Macron II: La menace d’une crise sociale

Macron II: La menace d’une crise sociale

Un crise sociale qui pourrait menacer le nouveau mandat d’Emmanuel Macron

Analyse dans un papier de « Tribune »

Et si le plus dur était devant lui ? Emmanuel Macron a promis des réformes difficiles, au premier rang desquelles la réforme des retraites qu’il espère mener rapidement, dès l’automne. Pas de référendum, ni d’ordonnances prévus, mais impossible d’écarter toutefois un possible recours au 49.3, a expliqué Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, ce lundi 25 avril. En précisant qu’il ne pouvait donner aucune garanties, car il n’était pas sûr d’être au gouvernement dans quelques semaines…

Et pour cause, même à 64 ans – au lieu des 65 ans prévus initialement-, le départ de l’âge légal à la retraite suscite les levées de boucliers de tous les syndicats. Même adoucie avec quelques mesures supplémentaires de pénibilité, ou pour les seniors, la réforme envisagée par Emmanuel Macron ne recueille que des critiques.

Et les syndicats sont unanimes. Ils n’en veulent pas. Laurent Berger, chef de file du syndicat réformiste CFDT a beau avoir souligné, le soir de la victoire d’Emmanuel Macron, dans un tweet « que le pire soit évité », il prévient : « près de 42 % des votes pour l’extrême droite font que rien ne pourra et ne devra être comme avant ». Un message en forme d’avertissement pour le locataire de l’Elysée. La CFDT ne cache pas qu’étant donné l’état du pays, elle aura de fortes exigences sur le fond des réformes mais aussi sur la méthode, et ne bradera en rien son soutien.

Si la plupart des organisations syndicales ont, ainsi, appelé à faire barrage à Marine Le Pen, elles n’ont pas donné un blanc-seing à Emmanuel Macron. Loin de là. « On prépare d’ores et déjà nos banderoles, car cette politique libérale, on n’en veut plus… c’est d’ailleurs à cause d’elle que le RN est si haut « , confie un membre de la CGT. Dans les centrales, certains sont obligés de tempérer leurs troupes, qui s’échauffent pour un troisième tour social. « Si le pays n’a pas basculé du côté des extrêmes, c’est aussi parce que les syndicats ont été responsables, et n’ont pas mis de l’huile sur le feu », plaide le leader d’une organisation. « Emmanuel Macron doit avoir pleinement conscience de notre rôle ». Pour nombre d’adhérents, Le 1er mai, qui tombe cette année entre l’élection présidentielle et le scrutin des législatives, aura valeur de tour de chauffe. Toutes les organisations de la FSU, à la CGT, en passant par des ONG et des associations  défileront ensemble. Comme toujours la CFDT fera un événement à part.

Quant au changement de méthode prôné par Emmanuel Macron ? Les syndicats attendent de juger sur pièces. Le premier quinquennat  les a rendus prudents. Les ordonnances travail, la réforme de l’assurance chômage,  ou encore le passage en force, via le 49,3 de la réforme des retraites après 55 jours de grève…  ont laissé des traces. Les syndicats se sont sentis méprisés et peu écoutés.

Le Président promet, toutefois, cette fois, d’être dans la concertation et la négociation. Sur les retraites, par exemple, il promet d’organiser une conférence sociale avec les partenaires sociaux  » sur les progrès sociaux » très rapidement.  » Certes, mais je ne crois pas beaucoup à ces grandes messes, c’est de l’affichage « , commente Yves Veyrier, le numéro un de FO. Et d’ajouter  » sur les retraites, je conteste le recul de l’âge légal, qui était surtout un marqueur politique dans la campagne pour chasser des voix à droite ».

« Comme il sait déjà où il veut aller, les marges de manœuvre seront minimes « , regrette déjà un syndicaliste de la confédération des cadres, la CFE-CGC.

La CGT est également dubitative :  » Quand j’ai entendu Bruno Le Maire sur France info dire ce matin qu’ils étaient prêts à enclencher le 49.3 sur les retraites, j’ai pensé qu’en fait rien n’avait changé, que l’histoire de la nouvelle méthode était un leurre. Chassez le naturel, il revient au galop », raconte Philippe Martinez à la Tribune.

De son côté, la CFDT attend de voir, et espère  »une réelle co-construction », sans quoi elle table sur l’embrasement du pays à l’automne….

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on cherche des gages à donner aux centrales sur son changement. Entre les deux-tours, le candidat a appelé personnellement chaque leader syndical.

Mais, en réalité, ce n’est pas tant du côté des syndicats que l’on craint les débordements les plus éruptifs . « Ca fait partie du décorum français de manifester pour les retraites », dit un ministre,  » en revanche, des explosions sociales qui leur échappent peuvent être fatales et nous empêcher de gouverner « .

Autrement dit, la véritable inquiétude concerne la reprise d’une contestation de type Gilets jaunes, hétérogène, qui cristalliserait toutes les colères, et notamment celles qui ne se sont pas exprimées dans les urnes. Le risque serait alors que la rue prenne le pas sur la vie démocratique.

 

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