Macron chef de file européen ?

Macron chef de file européen ?

 

Si le président avance en France sur un champ de mines, tout concourt à en faire aujourd’hui le principal chef de file de l’Union européenne, estime, dans sa chronique, Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

 

Une affirmation sans doute un peu rapide de la part du « Monde ». On voit mal en effet se dessiner les réformes européennes qui pourraient être imputées à Macron depuis sa présidence de l’union. La vérité sans doute c’est que Macron parle beaucoup, se met en scène mais fait très peu. Témoin l’attitude de l’union européenne par rapport au conflit ukrainien où chaque État se positionne de manière isolée. Et ce ne sont pas les multiples conversations sans résultat entre  Macron et Poutine qui change la donne. Bien au contraire car elles entretiennent toutes les ambiguïtés.

À noter aussi l’absence officielle de l’union européenne, en tout cas le rôle marginal, dans la réunion de 40 pays réunis par les États-Unis en Allemagne à propos de l’Ukraine et du climat de guerre actuel NDLR

 

Le paradoxe est saisissant. Au premier tour de l’élection présidentielle française, dimanche 10 avril, les partisans d’un rejet de l’Union européenne (UE) dans sa forme actuelle avaient obtenu ensemble une majorité absolue de voix. Deux semaines plus tard, Emmanuel Macron s’est pourtant présenté devant ses partisans rassemblés sur l’esplanade du Champ-de-Mars au son de l’hymne européen. La réélection à plus de 58 % d’un président sortant qui a placé la souveraineté européenne au cœur de sa campagne a été immédiatement accueillie par un soulagement non feint à Bruxelles, comme dans la majorité des capitales de l’UE.

Emmanuel Macron avance en France sur un champ de mines, compte tenu de la puissance d’un vote contestataire et des motivations divergentes des électeurs qui lui ont permis de l’emporter, certains voulant avant tout faire barrage au Rassemblement national de Marine Le Pen. Il peut, en revanche, aborder l’avenir de l’Europe avec les coudées franches. Les larges pouvoirs en politique étrangère que lui confère la Constitution le lui permettent.

Tout concourt à faire de lui aujourd’hui le principal chef de file de l’UE : l’expérience acquise au cours de son premier mandat comme la vision d’un meilleur avenir, avancée de longue date. Il avait énoncé, en septembre 2017, les fondations d’une construction européenne renforcée dans un discours prononcé à la Sorbonne et qui s’adressait directement à la chancelière allemande, Angela Merkel. Cette dernière, qui jouait alors le rôle de métronome européen du fait de sa longévité à la tête du géant économique de l’UE, n’y avait jamais vraiment répondu.

Le retour du tragique dans l’histoire, mentionné dans le discours de la victoire, dimanche 24 avril, a donné tout son sens à l’objectif de souveraineté européenne défendu par le président français. La déflagration économique liée à la pandémie de Covid-19, puis le défi sécuritaire lancé aux Européens par l’invasion russe de l’Ukraine ont rendu intelligibles les propositions françaises. La mutualisation des dettes en a été une première application.

Selon Benjamin Haddad, directeur Europe de l’influent cercle de réflexion Atlantic Council, « une fenêtre d’opportunité sans précédent s’ouvre »« Non seulement les idées françaises pour que les Européens pensent en termes de puissance et de rapports de force dans les domaines militaires ou de sécurité énergétique sont au rendez-vous de l’histoire, mais elles peuvent également bénéficier de la transformation en cours en Allemagne », estime cet expert qui compte parmi les partisans du président français. Il fait référence à un réveil stratégique allemand esquissé par le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, arrivé aux affaires à la fin de l’année 2021.

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