Archive mensuelle de mars 2022

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Extension de la guerre aux Balkans ?

Extension  de la guerre aux Balkans ?

Le premier ministre du Kosovo détaille les craintes que suscite l’alliance entre Moscou et la Serbie.

En remportant les élections législatives il y a un an, Albin Kurti, 47 ans, a mis un terme à deux décennies de pouvoir des commandants de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, dont plusieurs représentants, à commencer par l’ex-président Hashim Thaçi, attendent désormais leur jugement pour crimes de guerre à La Haye. Leader du mouvement Vetëvendosje ! (« Autodétermination ! »), il évoque le retour du spectre de la guerre dans la province albanophone devenue indépendante en 2008.

En quoi les liens entre Russes et Serbes vous inquiètent-ils ?

Ils sont beaucoup plus forts que les gens ne l’imaginent, dans tous les domaines. D’abord dans l’économie, en particulier dans l’énergie. Gazprom possède 56 % de l’industrie pétrolière de Serbie et 51 % des capacités de stockage du gaz. Dans les médias, l’agence Spoutnik dirige de Belgrade ses opérations pour les Balkans occidentaux ; et il suffit de regarder les titres des journaux serbes pour comprendre qui les dirige vraiment. Sur le plan du renseignement, la Russie entretient dans la ville de Nis un prétendu « centre humanitaire ». Il y a aussi ce chiffre sidérant : 151 membres du Parlement serbe (60 % des députés) font partie du groupe d’amitié serbo-russe. Au Kosovo aussi, nous avons ces groupes d’amitié parlementaires avec différents pays, mais cela ne dépasse jamais douze personnes.

Sur le territoire du Kosovo, la minorité serbe est-elle soumise à la même influence ?

Nous avons malheureusement aussi ici des organisations serbes d’extrême droite, qui n’ont qu’une jambe à Belgrade, l’autre étant à Moscou. Je remarque que Poutine avait l’habitude de mentionner le « précédent » du Kosovo [intervention de l’OTAN en 1999] une fois par mois, il le fait désormais un jour sur deux pour justifier sa politique hégémonique en Ukraine, et peut-être ailleurs. Nous pouvons appeler cela une invasion russe, ou une agression militaire. Tout cela est vrai. On peut aussi parler d’impérialisme russe. Mais ce que je vois moi, c’est aussi du fascisme.

La guerre en Ukraine pourrait-elle rallumer les braises mal éteintes de la précédente « dernière guerre en Europe », qui a eu lieu sur votre territoire en 1998-1999 ?

Le président Poutine s’est engagé dans une voie sans issue, à part la logique du pire. C’est une forme d’autosabotage, il ne peut plus reculer. Nous sommes bien sûr inquiets ici, car la tentation pour lui de répandre la guerre plus loin me paraît évidente. Trois régions sont en danger. La Moldavie parce qu’en essayant d’enclaver l’Ukraine et de la priver d’accès à la mer Noire, les Russes iront de la Crimée à la Transnistrie en passant par Odessa. La deuxième est la Géorgie : l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie ont été annexées en 2008, année où le Kosovo a déclaré son indépendance.

McKinsey consultant, un métier de prostitué ?

McKinsey consultant, un métier de prostitué ?

 

De plus en plus de sommes énormes sont consacrés au recours à des conseils extérieurs aussi bien d’ailleurs dans les entreprises qu’à l’intérieur de l’État. Avec une différence toutefois de taille : les superstructures de l’État sont particulièrement abondantes en commissions et organismes d’analyse, d’orientation et de contrôle. Des milliers de hauts fonctionnaires sont normalement affectés à ces tâches d’orientation et d’évaluation. Il y a donc un double emploi évident en France où le nombre de hauts fonctionnaires est au hit-parade mondial.

 

La question se pose de l’intérêt de ce recours à des experts extérieurs. En général, ces experts  doivent  apporter un regard extérieur relativement neutre en s’appuyant sur les critères de gestion reconnue. Bref , ces sociétés de conseil ne doivent pas évidemment faire de politique et pas davantage de clientélisme en livrant des conclusions que souhaitent attendre le donneur d’ordre. Le conseil extérieur propose une analyse et des orientations. C’est ensuite le décideur qui met en œuvre s’il le souhaite

Or il y a une dérive dans cette profession qui consiste d’abord à entretenir le marché de plus en plus considérable tellement nous vivons dans une forêt administrative inextricable qui de fait  exclue les élus et même l’administration. Ainsi les sociétés de conseil légitiment  leur objet et nourrissent le marché. Pour cela elle n’hésite pas d’ailleurs à satisfaire l’idéologie du donneur d’ordre et a passé la brosse à reluire. Ainsi aujourd’hui est-il de bon ton d’être plus libéral que libéral pour se montrer disruptif donc encore plus réformateur.

D’une certaine manière,  certains experts consultants se comportent comme des prostituées. Ils resserrent d’ailleurs souvent la même soupe tout juste réchauffée à plusieurs administrations ( ou entreprises) sans pour autant diminuer la facturation des services.

 

Il y aurait sans doute de ce point de vue un minimum de régulation à mettre en œuvre concernant l’éthique et l’efficacité de cette profession.

Crimes de guerre en Ukraine: l’ONU va enquêter

Crimes de guerre en Ukraine: l’ONU va enquêter

 

 

L’Organisation des Nations unies (ONU) a désigné ce mercredi 30 mars l’ancien magistrat norvégien Erik Mose, qui a présidé le Tribunal pénal international pour le Rwanda, pour conduire une mission d’enquête sur d’éventuels crimes de guerre en Ukraine.

Il sera secondé par Jasminka Dzumhur, médiatrice des droits de l’homme en Bosnie-Herzégovine, et l’universitaire colombien Pablo de Greiff, premier rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation.

Ces trois experts auront pour mission de « recueillir, rassembler et analyser les éléments de preuve attestant de violations » des droits humains et du droit humanitaire international résultant de l’invasion russe en Ukraine et d’identifier les responsables de ces violations « afin qu’ils aient à répondre de leurs actes », selon l’ONU.

La création d’une mission d’enquête sur d’éventuels crimes de guerre en Ukraine, réclamée par Kiev et ses alliés, dont l’Union européenne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, a été votée le 4 mars dernier par une majorité des 47 Etats membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. La Russie, qui présente son offensive comme une opération spéciale visant à démilitariser et « dénazifier » l’Ukraine, a voté contre la résolution.

Nicolas Mathieu, l’ex prix Goncourt qui dénonce le noyautage de l’État par McKinsey

Nicolas Mathieu, l’ex prix Goncourt qui dénonce le noyautage de l’État par McKinsey

 

Le noyautage de l’État par les sociétés privées de conseil constitue le thème central de l’ancien prix Goncourt. Une dénonciation qui n’a guère plu à l’Élysée et en particulier à Macon qui témoigne à ce sujet de beaucoup de fébrilité. Et pour cause , la facture des sociétés de conseil a atteint la bagatelle d’un milliard en 2021. Ce qui supposerait que des dizaines de milliers d’experts consultants sont intervenues ou-est qu’on a largement surpayé ses sociétés avec un éventuel retour financier à certains qui ont commandé ces études. Bref toujours la même interrogation concernant Macron et le financement de ses campagnes. Une question abordée en 2017 avec des relations relativement troubles entre Macron, Alstom et l’américain General électric. Affaire pratiquement enterrée par l’indépendante justice française.

 

Dans son dernier roman, Connemara, l’ex-Prix Goncourt décrit avec férocité le monde des sociétés de conseil, accusées d’avoir infiltré l’administration pendant le mandat d’Emmanuel Macron.

Le 2 février, ni les auteurs des Infiltrés, ni les sénateurs de la commission d’enquête n’ont encore publié leurs informations concernant le poids pris par les sociétés de conseil dans les ministères. McKinsey n’est pas une affaire mais le nom d’une multinationale. Le romancier Nicolas Mathieu publie ce jour-là Connemara. Le récit navigue des années 1980 à nos jours et décrit le milieu des consultants, « ces petits hommes en costumes bleus qui viennent dans chaque entreprise, dans les grands groupes et les administrations, pour démontrer à coups de diagnostics irrévocables l’inadéquation des êtres et des nombres, expliquer aux salariés ce qu’ils font, comment il faudrait le faire mieux ».

Les tableaux peints par Nicolas Mathieu résonnent avec l’actualité : « Dans les ministères, les mecs naviguent à vue (…). Ils se méfient de plus en plus de leurs administrations (…). Chaque fois qu’ils auront besoin de gérer une crise, d’implémenter une réforme, quand ils auront besoin d’experts, ils préféreront recourir à des petites équipes. »

L’armée française dépendante d’avion Antonov

L’armée française dépendante d’avion Antonov

L’armée française comme d’autres en Europe est contrainte d’utiliser l’avion géant Antonov 124. En effet l’armée française ne dispose pas d’Airbus béluga précisément destinée à transporter des marchandises de grande taille. Les Airbus béluga sont en effet affecté au transport des pièces de matériel aérien.

Or on a eu en Ukraine la confirmation du rôle très stratégique de la logistique. En effet les Russes se sont empêtrés en territoire ukrainien et ont été privés de ravitaillement et de matériel stratégique.

Faute d’avion de transport militaire de capacité équivalente, l’armée française, comme la plupart des armées européennes, s’est longtemps reposée sur la location d’Antonov russes et ukrainiens pour ses grosses opérations militaires

Il serait sans doute temps remettre à plat la défense française sur le papier très puissant mais qui peine à prouver sur le terrain son efficacité comme au Mali où nous avons dû reculer devant une poignée de terroristes et une armée malienne d’opérette.

La promesse d’une police de proximité par les chasseurs !!!!

La promesse d’une police de proximité par les chasseurs !!!!

 

En politique,  beaucoup n’hésitent  vendre leur âme et certains vendent  y compris ce qui ne leur appartient pas comme les voix de leur organisation. Ainsi celle de la fédération des chasseurs vendues à Macron contre certaines promesses comme par exemple l’invraisemblable police de proximité assurée par les chasseurs. Quand on connaît la sociologie des chasseurs il y a tout lieu de s’interroger. Certes l’activité de chasseurs est honorable comme la personnalité de ceux qui s’adonnent ; une activité qui mérite cependant la mise en place d’une régulation pour concilier les intérêts de tous,  en même temps qu’assurer la sécurité des promeneurs. En gros,  la sociologie des chasseurs ne se confond pas avec celle de l’Académie française. La chasse rassemble surtout le milieu populaire et des couches moyennes qui ne se caractérisent pas par un haut niveau intellectuel et politique. De ce point de vue, la chasse à courre ne fait pas exception si l’on prend en compte tous ceux qui suivent cette activité.

Donner une mission de police rurale aux chasseurs fait froid dans le dos quand on connaît l’état d’ivresse souvent avancée des chasseurs après regroupement au rendez-vous ; sans parler de l’idéologie d’extrême droite qui anime la plupart d’entre eux . Un sondage montrerait facilement qu’une grosse majorité se situent politiquement à l’extrême droite. Surtout parmi les ruraux qui pourtant n’ont pas  souvent l’occasion de voir le nez du moindre immigré. L’analyse des élections récentes le démontre .

 

Cette proposition de constitution d’une police de proximité constitue une véritable provocation. Elle s’ajoute à cette déclaration d’un président des chasseurs qui ne fait pas dans la dentelle en se déclarant en faveur de Macron. Cette posture mérite à elle seule d’engager rapidement une réflexion sur la régulation d’une activité actuellement un peu trop le contrôle de poujadistes irresponsables.

Covid- France 31 mars 2022 :hausse encore 169 024 cas en 24 heures

Covid- France 31 mars 2022 : encore 169 024 cas en 24 heures,

on enregistre ce mercredi 30 mars 2022  encore 169 024 cas en 24 heures, : 142.134 morts au total, +149 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 28.475 (+17) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 113.659 (+132 en 24h).

Le taux de reproductivité R est de 1,35 le taux d’incidence à 1.337,23 et la tension hospitalière à 30,6 %. Le taux de positivité est à 24,8 %.

La France compte actuellement 21.688 (+388) personnes hospitalisées et 1.546 (+8) malades en réanimation.

BilanDes régions

Ile-de-France : 4.402 (+116) hospitalisées, 373 (+1) en réanimation et +16 décès en 24h

  • Grand Est : 1.903 (+38) hospitalisés, 145 (+8) en réanimation et +15 décès en 24h
  • Hauts de France : 2.182 (+37) hospitalisés, 145 (-1) en réanimation et +11 décès en 24h
  • Auvergne Rhône Alpes : 2.167 (+29) hospitalisés, 148 (+1) en réanimation et +19 décès en 24h
  • Provence-Alpes Côte d’Azur : 2.168 (+6) hospitalisé, 167 (+1) en réanimation et +12 décès en 24h
  • Bretagne: 1.074 (+23) hospitalisés, 53 (0) en réanimation et +11 décès en 24h
  • Normandie : 1.350 (+37) hospitalisés, 67 (-4) en réanimation et +9 décès en 24h
  • Nouvelle-Aquitaine : 1.475 (+7) hospitalisés, 102 (-1) en réanimation et +9 décès en 24h
  • Pays de la Loire : 780 (+38) hospitalisés, 53 (+2) en réanimation et +6 décès en 24h
  • Occitanie: 1.778 (+29) hospitalisés, , 129 (+1) en réanimation et +8 décès en 24h
  • Centre-Val de Loire : 867 (+7) hospitalisés, 55 (-4) en réanimation et +4 décès en 24h
  • Bourgogne-Franche-Comté : 868 (+4) hospitalisés, 58 (+4) en réanimation et +10 décès en 24h

 

Economie, politique, société: les plus lus (30 mars 2022- 7h00)

Poutine un jour devant la justice internationale ?

Présidentielle 2022 : Macron sur les sites de rencontre !

Société: L’impossible simplification administrative

 

Politique-France-Corse : je t’aime moi non plus !

Politique-France-Corse : je t’aime moi non plus !

 

 

Il y a évidemment quelque chose d’ambigu dans les relations entre la France et la Corse, des régions et des populations tellement proches mais qui paraissent aussi tellement éloignées au point que certains envisagent jusqu’à l’indépendance de l’île.

 

La Corse est admirée pour sa beauté en même temps que pour la douceur de vivre de ses  habitants. Elle est cependant détestée du fait de l’extrémisme d’indépendantistes irresponsables et de mafieux.

 

Le dossier corse pourrit les relations depuis des dizaines et des dizaines d’années au point que les Français de l’Hexagone ont montré dans différents sondages qu’ils seraient prêts a accordé l’indépendance à cette île toujours en état de révolution infantile.

 

S’il y a effectivement un mouvement de revendication d’indépendance en Corse, il reste cependant très minoritaire dans la population. Et plusieurs sondages ont démontré qu’en cas de référendum par exemple une majorité de Corses seraient contre ce concept d’indépendance ( à distinguer de l’autonomie qui, elle ,d’ailleurs pourrait s’appliquer à d’autres régions d’outre-mer voir même à toutes les régions françaises comme en Allemagne).

 

C’est le paradoxe, une minorité agissante qui instrumentalise la mauvaise humeur des Corses pour donner une légitimité à la revendication d’indépendance mais des Corses qui globalement n’en veulent pas car économiquement et même culturellement attachés à la France. Et inversement le ras-le-bol des Français vis-à-vis d’un territoire aux représentants versatiles, démagogiques et souvent irresponsables.

Russie: De très graves conséquences des sanctions (Coface)

Russie: De très graves conséquences des sanctions  (Coface)

 Dans un entretien à La Tribune, Bruno De Moura Fernandes, responsable de la recherche macroéconomique chez Coface, décrypte l’impact des sanctions occidentales contre la Russie sur l’économie russe mais aussi mondiale : inflation, banques, énergie, tensions sociales…, la guerre en Ukraine pourrait affecter durablement l’économie mondiale selon lui.

 

Bruno de Moura Fernandes économiste chez Coface. Le spécialiste de l’assurance-crédit alerte sur les risques économiques et sociaux de cette guerre d’ampleur. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE-  »La Russie est en train d’être débranchée progressivement du reste du monde, notamment sur le plan économique, et cela va avoir un impact extrêmement lourd », a affirmé le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune en début de semaine. Quel pourrait être l’impact global des sanctions décidées par les puissances occidentales ces derniers jours sur l’économie russe et l’économie mondiale ?

BRUNO DE MOURA DE FERNANDES- Il est difficile à ce stade de chiffrer l’impact global sur le produit intérieur brut (PIB) russe car les sanctions sont encore en train d’évoluer et prennent diverses formes mais l’économie russe sera fortement impactée. L’Europe, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Japon ont décidé de bloquer les réserves de la Banque centrale russe. C’est l’une des mesures phares car elle réduit les possibilités de la banque centrale russe de limiter l’impact des sanctions sur l’économie russe.

Cette guerre aura également un impact sur l’économie mondiale. Certains pays ont annoncé qu’ils arrêteraient les exportations de certains biens, notamment technologiques vers la Russie. Ces pays étant importateurs de produits intermédiaires, leurs fournisseurs seront également affectés. Les chaînes de production étant mondiales, les effets se répercutent in fine dans un grand nombre de pays.

Enfin concernant les matières premières, nous voyons déjà un renchérissement des prix et donc du coût de production pour les entreprises. Les cours du gaz et de l’énergie en général ont augmenté. La hausse du prix des céréales affecte à la fois le consommateur et les éleveurs ou encore ceux qui font de la transformation. L’inflation en Europe s’accélère notamment en raison de la hausse des prix des matières premières. Cette hausse de l’inflation entraîne une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs et une moindre consommation. Enfin, l’incertitude actuelle peut avoir des effets sur l’investissement. Chaque nouvelle sanction aura des répercussions sur l’activité alors même que pour l’instant, la Russie n’a pas encore annoncé de mesures de réciprocité.

 

Le rouble s’est effondré ce lundi et la Banque centrale russe a augmenté son taux directeur de 10 points. La Banque centrale russe a-t-elle encore des munitions pour faire face à l’inflation galopante ? La Russie peut-elle compenser les dégâts infligés par ces mesures ?

La situation est très compliquée pour la Banque centrale russe. Elle dispose d’importantes réserves en devises étrangères de l’ordre de 640 milliards de dollars mais selon les estimations de l’Union européenne, près de la moitié de ces réserves sont à l’étranger et donc actuellement bloquées. Cela limite leurs utilisations. En outre, une grande partie des réserves repose sur l’or qui n’est pas très liquide et dont une vente massive risquerait de faire chuter le cours. Une interrogation concerne aussi l’appui de la Chine : Pékin va-t-il fournir des liquidités à la Russie ? La Banque centrale russe a deux options : la première constitue à relever les taux ce qu’elle a fait. La deuxième solution pourrait être de contrôler les capitaux mais cela peut affecter lourdement l’activité.

 

L’exclusion du système de messagerie Swift de certaines banques russes a déjà plongé plusieurs établissements dans la faillite en Europe. Le système bancaire européen est-il grandement exposé en Russie ?

Certaines banques européennes pourraient pâtir de la situation car elles ont soit des filiales en local soit des expositions non négligeables. Mais le système européen est solide et à ce stade nous ne voyons pas le risque financier comme un des risques les plus importants pour l’Europe.

 

Sur le plan énergétique, l’Europe reste très dépendante du gaz russe. Cela ne pourrait-il pas limiter les conséquences des sanctions surtout que l’énergie bénéficie de certaines exemptions sur les sanctions ?

L’enjeu pour les Etats européens est de sanctionner efficacement la Russie sans se mettre trop en difficulté notamment sur les problématiques énergétiques. La Russie représente environ 50% des importations de gaz de l’Allemagne et de l’Italie. Il faut donc éviter une envolée des prix du gaz ou encore des problèmes d’approvisionnement. Toute la difficulté est de trouver un juste milieu sachant que la Russie devrait avoir intérêt à continuer d’exporter du gaz ou du pétrole pour enregistrer des entrées de devises.

 

Du côté européen, les milieux économiques et financiers s’inquiètent d’un prolongement et d’une possible intensification du conflit en Ukraine. Quelles pourraient être les répercussions d’une telle guerre à court terme sur l’économie européenne ? Face à toutes ces incertitudes, que peut faire la Banque centrale européenne (BCE) ?

Lors de la réunion du 10 mars prochain, la BCE fera face à un dilemme important. Faut-il remonter les taux et retirer le soutien monétaire afin de freiner une inflation accentuée par la hausse des prix des matières premières si les marchés sont extrêmement tendus et l’activité marque le pas ? Les marchés anticipent désormais une position attentiste de la BCE même s’il y a différents courants de pensée au sein des gouverneurs. La BCE pourrait décider de soutenir l’économie et de garantir une stabilité financière en maintenant un programme d’achats d’actifs et en ne remontant pas les taux rapidement. Il faudra rester attentif et observer comment évolue la situation dans les prochains jours.

Dans votre dernier baromètre dévoilé juste avant le déclenchement du conflit, vous évoquez un prolongement des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement. Dans quelle mesure ce conflit risque-t-il d’amplifier ces difficultés en zone euro ?

Dans ce baromètre, nous tablions sur un prolongement pendant encore quelques mois des difficultés d’approvisionnement mais nous reconnaissions que ces difficultés avaient atteint un pic. Elles auraient dû diminuer progressivement pour se résorber d’ici à la fin de l’année dans la plupart des secteurs. Avec ce conflit, certains flux vers ou depuis la Russie vont être stoppés ou contrôlés. La Russie occupe une place stratégique mondiale dans la production de certains métaux comme le palladium, l’aluminium, le nickel ou encore le cuivre. On peut donc désormais s’attendre à plus de tensions sur ces métaux. De manière générale, cette situation va aggraver les difficultés sur les chaînes d’approvisionnement et avoir des répercussions négatives sur l’économie mondiale.

 

Dans le baromètre, vous rappelez également qu’il y a de vrais risques de tensions sociales dans le contexte de la pandémie. Comment ce conflit peut-il exacerber ces pressions sociales ?

La pandémie liée au Covid a exacerbé les pressions sociales en générant des inégalités et des frustrations. La hausse de l’inflation liée à la situation russo-ukrainienne va accentuer les tensions. Rappelons que la Russie et l’Ukraine sont des producteurs importants de céréales et que des fortes pressions sociales ont déjà eu lieu par exemple au Kenya ou au Malawi en raison de la hausse des prix de l’alimentation. Plus les prix de l’énergie et de l’alimentaire sont affectés, plus le risque des tensions sociales est important car cela entraîne mécaniquement une hausse de la pauvreté et des inégalités.

Un dollar numérique sans blockchain ?

Un dollar numérique sans blockchain ?

Menés par Stephen Lynch, élu du Massachusetts à la Chambre des représentants,Les députés démocratesviennent d’introduire une proposition de loi, le Electronic Currency and Secure Hardware (ECASH) Act, qui conduirait le Département du Trésor à tester l’usage d’une « version électronique » du dollar.

Si la loi est votée (ce qui reste très incertain, les démocrates n’ayant qu’une très courte majorité législative, face à un parti républicain peu coopératif), elle entraînerait la mise en œuvre par le Département du Trésor d’un Electronic Currency Innovation Program (ECIP). Celui-ci serait ensuite chargé de superviser une série de projets pilotes expérimentant l’usage d’un « e-cash », une monnaie virtuelle émise par le Département du Trésor, qui pourrait être utilisée sans passer par l’intermédiaire des banques. Les tests seraient déployés au maximum 90 jours après le passage de la loi, et la monnaie virtuelle devrait être rendue accessible au public sous un délai de quatre ans.

Le e-cash sera conçu pour être facile d’utilisation, afin d’être le plus inclusif possible, les soutiens démocrates de la loi ayant à cœur d’en faire une monnaie accessible à tous. Deux personnes pourraient ainsi s’échanger facilement des e-cash en tapant leur téléphone l’un contre l’autre, et la monnaie devra également être facilement utilisable dans le commerce de détail, sur le modèle offert par le paiement sans contact. L’idée est aussi de permettre d’envoyer des e-cash à distance par messages sécurisés.

L’originalité du e-cash tient en partie au fait qu’il ne s’agirait pas d’une cryptomonnaie, comme le bitcoin. Ainsi, la loi stipule que le dispositif doit permettre des échanges monétaires de pair à pair « sans passer par un registre commun ou distribué »  et générer « un minimum de données transactionnelles » (là où la blockchain Bitcoin rend toutes les transactions publiques). L’idée est de conserver la confidentialité, la facilité d’utilisation et l’absence de frais de transaction qui caractérisent l’argent liquide, mais en s’affranchissant simplement du billet physique.

 

Ukraine : Poutine pris au piège d’une rencontre avec Zelensky

Ukraine : Poutine pris au piège d’une rencontre avec  Zelensky

 

D’après les négociateurs ukrainiens, les conditions sont suffisantes pour une rencontre Zelensky-Poutine.

Une belle nouvelle évidemment si cela peut déboucher sinon sur un accord au moins sur un arrêt des combats.
Reste qu’il s’agit d’ores et déjà d’une véritable claque pour Poutine qui avait nié l’existence de l’Ukraine et la légitimité de son président considéré comme un un clown voie comme un drogué voir .

De son côté, l’Ukraine montre ainsi son sens des responsabilités et remet aussi à niveau la posture politique de son président.
Une couleuvre qui sera difficile à avaler pour Poutine qui a toujours affiché le plus grand mépris vis-à-vis des dirigeants de l’Ukraine.

Le seul fait d’envisager une rencontre Zelensky-Poutine témoigne de la défaite du dictateur russe.

Pour preuve des difficultés à se résoudre un jour à une rencontre, Poutine envoie des seconds couteaux dans les négociations pour ne pas se compromettre. Mais des seconds couteaux suffisamment importants pour d’ores et déjà engager des négociations incontournables si Poutine ne veut pas faire plonger la Russie dans une crise politique et économique encore plus dramatique.

Les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine mardi à Istanbul ont été «substantiels» et ouvrent la voie à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour mettre fin au conflit qui a débuté il y a plus d’un mois, ont estimé les négociateurs des deux camps après trois heures de discussions.

A l’issue de ces négociations qui se tenaient au palais de Dolmabahçe à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine.

Il a estimé qu’un sommet entre Poutine et Zelensky serait possible en cas d’accord pour mettre fin aux hostilités. Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, Moscou avait toujours écarté cette proposition de Kiev.

Signe que les discussions ont avancé, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine «entrant dans une phase pratique».

 

Présidentielle : la Fédération des chasseurs pour Macron !

Présidentielle : la Fédération des chasseurs pour Macron !

 

L’exemple même du clientélisme et du populisme donné par le président de la fédération des chasseurs qui n’hésite pas à s’asseoir sur les statuts de son association pour annoncer son intention de voter Macron au premier tour.
On savait évidemment que les chasseurs ne sont pas d’une subtilité démocratique et intellectuelle exceptionnelle mais de là à politiser une organisation il y a un pas qui vient d’être franchi sans état d’âme par le peu scrupuleux président de la fédération des chasseurs.

Il conviendrait sans doute de rappeler à l’intéressé que ce type d’association n’a pas vocation à faire de la politique et où à servir ses intérêts. L’association doit évidemment rappeler ses revendications mais elle n’a pas à s’immiscer dans le choix électoral.

Un rappel utile car le président des chasseurs à l’habitude de s’asseoir allègrement sur les valeurs et les droits démocratiques.

 

« Je suis d’une froideur et d’un pragmatisme total sur les choix à faire. Je fais abstraction de mes opinions. » Willy Schraen, le président de la Fédération des chasseurs, a annoncé son intention de voter Emmanuel Macron « dès le premier tour » dans un entretien au Parisien / Aujourd’hui en France (article abonnés).

« Il [le chef de l'Etat] va annoncer dans les prochaines heures sa vision de la chasse à travers une lettre aux présidents départementaux de chasse, avance Willy Schraen. Il devrait s’engager sur l’indemnisation des dégâts de gibier, une police rurale de proximité, les chasses traditionnelles », énumère-t-il. « Il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes. J’ai sa parole », assure-t-il. Avant de faire valoir : « Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. À chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’Écologie, il est intervenu. »

Toutefois, Willy Schraen assure qu’il ne s’agit pas d’une consigne de vote. « Les chasseurs font ce qu’ils veulent », déclare-t-il de manière particulièrement hypocrite.

Chine- Occident : deux conceptions irréconciliables du monde

Chine- Occident : deux conceptions irréconciliables du monde

Pékin ne voit pas la guerre en Ukraine comme le signal d’un réveil de l’Union européenne, mais comme une preuve supplémentaire de son déclin, analyse Frédéric Lemaître, correspondant du « Monde » à Pékin, dans sa chronique.

 

Chronique.

 

Le doux commerce est supposé rapprocher les peuples. L’Allemagne a même fait de ce postulat un pilier de sa politique étrangère. Pourtant la Chine démontre l’inverse. Jamais l’empire du Milieu n’a autant commercé avec l’Occident et notamment avec l’Europe. Pourtant, jamais elle n’en a paru aussi éloignée. Sur fond de guerre en Ukraine, le sommet Chine-Union européenne (UE) qui se tient le 1er avril devrait en apporter la confirmation.

Pour l’Occident, Vladimir Poutine est le seul responsable de la guerre en Ukraine puisqu’il a envahi un Etat indépendant qui ne menaçait aucunement la Russie. Pour la Chine, ce sont les Etats-Unis qui sont à l’origine du conflit. Non seulement ils n’ont pas sabordé l’OTAN, qui n’avait plus de raison d’être après la dissolution du pacte de Varsovie, mais ils ont élargi celle-ci en permettant aux pays limitrophes de la Russie d’y adhérer.

A l’Ouest, les peuples ont le droit de choisir leur destin. L’Ukraine a donc le droit de souhaiter adhérer à l’Union européenne voire à l’OTAN, quelles que soient les réponses apportées à cette demande. Pour la Chine, les Ukrainiens sont manipulés par les Etats-Unis. Ils ne comptent pas et n’ont même pas à participer à un éventuel dialogue sur la « sécurité en Europe » que la Chine appelle de ses vœux et qui devrait réunir, « sur un pied d’égalité », les Etats-Unis, l’OTAN et la Russie. Quid de la participation de l’UE à une réflexion sur son destin ? Si l’on se fie aux communiqués officiels, Xi Jinping la mentionne lorsqu’il envisage l’avenir avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz mais pas lorsqu’il téléphone à Joe Biden. Vue de Pékin, la question est secondaire.

Ce relatif désintérêt pour l’UE explique sans doute les erreurs de jugement de la Chine. En 2021, celle-ci n’avait apparemment pas réalisé qu’en sanctionnant des élus au Parlement européen, elle tuait dans l’œuf toute ratification de l’accord sur les investissements conclu fin décembre 2020 auquel elle tient tant. Les Chinois expliquaient alors que la motion du Parlement européen visant à geler ce projet d’accord avait été adoptée « probablement sous la pression des Etats-Unis » et que l’Union européenne devrait « ratifier l’accord au premier semestre 2022, lorsque la France prendra la présidence tournante du Conseil de l’UE ». Manifestement, les Chinois n’ont pas intégré toutes les subtilités de l’équilibre des pouvoirs au sein des institutions de l’Union européenne.

Plus généralement, pour les Européens, la guerre en Ukraine est en train de provoquer le réveil de l’UE. Celle-ci devrait en sortir renforcée. Pour la Chine, l’Union européenne sortira affaiblie de cette « crise ukrainienne » en raison des sanctions qui vont peser sur sa croissance et de sa dépendance accrue à l’égard de Washington en matière de sécurité. Selon Pékin, c’est d’ailleurs parce que les Etats-Unis font le même raisonnement qu’ils ont « accroché une clochette au tigre » russe en élargissant l’OTAN.

Digital Markets Act: enfin un vrai cadre de régulation des géants du Net

Digital Markets Act: enfin un vrai cadre de régulation des géants du Net

 

En aboutissant à une nouvelle législation sur les marchés numériques, l’Union européenne tire les leçons de l’inadaptation aux enjeux du secteur de l’actuelle politique de la concurrence. Dorénavant, ce ne sont plus les géants du Web qui dictent leurs règles, mais la Commission qui fixe le cadre à respecter. ( papier du « Monde »)

 

 

 L’Union européenne (UE) a été souvent brocardée pour sa lenteur bureaucratique et ses divisions. L’accord trouvé le 24 mars sur l’encadrement des géants de l’Internet montre que les Vingt-Sept savent aussi faire preuve d’efficacité. En un an, les Etats membres, le Parlement et la Commission européenne ont réussi à aboutir à une nouvelle législation sur les marchés numériques, le Digital Markets Act (DMA).

Ce texte vise à réguler les pratiques anticoncurrentielles des principales entreprises qui contrôlent l’accès au Web. Celles qui sont incontournables en matière de commerce électronique, de recherche sur Internet, d’informatique dématérialisée (cloud), de publicité numérique ou encore les principaux réseaux sociaux devront désormais rendre des comptes sur leur façon d’opérer.

La Commission a édicté une vingtaine de commandements auxquels ces entreprises devront se soumettre. Il s’agit de permettre la communication entre deux messageries n’appartenant pas à la même plate-forme, d’interdire pour les moteurs de recherche, les magasins d’applications ou les plates-formes d’e-commerce de favoriser leurs propres produits et services, d’empêcher de se servir de données d’entreprises utilisant un service dans le but de les concurrencer, de pouvoir retirer des applications préinstallées sur un smartphone et d’en ajouter en provenance de magasins tiers, dencadrer la publicité ciblée, ou encore d’obliger les grands groupes à notifier leurs acquisitions afin de prévenir la prédation de l’innovation chez des concurrents plus petits…

L’UE tire ainsi les leçons de l’inadaptation de l’actuelle politique de la concurrence aux enjeux du numérique. Jusqu’à présent, les enquêtes étaient menées a posteriori, une fois que les infractions étaient constatées. Les entreprises fautives n’étaient sanctionnées qu’au bout de longues années d’investigation par des amendes aux montants peu dissuasifs.

Le DMA renverse la logique avec une réglementation ex ante. Ce ne sont plus les géants du Web qui dictent leurs règles, mais la Commission qui fixe le cadre à respecter. Le numérique sera désormais soumis à une régulation inspirée de celles des secteurs de l’énergie, de la banque ou des télécommunications. Le barème des amendes a été également adapté à la puissance de ces groupes : en cas d’infraction, leur montant pourra aller de 6 % à 20 % du chiffre d’affaires mondial, ce qui, pour Google ou Amazon, représente plusieurs dizaines de milliards de dollars. En cas de récidive, des cessions d’activités pourront être imposées.

Cette réglementation marque un tournant. Il faut saluer la vitesse d’exécution européenne, malgré le lobbying intense des géants du Net. Cette célérité doit être comparée à la lenteur du processus aux Etats-Unis. Malgré les commissions d’enquête, les auditions parlementaires, les propositions de loi et le volontarisme politique de Joe Biden, aucune régulation significative n’a encore vu le jour.

Face à ce retard, l’UE, grâce au DMA, a l’occasion de donner naissance à des normes qui pourraient inspirer d’autres pays et fournir un point d’appui à ceux qui cherchent aussi à mieux y encadrer leur marché numérique.

Pour autant, la partie est loin d’être gagnée. Le règlement général de protection des données (RGPD), pourtant prometteur, a montré que les Gafam savaient trouver des échappatoires au cadre qui leur est imposé. L’enjeu pour le DMA consiste maintenant à se doter de moyens d’application et de contrôle suffisamment efficaces pour surmonter le manque de transparence et de volonté de coopérer dont ces entreprises ont toujours fait preuve.

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