Politique-Europe -Afrique : relation rénovée ?
Il y a comme une sorte de contradiction entre la situation concrète en Afrique et les déclarations faites lors du sixième sommet entre l’Union européenne et l’Union qui vient de se dérouler notamment parce que le concept de codéveloppement demeure relativement virtuel
Ce sommet était l’objet de nombreuses orientations mais s’est d’abord centrée sur la question de la vaccination covid. Rappelons que seulement autour de 10 % des Africains ont été vaccinés.
L’UE va ainsi mobiliser 300 millions de doses en faveur de l’Afrique d’ici cet été pour porter ses dons à 450 millions de doses au total. Mais l’objectif principal est de faire fabriquer le vaccin en Afrique en tout cas à terme.
L’OMS a désigné ce vendredi les six premiers pays bénéficiaires d’un programme mondial de fabrication de vaccins à ARN messager. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Egypte, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal et de la Tunisie. L’objectif : qu’en 2040 l’Afrique puisse fabriquer elle-même 60 % des vaccins dont elle a besoin – aujourd’hui, c’est seulement 1%.Pas question cependant pour les Européens d’opérer un transfert de technologie et de libérer les brevets..
La question de l’aide au développement est forcément revenue sur le tapis avec les promesses non tenues mais cependant une nouvelle intention de consacrer au total 150 milliards d’euros (dons, prêts, garanties publiques, investissements privés suscités par ces incitations publiques) à l’Afrique sur la période 2021-2027, soit la moitié de son initiative géopolitique Global Gateway qui vise à contrer les nouvelles routes de la soie chinoises et la diplomatie agressive de la Russie dans la région, notamment au Sahel.
Reste à savoir si cette nouvelle intention sera totalement suivie d’effet et surtout quelles seront les retombées concrètes sur le terrain. La question du codéveloppement ne peut en effet seulement se résumer à des questions d’enveloppe , elle doit être remise à plat sur les conditions de mise en œuvre et de suivi effectif pour que cette aide ne soit pas détournée. De ce point de vue, les outils de gestion de l’aide au développement comme les outils d’évaluation méritent d’être totalement remis en cause.
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