Archive mensuelle de mars 2022

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Guerre Ukraine : des conséquences économiques graves pour l’Afrique

Guerre Ukraine : des conséquences économiques graves pour l’Afrique

L’économiste Rabah Arezki met en garde contre un « choc majeur » pour les ménages du continent, du fait des répercussions de l’offensive russe sur les marchés.

 

Tribune. Les prix de l’énergie et des produits alimentaires connaissent une envolée spectaculaire. Le baril de pétrole brent a franchi la barre des 100 dollars, seuil qu’il n’avait pas atteint depuis 2014. Les prix des produits céréaliers, laitiers et des huiles alimentaires sont à des niveaux records, proches de ceux de l’année 2011, laquelle avait été marquée par des périodes de soulèvements populaires en Afrique et au Moyen-Orient.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la tendance à la hausse, déjà bien prononcée, des prix de l’énergie et des produits alimentaires. En plus d’être producteurs de gaz naturel et de pétrole, la Russie et l’Ukraine comptent ensemble pour à peu près 30 % de la production globale de blé et 80 % de l’huile de tournesol.

 

Du point de vue macroéconomique, les balances courantes des pays africains sont très vulnérables à l’évolution des marchés des produits de base, même s’ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Par exemple, les pays dépendant des importations d’huile alimentaire et de blé ont été beaucoup plus touchés que les pays importateurs de riz, comme la Côte d’Ivoire, du fait du différentiel de prix entre ces produits.

Les exportateurs de pétrole et de gaz naturel, de plus en plus nombreux sur le continent, bénéficient de la hausse des prix de leurs exportations, qui a contribué à atténuer le choc négatif sur les termes de l’échange découlant de l’augmentation des prix des denrées alimentaires.

Les pays importateurs à la fois d’énergie et de produits alimentaires sont, eux, dans une situation difficile, car leurs déficits extérieurs se creusent de façon abyssale. Au-delà de l’accélération de la hausse des prix liée à la guerre, les pays d’Afrique du Nord comme l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie, qui dépendent de l’importation de blé venant directement de l’Ukraine et de la Russie, risquent des ruptures d’approvisionnement.

Au niveau microéconomique, l’impact de la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires sur les populations africaines est sévère. Le continent, qui abrite 67 % des plus pauvres du monde, y est grandement vulnérable. D’autant que les pénuries de produits alimentaires liées aux événements météorologiques extrêmes, comme la sécheresse dans la Corne de l’Afrique et à Madagascar, viennent aggraver les conditions de vie, en particulier pour les groupes économiquement marginalisés.

COUR PÉNALE INTERNATIONALE: Une enquête pour crimes de guerre en Ukraine

 COUR PÉNALE INTERNATIONALE: Une enquête pour crimes de guerre en Ukraine

 

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la guerre en Ukraine.

Le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé mercredi soir « l’ouverture immédiate » d’une enquête sur la situation en Ukraine, où seraient perpétrés des crimes de guerre, après avoir reçu le feu vert de 39 Etats parties de la CPI.

« Je viens d’aviser la présidence de la CPI de ma décision d’ouvrir immédiatement une enquête sur la situation » en Ukraine, a indiqué le procureur général, le Britannique Karim Khan, dans un communiqué. « Notre travail de recueil de preuves a commencé ».

L’ Azerbaïdjan s’oppose aussi à Moscou

L’ Azerbaïdjan s’oppose aussi à Moscou

 

Bien avant que la Russie n’envahisse militairement l’Ukraine, l’Azerbaïdjan s’était rapprochée de cette dernière. Bakou est non seulement devenu un partenaire économique mais aussi un allié de Kiev, et le manifeste ces derniers jours. Par Sébastien Boussois, chercheur spécialiste du Moyen-Orient au CECID (Université Libre de Bruxelles) et l’OMAN (UQAM Montréal). ( dans la Tribune)

Tribune

Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par la Russie, la communauté internationale fait front commun pour venir en aide au peuple et au gouvernement ukrainien. L’aide internationale commence à affluer de toutes parts aussi bien en termes humanitaires que militaires. Si l’Union européenne comme les Etats-Unis se sont engagés par milliards de dollars et d’euros et envoient déjà du matériel et des armes, d’autres pays de la région ou plus éloignés s’engagent fermement en faveur du pays agressé. Des pays comme la Pologne se sont engagés à accueillir des réfugiés. Quant à un pays plus éloigné comme l’Azerbaïdjan, dans la zone d’influence russe également, il est l’un des plus importants et parmi les premiers du Caucase à avoir promis de l’aide et déjà contribué à ce soutien. Car il y a une amitié forte entre les deux pays mais surtout des accords de coopération et de solidarité.

Cela confirme bien la bonne santé des relations aussi économiques de Kiev avec Bakou, qui s’élevaient en janvier dernier à plus d’un milliard de dollars. Objectif non dissimulé pour 2024 : les doubler, si le pays sort de la guerre évidemment. Si nous avons déjà basculé dans une autre dimension, il faut rappeler que lors d’une conférence de presse tenue entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, il y a à peine un mois et demi, les deux dirigeants avaient heureusement aussi annoncé le renforcement de leurs accords de coopération. Notamment dans les secteurs de l’agriculture mais aussi de l’énergie.

A cette occasion, Zelensky en avait profité pour renouveler son soutien au partenariat stratégique entre les deux pays, qui garantissait protection et assistance mutuelle en cas d’agression extérieure ou d’atteinte à l’intégrité territoriale d’une des deux parties. Ce dernier ne pensait sûrement pas avoir à y faire appel aussi rapidement. Logiquement, Bakou a répondu rapidement présent à l’appel depuis le début de la guerre il y a cinq jours.

L’énergie faisant partie des priorités dans cet accord, l’action suivit rapidement le mot puisque le 26 février dernier, Zelensky tweetait en remerciant déjà l’Azerbaïdjan, d’avoir donné la consigne aux stations d’essence SOCAR (azerbaïdjanaises) présentes sur le sol ukrainien de fournir gratuitement les ambulances du pays en carburant. Mais ce n’est pas tout : des médicaments étaient également en cours d’acheminement ces derniers jours par avion depuis Bakou vers Kiev[1]. Le 27 février finalement, les premiers avions militaires azerbaïdjanais atterrissaient dans la capitale ukrainienne pour apporter non seulement des médicaments, comme prévu, mais également du matériel médical pour soigner les blessés[2].

Dans la capitale azerbaïdjanaise, le complexe immobilier symbolique des Flame Towers brille chaque soir aux couleurs du drapeau ukrainien jaune et bleu. Parallèlement, de nombreuses manifestations de solidarité à l’égard des Ukrainiens ont eu lieu ces derniers jours. Bien que les Ukrainiens soit chrétiens, les Azerbaïdjanais ont toujours eu pour tradition la tolérance religieuse et le soutien aux communautés nationales en difficulté. Il n’y a pas donc pas pour Bakou de soutien tacite à un pays par affinité religieuse en situation de crise, mais bien un soutien en fonction d’accords et de relations politiques fortes déjà préexistantes avec un pays tiers. Sous influence et emprise soviétique pendant des décennies, l’Azerbaïdjan a toujours cherché à garder sa liberté face à Moscou. Il y a probablement aussi de cela dans le soutien de Bakou à Kiev : délivrer un message à l’égard de la Russie et soutenir l’indépendance de tous les anciens satellites de l’ex-URSS.

Le drame va durer jusqu’à la chute de Poutine

Le drame va durer jusqu’à la chute de Poutine

 Les relations entre la Russie et l’Ukraine s’inscrivent dans le temps long. L’invasion militaire est un drame intérieur pour les Russes qui durera tant que le gouvernement de Vladimir Poutine n’aura pas été renversé par les Russes eux-mêmes. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*).

 

Les sanctions contre l’invasion de l’Ukraine qui frappent l’économie russe affectent les ressources naturelles : acier (la Russie est le deuxième exportateur d’acier vers l’Europe, derrière la Turquie mais devant l’Ukraine et ses aciéries du Donbass…), nickel, platinoïdes, aluminium, titane, magnésium, zinc, gaz, pétrole, engrais, blé, etc.

Ce blocus nous affecte. Notre logistique sera moins bien huilée et nous connaissons déjà une inflation des prix de ces matières premières. Mais un rééquilibrage est en court, elles ne se dirigeront plus vers l’ouest, mais seront réorientées vers l’Orient avec la Chine comme premier bénéficiaire. Néanmoins, ces sanctions affaibliront la Russie, sans pour autant la faire disparaître.

Ici, c’est un autre acteur qui sera à l’œuvre.

En écrivant ces lignes 48 heures après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, et après avoir travaillé pendant plusieurs années chez le leader minier russe de classe mondiale, Norilsk Nickel, voici quelques éléments de la réalité.

Cette invasion ne correspond pas du tout aux idées des managers russes avec lesquels j’ai travaillé. Ils considéraient le Vladimir Poutine de ses premiers mandats des années 2000 comme une sorte de Général de Gaulle slave parce qu’il avait redonné de la fierté au pays, reconstruit ses finances, réorganisé son industrie, relancé la croissance économique et rendu leur dignité aux Russes après l’effondrement de l’URSS puis l’épisode Eltsine.

Mais, comme la jeunesse russe, qui n’a connu que l’ère Poutine, cette élite du secteur privé a petit à petit divorcé du Kremlin et de sa politique intérieure résumée en 2007 par  « la verticale du pouvoir » économique autour des ressources naturelles et « la verticale du pouvoir » morale autour de la dévotion.

Ils se sont détachés de leurs dirigeants et du chef d’État, un homme qui n’aime pas les surprises, mais qui aime surprendre.

Ils considèrent l’invasion de l’Ukraine, qui ne mettra jamais au pas les  plus de 40 millions d’Ukrainiens, comme un danger et un drame slave intérieur aussi important qu’un risque pour l’Europe.

Pour eux, qui n’étaient pas nécessairement favorables aux avancées de l’OTAN, Kiev avait tous les avantages d’une capitale slave, libre et européenne. Elle était perçue comme une potentielle terre d’asile culturelle, parce c’était le cœur historique de la nation slave, le centre de l’histoire de la Russie et qu’on y parlait la langue russe.

Ce drame intérieur durera tant que le gouvernement de Vladimir Poutine n’aura pas été renversé par les Russes eux-mêmes. Il y en a déjà quelques-uns dans les coulisses du pouvoir et des services de sécurité qui pourraient le remplacer avantageusement.

A court terme, l’intensité de la résistance ukrainienne permet déjà de dire que la Russie a perdu « l’invasion libératrice » de l’Ukraine. Personne n’espère qu’elle gagnerait une invasion destructrice.

À plus long terme, après la révolution de 1917, trente ans après l’éclatement de l’URSS, la bataille de Kiev aura l’effet inattendu de provoquer une troisième implosion de la maison Russie. Son territoire et ses ressources naturelles se dirigeront vers un nouvel effondrement et une fragmentation entre ses voisins de l’Ouest et de l’Est, sauf si…

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux. Il est aussi auteur sur LaTribune.fr.

S’attendre à une très longue guerre en Ukraine

S’attendre à un long conflit en Ukraine

La résistance acharnée que l’Ukraine a jusqu’ici opposée à la Russie ne suffira pas à faire reculer Moscou, qui ne consentira à négocier réellement qu’en position de force estime Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po qui prévoit aussi un long conflit

 

Après le choc initial de l’offensive russe, l’espoir semble renaître en Ukraine.

Attaqué depuis tous les points cardinaux, le pays a résisté. Alors que de nombreuses villes ont été frappées et que son centre névralgique, Kiev, se trouve dans le viseur russe, les institutions se sont jusqu’à présent maintenues. Nié dans son identité nationale par Vladimir Poutine, le peuple ukrainien a enrayé la conquête éclair de son territoire.

Contre toute attente, presque une semaine après le début de la guerre, les troupes russes n’ont pas pris le contrôle du territoire ukrainien. Signe de la limite de leur action, des négociations se sont même tenues hier entre belligérants.

On doit saluer la résilience des forces ukrainiennes. Mais on ne doit surtout pas se réjouir trop tôt, à l’Ouest de l’Europe : une deuxième vague de l’offensive russe est inéluctable. Elle est en cours et elle répond à des motivations structurelles de la présidence russe.

En effet, les autorités de Moscou ne peuvent se satisfaire de leurs avancées territoriales actuelles – aussi larges soient-elles. D’une part, la Russie n’a pas atteint ses principaux objectifs stratégiques ; d’autre part, le leadership russe s’est placé dans une situation de « vaincre ou mourir » ; enfin, dans l’état actuel des choses, le Kremlin n’aborderait pas des négociations de paix dans une position suffisamment forte pour obtenir des concessions majeures de la part du camp ukrainien et des Occidentaux. Traditionnellement, les Russes négocient quand les gains militaires sur le terrain sont substantiels.

La ligne de front est loin d’être figée et la guerre, loin d’être finie. Nous allons vivre, nous vivons déjà une « deuxième guerre d’Ukraine » qui sera encore plus violente que l’offensive de la semaine dernière.

La Russie n’a pas atteint ses objectifs stratégiques en Ukraine

Les combats ne font que commencer en Ukraine car la situation actuelle ne correspond pas au fameux « état final recherché » par les autorités russes en Ukraine – autrement dit, à la vision qu’elles se font de ce que serait leur victoire.

Si l’on examine l’agenda explicite de la présidence russe, l’« opération militaire spéciale » en Ukraine obéit à plusieurs buts : éviter un « génocide » des russophones, « dénazifier » le pays et le « démilitariser ».

Aujourd’hui, les succès militaires russes sont notables au sud, à proximité de la Crimée, dans l’est dans les territoires du Bassin du Don (Donbass), dans la région de Kharkiv et surtout au nord, dans la région de Kiev. Les forces armées russes ont même fait craindre, par leur Blietzkrieg, une disparition rapide de l’État ukrainien.

Toutefois, les autorités de Moscou ne peuvent considérer leur mission (illusoire) comme accomplie : les forces ukrainiennes sont loin d’être défaites et les institutions du pays, on l’a dit, fonctionnent. La Russie n’est pas en position d’installer un gouvernement pro-russe plus ou moins fantoche à Kiev.

Si l’on analyse la situation actuelle au vu des objectifs implicites ou cachés de la Russie, on constate que, là encore, il est impossible au Kremlin de se satisfaire des gains qu’il a obtenus jusqu’ici. L’Ukraine est plus que jamais tournée vers l’Union européenne, comme en atteste la demande d’adhésion exceptionnelle déposée par le président Zelensky, qui sera examinée au plus vite par l’UE ; l’OTAN est plus que jamais engagée en Europe centrale et orientale ; et la population ukrainienne ne s’est pas divisée.

Autrement dit, la Russie n’a pas encore obtenu, les armes à la main, ce qu’elle demande depuis plus d’une décennie, à savoir un arrimage de l’Ukraine à sa propre zone d’influence politique, militaire et économique. L’invasion n’a pas annulé la révolution de Maïdan par laquelle, en 2014, l’Ukraine avait refusé de se détourner de l’UE et de retourner dans l’escarcelle de Moscou.

La Russie est aujourd’hui condamnée à continuer la guerre sous peine de graves troubles dans ses cercles de décision.

La deuxième offensive russe promet d’être d’autant plus dure que la Russie a développé et rôdé une approche particulière des négociations de cessez-le-feu, comme l’ont montré les précédents des accords dits « de Minsk » sur le Donbass et le forum d’Astana sur la Syrie.

Depuis dix ans, les autorités russes conduisent des opérations militaires pour pouvoir ensuite (et, souvent, en même temps) négocier en position de force. Pour la diplomatie russe, il n’y a pas de solution de continuité entre guerre et négociation mais, au contraire, une imbrication permanente : quand elle estime les concessions insuffisantes de la part de l’adversaire, elle n’hésite pas à relancer les combats. Diplomatie et action militaire se complètent et s’épaulent l’une l’autre.

C’est pourquoi il apparaît que les négociations lancées hier en Biélorussie sont au mieux un premier pas, au pire une diversion. En effet, Moscou n’est pas en mesure d’obtenir, au cours de ces pourparlers, ce qu’elle veut arracher à l’Ukraine par les combats.

Tant qu’elle n’occupe pas Kiev, tant qu’elle ne contrôle pas la totalité du Donbass (au-delà du territoire des deux républiques sécessionnistes de la LNR et de la DNR) ou tant qu’elle n’a pas établi une continuité territoriale entre la Crimée et le Donbass, elle ne pourra pas obtenir la réforme constitutionnelle de l’Ukraine qu’elle exige - une réforme qui garantirait la neutralité, la démilitarisation et la décentralisation du pays.

Elle ne sera sûrement pas non plus en mesure de faire annuler les sanctions diplomatiques et économiques sans précédent adoptées par les Européens. Et elle ne pourra pas forcer une éventuelle partition de l’Ukraine pour réduire le territoire contrôlé par Kiev au statut d’État-croupion. En effet, pour Moscou, l’enjeu de négociations sera non seulement l’avenir de l’Ukraine mais également le futur de ses relations avec l’UE et donc le démantèlement des sanctions ;

Autrement dit, même si la Russie veut négocier, elle ne le fera sûrement pas depuis sa position militaire actuelle. Les opérations de guerre vont continuer jusqu’à ce que Moscou puisse négocier en position de force.

Une raison supplémentaire très puissante joue en faveur d’une nouvelle offensive russe, rapide, implacable et massive : le président russe à mis sa crédibilité personnelle dans la balance. Le 21 février dernier, il a en effet impliqué tous les membres de son Conseil national de sécurité en les consultant, devant les caméras, sur la reconnaissance par la Russie des Républiques séparatistes autoproclamées.

La décision d’envahir l’Ukraine a exposé les cercles de décision qui entourent le président russe à de nombreuses sanctions. Même si le contrôle qu’il exerce sur les institutions est fort, il se doit de montrer aujourd’hui que les coûts payés par les dirigeants valent la peine d’être supportés au regard des gains stratégiques et politiques engrangés. Or, à l’heure actuelle, la disproportion est éclatante entre les résultats obtenus et les dommages économiques, financiers et politiques subis par ces dirigeants. L’option choisie par le président russe le condamne à une victoire incontestable. Il ne n’a pas encore emportée.

Pour Vladimir Poutine lui-même, la guerre en Ukraine ne peut que se poursuivre, jusqu’à la victoire qu’il espère. Aujourd’hui la Russie s’est elle-même condamnée à mener une « deuxième campagne militaire en Ukraine ». Celle-ci sera d’autant plus meurtrière que la première a rencontré une forte résistance. Les civils des grandes villes feront assurément les frais de cette spirale maximaliste russe.

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Par Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation

Marion Maréchal chez Zemmour

Marion Maréchal chez Zemmour

La  nièce de Marine Le Pen sera présente dimanche au meeting de Toulon (Var) d’Eric Zemmour. Autant dire que cela vaudra un soutien officiel qui constitue une vraie rupture avec Marine Le Pen .

Ceci étant Marion Le Pen aura du mal à expliquer son soutien à sa tante au second tour. Comment en effet lui trouver des insuffisances au premier tour mais des qualités au second ? La vérité sans doute ce que Marion Maréchal Le Pen ne veut pas être à côté du phénomène Zemmour dans l’objectif est de faire éclater le Front National et même les républicains après les élections.

Menace sur la croissance (Macron)

Menace sur la croissance (Macron)

 

 

Lors de son allocution relative à la guerre en Ukraine, Mac on a tant manqué d’indiquer que la croissance française serait évidemment concernée est nécessairement revue à la baisse. La France avait prévu une hausse du PIB de 4 % en 2022, elle pourrait bien être divisée par deux en plus avec une forte inflation. « Notre agriculture, notre industrie, nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir. Soit parce qu’ils dépendent d’importations de matières premières venant de Russie ou d’Ukraine, soit parce qu’ils exportent vers ces pays », a-t-il expliqué.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé mercredi un  qui en réalité n’a pas pour l’instant beaucoup de contenu et constitue surtout une annonce de caractère électoral.

« J’ai demandé au Premier ministre d’élaborer dans les prochains jours un plan de résilience économique et social » pour répondre aux difficultés qui découlent du conflit, a déclaré le président de la République lors d’une allocution télévisée. En outre en demandant à Castex de donner un peu de chair à ce plan de résilience, il lui fait porter le chapeau en cas d’insuffisance vraisemblable !

L’onu comdamne la Russie presque unanimement

L’Onu condamne la Russie presque unanimement

 

Seuls 4 pays marginaux à la mode de la Russie n’ont pas voté la condamnation de la Russie à l’ONU (Russie évidemment, Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée et Syrie). Même la Chine s’est abstenue manifestant ainsi implicitement son désaccord avec la guerre en Ukraine. La Chine qui est d’ailleurs demandée que la guerre soit reportée après les JO en cours !. » Le vote a été approuvé massivement par 141 pays, 5 s’y opposant, et 35 s’abstenant dont la Chine, sur les 193 membres que compte l’organisation.

Initié par l’Union européenne en coordination avec l’Ukraine, le texte, qui bénéficiait d’une centaine de co-parrainages, « déplore » également « dans les termes les plus vifs l’agression de la Russie contre l’Ukraine » et affirme « son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale » de ce pays, y compris de « ses eaux territoriales ».

Covid France 3 mars 2022: baisse avec 57 697 contamination en 24 heures

Covid France mercredi 3 mars 2022: baisse avec 57 697 contamination en 24 heure

Baisse aussi dans les hôpitaux français, où 23.840 sont encore hospitalisés ce mercredi, contre 24.437 la veille. 1249 patients ont été hospitalisés lors des dernières 24 heures. 2329 personnes sont admises dans les services de soins critiques contre 2408 mardi. 165 morts sont également à déplorer dans les hôpitaux français.

Economie, politique, société: les plus lus (2 mars 2022- 7 h30)

Economie, politique, société: les plus lus  (2 mars  2022-  7 h30)

Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Société: L’impossible simplification administrative

 

 

Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Poutine profite de la mollesse de l’Europe et des États-Unis

Poutine profite de la mollesse de l’Europe et des États-Unis

 

Pour Bohdan Bilot, président de l’Union des Ukrainiens de France , « Vladimir Poutine s’arrêtera là où le monde occidental l’arrêtera« . Et pour le moment, il estime que la réponse des États-Unis et de l’Union européenne « n’a été que de la mollesse« , alors que l’invasion prend place à 2 000 kilomètres de Paris.

« Vers 1995, l’ambassadeur d’Ukraine en France m’avait dit que la Russie allait nous déclarer la guerre un jour ou l’autre, et qu’on ne pourrait pas l’éviter. À l’époque, je me suis dit qu’il exagérait, et petit à petit j’ai réalisé qu’il avait raison. » Bohdan Bilot est le président de l’Union des Ukrainiens de France (Uduf), une association « plus à but politique que caritatif« , visant à « faire connaître l’Ukraine et notre point de vue« . Ce jeudi 24 février 2022, il a appris « au saut du lit » l’attaque russe. Une guerre qui est, pour lui, « une profonde déception, mais pas vraiment une surprise« .

Mais aujourd’hui, « la situation a changé avec la concrétisation de l’attaque« . Submergé de nouvelles de l’Ukraine et de demandes d’interviews, Bohdan Bilot assure que « les gens fuient les villes, et pas seulement celles près de la Russie, mais de tous les centres urbains, vers les campagnes« .

Ainsi,  »beaucoup de gens partent déjà vers la Pologne« , dont le vice-ministre de l’Intérieur, Maciej Wasik, a affirmé préparer le pays à accueillir un millions de réfugiés ukrainiens. « Mais ça, c’est pour les gens prêts de la frontière à l’Ouest, ceux d’Ukraine orientale et centrale, où voulez-vous qu’ils aillent ? s’interroge Bohdan Bilot. Eh bien ils vont à la campagne. »

Car, si une bonne partie des observateurs s’attendaient à la guerre, peu ont anticipé une percée vers la capitale Kiev, ce qu’on accompli les forces russes depuis la Biélorussie proche au nord. « Je ne l’ai pas vu venir, et je n’ai pas à en rougir, peu de monde l’a vu venir, concède Bohdan Bilot. Je pensais que Poutine se contenterait [des régions séparatistes] et d’une bande le long de la mer d’Azov par Marioupol et vers la Crimée. »

Guerre en Ukraine et les impostures de certains candidats aux présidentielles

 Guerre en Ukraine et  les impostures de certains candidats aux présidentielles

 

Tous ceux qui se prétendaient gaulliens sont pris à revers par l’offensive menée par Vladimir Poutine. L’enjeu de la campagne présidentielle est désormais de réarmer les démocraties face aux dangers qui les menacent, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

 

 

Le déclenchement de la guerre en Ukraine au beau milieu de la campagne présidentielle française a mis le théâtre politique français sens dessus dessous. Des acteurs qui pensaient tenir le haut du pavé sont soudain pris à revers.

A gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui espérait creuser l’écart avec ses concurrents, a le plus grand mal à justifier l’aveuglement dont il a fait preuve à l’égard de Vladimir Poutine, qu’il décrivait naguère comme une victime injustement agressée par l’OTAN. L’antiaméricanisme qui sert de grille de lecture à l’« insoumis » ne saurait tout justifier. Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) et Anne Hidalgo (Parti socialiste), devenus les défenseurs les plus zélés du peuple ukrainien, se font fort de le lui rappeler depuis quelques jours, espérant au passage rééquilibrer un tant soit peu la balance électorale en leur faveur.

 

A droite et à l’extrême droite, l’explication est tout aussi musclée entre Valérie Pécresse et ses deux concurrents, Eric Zemmour et Marine Le Pen (Rassemblemant national), qui n’ont cessé de faire les yeux doux à l’autocrate, de l’excuser, de plaider sa cause. « Poutine le patriote », vantait, il y a peu, le chef de file de Reconquête !, Poutine auquel la candidate d’extrême droite avait rendu visite en mars 2017, un mois avant le premier tour de la présidentielle, pensant en faire un parrain de choix. Bas les masques !

Débusqué aussi François Fillon, qui siégeait au conseil d’administration de deux groupes pétroliers russes dont l’un proche de Vladimir Poutine. Alors que ce dernier venait de déclencher les hostilités, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy lui trouvait encore des excuses. Ce n’est que sous l’opprobre qu’il s’est résolu à démissionner de ses mandats. Fossoyeur de la droite lors de l’élection présidentielle de 2017, il était en train de plomber la campagne de celle qui tente cahin-caha de relever le flambeau.

Rarement un événement extérieur aura autant mis à nu les acteurs et dévoilé les impostures. Les thuriféraires de la voix singulière de la France, les contempteurs de l’Union européenne (UE) sont tombés dans le piège poutinien. Ils se disaient gaulliens. Ils n’ont fait que démontrer leur coupable faiblesse à l’égard d’un dirigeant doté de l’arme nucléaire et qui n’en fait qu’à sa tête.

 

D’aucuns s’inquiètent que la campagne présidentielle, qui a tant de mal à prendre, puisse être phagocytée par la guerre en Ukraine. Il faut au contraire s’en réjouir car l’événement, par sa brutalité, a pour effet de remettre les pendules à l’heure. La France est devenue dangereusement vulnérable. Si elle veut compter dans les affaires du monde, elle doit s’en donner les moyens. Par deux fois sous ce quinquennat, l’alerte a sonné.

Orléans : un commissariat attaqué par la mafia la drogue

Orléans :  un commissariat attaqué par la mafia la drogue

Un commissariat de police d’Orléans  a été la cible d’une tentative d’incendie, dans la soirée de lundi 28 février.

L’enquête  privilégierait la piste d’une attaque menée par des trafiquants de drogue.

Plusieurs opérations de démantèlement de points de deal ont en effet été menées dans le quartier quelques jours auparavant. Des menaces de « tout faire cramer » avaient alors été proférées.

Selon les premiers éléments et notamment des images de vidéosurveillance, trois à quatre personnes cagoulées ont, vers 20h30, placé des poubelles devant les accès du commissariat du quartier de l’Argonne après y avoir mis le feu. Le bureau de police était fermé et donc vide au moment des faits, aucun policier n’a été blessé.

 

Poutine : la seule barbarie pour doctrine

Poutine : la seule barbarie pour doctrine

 

Poutine , pur produit du KGB se réfère en réalité à une doctrine très simple: la terreur et la barbarie pour imposer ses intérêts. C’est de cette manière qu’il a éteint toute contestation en Russie où les opposants avaient le choix entre se taire, la prison ou le cercueil. Pour Poutine les valeurs universelles se réduisent à sa seule vision d’autocrate mafieux et criminel.

Un mafieux qui a accumulé une fortune de 40 milliards, qui s’est fait construire un palais démentiel quand le salaire médian est de l’ordre  de 500 € en Russie. Quand le pays n’a pas été capable de vacciner plus de 30 % contre la Covid.

Un criminel qui emploie les méthodes traditionnelles du KGB avec empoisonnement, meurtre,  intoxication et utilisation d’espions et de mercenaires.

Macron et certains occidentaux se font des illusions quant aux éventuels engagements de Poutine lors d’une négociation. Si Poutine y est contraint il signera n’importe quoi mais reniera sa propre signature à la première occasion.

Poutine est dans une autre logique; en outre ;il semble bien qu’il soit de plus en plus enfermé psychologiquement  dans son bunker mental.  Pour preuve la brutalité qu’il témoigne même vis-à-vis de ses proches collaborateurs.

La faiblesse de Poutine c’est d’avoir sous-estimé l’évolution des civilisations et les aspirations à davantage de liberté. De ce point de vue , sa politique de communication présente un parfum très démodé des années 50. Poutine dit tout est contraire et plus c’est gros et pour lui plus c’est supposé passer. Comme si aujourd’hui les citoyens du monde entier ne pouvaient pas s’informer des réalités.

La Russie dans une logique de guerre totale

Directeur de l’IFRI (Institut français des relations internationales), l’historien Thomas Gomart, auteur notamment de Guerres invisibles (Tallandier, « Texto », 2021), analyse la stratégie de Vladimir Poutine et ses répercussions sur les équilibres mondiaux.

L’invasion de l’Ukraine est-elle une « guerre totale » différente des autres conflits qui ont secoué l’est de l’Europe depuis la fin de la guerre froide ?

Sur le plan strictement militaire, elle vise à créer le « choc et l’effroi ». C’est un tournant en raison de l’ampleur des moyens militaires et de la conduite politique de la guerre. Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puissance nucléaire et spatiale de tout premier plan, la Russie agresse l’Ukraine dans sa totalité, huit ans après avoir annexé la Crimée et déstabilisé le Donbass.

Depuis 2014, la Russie conduit principalement des guerres invisibles, c’est-à-dire sous le niveau de la guerre, par des moyens indirects. Ce qui la caractérise désormais, c’est la combinaison entre l’hybridité – cyber à haute dose, désinformation, opérations spéciales, coercition militaire, tout en jouant la diplomatie – et l’invasion mécanisée à grande échelle de son voisin. Vladimir Poutine menace « de conséquences comme il n’en a jamais vu dans son histoire » tout pays qui se mettrait en travers de sa route. Ce faisant, le président russe délivre un message nucléaire explicite, mais attire aussi notre attention vers l’espace ou la haute mer.

Evidemment. Tout d’abord pour les Ukrainiens, qui jouent la survie de leur Etat, et leur indépendance. Ensuite, cette guerre a déjà de multiples effets, notamment de modifier la grammaire nucléaire. Pour la France, l’arme nucléaire est fondamentalement une arme de non-emploi. Or, les doctrines nucléaires d’autres pays, comme la Russie, évoluent depuis plusieurs années en envisageant des formes de bataille nucléaire, c’est-à-dire d’éventuels usages tactiques de l’arme. Cela doit aussi nous conduire à penser latéralement, c’est-à-dire envisager « ces choses que personne n’a jamais connues » évoquées par Vladimir Poutine.

En novembre 2021, la Russie a, par un tir de missile, détruit en orbite l’un de ses vieux satellites pour montrer qu’elle était prête désormais à la guerre dans ou via l’espace exo-atmosphérique. Ainsi, montre-t-elle son refus de voir son territoire scanné en permanence par les Occidentaux. Quelles seraient les conséquences de la destruction d’un nombre X de satellites qui nous rendrait aveugles et sourds ? Quelles seraient les conséquences de la coupure de, par exemple, 20 % des câbles sous-marins par où transitent les données ? On ne le sait pas.

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