Ukraine: la Pologne secoue l’Allemagne
Il est clair que jusque-là l’Allemagne avait ménagé la Russie en raison de ses intérêts économiques. Une politique diplomatique assez constante en Allemagne qui privilégie son économie par rapport à des objectifs politiques et démocratiques. L’exemple le plus significatif étant sans doute la faiblesse l’apport de l’Allemagne au Mali. Un pays qui ne présente aucun intérêt économique outre-Rhin. Résultat , la France a dû reculer de manière assez honteuse et se replier. Une attitude pas très glorieuse pour l’union européenne.
De la même manière l’Allemagne s’est opposée ces derniers temps avec force à des sanctions trop fortes vis-à-vis de la Russie en raison notamment du risque de voir les approvisionnements de gaz russe se tarir. (L’Allemagne qui a supprimé d’abord ses centrales nucléaires, qui a développé ses centrales charbon , constaté le fiasco des éoliennes avant de s’appuyer essentiellement sur le gaz russe).
Du coup , la Pologne qui se sent directement menacée en référence évidemment au passé avertissement critiqué l’attitude de l’Allemagne et ça me laisse vis-à-vis de la Russie. Premier ministre polonais n’a pas mâché ses mots lors de sa conférence de presse en Allemagne où il devait rencontrer le chancelier :
« Ce n’est pas le moment aujourd’hui de faire preuve de l’égoïsme en béton que nous voyons dans certains pays occidentaux, y compris ici, en Allemagne, hélas », déclarait M. Morawiecki aux journalistes, avant une rencontre avec le chancelier.
Il ajoutait :
« C’est pourquoi je suis venu ici, chez le chancelier Olaf Scholz, pour ébranler les consciences, ébranler la conscience de l’Allemagne. Pour qu’ils (les Allemands) se décident finalement à imposer des sanctions vraiment écrasantes »contre la Russie.
Au-delà de l’avenir de l’Ukraine, pour le Premier ministre polonais, c’est aussi la sécurité et le développement des économies européennes qui sont en jeu: il l’avait dit très clairement dans sa tribune publiée en français le 11 février dernier dans le quotidien L’Opinion, où il appelait le camp occidental à regarder la vérité en face au lieu de rester dans « l’illusion » et de prendre des vessies pour des lanternes :
« Pendant longtemps, l’Occident voulait croire que le XXIe serait exempt de toute animosité. Mais ce qui se passe depuis quelques années nous a fourni suffisamment de preuves pour nous rendre compte que l’attitude agressive de la Russie, entre autres en Géorgie ou en Ukraine, n’était pas une illusion, mais l’annonce d’un nouveau chapitre dans l’histoire du monde occidental. »