Le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux soumis au passe vaccinal à partir de lundi, un nouvel assouplissement attendu, alors que la pandémie décroît fortement. Fini le masque dans les musées, cinémas, restaurants mais il restera obligatoire dans les transports, comme le train ou l’avion, où le passe est également exigé. La prochaine étape pourrait être la suppression totale du masque partout le 15 mars.
Le ministre de la santé avait fixé l’objectif de 1500 malades maxi en soins intensifs. (Actuellement autour de 2500)
Il est clair que jusque-là l’Allemagne avait ménagé la Russie en raison de ses intérêts économiques. Une politique diplomatique assez constante en Allemagne qui privilégie son économie par rapport à des objectifs politiques et démocratiques. L’exemple le plus significatif étant sans doute la faiblesse l’apport de l’Allemagne au Mali. Un pays qui ne présente aucun intérêt économique outre-Rhin. Résultat , la France a dû reculer de manière assez honteuse et se replier. Une attitude pas très glorieuse pour l’union européenne.
De la même manière l’Allemagne s’est opposée ces derniers temps avec force à des sanctions trop fortes vis-à-vis de la Russie en raison notamment du risque de voir les approvisionnements de gaz russe se tarir. (L’Allemagne qui a supprimé d’abord ses centrales nucléaires, qui a développé ses centrales charbon , constaté le fiasco des éoliennes avant de s’appuyer essentiellement sur le gaz russe).
Du coup , la Pologne qui se sent directement menacée en référence évidemment au passé avertissement critiqué l’attitude de l’Allemagne et ça me laisse vis-à-vis de la Russie. Premier ministre polonais n’a pas mâché ses mots lors de sa conférence de presse en Allemagne où il devait rencontrer le chancelier :
« Ce n’est pas le moment aujourd’hui de faire preuve de l’égoïsme en béton que nous voyons dans certains pays occidentaux, y compris ici, en Allemagne, hélas », déclarait M. Morawiecki aux journalistes, avant une rencontre avec le chancelier.
Il ajoutait :
« C’est pourquoi je suis venu ici, chez le chancelier Olaf Scholz, pour ébranler les consciences, ébranler la conscience de l’Allemagne. Pour qu’ils (les Allemands) se décident finalement à imposer des sanctions vraiment écrasantes »contre la Russie.
Au-delà de l’avenir de l’Ukraine, pour le Premier ministre polonais, c’est aussi la sécurité et le développement des économies européennes qui sont en jeu: il l’avait dit très clairement dans sa tribune publiée en français le 11 février dernier dans le quotidien L’Opinion, où il appelait le camp occidental à regarder la vérité en face au lieu de rester dans « l’illusion » et de prendre des vessies pour des lanternes :
« Pendant longtemps, l’Occident voulait croire que le XXIe serait exempt de toute animosité. Mais ce qui se passe depuis quelques années nous a fourni suffisamment de preuves pour nous rendre compte que l’attitude agressive de la Russie, entre autres en Géorgie ou en Ukraine, n’était pas une illusion, mais l’annonce d’un nouveau chapitre dans l’histoire du monde occidental. »
Sanctions Ukraine : la Russie interdite du réseau interbancaire mondial Swift
Les occidentaux ont décidé d’utiliser ce qu’ils appellent l’arme atomique à savoir la coupure de la Russie avec le réseau interbancaire mondial Swift. Une mesure toutefois qui va gêner le commerce international et à laquelle la Russie s’était préparée en accumulant or et devises étrangères.
Les occidentaux ont décidé de couper la Russie du réseau de messagerie bancaire et financière Swift, un outil sécurisant les transitions bancaires qui permet notamment le transit des ordres de paiement entre banques, les ordres de transferts de fonds de la clientèle des banques, les ordres d’achat et de vente de valeurs mobilières. Une mesure souvent qualifiée d’ »arme nucléaire économique » au regard de l’ampleur de son impact sur les relations économiques du pays puni avec le reste du monde.
En effet, les puissances occidentales ont annoncé samedi l’exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire Swif ainsi que des sanctions ciblant les réserves en devises de la banque centrale de Russie. Sont concernées « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi si nécessaire que d’autres instituts », a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7
Le communiqué dévoilant ces nouvelles sanctions a été endossé par les Etats-Unis, le Canada, la Commission européenne, la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ces sanctions seront appliquées dans les prochains jours, ont déclaré les signataires. Elles prévoient également la fin des « passeports dorés » délivrés aux riches ressortissants russes et à leurs familles.
« Nous paralyserons les avoirs de la banque centrale de Russie, cela gèlera ses transactions et il lui sera impossible de liquider ses avoirs », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ces mesures devraient affecter sensiblement les capacités de financement de la Russie à financer sa guerre contre l’Ukraine, a-t-elle dit.
Selon le site de l’association nationale russe Rosswift, la Russie est le deuxième pays après les Etats-Unis en nombre d’utilisateurs de ce système, avec quelque 300 banques et institutions russes membres. Plus de la moitié des organismes de crédit russes sont représentés dans Swift, est-il précisé par cette source. Moscou met cependant en place ses propres infrastructures financières, que ce soit pour les paiements (cartes « Mir », voulues comme l’équivalent de Visa et Mastercard), la notation (agence Akra) ou les transferts, via un système baptisé SPFS.
Paralyser les actifs de la Banque centrale russe
Par ailleurs, Bruxelles va proposer aux pays de l’UE de « paralyser les actifs de la Banque centrale russe » afin d’empêcher Moscou d’y recourir pour financer le conflit en Ukraine, a annoncé samedi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
« Cela gèlera ses transactions financières de (la Banque centrale) et rendra impossible la liquidation de ses actifs », a-t-elle expliqué .
Reste que la Russie s’est préparée à cette sanction en accumulant des devises étrangères pour un montant de quelque 640 milliards de dollars au 18 février (soit environ le double du montant constaté en 2014, selon une note de Natixis) et d’un fonds souverain évalué à 175 milliards. De quoi potentiellement aider à financer des entreprises stratégiques en grande partie publiques, malgré les sanctions financières.
Lentement mais sûrement la SNCF se recroqueville sur des parts de marché de plus en plus étroites concernant son activité ferroviaire alors que dans le même temps, depuis des dizaines d’années, le poids de ses filiales ne cesse de peser dans son activité et ses résultats. De sorte que progressivement la SNCF pourrait pratiquement disparaître en tant qu’ exploitant ferroviaire pour ne devenir qu’un holding gérant seulement la multitude de filiales très prospères dans la logistique, sur route sur mer et même dans l’aérien. Et jusqu’au jour où l’État aura décidé de tout vendre priver pour boucher les trous du budget !
En cause évidemment le manque de compétitivité et de flexibilité de la maison-mère face à des filiales très souples et très dynamiques.
Bref d’un côté une société mère qui véhicule une culture d’administration caractérisée par une direction de type armée mexicaine, une culture corporatiste désuète et des syndicats pour la plupart obsolètes qui par leur radicalisme gauchiste auront réussi à faire sauter leur statut et à tuer l’entreprise.
Son chiffre d’affaires et sa marge opérationnelle sont en hausse et son résultat net repasse dans le vert. Et cela, le groupe ferroviaire le doit en partie à la vitalité de sa filiale Geodis, dont l’activité est basée sur le transport de marchandises par la route, la mer et le ciel. Un comble pour la SNCF qui vante à chaque sortie les avantages de la mobilité douce du train sur les autres modes de transport polluants.
Si SNCF Voyageurs reste le principal vecteur du groupe avec près de 14 milliards d’euros, l’activité logistique représente désormais 11 milliards d’euros, soit près du tiers des 35 milliards de chiffre d’affaires du groupe qui retrouve ainsi quasiment son niveau d’avant crise.
C’est surtout la dynamique de Geodis qui est impressionnante. Alors que l’activité de SNCF Voyageurs a crû de 14 % par rapport à 2020 mais reste inférieure de 18 % à celle de 2019, le « dernier grand logisticien français » (tel que le décrit Jean-Pierre Farandou) explose les compteurs. Il signe une progression historique de 28 % par rapport à 2020, et même de 33 % sur deux ans. Il génère ainsi 2,7 milliards d’euros de plus qu’en 2019.
Ce dynamisme a largement contribué à la croissance de 15 % du chiffre d’affaires du groupe l’an dernier, à hauteur de 50 % pour être précis. Le reste de l’apport est venu de la reprise du trafic voyageurs et de SNCF Réseau.
L’impact sur le résultat opérationnel est moindre. Alors que le groupe a dégagé 4,3 milliards d’euros avec une marge de 12 %, Geodis n’en a généré que 948 millions d’euros avec une marge de 9 %. C’est tout de même une progression de 200 millions d’euros, avec une hausse de 1 point de marge par rapport à 2020. En face, SNCF Voyageurs n’a généré que 300 millions d’euros de résultats opérationnels, avec une marge de 2 %, le plus gros de la rentabilité ayant été amené par SNCF Réseau (1,7 milliard d’euros à 26 %).
Pour l’instant personne n’envisage le report des élections présidentielles. Pourtant compte tenu de l’extension géographique possible du conflit avec Ukraine, la campagne électorale risque d’être complètement étouffée par le climat de guerre. Il est vraisemblable qu’un tel report serait condamné par la plupart des opposants à Macron. Pourtant ce qui était d’ores et déjà condamné, c’est la campagne électorale réduite à un seul sujet la guerre en Ukraine avec ses conséquences politiques et économiques.
Poutine d’une certaine façon neutralise l’élection présidentielle française
Comment faire campagne dans un contexte de guerre en Ukraine et lorsque le président bientôt candidat en appelle à l’unité nationale. Face à la menace russe sur toute l’Europe, tous les scénarios de la présidentielle sont rebattus. Mais Emmanuel Macron sera forcément favorisé par ce climat de guerre qui réclame l’unité nationale. Toute voie discordante vis-à-vis de la responsabilité de Poutine serait durement jugée par l’opinion publique .
Comme lors de la crise sanitaire du Covid-19, Macron va bénéficier en termes de popularité de cette ambiance de guerre propice à « l’union nationale ». Et pourtant, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron. D’abord, tous les Français l’ont constaté : ses efforts diplomatiques, particulièrement mis en scène par ses communicants, ont finalement abouti à un revers magistral pour la France : rappelons que lundi matin, l’Elysée fanfaronnait sur la possibilité d’un sommet entre Vladimir Poutine et Joe Biden sous le haut patronage d’Emmanuel.
Qu’on retiendra surtout la nécessité de l’unité nationale pour faire face à l’agression russe qui menace non seulement l’Ukraine mais d’une façon générale la stabilité, la paix et la démocratie en Europe. Sur ce terrain Macron ne trouvera aucun adversaire. Et la classe politique d’opposition serait bien inspirée de réfléchir à un report des élections françaises qui en réalité vont être cadenassées par Poutine au bénéfice de Macron.
Le consultant Laurent Malvezin observe, dans une tribune au « Monde », un rapprochement entre la crise provoquée par Moscou autour de l’Ukraine et la volonté chinoise de réunifier Taïwan, qui pourrait prendre la forme d’une annexion partielle.
Tribune.
Le basculement dans une « nouvelle ère », réaffirmé dans la déclaration conjointe sino-russe du 4 février, consacre une volonté commune d’endiguer la vague démocratique de « l’Occident », incarnée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), mais aussi et surtout par une Europe démocratique proliférante. Elle est jugée par les dirigeants russes et chinois comme la vraie menace existentielle pour leurs régimes.
Les enchères autour d’une crise fabriquée aux frontières de l’Ukraine sont censées simuler un conflit ouvert qui seul pourrait, dans un premier temps, par son effet de sidération, figer la situation présente par la voie de nouveaux traités. Mais l’Ukraine, et la prétendue menace de l’OTAN, ne sont que les catalyseurs et prétextes d’entrée dans cette « nouvelle ère » des relations internationales ; l’Europe et l’Union européenne (UE) constituent sa véritable cible, la gouvernance
C’est d’ailleurs par un plaidoyer pour une « vraie démocratie » que s’ouvre en effet la déclaration jointe : « Nous sommes prêts à travailler avec tous les pays qui souhaitent faire progresser une véritable démocratie… » Si l’OTAN revêt une menace immédiate, c’est que son adhésion scelle mécaniquement le basculement des pays candidats dans l’orbite occidentale et, en l’occurrence, européenne.
En 2014, c’est le rêve d’Europe des Ukrainiens qui est aux sources de la réaction militaire russe dans le Donbass et non la perspective immédiate de son rattachement à l’OTAN. Ce processus de basculement démocratique, incarné par les Etats-Unis et l’Europe, armés respectivement de leurs processus d’élargissement de l’OTAN et de l’UE, cimente de longue date l’entente russo-chinoise et leur contre-projet planétaire.
Cette volonté partagée de réviser l’ordre existant s’est muée en une convergence idéologique et autoréalisatrice : la Déclaration commune russo-chinoise sur un monde multipolaire et l’instauration d’un nouvel ordre international a été adoptée à Moscou, le 23 avril 1997, durant la visite officielle que le président de la République populaire de Chine, Jiang Zemin, avait effectuée dans la Fédération de Russie. La déclaration était signée, côté russe, par Sergueï Lavrov, l’actuel ministre des affaires étrangères, représentant alors son pays à l’ONU.
Cette déclaration commune de 1997 faisait suite à un accord fondateur de la reconstruction de la confiance entre les deux pays : le Partenariat stratégique d’égalité, de confiance mutuelle et de coordination réciproque, signé, le 26 avril 1996, à Pékin. Il est devenu, depuis lors, le cadre de l’approfondissement progressif de la relation bilatérale.
Russie -Poutine : l’agonie meurtrière d’un dictateur fou
La puissance de Poutine en Russie est aujourd’hui incontestable. Il règne en maître et même en Tsar car aucune contestation n’est tolérée, la démocratie est complètement étouffée, les opposant neutralisés, mis en prison voire empoisonnés. Le problème du dictateur, c’est qu’il est de plus en plus enfermé dans sa paranoïa sachant pertinemment que sa légitimité est de plus en plus contestée. En matière de politique intérieure , Poutine n’est plus soutenu en effet que par environ 25 % de l’opinion publique.
Il faut dire que le contexte économique et social s’est fortement dégradé sous la direction de son gouvernement. Régulièrement, la Russie a reculé dans les classements économiques ne figurant plus qu’au 50e rang en matière de richesse par habitant. Bref presque un pays sous-développé. Poutine ne peut s’appuyer sur aucune philosophie idéologique un peu consistante. Il n’a pas l’appui de l’équivalent de l’ancien parti communiste.
Bref ,il est seul d’autant plus qu’il s’est régné la terreur parmi son entourage. Ce régime de dictateur est appelé à disparaître un jour ou l’autre, dans un an, dans 10 ans, plus tard ? Mais il finira avec Poutine peut-être même dans la violence quand les Russes auront compris que le pire obstacle au développement et à la paix est Poutine lui-même. Un scénario possible car évidemment la Russie est un grand pays , produit d’une grande histoire et d’une grande culture. Certes il n’a n’a jamais vraiment connu la démocratie mais notamment grâce à Internet, il peut mesurer le décalage énorme entre son niveau de développement et celui de pays voisins qui ont bien davantage réussi.Le problème, c’est que le dictateur , conscient de ses échecs autant que du mépris qu’il suscite et qu’il pourrait réagir comme une bête blessée par des actes inconsidérés qui précipiteraient même le suicide de son pays.
Éliminer Poutine et le poursuivre devant la cour pénale internationale
Poutine n’est évidemment pas le seul dictateur qui mérite d’être poursuivi en justice par la cour pénale internationale. Il présente toutefois la particularité de ne s’appuyer sur aucune idéologie, aucun parti, aucune organisation. Poutine ne suit que ses intérêts personnels ( Il détient une fortune personnelle de 40 milliards de dollars quand le salaire médian mensuel est de 500 € en Russie et que par exemple seulement 30 % de la population a pu être vaccinée contre la Covid. Poutine règne comme un tsar par la peur tant vis-à-vis de ses collaborateurs que surtout vis-à-vis de ses opposants.
L’éthique de Poutine est celle du KGB qui consiste à éliminer par la violence toute contestation y compris par l’emprisonnement et le meurtre.
Il n’y a aucune rationalité idéologique voire même politique chez Poutine à moyen et longs termes le régime de Poutine est condamné car il a échoué économiquement et politiquement. C’est précisément parce qu’il est conscient sans doute de la catastrophe économique de la Russie et de l’affaiblissement politique de son pays que Poutine réagit comme une bête blessée en répondant la terreur sur son propre peuple et celui de l’Ukraine.
De ce point de vue, les experts se seront largement trompés dans cette affaire. Beaucoup imaginaient qu’on ne n’avait à faire seulement à une guerre médiatique avec un enjeu sur les deux seules provinces séparatistes du Donbass. L’enjeu va bien au-delà, les forces militaires russes ont pour objectif de détruire la démocratie en Ukraine et d’y substituer un pouvoir fantoche comme en Biélorussie. Surtout il n’est pas certain que Poutine s’arrête à l’Ukraine tellement la réponse des occidentaux est à la fois molle et lâche à la fois.
Poutine mérite donc d’être éliminé, d’abord suivi dans le cas de la cour pénale internationale voir éventuellement même interné car il est évident que la santé mentale du dictateur est largement affectée si l’on en juge par sa posture largement démentielle.
Pour l’instant, les occidentaux prennent encore des pincettes avec Poutine. Clairement cela se traduit par un quasi abandon de l’Ukraine et de son chef d’État .
Même les sanctions économiques- rarement très efficaces–sont molles et peu adaptés à l’enjeu.
La posture méthodique et l’offensive militaire du président russe peuvent rappeler celles du leader du Troisième Reich. Jusqu’à quel point?
Tout le monde convient que Vladimir Poutine n’est pas Adolf Hitler, le premier entend rétablir l’empire russe, territorialement avec les territoires russophones, internationalement, avec ses zones d’influence, le second voulait imposer une domination totale sur l’Europe et dans le monde, avec un empire fondé sur la race, conquérant et destructeur.
Une mise en perspective peut cependant être utile. Car les points communs ne sont pas négligeables.
Le premier tient au fait que ce sont deux dictateurs. Les types d’État ne sont, évidemment, pas les mêmes, mais leur pouvoir personnel est une réalité. Les intellectuels et les politiques français qui évoquent les élections, dans la Russie d’aujourd’hui, ne manquent pas d’audace! Quand les opposants sont en prison ou empêchés de concourir, quand les médias sont étroitement contrôlés, quand les associations de la société civile sont dissoutes, quand elles contestent les affirmations du pouvoir et son histoire officielle, comme récemment l’association Mémorial, il devrait être difficile de parler de démocratie. Ou alors les mots n’ont plus de sens.
Le second point commun tient au type de légitimité qui a nourri et nourrit ces deux dictatures, le nationalisme. Pour Hitler, il s’agissait de venger l’Allemagne de l’humiliation du Traité de Versailles, pour Vladimir Poutine, il s’agit de venger la Russie de l’humiliation de la décennie qui a suivi l’effondrement de l’URSS. Cela explique le soutien que ces régimes peuvent avoir dans leurs opinions, tant que les victoires (et les gains) sont là.
Les politiques qu’ils mènent ne peuvent être que des politiques de puissance. La défaite militaire ou diplomatique n’est pas permise sous peine de voir s’effriter ou, même, s’effondrer le pouvoir des dictateurs et de leurs régimes.
Savoir ce que l’on veut, comme Vladimir Poutine, donne un avantage sur ceux qui ne le savent pas réellement.
Il y a, enfin, un troisième point commun, et c’est, aujourd’hui, incontestablement, le plus évident, il concerne la méthode. Tous les deux ont clairement annoncé leurs intentions et leurs projets politiques. Ils les ont même écrits et publiés…
On pense, bien sûr, au Mein Kampf d’Adolf Hitler. Mais Vladimir Poutine a fait paraître, cet été, un long article dans lequel il expose sa vision de l’histoire de la Russie et de son destin, dans laquelle L’Ukraine ne peut que faire partie de la Mère Patrie, illustrée, encore, par son discours du 21 février, qui annonce la reconnaissance de l’indépendance des Républiques auto-proclamées du Donbass, sans préciser, d’ailleurs, leurs frontières précises. Il est difficile de prétendre ne pas savoir quels sont ses objectifs finaux!
Savoir s’ils seront atteints est autre chose. En tout cas, pour y arriver, il mêle les manœuvres militaires et les manœuvres diplomatiques, les prises de force des territoires et les promesses diplomatiques, démenties aussitôt que les rapports de force lui sont favorables.
Il est intéressant de rappeler le processus qui a eu lieu dans les années 1930. L’intention claire de Adolf Hitler était de mettre en pièces le Traité de Versailles. Et il l’a fait méthodiquement, par une rhétorique violente, accompagnée d’actes, en jouant sur les aspirations à la paix dans les opinions européennes, bien compréhensibles après la saignée de la Première Guerre mondiale. Le réarmement de l’Allemagne, en 1935, a été le premier test. Les atermoiements de la France et de l’Angleterre, principalement, l’ont convaincu qu’il pouvait aller plus loin. En février 1936, la remilitarisation de la Rhénanie a été le point tournant.
Les historiens, en effet, aujourd’hui, s’accordent à considérer que les forces militaires étaient, alors, encore en faveur des deux démocraties –c’était bien, d’ailleurs, ce que craignaient nombre de généraux allemands. Mais l’Angleterre n’a pas voulu remettre en cause sa politique d’«apaisement», et le gouvernement français a craint d’être amené à décréter une mobilisation générale comme le réclamait l’état-major en cas de conflit. Ce fut, à ce moment, que Adolf Hitler a commencé à prétendre que c’était la dernière revendication de l’Allemagne…
En mai 1936, le même schéma a joué lors de l’Anschluss, entraînant l’annexion, de fait, de l’Autriche. Le manque de réactions internationales, et la bascule de l’Italie mussolinienne de son côté, ont achevé de persuader Adolf Hitler que la réunion de tous les territoires peuplés de populations allemandes était à sa portée.
Ce fut tout le drame de la conférence de Munich, en septembre 1938 –souvent évoquée ces jours-ci. Il s’agissait de «protéger» une minorité allemande, les Sudètes, dite opprimée dans la République tchécoslovaque. Adolf Hitler a commencé par menacer d’utiliser la force pour ce faire. Un compromis, proposé par le Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, venu à Berlin, le 15 septembre, a été en apparence accepté, pour être dénoncé, le jour suivant, par le Chancelier, qui avançait de nouvelles exigences pour affaiblir la défense tchécoslovaque. L’Europe s’est crue, cette fois, au bord de la guerre.
Une initiative de Mussolini a amené la conférence à quatre de Munich, le 29 septembre, sans la présence du président tchécoslovaque, Édouard Benes. Elle signa le quasi abandon de la Tchécoslovaquie et permit au chancelier allemand de redire que cela était sa «dernière revendication».
Il ne faut certes pas calquer les situations. Mais il y a des similitudes dans les méthodes qu’il ne serait pas raisonnable d’ignorer. Ce mixte d’usage de la force et de la diplomatie ne peut tromper que ceux qui n’ont pas les idées claires. Savoir ce que l’on veut, comme Vladimir Poutine, donne un avantage sur ceux qui ne le savent pas réellement. C’est ce qui se joue depuis 2008, avec la crise géorgienne, depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée et l’autonomisation des deux Républiques du Donbass.
Une autre ressemblance avec les années 1930 est l’influence d’un troisième acteur, et non des moindres, dans le face-à-face de la Russie poutinienne et des pays occidentaux, la Chine, qui est, aussi, une «puissance révisionniste», comme on le disait alors, qui a, également des humiliations à venger et qui a acquis un poids considérable dans le monde, à l’image du Japon impérial, entré dans un «axe» avec l’ Allemagne nazie et l’Italie fasciste.
En revanche, une différence, à laquelle il faut penser, tient dans les données militaires. En 1936, et même en 1938, l’armée allemande n’avait pas une supériorité sur celles de la France et de l’Angleterre. Aujourd’hui, la force de l’armée russe, reconstruite et modernisée depuis vingt ans, est patente, avec des armements perfectionnés et destructeurs, et la Russie est une grande puissance nucléaire, comme l’a marqué Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse avec Emanuel Macron.
Une guerre globale n’est pas envisageable, compte tenu de la masse de destructions prévisibles, ce qui donne un avantage à Vladimir Poutine, qui ne manque pas de souligner que l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, devra appartenir à la sphère d’influence de la Russie.
La première, et la meilleure, des réactions des Occidentaux doit être, avant tout, de prendre conscience de leurs valeurs et de leurs intérêts communs. Nous sommes dans une nouvelle période historique. Il y a, à l’évidence, une redistribution des rapports des forces à l’échelle du monde. Mais il y a aussi un combat de valeurs pour défendre nos démocraties libérales, rejetées par la Russie et la Chine et par nombre de pays dictatoriaux et contestées, malheureusement, de l’intérieur.
Les sanctions annoncées et à venir sont nécessaires et, même si elles ne sont pas décisives, elles sont un moyen d’affirmer une unité sans laquelle nous ne serons plus, en Europe, que des «objets» pour les autres puissances. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février le montre à l’évidence.
Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.
« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. »
L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.
« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »
Le papier de la tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant compte sur cette contradiction :
« Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »
Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine
« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »
Des conséquences économique partout
L’économie n’en sortira pas indemne. Le jeudi noir sur les marchés financiers, certes plus calmes vendredi, en donne la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance.
Vendredi 27 février 2022 : Contamination en baisse avec +53.623 en 24h.
On recense ce samedi 26 février 2022 : 138.059 morts au total, +101 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 28.131 (+10) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 109.928 (+91 en 24h).
Éliminer Poutine et le poursuivre devant la cour pénale internationale
Poutine n’est évidemment pas le seul dictateur qui mérite d’être poursuivi en justice par la cour pénale internationale. Il présente toutefois la particularité de ne s’appuyer sur aucune idéologie, aucun parti, aucune organisation. Poutine ne suit que ses intérêts personnels ( Il détient une fortune personnelle de 40 milliards de dollars quand le salaire médian mensuel est de 500 € en Russie et que par exemple seulement 30 % de la population a pu être vaccinée contre la Covid. Poutine règne comme un tsar par la peur tant vis-à-vis de ses collaborateurs que surtout vis-à-vis de ses opposants.
L’éthique de Poutine est celle du KGB qui consiste à éliminer par la violence toute contestation y compris par l’emprisonnement et le meurtre.
Il n’y a aucune rationalité idéologique voire même politique chezPoutine à moyen et longs termes le régime de Poutine est condamné car il a échoué économiquement et politiquement. C’est précisément parce qu’il est conscient sans doute de la catastrophe économique de la Russie et de l’affaiblissement politique de son pays que Poutine réagit comme une bête blessée en répondant la terreur sur son propre peuple et celui de l’Ukraine.
De ce point de vue, les experts se seront largement trompés dans cette affaire. Beaucoup imaginaient qu’on ne n’avait à faire seulement à une guerre médiatique avec un enjeu sur les deux seules provinces séparatistes du Donbass. L’enjeu va bien au-delà, les forces militaires russes ont pour objectif de détruire la démocratie en Ukraine et d’y substituer un pouvoir fantoche comme en Biélorussie. Surtout il n’est pas certain que Poutine s’arrête à l’Ukraine tellement la réponse des occidentaux est à la fois molle et lâche à la fois.
Poutine mérite donc d’être éliminé, d’abord suivi dans le cas de la cour pénale internationale voir éventuellement même interné car il est évident que la santé mentale du dictateur est largement affectée si l’on en juge par sa posture largement démentielle.
Pour l’instant, les occidentaux prennent encore des pincettes avec Poutine. Clairement cela se traduit par un quasi abandon de l’Ukraine et de son chef d’État .
Même les sanctions économiques- rarement très efficaces–sont molles et peu adaptés à l’enjeu.
La guerre en Ukraine a enflammé les prix sur les plateformes européennes. Sur le marché TTF des Pays-Bas, en début d’après-midi, le prix du mégawattheure (MWh) bondissait de plus de 50%, à 134,70 euros, après avoir grimpé à 138 euros plus tôt dans la journée. Il reste toutefois encore loin des 186 euros atteint en décembre dernier. Sur l’autre plateforme, au Royaume-Uni, le cours a bondi de plus de 30%, pour atteindre leur meilleur niveau depuis deux mois.
La conséquence sera sans doute dans toutes les hypothèses une autre de toutes les énergies qui pourraient alors affecter les croissances d’au moins un point. En cause, la flambée de toutes les énergies responsables déjà d’un peu près la moitié de l’inflation en cours.
Mais nombre d’analystes soulignent qu’il sera impossible de remplacer l’offre russe du jour au lendemain, pointant le problème des implantations des terminaux méthaniers. Un tiers de la capacité d’importation de GNL en Europe se trouve en Espagne et au Portugal, selon les analystes de S&P Global Platts. 24% supplémentaires se trouvent au Royaume-Uni.
Sans aucune structure dédiée au GNL, l’Allemagne est particulièrement exposée, elle qui comptait sur le gazoduc Nord Stream 2, projet reliant directement la Russie à l’Allemagne en contournant l’Ukraine. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a suspendu l’homologation du projet, en rétorsion à l’invasion russe.