Croissance : au ralenti en Europe et avec une forte inflation
On s’attendait a une assez forte croissance en France de l’art de 4 % avec une maîtrise des prix. En faite, on aura exactement l’inverse c’est-à-dire une croissance au ralenti sans doute de moitié (on enregistrait une croissance pratiquement zéro au premier trimestre). Et un dérapage des prix de cinq à 6 %. On enregistre les mêmes tendances partout en Europe avec des dérapages encore plus importants dans certains pays. L’éclatement de la guerre aux portes de l’Union européenne a considérablement assombri les perspectives économiques. Le Fonds monétaire international (FMI) table désormais sur une croissance du PIB de 2,9% en 2022 contre 3,5% en janvier.
« Le PIB marque le pas au T1 2022 (0,0% en variation trimestrielle). Il porte l’empreinte des 2 chocs exogènes – le Covid avec Omicron en janvier, puis la guerre en Ukraine qui a renforcé l’inflation – qui se sont conjugués pour faire baisser nettement la consommation des ménages », avait réagi le chef du département de la conjoncture à l’Insee Julien Pouget sur Twitter.
Résultat, la France se trouverait déjà, selon plusieurs économistes, dans un scénario de « stagflation » (forte inflation et croissance atone).
Malheureusement parallèlement les prix s’envolent et c’est bien une perspective de stagflation qui pourrait s’installer dans le pays. L’indice des prix à la consommation a grimpé de 4,8% en avril, contre 4,5% en mars selon les chiffres toujours provisoires de l’Insee. Et ce, principalement en raison de l’énergie bien que dans une moindre mesure que lors des premiers mois de l’année. « La principale contribution reste de loin celle de l’énergie mais elle diminue un peu. À l’inverse, les contributions de l’alimentation, des produits manufacturés et des services augmentent », complète Julien Pouget.
Ce contexte de croissance molle et de poussée des prix n’est pas propre à la France mais commun à l’ensemble de l’Europe. La forte dépendance de grandes économies à l’énergie russe pèse en effet sur l’activité de tout le continent. Ainsi, comme l’a rappelé Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE ce jeudi 5 mai : « La croissance du PIB a ralenti en Espagne (ndlr : au premier trimestre 2022), s’est arrêtée en France et s’est contractée en Italie », tandis qu’en « Allemagne, la dynamique de croissance est basse et s’affaiblit depuis fin février, le moment où tout a basculé ». Les « principales économies souffrent » des répercussions du conflit en Ukraine, résume-t-il.
Et les perspectives d’avenir sont loin d’être réjouissantes. « Le PIB de la zone euro devrait se contracter au deuxième trimestre, car les retombées de la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie pèsent de plus en plus sur les revenus des ménages et la confiance des consommateurs, tout en rendant la vie difficile aux industriels », estimait la semaine dernière Andrew Kenningham, expert de Capital Economics.
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