption du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral qui a ramené l’Assemblée nationale au rôle d’une chambre d’enregistrement. Il nous paraît dès lors indispensable : au niveau national, d’abandonner le quinquennat et la simultanéité obligée des élections présidentielle et législatives et de renforcer le rôle du Parlement ; de revoir complètement notre système de décentralisation afin d’une part de le simplifier et d’autre part donner à chaque échelon territorial toutes les compétences qu’il peut légitimement exercer, au plus près des citoyens.

 

Nous vivons dans une économie de marché. Aucun autre système, compatible avec la démocratie, n’a fait la preuve de son efficacité. Mais la social-démocratie ne se confond pas avec le social-libéralisme. L’entreprise a un intérêt social qui dépasse, et de loin, le seul intérêt des actionnaires. Dans cet esprit, il faut que la France se mette enfin au diapason de ses voisins d’Europe du Nord et bascule d’un capitalisme actionnarial, facteur de fracture sociale, à un capitalisme de codécision. Cela passe par une gouvernance immédiatement dualiste (conseil de surveillance et directoire) des grandes entreprises. Puis, dans un second temps, par de vrais pouvoirs de codécision reconnus en faveur des comités sociaux et économiques.

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