Archive mensuelle de mars 2022

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Économie et Guerre Ukraine : vers une inflation à deux chiffres en Europe ?

Économie et Guerre Ukraine : vers une inflation à deux chiffres en Europe ?

 

Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*) évoque dans la Tribune  les perspectives d’inflation en raison notamment de l’envolée du prix de l’énergie. Une thèse renforcée avec les récents événements géopolitiques autour de l’Ukraine qui pourrait faire monter l’inflation à deux chiffres. La hausse des prix de l’énergie est déjà responsable de la moitié de l’inflation en Europe. Cette part pourrait encore augmenter avec les effets de la guerre menée par la Russie. La hausse des prix affecte les matières premières destinées à l’industrie et aux ménages. Elle se répercute sur nombre de processus de production industriel ou alimentaire. Et l’hypothèse d’une inflation à deux chiffres en 2022 n’est plus à exclure.

 

Depuis deux ans nous connaissons une inflation, une perte du pouvoir d’achat de notre monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix.

Dans une mondialisation malade de la Covid-19, cette hausse était, dans un premier temps, sujette à la baisse de la production plus importante que la baisse de la consommation, puis elle s’amplifiait dans un second temps, alors que la forte reprise de la production se heurtait au monstrueux embouteillage des chaînes logistiques mondiales.

Résultat, l’inflation mondiale s’est envolée, mais de manière découplée.

Basse en Asie, haute en Occident, l’inflation a découplé parce que pour la première fois depuis très longtemps nos pertes de souverainetés et les mauvaises dépendances contenues dans nos Solidarités Stratégiques ont eu un impact sur l’inflation.

Désormais, d’aucuns prévoient que l’inflation mondiale continuera sa hausse. Ils font l’erreur de ne pas reconnaître que l’année 2021 a cumulé tous les risques économiques, et que les indicateurs s’améliorent à l’image des flux des puces électroniques. L’impact d’éventuelles guerres en Ukraine ou à Taïwan, ce que personne n’espère, ne sont pas mesurées, sinon les prévisions seraient effectivement à deux chiffres.

À l’inverse, d’autres calculent que l’inflation covidienne n’est que transitoire et disparaît au profit d’une déflation lente et homogène au fur et à mesure que la logistique mondiale se normalise. C’est également une myopie, puisque le Covid et les COP ont changé le monde sous deux aspects.

Dans les prochaines années, l’Asie restera le front de l’industrie, avec par exemple la voiture électrique. Sauf accident de parcours, comme celui de la viande de porc en Chine, l’Orient devrait continuer à connaître des prix modérés, dès que l’énergie électrique sera redevenue sous contrôle.

Grâce à la Communauté européenne, sous l’impulsion de Thierry Breton, l’Europe affiche des plans industriels intéressants dans le but de renforcer sa souveraineté structurelle et affaiblir les impacts négatifs des dépendances de la mondialisation. Ces efforts pourraient être soutenus par une production électrique redevenue indépendante comme expliqué plus bas. L’Europe renouerait alors avec un modèle de souveraineté déflationniste de long terme.

De leur côté, les États-Unis aimeraient avoir des Breton à leur tête. Ils sont les meilleurs pour maîtriser les têtes dures, qui sont nombreuses au Sénat à être hostiles au « build back better » de Joe Biden. Cette opposition est fatale à l’idée d’un accroissement de souveraineté étatsunienne et une inflation covidienne transitoire, mais favorable à une hausse des prix structurelle et durable. En conséquence, la Réserve fédérale américaine augmentera ses taux d’intérêt, plus que le fera la BCE. D’ailleurs, les prix de l’or l’ont compris, ils sont toujours attentifs non pas aux discours des banques centrales chinoises ou européennes, mais à ceux du président de la Fed.

Le résultat de cette première phase fondée sur le lien entre souveraineté et inflation indique que le découplage inflationniste de 2020/2021 entre les producteurs et les consommateurs, entre l’Asie souveraine et l’Occident en dépendance, s’orientera désormais vers une nouvelle désunion inflationniste, mais cette fois entre les États-Unis dépendants et l’Europe et l’Asie plus souveraines. Prévoir l’inflation européenne comme par le passé à la lumière de Washington sera une erreur ; l’Asie et l’Europe en recherche de souverainetés semblables et sans doute concurrentes devraient connaître des trajectoires d’inflations concordantes.

Le second élément impactant l’inflation et qui a changé depuis deux ans concerne les COP et l’impact de l’environnement sur les coûts agricoles, énergétiques, miniers.

Après le tunnel inflationniste de la Covid et du bio, les prix des céréales s’ajusteront vers le bas, comme toujours grâce à aux nouveaux emblavements , avec toutefois la menace sur les coûts de production de nouvelles contraintes environnementales et du changement climatique. L’agriculture d’élevage, moins saisonnière, connait déjà des ajustements de prix cruels comme en témoignent les démonstrations actuelles. Mais il est ici regrettable que les pouvoirs publics n’aient pas stoppé net les suicides d’agriculteurs en osant rebâtir des souverainetés financières agricoles.

À la suite de différentes politiques, nous avons perdu notre souveraineté électrique. Les contraintes environnementales, géopolitiques et opérationnelles prévisibles abaissent le volume d’énergies fossiles disponibles bon marché et le supercycle pétrolier en cours prévoit le pétrole à 125 dollars le baril.

Simultanément, l’accroissement d’électricité ENR non pilotable affaisse encore notre souveraineté électrique et augmente l’inflation, comme l’indique l’épisode du gaz cet hiver.

Toutefois, la France et l’Europe ont une solution. Une électricité pilotable souveraine, bon marché, produite par la combustion des déchets des centrales nucléaires d’aujourd’hui. Parce que nous disposons de ce stock sur notre sol et qu’il élimine les besoins d’uranium minier pour les 5. 000 à 10. 000 prochaines années, ils sont le combustible gratuit du nucléaire de demain. Qu’attendons-nous pour le consommer ?

Fessenheim, le programme Astrid, les petits réacteurs modulaires, les EPR et demain les réacteurs à neutrons rapides, la souveraineté électrique française ne peut s’établir dans l’inconstance politique zigzagante autour des électriciens d’EDF en fonction des modes électorales. Comme l’écrivait une philosophe des manœuvres politiques : «Le mensonge est souvent plus plausible, plus tentant pour la raison que la réalité, car le mensonge possède le grand avantage de savoir d’avance ce que le public souhaite entendre ou s’attend à entendre.»

Pour des raisons stratégiques, l’industrie lourde consomme plus de métaux que par le passé : notre monde bascule rapidement d’une dépendance aux hydrocarbures vers une dépendance envers les métaux nécessaires à la production, le transport, le stockage, et la consommation électrique dans des générateurs, des connecteurs, des chargeurs, des batteries et enfin des moteurs. Logiquement, cette demande industrielle guide les prix des métaux vers le haut, mais sans excès historique à ce jour.

Toutefois, fidèle à la courbe de Phillips, l’inflation anticipée guette. La politique est inflationniste comme le démontre le débat constitutionnel chilien autour de taxations ou nationalisations des mines de cuivre ou de lithium. Les normes écologiques accroissent aussi les coûts miniers et métallurgiques : si l’électricité ENR non pilotable augmente dans les mines, le coût marginal augmente ; si l’hydrogène permet de produire un acier plus vert, celui-ci coûte plus cher. En outre, au rythme actuel de la production minière, 15 années seront nécessaires avant qu’un nouvel équilibre entre une offre et une demande de métaux n’abaisse leurs prix grâce à de nouvelles productions et du recyclage.

Mais, plus forte que la courbe de Phillips, la substitution industrielle est déflationniste parce qu’elle réduit la consommation. Ainsi, les coûts des véhicules électriques baisseront, car les progrès permettent déjà l’absence du cobalt du nickel dans les batteries et des terres rares dans les moteurs. Les « métaux rares » étaient bien une fake-news anti voiture électrique.

Entre ces forces opposées, l’Europe peut retrouver une souveraineté métallurgique et minière à hauteur d’environ 50 %, ce qui est énorme comparé aux 5 % actuels,

L’ensemble, le renouveau de la souveraineté industrielle européenne et une gestion positive de l’agriculture, de l’énergie et des métaux permettent de parier que l’inflation européenne ne dépassera pas en moyenne les 2,5 % pendant les 50 prochaines années.

 

Guerre en Ukraine : trois scénarios pour la Russie

Guerre en Ukraine : trois scénarios pour la Russie

La Russie pourrait se contenter de la reconnaissance de la DNR et de la LNR ; mais elle pourrait aussi chercher tout ou partie du reste du territoire ukrainien. Par Cyrille Bret, Sciences Po.

 

La Russie vient de franchir son Rubicon : ses troupes sont désormais officiellement présentes dans l’est du territoire ukrainien, en plus de la Crimée.

Vladimir Poutine vient en effet de reconnaître l’indépendance des deux républiques sécessionnistes de Donetsk et Lougansk, qui jouxtent le territoire russe. Il a, dans la foulée, envoyé des troupes russes pour « protéger ces territoires contre une attaque militaire ukrainienne ». La fiction selon laquelle la Russie n’était pas partie prenante au conflit dans l’est de l’Ukraine a donc volé en éclats : elle est explicitement belligérante.

Désormais, le pouvoir russe a trois options très différentes devant lui :

  • un scénario « géorgien », qui figerait ses positions militaires et mutilerait durablement l’unité du territoire ukrainien ;
  • un scénario révisionniste et maximaliste d’invasion de l’Ukraine depuis le nord, l’est et le sud ;
  • un scénario « azovien », dans lequel la Russie envahirait uniquement le territoire qui jouxte la mer d’Azov pour établir une continuité territoriale avec la Crimée, annexée par elle en 2014.

Scénario 1 : un gel « à la géorgienne »

En 2008, la Russie et la Géorgie étaient entrées en guerre, à l’initiative du gouvernement géorgien de l’époque, dirigé par Mikheïl Saakachvili. Le conflit s’était soldé par la défaite de la petite Géorgie et la sécession de deux territoires : l’Abkhazie, sur le littoral de la mer Noire, et l’Ossétie du Sud, à la frontière montagneuse avec la Fédération de Russie (l’Ossétie du Nord étant un « sujet » (un territoire fédéré) de la Fédération de Russie). Cette sécession avait été suivie d’une reconnaissance par Moscou de l’indépendance des deux « États ». Seuls quelques régimes amis de la Russie l’avaient suivie dans la reconnaissance, notamment la Syrie et le Vénézuéla.

Aujourd’hui, la Fédération de Russie peut encore choisir un scénario « géorgien » pour les territoires de Lougansk et Donetsk, s’arrêtant donc à leur reconnaissance, sans chercher à aller plus loin en territoire ukrainien. Cela présenterait, pour elle, plusieurs avantages : accroître son emprise sur le territoire de l’Ukraine sans avoir officiellement déclenché d’invasion ni même combattu ; compter ses alliés en dénombrant ceux qui la suivront dans la reconnaissance de ces États (Kazakhstan ? Biélorussie ? Chine ?) ; et peut-être éviter que l’Occident ne prenne des sanctions très lourdes contre son économie.

Toutefois, après que, dans son discours du 21 février, Vladimir Poutine a vilipendé l’Ukraine, la présentant comme un État artificiel et soumis aux Occidentaux, cette position serait difficilement compréhensible pour une opinion publique russe persuadée par de nombreux médias et par son président lui-même que la nation ukrainienne n’existe pas et que le pouvoir de Kiev serait sur le point de commettre un génocide contre les russophones de l’Est du pays.

Scénario 2 : une campagne maximaliste

Pour pousser son avantage, Vladimir Poutine pourrait être tenté d’engager une invasion complète de l’Ukraine.

Dans son allocution du 21 février, il n’a pas exclu cette option. Si l’Occident est une menace existentielle pour la Fédération de Russie et que l’Ukraine en est une colonie artificiellement constituée pour préparer l’affaiblissement de la Russie, alors la conséquence est inévitable : Moscou doit reconstituer en Ukraine un « État tampon » appartenant à sa sphère d’influence.

Jusqu’à il y a peu, plusieurs hypothèses étaient ouvertes : une neutralisation de l’Ukraine, une « finlandisation » ou même l’installation d’un gouvernement pro-russe à Kiev. Aujourd’hui, la présence de troupes russes sur le territoire ukrainien polarise les Ukrainiens : ils se définissent pour une large part en opposition à la Russie. Puisque rallier l’Ukraine à sa sphère d’influence paraît impossible et puisque les Occidentaux ne souhaitent pas donner à la Russie les garanties qu’elle exige, il lui reste à s’emparer de ces garanties elle-même, les armes à la main.

 

Pour Moscou, ce scénario de conquête aurait plusieurs avantages. Tout d’abord, si les Occidentaux se refusent à intervenir militairement en Ukraine, le succès militaire russe est assuré. La campagne serait déclenchée par le Nord à partir de la Biélorussie, par l’est depuis la Russie, par le Sud depuis la Crimée et par l’ouest à partir de la Transnistrie. Ensuite, la prise de l’Ukraine replacerait la Russie en position de force en Eurasie, à la fois dans son face-à-face avec l’Union européenne et dans le partenariat très compétitif avec la Chine. Enfin, cela donnerait au régime Poutine, du point de vue de l’opinion publique intérieure, un élan nationaliste indéniable.

Une victoire militaire renforcerait la Russie stratégiquement tout en l’affaiblissant politiquement (elle se retrouverait encore plus isolée qu’aujourd’hui sur la scène internationale) et économiquement (les Occidentaux ne manqueraient pas d’adopter des sanctions particulièrement lourdes).

Scénario 3 : une vision « azovienne »

La troisième option militaire à la disposition de Moscou est la conquête des provinces qui séparent, sur le continent, ces Républiques autoproclamées de la Crimée annexée en 2014.

La Russie pousserait son avantage par un campagne éclair à partir de Lougansk et Donetsk, pour établir une continuité continentale entre deux parties de son territoire. Ce scénario présente des avantages d’un autre ordre pour Moscou : si la présidence russe considère que les sanctions décidées aujourd’hui par les Occidentaux sont de toute façon maximales, autant pour elle pousser son avantage est réaliser une partition de fait de l’Ukraine ; en outre cette conquête « limitée » pourrait être justifiée par la protection des russophones de l’Ukraine orientale car les populations sont, dans cette zone (autour de Marioupol notamment) tournées vers la Russie.

La Russie se trouve à la croisée des chemins avec ces trois scénarios. Le dosage des sanctions par les Européens sera déterminant : si elles sont perçues comme maximales, le Kremlin sera tenté d’empocher un gain supplémentaire par la conquête. Mais si elles sont considérées comme trop faibles, il lira cette réaction comme un signe de faiblesse…

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Par Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Guerre en Ukraine : Jusqu’où ira la folie de Poutine ?

Guerre en Ukraine :  Jusqu’où ira la folie de  Poutine ? 

Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.Sans parler de sa dernière menace relative à l’utilisation de l’arme nucléaire.

« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. «

 L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.

« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »

Le papier de la Tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant  et Poutine compte sur cette contradiction :

 « Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »

Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait  l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine

« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »

Des conséquences économique partout

L’économie n’en sortira pas indemne. Les  marchés financiers en donnent  la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance

Une élection présidentielle sans campagne électorale !

Une élection présidentielle sans campagne électorale !

 

 

 

La campagne électorale française court le risque d’être complètement étouffée par la situation de guerre en Ukraine. La guerre déclenchée par Poutine est en effet susceptible d’éliminer pratiquement tout autre sujet d’ici le 10 avril.

Cette situation conflictuelle dangereuse pour toute l’Europe réclame nécessairement une certaine unité nationale qui va profiter au candidat président. En outre , certains candidats très complaisants vis-à-vis de Poutine pourraient faire les frais de leur prise de position antérieure.

On voit mal dans ce contexte guerrier, quelles perspectives alternatives pourraient être portées par un autre candidat aux présidentielles.

Le scénario possible et inédit pourrait être celui d’une élection présidentielle privée de débat et de campagne.

Dans ces conditions, Emmanuel Macron pourrait largement profiter électoralement de cette situation

 

Economie, politique, société: les plus lus (2 mars 2022- 6 h00)

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Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Société: L’impossible simplification administrative

 

 

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Guerre Ukraine : La survie de l’Europe en jeu

Guerre Ukraine : La survie de l’Europe en jeu

Pour Patrick Martin-Genier, spécialiste de l’Europe, « nous avons face à l’agresseur, la Russie, une Union européenne qui est extraordinairement unie avec des mesures qui sont très fortes » et qui vont avoir « des conséquences majeures sur l’économie russe. »

« L’Europe est à un tournant historique de son histoire, elle a réalisé que sa survie était en jeu », estime, mardi 1er mars dans la soirée, sur franceinfo, Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et à l’INALCO, spécialiste de l’Europe, auteur de L’Europe a-t-elle un avenir disponible aux éditions Studyrama. L’Union Européenne sanctionne durement l’économie russe depuis plusieurs jours, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire assume une « guerre économique et financière » qui va selon lui « provoquer l’effondrement de l’économie russe ».

 Cinq jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, est-ce qu’on assiste à un réveil de l’Europe?

Patrick Martin-Genier : Oui, l’Europe est véritablement à un tournant historique de son histoire. Pour moi qui suis historien de la construction européenne, c’est la première fois dans son histoire qu’on voit l’Europe envoyer des armes à l’Ukraine et ça, c’est très important. L’Europe a réalisé que sa survie était en jeu, par conséquent, elle s’est réveillée en disant « nous allons exporter des armes, nous allons aider l’Ukraine ». Concernant les sanctions économiques et financières très lourdes qui ont été décidées, il a fallu convaincre certains États et gouvernements qui étaient réticents. Il y avait la Hongrie, Chypre et surtout l’Allemagne, qui vient de faire un revirement elle-même considérable. Aujourd’hui, nous avons face à l’agresseur, la Russie, une Union européenne qui est extraordinairement unie avec des mesures qui sont très fortes, plus que symboliques, puisqu’on s’aperçoit que cela va avoir des conséquences très importantes, majeures, sur l’économie russe.

Le destin de l’Union Européenne est-il en jeu avec cette guerre à ses frontières ?

Il est en jeu parce qu’on s’aperçoit que ce qui est attaqué aujourd’hui, c’est en plein cœur de l’Europe. Avec cette offensive militaire, criminelle, il faut le dire, de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, on atteint un pays culturellement européen, ce qui veut dire qu’avec les menaces de Vladimir Poutine, on sait très bien que c’est un conflit qui pourrait dégénérer et éventuellement atteindre encore plus l’Europe, notamment les pays de l’Otan. On n’est pas à l’abri d’un conflit majeur qui dégénère en conflit généralisé. On s’aperçoit que l’Europe est en danger, et d’ailleurs, il y a des rappels historiques. Rappelez vous la guerre de Corée : il y avait là aussi un sentiment que l’Europe était extrêmement fragile, et ça avait permis de faire repartir le débat sur la défense européenne. Aujourd’hui, c’est exactement la même chose : on s’aperçoit que l’Europe est si fragile qu’elle doit aujourd’hui aller vers une meilleure autonomie stratégique. Il faut renforcer la capacité de défense et son autonomie stratégique, c’est essentiel. Grâce à M. Poutine, on est en train de se réveiller et de se dire « il faut aller plus loin, il faut renforcer l’autonomie et la force de l’Europe ».

Dans un passé récent, la Hongrie et la Pologne ont adopté des postures de défiance vis-à-vis de l’Union, est-ce que ce qui se passe en Ukraine va permettre de resserrer les rangs ?

On va mettre sous le boisseau des divergences que nous avions avec ces pays, notamment sur l’indépendance des juges, l’indépendance de la presse, le respect des minorités. Mais l’urgence aujourd’hui, c’est de se serrer les coudes et de se dire « nous sommes en danger d’un danger d’un conflit militaire, d’une agression militaire, on fait face à une guerre hybride ». La priorité c’est de faire l’unanimité, la solidarité avec l’Ukraine face à la Russie. Nous n’avons pas d’autre choix aujourd’hui que d’être unis pour faire face à cette agression.

Le retour du nucléaire en Allemagne ?

Le retour du nucléaire en Allemagne ?

 

La situation conflictuelle avec la Russie pourrait faire évoluer la stratégie énergétique en Allemagne. Ainsi le tabou nucléaire pourrait sauter non pas pour l’instant pour installer de nouvelles centrales mais pour prolonger l’exploitation de celles qui restent. Rien n’est décidé mais d’Allemagne voulait remplacer ses centrales à charbon par le gaz russe  et risque de se trouver dans l’impasse.

Devrait cesser d’être souhaité en 2023. Or il est évident que l’Allemagne aura des difficultés à satisfaire ses besoins énergétiques avec la suppression du gaz russe. Un gage russe qui fournissait 55 % des importations en combustibles fossiles

 

Interrogé ce dimanche sur un éventuel report de la date de sortie du nucléaire par le radiodiffuseur allemand ARD, Robert Habeck, le ministre fédéral allemand de l’économie et de la protection du climat qui est par ailleurs l’une des figures du parti écologiste outre-Rhin, a ainsi déclaré :

« Je ne le rejetterai pas pour des raisons idéologiques ».

De quoi sans doute fait réfléchir aussi les écologistes français qui restent arc-boutés sur des énergies intermittentes qui seraient bien incapables de remplacer le nucléaire qui fournit 70 % de l’électricité en France Et dans la place va être confortée avec la prolongation des centrales actuelles et la perspective de construction de 6 EPR dans un premier premier temps et de 8 ensuite.

Les mathématiques contre le cancer ?

Les mathématiques contre le cancer ? 

L’apport des mathématiques est d’analyser l’évolution des phénomènes, de les simplifier au maximum, et éventuellement de les simuler à l’aide d’outils informatiques. C’est ce que nous avons fait pour la lutte contre certains cancers en partenariat avec l’Oncopole de Toulouse. Par Sébastien Gadat, professeur de mathématiques à la Toulouse School of Economics (TSE).(la Tribune).
La lutte contre un cancer est en substance simple d’un point de vue mathématique. De grands amas de cellules cancéreuses se développent et se cachent dans tout le corps. De l’autre côté, le système immunitaire dispose de petites cellules tueuses cytotoxiques qui peuvent attaquer et détruire certaines cellules cancéreuses. L’immunothérapie tente de stimuler ces mécanismes immunitaires. Ces thérapies sont moins traumatisantes que la chirurgie ou la chimiothérapie, puisque c’est le corps lui-même qui interagit avec son cancer.

Toutes les cellules se divisent et c’est malheureusement aussi le cas des cellules tumorales. Cette division se produit à des moments aléatoires. Nous pouvons décrire ce processus de division à l’aide de lois exponentielles, qui nous indiquent la probabilité qu’une division se produise après un temps donné. La géométrie de la croissance d’un amas de tumeurs est grossièrement sphérique avec un noyau inerte et une couche externe qui peut se nourrir et croître.

Les cellules tueuses ont des mouvements aléatoires. Ces trajectoires ont des propriétés mathématiques qui sont radicalement différentes en 3D qu’en 2D, avec beaucoup plus de possibilités de mouvement. Une fois qu’une cellule tueuse a rencontré la tumeur, sa capacité à combattre la tumeur est également aléatoire. Combien de cellules tumorales une cellule tueuse peut-elle détruire ? Quelle est la probabilité de tuer une ou plusieurs cellules cancéreuses ?

Pour comprendre l’évolution de ce système simple – des cellules tueuses contre des tumeurs -, nous avons examiné les données biologiques et développé un modèle simple aussi proche que possible de la réalité, en isolant les comportements fondamentaux. Au terme de l’étude mathématique, nous disposions d’un modèle de la croissance de la tumeur, d’un modèle du mouvement de chacune des cellules tueuses dans le corps, et d’un modèle de l’interaction entre la cellule tueuse et la tumeur. Après de nombreux échanges avec les biologistes pour estimer tous les paramètres, et les informaticiens pour obtenir des simulations convaincantes et grâce à des méthodes exploitant la loi des grands nombres, nous avons pu calculer les probabilités de succès thérapeutique.

Grâce à un test statistique, nous avons ainsi découvert qu’il existait en fait deux sous-populations de cellules tueuses, certaines tuant moins que d’autres. Cette découverte a ensuite été confirmée par les biologistes. Nous avons même été capables d’identifier les proportions de chaque catégorie. Mathématiquement, nous avons aussi découvert un facteur clé du succès de l’immunothérapie : l’augmentation du nombre de rencontres entre les cellules tueuses et la tumeur. Ce paramètre s’est révélé beaucoup plus important que la stimulation du système immunitaire lui-même. Les cellules tueuses très mobiles sont plus efficaces que les cellules tueuses agressives ayant un taux d’élimination élevé.

Nous explorons maintenant des pistes permettant aux cellules tueuses de communiquer aux autres cellules tueuses la position des tumeurs grâce à la chimiotaxie qui permet aux cellules de laisser des traces chimiques aux autres cellules. Ce travail a été inspiré par des modèles mathématiques qui décrivent comment les colonies de fourmis convergent rapidement vers un lieu d’intérêt une fois qu’il a été trouvé.

Prix pétrole: à plus de 105 dollars

Prix pétrole: à plus de 105 dollars

 

 Les deux références de l’or noir ont ainsi atteint mardi de nouveaux sommets inédits depuis 2014, à 106,78 dollars le baril pour le West Texas Intermediate (WTI), et à 107,57 dollars pour le Brent. Le WTI n’avait plus connu une telle flambée de ses prix en une séance depuis mai 2020. 

En fin d’après-midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, était en hausse de 9,58% à 107,36 dollars, et le WTI américain pour livraison en avril s’envolait de 11,21% à 106,45 dollars.

Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan a été convoquée vendredi au siège de l’Alliance à Bruxelles. « La guerre en Ukraine s’envenime et les hostilités entre l’Occident et la Russie s’intensifient », souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, entraînant un « risque élevé » de perturbations de l’approvisionnement en brut et en gaz naturel.

«Tant que la situation s’intensifie en Ukraine, les prix vont continuer à grimper, parce que cela augmente la probabilité que les exportations russes seront sanctionnées et inaccessibles au marché», a commenté John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital

L’enlisement de Poutine , comme en Afghanistan ?

,L’enlisement de Poutine , comme en Afghanistan ?

Les forces sont tellement démesurées qu’on peut difficilement douter de la victoire théorique de Poutine en Ukraine.

Et pour cela,  le dictateur fou sera prêt à tuer 10 000,100 000 ou même 1 millions de personnes. Cependant il ne pourra exterminer la totalité du peuple ukrainien qui n’abandonnera pas sa lutte fondamentale pour la liberté et le progrès. Du coup, l’Ukraine risque de ressembler à l’Afghanistan pour Poutine. Ce dernier a notoirement estimé les forces de résistance et le temps ce chargera de démontrer la folie de son entreprise. De ce point de vue, Poutine est coupable d’erreurs stratégiques fondamentales.

 

De toute évidence,  Poutine a récemment commis plusieurs erreurs qui pourraient favoriser son enlisement s’il veut continuer la guerre en Ukraine. D’abord , il pensait à une guerre éclair par le peuple ukrainien, son armée et le gouvernement résistent. Le peuple résiste d’autant plus fort que Poutine a sous-estimé le fait que les ukrainiens sont bien davantage occidentalisés que les Russes privés de toute information. Pour les ukrainiens ,l a liberté et la démocratie dominent les autres valeurs alors qu’en Russie on s’accommode finalement plus ou moins bien de la dictature.

Deuxième erreur de Poutine : avoir sous-estimé la réaction des occidentaux. Or la réplique est particulièrement forte et pourrait mettre à genoux économiquement la Russie.

La troisième erreur aura été de conforter le sentiment anti Poutine de la plupart des anciens pays de l’union soviétique et d’une certaine façon de  favoriser leur rapprochement avec l’OTAN et l’union économique européenne. 

Ukraine: Un non alignement de la France complaisant et complice

Ukraine: Un non alignement de la France complaisant et complice

 

Entre les régimes démocratiques et les régimes autocratiques, aujourd’hui séparés par une ligne de front qui s’appelle Ukraine, il n’y a pas d’équidistance ni de non-alignements acceptables, estiment, dans une tribune au « Monde », l’historienne Nicole Bacharan et l’écrivain Dominique Simonnet.

 

Tribune.

 

Les larmes aux yeux, la rage au cœur, nous regardons ce que nous ne voulions plus voir : l’angoisse qui ronge les visages des enfants, le désespoir des familles recroquevillées dans les caves, l’abattement de ceux qui ne savent où fuir, où se réfugier…

Nous regardons un pays presque semblable au nôtre, des villes presque semblables aux nôtres, qui croyaient à l’insouciance et à la liberté, soudain brisées par le fer et le feu, labourées par les chenilles des chars, comme jadis à Prague, avec cette violence froide, implacable, qui mutile les corps et accable les âmes.

Nous regardons avec stupeur cette guerre barbare en Europe, une invasion de conquête, l’écrasement de l’Ukraine par le dictateur russe – combien de temps aura-t-il fallu pour que l’on ose enfin le nommer ainsi ? Nous regardons cette souffrance, et nous voyons notre impuissance.

En France, par ignorance ou par connivence, il s’est trouvé des esprits – commentateurs badins, valets du totalitarisme russe – pour reprendre mot pour mot la propagande du Kremlin : il faut « comprendre » Poutine, la Russie a été trop longtemps humiliée, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) la menace à ses frontières, il est légitime qu’elle garantisse sa sécurité, les Etats-Unis sont les vrais responsables, etc.

Est-ce vraiment utile de réfuter ces tromperies ? Humiliée, ignorée, la Russie ? C’est oublier que l’Union soviétique vermoulue s’est effondrée d’elle-même. Que ses anciennes républiques se sont alors précipitées pour proclamer leur indépendance. Que les trois pays baltes, ainsi que les anciens membres du pacte de Varsovie, ont réclamé la protection de l’OTAN par crainte du « grand frère ».

Menaçante, l’OTAN ? A maintes reprises, l’Union soviétique puis la Russie ont été associées à l’élaboration d’une architecture de sécurité en Europe : Charte de Paris, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Conseil OTAN-Russie (COR), traité de dénucléarisation de l’Ukraine… En signant le traité d’amitié entre l’Ukraine et la Russie en 1997, cette dernière s’était engagée à respecter les frontières et la souveraineté de son voisin. Et, en 2021, les pays de l’OTAN étaient encore ouverts à une renégociation des traités sur le contrôle des armes nucléaires et conventionnelles.

Non, personne ne menaçait la Russie. Ni l’OTAN, dont les systèmes de missiles en Roumanie et en Pologne sont défensifs. Ni l’Ukraine, dont l’entrée dans l’OTAN, imprudemment évoquée, était devenue illusoire. En quelques années, la Russie, en revanche, a asservi la Tchétchénie et la Biélorussie, grignoté la Géorgie et le Donbass, conquis la Crimée, soutenu la Syrie de Bachar Al-Assad, contrôlé un morceau d’Afrique avec ses mercenaires du Groupe Wagner.

I

Poutine , l’emprise destructrice

Poutine , l’emprise destructrice

Individuelle quand une personne se livre entièrement au pouvoir d’un gourou destructeur, l’emprise peut être aussi collective quand un groupe se transforme en secte ou quand une foule s’identifie frénétiquement à des dictateurs.

Un papier d’Elisabeth Roudinesco dans le « Monde ».

L ’« emprise » désigne la domination exercée par une personne sur une autre, la victime pouvant être consciente de cette domination. Auquel cas on parlera de relation perverse avec consentement mutuel. Mais la victime peut aussi, comme le prédateur, ne pas avoir conscience de ce qui se joue pour elle. Ce type d’emprise concerne exclusivement les adultes majeurs, volontairement acquis à de telles relations.La description la plus démente et la plus rationnelle de ce pouvoir de l’emprise a été donnée par le marquis de Sade, dont l’univers romanesque est peuplé de grands fauves libertins qui ne détruisent l’autre que pour se détruire eux-mêmes. Aussi bien la victime est-elle alors – à des degrés divers – inféodée à la volonté de celui qui exerce le pouvoir.

On a beaucoup dit, à juste titre, que l’emprise était exercée par des hommes sur des femmes. Mais, à y regarder de près, on s’aperçoit aussi que l’emprise abolit la différence des sexes puisque chaque partenaire, homme ou femme, est prêt à toutes les bassesses possibles pour conserver la posture qui annihile son jugement en lui procurant de la jouissance. A tout moment, si les circonstances s’y prêtent, la victime peut se convertir en bourreau et réciproquement.

Freud a appelé pulsion de mort ces phénomènes d’emprise, caractéristiques de la condition humaine. Et il a donné le nom de transfert à un processus essentiel de la cure, par lequel, pour échapper à une emprise névrotique, un sujet a besoin de déplacer ses affects sur un thérapeute.

On voit donc combien il est complexe de définir les modalités d’une relation d’emprise, puisque, quand elle perdure, elle conduit le sujet à la destruction de soi et de toute altérité. L’emprise peut être individuelle quand une personne se livre entièrement au pouvoir d’un gourou destructeur. Mais elle peut aussi être collective quand un groupe se transforme en secte ou quand une foule s’identifie frénétiquement à des dictateurs.

Le nazisme a été, au XXe siècle, l’expression la plus incandescente de cette forme d’emprise à la fois sociale et subjective, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec l’imaginaire sadien, individualiste et libertaire. Quand l’emprise atteint un tel degré d’horreur, l’exercice du pouvoir se confond avec la fabrication d’un système totalitaire qui vise à l’extermination de l’autreconsidéré comme appartenant à une « race » dite « inférieure » : les juifs, les homosexuels, les fous, les « anormaux » et, finalement, l’humanité entière, livrée à un génocide.

 

Russie: Un échec économique et une dépendance du pétrole

Russie: Un échec économique et une dépendance du pétrole

 

Si le système financier de la Russie n’est pas en déshérence, le modèle économique du pays demeure trop dépendant des recettes provenant du pétrole ou du gaz, estime le professeur d’économie Julien Vercueil, dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

 L’économie de la Russie commence à ressentir les effets de l’aventurisme militaire du maître du Kremlin. Le 28 février 2022, la Banque centrale de Russie a élevé son taux directeur à 20 %, le rouble a décroché de 30 % tandis que les autorités financières renonçaient à rouvrir le MOEX, principale place financière de Moscou, le temps de prendre les mesures d’atténuation qui pouvaient encore l’être. Depuis le jeudi 24 février, jour de l’invasion de l’Ukraine, les particuliers font la queue devant les distributeurs automatiques et les bureaux de change pour récupérer une partie de leurs avoirs, dans une atmosphère d’incertitude déjà connue à plusieurs reprises depuis la dissolution de l’Union soviétique.

Cette fois, ce n’est pas la chute des cours du pétrole qui est en cause : ils sont au plus haut. C’est la principale différence avec les crises financières de 1998, 2008-2009 ou 2014-2015 qui ont secoué le pays sur fond de chute des cours. Le problème vient aujourd’hui du secteur financier, dont on se demande s’il sera capable de tenir le choc des sanctions occidentales : déconnexion partielle du système Swift [un dispositif de messagerie électronique sécurisée qui permet les transactions bancaires entre les pays], accès interdit aux refinancements en dollars et en euros pour plusieurs acteurs bancaires majeurs et surtout restriction drastique des possibilités pour la Banque centrale de Russie de mobiliser ses réserves en devises, qui atteignent plus de 630 milliards de dollars.

Le système financier russe est atypique. Il s’est construit à la va-vite dans les années 1990 et reste aujourd’hui dominé par les banques, dont les principales sont publiques. Les marchés financiers sont étroits – le président Dmitri Medvedev [président de la Fédération de 2008 à 2012, puis du gouvernement de 2012 à 2020] rêvait de faire de Moscou une place financière majeure en Europe mais il n’y est pas parvenu – et dépendent fortement des valeurs énergétiques et bancaires. Quelques grandes banques privées (Alfa-Bank, Rosbank, filiale de la Société générale) subsistent également, aux côtés de plusieurs centaines de petites entités ayant pour principale activité d’assurer les flux de liquidités pour les entreprises dont elles dépendent. La Banque centrale de Russie et la VEB, une banque publique de « développement » qui investit dans les infrastructures et gère une partie des fonds souverains russes, complètent le paysage.

Juger Poutine pour crimes de guerre

Juger Poutine  pour  crimes de guerre 

 

Au regard du droit international, le président russe est passible des chefs d’accusation de crime d’agression et de crime de guerre, affirment, dans une tribune au « Monde », l’avocat Emmanuel Daoud et l’élève avocate Camille Thomé.

 

 

Jeudi 24 février 2022, 5 heures 05 du matin, premières frappes aériennes. La ville de Kiev est bombardée. Vladimir Poutine annonce officiellement le déclenchement d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine. La guerre est ainsi déclarée malgré des mois de tentatives de négociations diplomatiques, ou plutôt de mascarade diplomatique du côté russe.

Vladimir Poutine a fait le choix d’attaquer ce « pays frère », menaçant au passage la communauté internationale par les propos suivants : « Quiconque entend se mettre sur notre chemin ou menacer notre pays et notre peuple doit savoir que la réponse russe sera immédiate et aura des conséquences jamais vues dans son histoire. »

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) doit saisir la Cour pénale internationale (CPI) et user de tous les moyens, notamment juridiques, pour stopper l’agression russe et empêcher que cette invasion militaire ne cause davantage de pertes humaines parmi la population ukrainienne.

Rappelons à cet égard quelques éléments de droit, concernant tout d’abord les qualifications de crime d’agression et de crime de guerre.

Au sens de l’article 8 bis du statut de Rome, instituant la Cour pénale internationale, il y a crime d’agression lorsqu’un Etat emploie la force armée contre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique d’un autre Etat. Ce crime doit être le fait d’un dirigeant, c’est-à-dire d’une personne en position de contrôler ou de diriger l’action politique ou militaire d’un Etat. Cet acte d’agression doit constituer par sa nature, sa gravité et son ampleur une violation manifeste de la Charte des Nations unies.

Le 24 février, Vladimir Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine. Son objectif est clair : prendre le contrôle du territoire ukrainien, comme pour la Crimée quelques années plus tôt. Il ne fait donc aucun doute que cette qualification est applicable au cas de l’Ukraine, Vladimir Poutine ayant ordonné à ses troupes d’envahir son territoire.

Vladimir Poutine doit également être jugé pour ses crimes de guerre passés et à venir. On entend par « crimes de guerre » les violations graves du droit international humanitaire commises à l’encontre de civils ou de combattants ennemis à l’occasion d’un conflit armé international ou interne, violations qui entraînent la responsabilité pénale individuelle de leurs auteurs.

Il convient de souligner que l’article 8 du statut de Rome réprime les crimes commis en violation du droit international humanitaire. Ces normes sont applicables durant les conflits armés. Elles visent tant à protéger les populations civiles victimes et certains biens spécifiques, notamment ceux affectés au service sanitaire ou à une mission d’aide humanitaire, qu’à édicter des règles relatives à la conduite des hostilités.

 

Covid France 2 mars 2022 : baisse des hospitalisations

Covid France 2 mars 2022 : baisse des hospitalisations

Lundi 1er mars 2022 : Baisse avec 24.437 personnes  hospitalisées ce mardi contre 25.079 la veille. 1330 patients ont été admis lors des dernières 24 heures. 2408 personnes étaient également admises dans les services de soins critiques ce mardi, contre 2456 lundi. 200 morts sont également à déplorer dans les hôpitaux français. 79.794 nouveaux cas ont été détectés.

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