Politique et théologie catho: une meilleure note pour Macron !
Si 40 % des catholiques de France ont soutenu au premier tour un candidat d’extrême droite, il faut néanmoins constater que le programme de Marine Le Pen est plus éloigné de la doctrine de l’Eglise que celui d’Emmanuel Macron, remarque l’historien Charles Mercier.
Une évaluation qui pourrait être largement contestée car un peu trop partielle et partiale NDLR
Tribune.
Une enquête IFOP pour La Croix a montré que 40 % de l’ensemble des catholiques (et 40 % également des pratiquants réguliers) avaient voté pour un candidat d’extrême droite, soit huit points de plus que l’ensemble des Français.
Les griefs de certains fidèles et de certains clercs contre Emmanuel Macron, le sentiment d’un déclin, les tendances au repli et le non-positionnement des évêques amènent à penser qu’une partie non négligeable de ce qui reste le premier groupe religieux de France choisira un bulletin blanc ou un bulletin Le Pen, le 24 avril. Les catholiques étaient restés relativement hermétiques aux sirènes du Front national pendant de nombreuses années.
Pour justifier le choix de la candidate nationaliste, certains, comparant son programme à celui de son concurrent, discernent une moindre incompatibilité avec le magistère catholique, notamment sur les questions de la fin de vie. Pourtant, remises en perspective avec l’ensemble de la doctrine de l’Eglise, les propositions de Marine Le Pen sont bien moins « catho-compatibles » que celles d’Emmanuel Macron.
Il faut se rappeler que les papes successifs ont toujours défendu le principe d’une Loi fondamentale, inscrite par Dieu dans la conscience humaine, supérieure à la volonté d’une majorité à un instant T. Jean Paul II voyait la forme moderne de cette « loi naturelle » dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, qui s’ouvre par la reconnaissance « de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables ».
La perspective lepéniste selon laquelle un référendum permettrait de modifier le principe constitutionnel d’égalité (issu de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui a inspiré celle de 1948), afin d’institutionnaliser la « préférence nationale », c’est-à-dire la discrimination entre Français et étrangers, s’inscrit en faux contre la théologie politique du catholicisme.
Le populisme juridique de la candidate d’extrême droite risque d’ailleurs de décevoir les catholiques qui pensent qu’en l’élisant ils feraient barrage à une légalisation de l’euthanasie : dans le nouveau régime constitutionnel que le Rassemblement national (RN) appelle de ses vœux, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité pourrait aisément obtenir l’organisation d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) dont l’issue ne ferait guère de doute, étant donné l’état de l’opinion publique sur cette question.
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