Ralentissement de l’industrie européenne
L’indice PMI manufacturier allemand a reculé à 54,6 après 56,9 en mars. Les moteurs de l’industrie européenne continuent de tousser. Après deux longues années de pandémie, l’éclatement du conflit en Ukraine à la fin du mois de février a une nouvelle fois plongé les industriels du Vieux continent dans une profonde torpeur. En seulement quelques semaines, beaucoup d’entreprises ont fait part de leurs difficultés à s’approvisionner tout en étant confrontées à une hausse vertigineuse des prix de l’énergie. Résultat, l’indice PMI dévoilé ce lundi 2 mai continue de dégringoler en avril à 55 contre 56,5 en mars.
Après avoir culminé en fin d’année 2021 dans le contexte de la reprise post-covid, cet indicateur avancé de l’activité très observé dans les milieux économiques et financiers ne cesse de s’infléchir tout en restant en territoire positif pour l’instant (au dessus de 50, cela signifie que l’activité continue de croître).
L’un des principaux résultats de cette vaste enquête est que l’industrie allemande continue d’appuyer sur le frein. L’indice PMI a atteint 54,6, soit un plus bas depuis 20 mois. Les réponses des industriels mettent en évidence une baisse des carnets de commandes et un coup de frein des cadences de production. « Les industriels allemands doivent faire face à une combinaison d’envolée des prix et une chute de l’activité alors que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine désorganisent les chaînes d’approvisionnement et font chuter la demande », a expliqué Phil Smith économiste associé chez S&P dans un communiqué.
La politique zéro covid menée en Chine provoque une pagaille dans les ports de commerce en Asie et les lignes de production partout dans le monde. Compte tenu de la dépendance de l’industrie allemande à l’égard de la Chine, tous ces confinements mettent à mal le modèle économique outre-Rhin basé en grande partie sur les débouchés chinois.
En France, l’activité s’est légèrement redressée au cours des dernières semaines malgré le conflit. Il s’agit toutefois d’une exception sur l’ensemble des 8 pays étudiés. L’indice PMI a ainsi gagné un point, passant de 54,7 à 55,7. Les économistes ne s’attendent pas vraiment à d’amélioration favorable de la conjoncture pour le Made in France.
En France, la croissance a fait du surplace entre janvier et mars. La guerre a affecté la confiance des consommateurs. Résultat, la demande intérieure, moteur traditionnel de l’activité hexagonale, s’est infléchie.
En parallèle, l’inflation a grimpé à 7,5% au cours du mois d’avril, soit un niveau inédit depuis qu’Eurostat agrège les données pour la zone euro à la fin des années 90. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet de faire des comparaisons à l’international, est principalement porté par les prix de l’énergie et de l’alimentaire mais les prix des services commencent également à accélérer.
0 Réponses à “Ralentissement de l’industrie européenne”