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Election présidentielle 2022 : Macron candidat sans débat

Election présidentielle 2022 : Macron candidat  sans débat

 

 

Un papier du « Monde » soulève la contradiction de la campagne de Macro, qui veut d’une part élargir son concept de d’union nationale mais refuse en même temps le débat avec les forces concurrentes.Il ne fait pas de doute que, s’il est réélu, le chef de l’Etat aura la volonté de continuer à réformer le pays. Pour entraîner à sa suite un maximum d’acteurs, il devra faire preuve de capacité d’écoute et d’échange, ce que son refus de se confronter à ses adversaires ne montre pas.

 

 

Archi-favori dans tous les sondages d’intentions de vote, Emmanuel Macron est confronté depuis son entrée en campagne à deux défis. Le premier est d’expliquer en quoi un second mandat s’impose et peut être utile au pays, alors que l’histoire de la Ve République est jalonnée d’exemples décevants. La très longue conférence de presse tenue, jeudi 17 mars, par le président candidat jusqu’à présent très occupé par la guerre en Ukraine, et son insistance à revendiquer « un mandat clair » à partir de propositions concrètes et détaillées, était une réponse plutôt convaincante à cette interrogation. Il ne fait guère de doute que, s’il est élu, Emmanuel Macron aura la volonté de continuer à réformer le pays.

Certains des chantiers qu’il a évoqués, comme les réformes de l’assurance-chômage, de la formation professionnelle, de Pôle emploi, sont dans la droite ligne de ce qu’il a entrepris en 2017 pour tenter d’en finir avec le chômage de masse. Les résultats obtenus depuis cinq ans lui servent de levier. D’autres propositions sont en revanche en total décalage par rapport au projet initial, comme la retraite à 65 ans ou la baisse des droits de successions, qui semblent cette fois directement tirées de l’escarcelle de la droite.

Une idée apparaît totalement disruptive : celle de conclure un pacte nouveau avec les enseignants, qui se verraient proposer une hausse « significative » de leurs rémunérations à condition d’accepter de « nouvelles missions », comme le remplacement des professeurs absents. Combiné à la volonté de donner plus de liberté aux chefs d’établissement et de rendre transparentes les évaluations, ce chantier remet profondément en cause le fonctionnement actuel de l’éducation nationale, qui ne parvient pas à remplir sa promesse d’égalité des chances. Au terme de cinq années de relations difficiles avec les syndicats, le candidat assume la prise de risque en tablant cette fois sur la mobilisation des acteurs locaux : maires, chefs d’établissement, enseignants, parents d’élèves.

Façonnée par les crises, les blocages et les périls, la nouvelle France qu’Emmanuel Macron tente de faire émerger apparaît assez différente de celle d’aujourd’hui : elle est à la fois fortement mobilisée autour de la défense de sa souveraineté avec un effort budgétaire de 50 milliards d’euros par an jusqu’en 2027 et pourtant moins uniforme dans son fonctionnement. Le droit à l’expérimentation est revendiqué pour tenter de renouer le lien avec les citoyens. Le projet se veut aussi plus écologique et plus solidaire avec le triplement de la prime pouvoir d’achat ou la création d’une « solidarité à la source » pour les plus précaires. En jonglant avec tous les sujets sur un large spectre idéologique, Emmanuel Macron a montré qu’il était directement opérationnel, au risque d’aggraver son cas.

Son second défi était en effet de lutter contre l’idée d’une élection déjà faite et donc peu mobilisatrice. Cela méritait à tout le moins quelque considération pour ceux qui le défient. Il n’y en a pas eu. Le président candidat continue de refuser obstinément de débattre avec eux en arguant que tous ses prédécesseurs ont fait de même. Or les circonstances n’étaient pas les mêmes. Acteur depuis 2017 d’une puissante recomposition politique, Emmanuel Macron rêve ouvertement d’une large union nationale pour achever son projet. Le nombre de défis à relever l’y incite mais, pour espérer embarquer un maximum d’acteurs, il doit d’abord démontrer sa capacité d’écoute et de débat, après un quinquennat marqué par la verticalité. La campagne présidentielle est une occasion en or. Il ne s’y résout pas. C’est son talon d’Achille.

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