Archive mensuelle de mars 2022

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Mettre fin à l’addiction aux énergies fossiles

 

Mettre fin à l’addiction  aux énergies fossiles

L’abandon de cette énergie fossile aurait des répercussions environnementales, économiques et même géopolitiques, tandis que Moscou se nourrit de cette manne financière pour faire vaciller Kiev. Par Jean-François Moreau, ingénieur, spécialiste de la transition énergétique et de l’efficacité énergétique des bâtiments. ( la Tribune)

Dans leur ensemble, les membres du gouvernement français le reconnaissent volontiers: la guerre déraisonnable que livre, depuis quelques jours, Vladimir Poutine à l’Ukraine, a démontré la capacité des Européens à s’unir quand la crise frappe à leurs frontières. En prenant des sanctions économiques et financières jamais vues auparavant, Bruxelles s’est imposée, d’une seule et même voix, pour contrer l’avancée de l’autoritarisme russe, qui ne s’attendait vraisemblablement pas à trouver sur son chemin une Europe aussi unifiée.

Celle-ci peut, et doit à présent aller encore plus loin. Car il n’a échappé à personne que la crise en Ukraine – et les réponses de l’Union européenne (UE) à l’encontre de Moscou – pourrait mener à une interruption des livraisons de gaz naturel en provenance de la Russie, aujourd’hui le premier fournisseur de l’Europe, avec 160 milliards de mètres cubes d’hydrocarbures par an (plus de 40 % des importations européennes dans le secteur). Le moment est donc venu, pour Bruxelles, de réfléchir à une réorientation de sa politique énergétique, qui pourrait avoir de grandes (et bénéfiques) répercussions.

Un problème moral

Des répercussions géopolitiques, tout d’abord. Comme l’a rappelé l’eurodéputée progressiste Aurore Lalucq sur Twitter : « Financer le gaz [russe], c’est financer la guerre de Poutine ». Un constat qui n’est pas sans poser un problème moral aux Européens, certains, comme l’Allemagne, dépendant plus fortement que d’autres des importations russes – 50 % du charbon allemand provient de Russie. A l’inverse, un pays comme la France, par exemple, mise avant tout sur la Norvège pour ses importations de gaz (36 %), Moscou arrivant loin derrière (17 %).

Couper les robinets de gaz russe n’aurait pas qu’un impact diplomatique. Il en va de l’intelligibilité de la ligne de conduite européenne. Puisqu’il n’y a qu’à voir la frilosité de Berlin, au moment de discuter de l’exclusion de la Russie de SWIFT (le plus grand réseau de transactions financières au monde), pour se rendre compte à quel point la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe est source de paradoxe. Tandis que Bruxelles, d’un côté, insistait pour prendre des mesures fortes à l’encontre de Moscou, certains membres, l’Allemagne en tête, hésitaient sur leur teneur et ce principalement pour des raisons énergétiques.

A ce titre, les États membres pourraient faire un grand pas vers la transition énergétique européenne en stoppant leurs importations de gaz russe. Pour reprendre l’exemple de l’Allemagne, modèle à ne surtout pas suivre si l’on veut conduire une politique favorable à l’environnement et au climat, ses importations de charbon russe sont une véritable épine dans le pied de la transition européenne. En décidant d’arrêter le nucléaire après l’accident de Fukushima, en 2011, Berlin ouvrait en réalité grand la porte aux énergies fossiles, extrêmement polluantes, et catastrophiques pour le climat.

L’Allemagne a d’ailleurs été contrainte de repousser de 15 ans sa sortie du charbon, initialement prévue en 2023, à 2038 donc, étant donné que la houille, tout comme le gaz russe, viennent en renfort des gigantesques parcs éoliens et solaires allemands, dont l’intermittence s’avère un réel problème en cas de pics de consommation (comme en hiver). Et Robert Habeck, ministre fédéral de l’Économie et vice-chancelier, de reconnaître d’ailleurs en décembre 2021 : « Nous allons rater nos objectifs de réduction du CO2 en 2022 et 2023 ».

Si Bruxelles veut tenir ses engagements liés à la transition énergétique européenne, elle doit clarifier son propos à l’égard du gaz russe, et l’imposer à l’ensemble de ses membres. A commencer par Berlin. L’UE doit prendre appui sur la crise énergétique qui pointe pour mettre en avant la nécessité de son autonomie stratégique en la matière. Une autonomie dont l’atome est une clé de voûte, qui possède le triple avantage d’être local, décarboné et économique, pour renverser la vapeur à tout point de vue : énergétique, financier et géopolitique.

En ce sens, on peut se féliciter des annonces faites par le président français Emmanuel Macron, qui a insisté, dans son discours de Belfort, sur la réindustrialisation de notre pays grâce aux énergies renouvelables et au nucléaire. Ce dernier s’est enfin vu attribuer une feuille de route à la hauteur du rôle qu’il a à jouer dans l’avènement d’un monde neutre en carbone, après des années d’affaiblissement et de renoncements. La transition énergétique est plus que jamais, aujourd’hui, l’axe principal de la politique européenne, qui doit se nourrir de la production d’énergie décarbonée pour faire de Bruxelles, non seulement, le leader mondial de la transition énergétique, mais également l’un des piliers de la défense du monde démocratique face à l’autoritarisme qui tente de pénétrer ses frontières à l’Est.

Note de la Russie en baisse ( agence S&P)

Note de la Russie en baisse ( agence S&P)

S&P avait déjà placé la note de la dette à long terme en monnaie étrangère de la Russie dans la catégorie des investissements spéculatifs la semaine dernière, mais l’a fait descendre jeudi de huit crans supplémentaires. Les deux autres grandes agences de notation Fitch et Moody’s, ont, elles, rétrogradé la Russie dans la catégorie des placements spéculatifs mercredi.

S&P décidera dans les prochaines semaines si elle abaisse ou non de nouveau la dette de la Russie «une fois qu’il y aura plus de clarté sur la capacité technique et/ou la volonté du gouvernement d’honorer ses obligations de dette en totalité et en heure».

Présidentielle : surprise, Macron candidat !

Présidentielle : surprise, Macron candidat !

Ce n’est évidemment pas une surprise. La candidature de Macron était attendue depuis longtemps. Ce qui la caractérise , c’est cependant son mode d’expression à savoir une lettre aux Français. Sans doute pour montrer aux autres candidats qu’il ne se situe pas dans la même catégorie et qu’il compte Utiliser son statut de président actuel pour valoriser sa posture. Il souhaite aussi montrer, que lui est concentré sur les grands enjeux du moments y compris internationaux. Bref, il faut s’attendre un minimum de campagne de la part de Macron qui va instrumentaliser  sa fonction pour donner une légitimité à un nouveau mandat.Témoin cette lettre qui veut prendre de la hauteur :

 

« Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière. Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent. Je suis candidat pour continuer de préparer l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Pour nous permettre aujourd’hui comme demain de décider pour nous-mêmes », écrit-il dans sa missive parue en début de soirée. « J’ai perçu partout un esprit de résistance à toute épreuve, une volonté d’engagement remarquable, une inlassable envie de bâtir. Je l’ai retrouvée partout dans notre pays mais aussi en allant à la rencontre de nos compatriotes vivant à l’étranger. J’ai perçu en chaque lieu le désir de prendre part à cette belle et grande aventure collective qui s’appelle la France. »

 

EELV : Jadot exclut la gauchiste Sandrine Rousseau

EELV : Jadot exclut la gauchiste Sandrine Rousseau 

L’ex-porte-parole d’EELV Sandrine Rousseau a multiplié les dérapages gauchistes et les critiques vis-à-vis de Jadot. Résultat, elle vient d’être logiquement exclue de la campagne du candidat d’Europe écologie les Verts. Elle avit notamment déclaré que les «grands stratèges politiques» de la campagne «sont justes nuls!». «Je deviens folle ! Ils se plantent sur tout… C’est un gâchis», avait-elle lâché, alors que le candidat écologiste ne décolle pas, embourbé sous la barre des 10% dans les sondages. Sandrine Rousseau regrettait également que Yannick Jadot ne parvienne pas à «imposer un récit», contrairement à Éric Zemmour et Emmanuel Macron. «Nous, on vend des chaudières!», a-t-elle fustigé.

La finaliste de la primaire se disait encore critique concernant la position de son candidat sur la guerre en Ukraine, la jugeant trop proche du chef de l’État. Yannick Jadot est par exemple favorable à l’envoi d’armes à la résistance ukrainienne, ce qui brusque une partie de l’aile gauche du parti. «À se mettre dans la roue de Macron, je ne vois pas ce qu’on gagne!», avait-elle regretté.  Le secrétaire national du parti, Julien Bayou, a d’ailleurs approuvé un peu plus tard dans la soirée son exclusion : «Elle a une nouvelle fois fait preuve de son expression personnelle au détriment de l’effort collectif de la campagne. Qu’elle laisse les personnes qui veulent faire progresser l’écologie faire campagne».

 

Economie, politique, société: les plus lus (4 mars 2022- 5 h30)

Economie, politique, société: les plus lus  (4 mars  2022-  5 h30)

Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Société: L’impossible simplification administrative

 

 

Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Sondage Guerre en Ukraine : inquiétude pour 86 % des Français

Sondage Guerre en Ukraine : inquiétude pour 86 % des Français

Selon  le sondage Odoxa Backbone Consulting, réalisé pour Le Figaro, cette inquiétude concerne 86% de la population et touche les sympathisants de tous bords, y compris ceux de La France insoumise, le Rassemblement national ou encore Reconquête ! -

«Jamais sans doute depuis plus d’un demi-siècle un conflit n’avait suscité une telle inquiétude en France», observe Gaël Sliman, président d’Odoxa.

Malgré un moral en berne, les Français ne se recroquevillent pas sur eux-mêmes. Au contraire. Dans cette période d’adversité, ils sont 77% à se prononcer en faveur de l’accueil de réfugiés ukrainiens. Une courte majorité (51%) de partisans d’Éric Zemmour partage cette position, quand bien même leur chef de file est le seul candidat à avoir exprimé son désaccord. Concernant les réponses à apporter en vue d’une résolution du conflit, l’opinion est également majoritaire sur le renforcement des sanctions économiques (79%) et celui de l’aide militaire à l’Ukraine (70%). L’intervention militaire de la France (26%) ou de l’Otan (45%) est en revanche beaucoup moins plébiscitée.

Face aux tensions, le président voit son image s’améliorer pour 29% des Français, contre 16% d’entre eux qui estiment l’inverse. Le jugement est plus sévère concernant ses rivaux, et plus particulièrement pour Marine Le PenJean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, dont l’image se détériore.

Sur le plan international, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ressort de son côté comme un «héros» pour 76% de la population qui le considère «à la hauteur de la situation». Les Français approuvent également l’action de la France (64%), celle de l’Union européenne (63%) et de l’Otan (54%).

 

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

 

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » estime Alain Frachon dans le Monde .

 

Chronique.

 

« C’est la faute de l’OTAN. » Le pacte militaire euro-atlantique serait responsable des bombardements sur l’Ukraine ! « L’Occident coupable », comme toujours, ânonnent les thuriféraires de Vladimir Poutine. On veut bien condamner le matraquage de Kiev – déplaisant, certes – mais, dans le même souffle, on dénonce le « projet d’annexion de l’Ukraine » par l’entité maléfique OTAN – Etats-Unis. Manière implicite d’excuser partiellement le crime perpétré par la Russie contre l’un de ses voisins.

Est-ce si difficile de dire les choses comme elles sont ? Un dictateur, en mal de reconstitution d’un empire perdu, cette URSS effondrée sous ses propres contradictions, agresse un pays indépendant. Objectif : le casser pour le soumettre ; le terroriser pour l’assujettir à nouveau, « comme avant ». Poutine, l’ordonnateur de l’assaut sur l’Ukraine, appartient à cette génération de Russes venus des services de sécurité, écrit le politologue Ivan Krastev dans le New York Times, qui n’ont jamais digéré la fin de l’URSS : « Construire le futur ne les intéresse pas, ils veulent refaire le passé. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » – le monde démocratique et libéral. Il faut ramener la traîtresse « à l’est », à la maison Russie à laquelle elle appartient. Vladimir Poutine l’a écrit : il n’y a pas de peuple ukrainien. Pourquoi ne voir que figure de rhétorique dans le propos des autocrates ?

La Russie a de légitimes intérêts de sécurité. Américains et Européens lui ont ouvert tous les forums possibles pour en débattre. Le président russe n’est pas intéressé. Il accomplit une mission historique pour, selon ses mots, « dénazifier » et « démilitariser » l’Ukraine. Dans cette folie, que vient faire l’OTAN, qui, sans exclure que ce pays puisse un jour faire partie de ses membres, ne lui a jamais ouvert de procédure d’adhésion ?

Les années de l’hyperpuissance américaine, celles qui ont suivi l’implosion de l’URSS, n’ont pas manqué d’occasions ratées pour imaginer une architecture de sécurité intelligente en Europe. L’exercice ne relevait pas d’une discussion de colloque académique : cette histoire s’est écrite dans le chaos. De la part des Etats-Unis et de leurs alliés, elle a comporté des gestes arrogants et humiliants à l’encontre d’une Russie traumatisée par la perte d’un empire sans lequel elle a, à l’évidence, bien du mal à vivre.

 

Poutine: Un bilan catastrophique pour la Russie

 Poutine: Un bilan catastrophique pour la Russie

Pour rendre à la Russie son statut de grande puissance militaire, le chef du Kremlin a sacrifié tout le reste. Il règne aujourd’hui sur une économie bloquée et un pays en guerre dont il a étouffé l’innovation et la créativité, observe dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

 

Chronique.

Fut un temps où la Russie, par l’intermédiaire de l’URSS, régnait sur une partie du monde : le temps de la guerre froide, lorsque deux superpuissances, l’américaine et la soviétique, s’affrontaient pour rivaliser d’influence. Lorsque l’URSS s’est effondrée, en 1991, la Russie s’est présentée comme l’héritière logique des attributs de sa puissance. Elle a gardé la capitale, Moscou, « ville des héros », et l’hymne triomphal. Elle a récupéré les têtes nucléaires déployées en Ukraine, en Biélorussie et au Kazakhstan, désormais indépendants. Elle s’est installée dans le siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

Vladimir Poutine dirige cette nouvelle Russie en autocrate depuis vingt-deux ans. Qu’a-t-il fait de cette puissance ? Le bilan de cet homme qui, de son propre aveu, n’aspire qu’à rétablir la « grandeur » de l’Union soviétique, est désastreux. Il n’est pas un domaine dans lequel il n’ait pas présidé au déclin de son pays. Hormis celui de l’armement, grâce auquel il peut se payer le luxe d’envahir aujourd’hui l’Ukraine voisine pour l’asservir, faute d’avoir réussi à la séduire.

La Russie, ironisait à la mi-février un dirigeant européen en marge de la conférence sur la sécurité de Munich alors que montait la tension sur la frontière ukrainienne, « c’est une station d’essence avec des missiles nucléaires ». Hydrocarbures et puissance militaire : ce sont les deux piliers sur lesquels Vladimir Poutine a pu s’appuyer après avoir succédé à Boris Eltsine au terme d’une décennie de chaos économique. Du hard power brut. Il a, au début de son règne, rétabli l’ordre et remis l’économie russe sur les rails – tout en refermant progressivement les espaces de liberté ouverts par Gorbatchev et Eltsine.

Mais le vent a rapidement tourné. L’impact de la crise financière mondiale de 2008 a coïncidé avec celui du premier épisode de conquête poutinienne, celle de la Géorgie. L’intervention dans cette république ex-soviétique du Caucase a révélé à Poutine le mauvais état de son aviation et de l’équipement militaire hérités de l’URSS. Il a alors engagé une bonne partie de ses vastes ressources à la modernisation de ses forces armées. La dynamique était lancée : désormais, la reconstitution de la puissance militaire primerait sur le reste.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Le reste, en effet, a gravement souffert de cette folie des grandeurs et de la logique politique qui l’a guidée. La liberté, l’économie, la société, le niveau de vie, l’innovation, la culture… tout a été sacrifié. Le bilan de Vladimir Poutine à la tête de la Russie n’est qu’une longue descente aux enfers d’un pays qui se retrouve aujourd’hui plongé malgré lui dans une guerre contre un peuple revendiqué comme le sien.

 

Allemagne : une remise en cause des choix énergétiques

Allemagne : une remise en cause des choix énergétiques 

Alors que son développement s’accommodait de la situation, le conflit oblige Berlin à revoir sa politique.(papier du Monde)

Analyse.

 

L’Allemagne a changé d’époque. En quelques jours, la quatrième économie du monde a pris la mesure du caractère intenable de sa politique extérieure : après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, force est de constater que les échanges commerciaux et l’interdépendance économique entre Etats ne suffisent pas pour assurer la paix et la sécurité. C’est le message délivré par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, les ministres écologistes et libéraux démocrates (FDP) de sa coalition, ainsi que par les chrétiens-démocrates, dimanche 27 février au Bundestag, au cours d’une session historique.

C’est une césure majeure dans la compréhension allemande de son rôle sur la scène internationale. Géant économique grâce à ses exportations, mais acteur géopolitique réservé et surtout pacifiste, l’Allemagne s’était habituée depuis la fin de la seconde guerre mondiale à profiter d’une paix et d’une sécurité largement garanties par d’autres. Elle s’était convaincue qu’un pays avec qui elle entretenait des relations commerciales solides ne pourrait trahir sa confiance et qu’il se mettrait, à terme, sur la voie de la démocratie. Les Verts et les sociaux-démocrates défendaient l’idée selon laquelle le meilleur moyen de garantir la paix était de ne pas participer à la guerre et à l’effort d’armement. Une sorte d’évitement, par l’économie et la morale, des tendances les plus sombres de la géopolitique mondiale.

Cette doctrine, appelée « Wandel durch Handel » (« le changement par le commerce »), dominait la politique extérieure. Elle était d’autant plus facile à porter que le pays a largement profité économiquement de deux facteurs exceptionnels ces vingt dernières années : le fort appétit chinois pour les voitures et les machines made in Germany et l’abondance des hydrocarbures russes bon marché, livrés par pipeline. L’interdépendance, répétait-on dans les milieux d’affaires, est une composante normale d’un modèle économique très ouvert sur l’extérieur.

Tout cela a été balayé par les bombardements de Kiev et les images des Ukrainiens luttant pour leur liberté, à deux heures d’avion de Berlin. Non sans émotion, les députés allemands de gauche comme de droite les plus attachés au Wandel durch Handel ont fait, dimanche, acte de contrition. Les grands partis ont soutenu le plan de renforcement de 100 milliards de l’armée allemande, financé par un crédit exceptionnel, ainsi que la décision de porter à 2 % du PIB le budget allemand de la défense. Les sanctions vont toucher l’économie et ses fondements. Ce renversement des priorités de l’Allemagne va sans doute entraîner un réexamen de sa dépendance aux exportations vers la Chine. Le patronat le reconnaît lui-même : les échanges économiques ne peuvent plus être indépendants de la géopolitique.

 

Réduction des dépenses publiques: du déjà entendu !

Réduction des dépenses publiques: du déjà entendu ! 

Au sortir de deux ans de crise et alors que le report de l’âge de la retraite reste très impopulaire, les objectifs de baisse de dépenses des candidats semblent hypothétiques, constate Audrey Tonnelier, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 

Chronique.

La critique n’a pas quinze jours, mais elle paraît déjà dérisoire au vu de l’escalade du conflit ukrainien, venu percuter la campagne présidentielle. Elle n’en sonne pas moins comme un avertissement. La trajectoire budgétaire sur laquelle se fonde le gouvernement en vue d’un second mandat d’Emmanuel Macron apparaît particulièrement « incertaine »pointait la Cour des comptes dans son rapport annuel, le 16 février. En cause : des prévisions de croissance optimistes mais surtout un freinage très volontariste des dépenses publiques.

Baisser la dépense, c’est aussi le mantra de la candidate du parti Les Républicains (LR), Valérie Pécresse. Parmi ses soutiens, le député LR du Val-de-Marne Gilles Carrez, pilier de la commission des finances de l’Assemblée nationale, fustige « une dérive totale de nos finances publiques », tandis que Jean-François Husson (LR), le rapporteur du budget au Sénat, déplore un « quinquennat pour rien ».

De fait, les velléités d’Emmanuel Macron de réformer l’Etat pour mieux encadrer la dépense ont tourné court. Lancé en grande pompe en début de quinquennat, le Comité action publique 2022 (CAP 22) était censé illustrer un changement d’ère, en privilégiant la réforme au rabot. Enterré à l’été 2018, il s’est heurté à la passion française pour la technocratie. La crise des « gilets jaunes » et celle liée au Covid-19 ont eu raison de l’objectif de suppression de 50 000 postes de fonctionnaires.

A cette aune, la petite musique de campagne sur la réduction des dépenses dégage une impression de déjà-vu. « Notre stratégie, c’est d’abord la croissance et l’investissement, les réformes de structures et les économies où c’est nécessaire », assurait Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, le 17 février sur TV5 Monde. Valérie Pécresse compte supprimer 150 000 postes net de fonctionnaires et « enlever tous les doublons, supprimer des procédures ». La candidate vise 76 milliards d’euros d’économies en rythme annuel.

De son côté, Marine Le Pen, pour le Rassemblement national, assure pouvoir dégager 80 milliards d’euros d’économies en réduisant ou en supprimant les aides sociales pour les étrangers. Eric Zemmour prévoit 60 milliards d’économies en réduisant les prestations sociales pour les non-Européens, en repoussant l’âge de la retraite à 64 ans et en réformant l’Etat.

Réaliste ? Plusieurs éléments fragilisent ces discours. D’abord, le climat post-crise sanitaire. Le « quoi qu’il en coûte » a fait exploser la dette publique, mais il a aussi créé un précédent, et remis sur le devant de la scène la question de la rémunération des enseignants ou du personnel de santé.

 

Pour une diplomatie énergétique européenne

Pour une diplomatie énergétique européenne 

 

Le spécialiste de l’énergie Michel Derdevet dessine une Europe de l’énergie plus résiliente, ce qui passe par le choix du nucléaire, des énergies renouvelables et un rapprochement avec la Turquie.

 

Tribune.

 L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la guerre durable qui s’installe au cœur de l’Europe nous rappellent à quel point l’énergie a toujours façonné la géopolitique, déterminé les grandes puissances et souvent l’issue des conflits.

Tous les ordres internationaux de l’histoire moderne ont été fondés sur une ressource énergétique : au XIXe siècle, le charbon a été la toile de fond de l’Empire britannique ; le pétrole fut au cœur du « siècle américain » ; et Vladimir Poutine, depuis vingt ans, a fait de l’énergie un instrument politique majeur, à la fois pour redorer son blason national (grande campagne d’électrification, etc.), et pour affirmer sa puissance régionale et devenir incontournable sur l’échiquier énergétique mondial.

La Russie dispose ainsi, aujourd’hui, d’une capacité de transit théorique de plus de 250 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe, qui correspond à plus de la moitié de la consommation annuelle de gaz du Vieux Continent (450 milliards de mètres cubes).

Certes, tous les pays n’ont pas la même dépendance au gaz russe. Dans plusieurs Etats membres de l’Union européenne (UE), l’essentiel, voire la totalité, des importations de gaz naturel provient de Russie. C’est le cas de la Lettonie (100 %), de la Finlande (97,6 %), ou encore de la Hongrie (95 %). C’est également le cas de l’Allemagne, qui dépend à 66 % de la Russie pour sa consommation de gaz naturel et qui est le premier importateur de l’UE.

La France, quant à elle, a un approvisionnement plus diversifié. Nous nous fournissons essentiellement auprès de la Norvège (36 %), la Russie n’arrivant qu’en deuxième position (17 %), devant l’Algérie (8 %).

Que conclure de tout cela ? Cinq réflexions s’imposent à ce stade.

D’abord, cette dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie s’est forgée à cause de nous ! Tel l’agneau endormi, l’Europe a fait preuve d’une « myopie » coupable depuis les trois crises gazières des hivers 2005 à 2008, qui pourtant étaient prémonitoires.

Déjà, Vladimir Poutine avait mis la pression sur Kiev, et sur les Occidentaux, pour livrer en gaz aux coûts qu’il souhaitait les Européens de l’Ouest. La voie de la raison aurait dû nous conduire, dès lors, à diversifier nos approvisionnements gaziers, en parachevant par exemple le gazoduc Nabucco, corridor sud-européen contournant la Russie, imaginé par la Commission, plutôt que de se livrer corps et âme dans les bras des intérêts russes, en investissant dans Nord Stream 2. Les intérêts financiers l’ont incontestablement emporté sur le minimum de prudence politique et la protection des intérêts souverains de l’Union.

 

Pour une centrale européenne d’achat de gaz

Pour une centrale européenne d’achat de gaz 

 

L’économiste Christian Stoffaës préconise, dans une tribune au « Monde », de réduire la dépendance des pays de l’Union européenne vis-à-vis du gaz russe en coordonnant l’action des opérateurs privés et des Etats, quitte à s’affranchir du dogme de la libre concurrence.

 

Tribune.

 Les événements en Ukraine viennent de conférer un sens concret à la dépendance énergétique de l’Europe. La menace de couper le gaz, c’est comme la dissuasion nucléaire : on ne peut pas utiliser la bombe, mais elle est là, pesant sur les consciences et sur les comportements.

L’Europe découvre à quel point elle est devenue dépendante du gaz russe, à travers les cris d’alarme des pays de l’Europe centrale et orientale et les réticences de l’Allemagne à mécontenter son puissant fournisseur. Déjà en 2005 et 2009 les conflits gaziers russo-ukrainiens sur le transit du gaz avaient suscité l’inquiétude.

Maintenant que l’Europe a démontré sa capacité à surmonter ses divisions, c’est l’occasion de mettre au débat le projet d’une centrale d’achat de gaz pour répondre à la situation de dissymétrie qui confronte la multiplicité des importateurs au monopole d’exportation de Gazprom, qui, bien plus qu’une simple entreprise géante, est l’incarnation même de l’Etat russe, dont elle reste un des seuls attributs de sa puissance passée, l’instrument majeur de sa politique étrangère et sa principale ressource financière.

Après la première guerre mondiale, les lois de 1928 adoptées sous la IIIe République instaurant un monopole d’Etat sur l’importation de pétrole ont démontré l’efficacité d’une politique dirigiste de sécurité pétrolière.

Dépourvu de gisements sur son territoire métropolitain, l’Etat a su instaurer un régime légal soumettant les importations de pétrole à autorisation. La France, malgré son handicap géologique, a pu ainsi se doter de puissantes entreprises pétrolières et gazières, publiques et privées, qui ont pris toute leur

La réponse appropriée face à un monopole de vente est, en effet, un « monopsone » d’achat, disent les économistes, c’est-à-dire une coordination centralisée des contrats d’achat de gaz autorisant les entreprises gazières européennes à se regrouper pour négocier avec les pays fournisseurs et développer les infrastructures de diversification des routes d’accès.

Une référence utile en droit communautaire est l’agence d’approvisionnement instituée en 1960 par Euratom, l’autre « traité fondateur » de l’Europe, aujourd’hui quelque peu oublié, conclu dans le contexte des inquiétudes sur la sécurité d’approvisionnement nées de la décolonisation, qui attribuait des pouvoirs dirigistes exceptionnels délégués aux opérateurs placés sous le contrôle de l’Agence.

Poutine, produit de la faiblesse de l’occident

Poutine, produit de la faiblesse de l’occident

Ecrivain et cinéaste,  Jonathan Littell,  estime que  si le président russe croit qu’il est assez fort pour défier l’Occident, c’est parce que « tout ce que nous avons fait ou, plus précisément, pas fait depuis vingt-deux ans lui a appris que nous sommes faibles ».

 

Tribune.  

Il y a vingt-deux ans, une guerre vicieuse, déjà, a amené Vladimir Poutine au pouvoir. Depuis lors, la guerre est restée l’un de ses principaux outils. Il l’a continuellement utilisée, sans hésiter, au cours de son long règne. Poutine existe grâce à la guerre, et a prospéré par la guerre. Espérons maintenant que c’est encore une guerre qui causera sa chute.

En août 1999, Vladimir Poutine, alors inconnu du grand public, fut nommé premier ministre quand son prédécesseur refusa de soutenir une réinvasion totale de la Tchétchénie. Poutine, lui, était prêt, et en retour de leur soutien inconditionnel il lâcha la bride aux militaires, leur permettant de laver leur humiliante défaite de 1996 dans le sang et dans le feu. La nuit du 31 décembre 1999, un Boris Eltsine vieilli et brisé démissionna, transmettant la présidence comme un cadeau au nouveau venu. En mars 2000, après avoir fameusement juré de « buter les terroristes jusque dans les chiottes », Poutine fut triomphalement élu président. A l’exception de quatre ans comme premier ministre (2008-2012), il règne sur la Russie depuis lors.

Je suis revenu travailler en Tchétchénie, comme humanitaire, dès le début de la seconde guerre. En février 2000, j’ai dîné dans la région avec Sergueï Kovalev, le grand défenseur russe des droits de l’homme, et je lui ai posé la question qui était alors sur toutes les lèvres : qui donc était ce nouveau président inconnu ? Qui était Poutine ? Je peux encore citer de mémoire la réponse de Kovalev : « Vous voulez savoir qui est Vladimir Poutine, jeune homme ? Vladimir Poutine est un lieutenant-colonel du KGB [les services de renseignement soviétiques]. Et vous savez ce que c’est, un lieutenant-colonel du KGB ? Rien du tout. »

Ce que Kovalev voulait dire, c’est qu’un homme qui n’avait jamais dépassé ce rang, qui n’avait jamais même été promu colonel, était un simple agent de peu d’envergure, incapable de penser stratégiquement, incapable de planifier plus d’un coup en avance. Et s’il est vrai que Poutine, en vingt-deux ans de pouvoir, a immensément grandi en stature et en expérience, je pense que feu Kovalev avait fondamentalement raison.

Poutine, toutefois, se révéla vite un brillant tacticien, surtout lorsqu’il s’agissait d’exploiter les faiblesses et les divisions de l’Occident. Il mit des années à écraser les Tchétchènes et à installer un satrape à sa botte, mais il réussit. En 2008, quatre mois après que l’OTAN a promis un chemin vers l’accession à l’Ukraine et la Géorgie, il réunit ses armées pour des « manœuvres » à la frontière géorgienne et envahit le pays en cinq jours, reconnaissant l’indépendance de deux « républiques » sécessionnistes. Les démocraties occidentales protestèrent, et ne firent presque rien.

Russie: Isoler Poutine et parler au peuple

Russie: Isoler  Poutine et parler au peuple 

 

Dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin appelle à contourner « autant qu’il est possible » la censure russe .

Face à l’injustifiable et irresponsable agression perpétrée contre l’Ukraine par Vladimir Poutine, les autorités de notre pays ont arrêté la position de la France, en concertation avec nos partenaires européens et notre allié américain. J’approuve l’attitude qui a été choisie.

Les candidats à l’élection présidentielle, désormais proche, se sont exprimés, et plusieurs d’entre eux ont maintenant infléchi des approches parfois complaisantes pour le maître du Kremlin. Du point de vue de notre intérêt national, je m’en réjouis.

Comme d’autres personnalités européennes, l’ex-premier ministre François Fillon a renoncé aux fonctions qu’il avait bien légèrement acceptées dans une grande entreprise russe. Je souhaite que l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, avec qui j’ai travaillé quand nous gouvernions l’un et l’autre, opère à son tour un geste de renonciation qui aurait une forte portée symbolique. Car je suis convaincu que l’isolement de Vladimir Poutine est l’une des clés d’une issue positive au très grave conflit actuel. Cet isolement est d’ailleurs à l’œuvre au plan international.

La décision de Vladimir Poutine est sans justification. L’Ukraine ne menaçait pas la Russie, elle n’en avait ni l’intention ni les moyens. Elle voulait vivre comme une nation libre, démocratique et souveraine.

On peut s’interroger – je l’ai fait moi-même – sur la façon dont a été conduit l’élargissement de l’OTAN à l’est de l’Europe. Pour autant, les pays qui étaient autrefois sous la domination soviétique ont cherché, par leur adhésion, moins une revanche qu’une protection. L’OTAN, peu dynamique ces derniers temps, et à laquelle les derniers présidents américains portaient moins d’intérêt, n’avait aucun dessein offensif à l’encontre de la Russie, ce que Vladimir Poutine savait parfaitement. Quant à l’Ukraine, qui souhaitait adhérer à l’Alliance atlantique, elle était encore loin de pouvoir en devenir membre. En revanche, ce grand pays était devenu une démocratie, à côté de la Russie, ce qui, semble-t-il, était trop pour Poutine.

Faute de pouvoir démontrer la réalité d’une menace extérieure à un peuple russe abreuvé de propagande mais peut-être rétif devant l’attaque d’un « peuple frère », le président Poutine a recouru à une rhétorique aberrante : selon lui, les dirigeants librement élus par les Ukrainiens seraient des « néonazis » .

Covid France vendredi 4 mars 2022: 60 000 cas en 24 heures

Covid France vendredi 4 mars 2022: 60 000 cas en 24 heures

jeudi 3 mars 2022 +60.225 en 24h

138.942 morts au total, +180 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 28.198 (+13) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 110.744 (+167 en 24h).

Le taux de reproductivité R est de 0,63 le taux d’incidence à 558,62 et la tension hospitalière à 44,1 %. Le taux de positivité est à 21,0 %.

La France compte actuellement 23.175 (-665) personnes hospitalisées et 2.231 (-98) malades en réanimation.

Selon les données de Santé Publique France, Découvrez le bilan des différentes régions françaises et leur évolution :

  • Ile-de-France : 4.707 (-87) hospitalisées, 496 (-17) en réanimation et +18 décès en 24h
  • Grand Est : 1.909 (-41) hospitalisés, 191 (-12) en réanimation et +12 décès en 24h
  • Hauts de France : 2.051 (-29) hospitalisés, 198 (-4) en réanimation et +8 décès en 24h
  • Auvergne Rhône Alpes : 2.659 (-116) hospitalisés, 238 (-8) en réanimation et +24 décès en 24h
  • Provence-Alpes Côte d’Azur : 2.425 (-83) hospitalisé, 263 (-14) en réanimation et +22 décès en 24h
  • Bretagne: 977 (-17) hospitalisés, 66 (+1) en réanimation et +10 décès en 24h
  • Normandie : 1.300 (-47) hospitalisés, 97 (-7) en réanimation et +10 décès en 24h
  • Nouvelle-Aquitaine : 1.753 (-56) hospitalisés, 148 (-6) en réanimation et +16 décès en 24h
  • Pays de la Loire : 689 (-65) hospitalisés, 67 (-9) en réanimation et +9 décès en 24h
  • Occitanie: 2.037 (-59) hospitalisés, , 206 (-8) en réanimation et +16 décès en 24h
  • Centre-Val de Loire : 834 (-32) hospitalisés, 72 (-4) en réanimation et +6 décès en 24h
  • Bourgogne-Franche-Comté : 970 (-34) hospitalisés, 78 (-9) en réanimation et +15 décès en 24h

 

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