Une baisse du chômage un peu en trompe-l’œil
On ne peut évidemment que se réjouir d’une baisse du chômage dont rendent compte les indicateurs. Mais une baissequi se situe encore au-dessus de la moyenne des pays de l’union européenne. Par ailleurs, il convient de la relativiser du fait du moindre nombre d’actifs. En outre, environ 400 000 personnes ont décidé de quitter le statut de salarié pour celui de micro entrepreneur. Beaucoup viennent des filières très affectées par la pandémie notamment l’hôtellerie et le tourisme. À noter aussi l’augmentation assez significative des effectifs d’apprentissage. Enfin cette reprise de l’emploi est aussi portée par une forte reprise de la croissance en 2021 mais qui compense à peine la chute de 2020 ; de sorte qu’en réalité fin 2021 on se retrouve à peu près au niveau économique de fin 2019. Pour 2022 et les années suivantes, la croissance va nettement ralentir et les emplois avec.
L’indicateur calculé au sens du Bureau international du travail (BIT) a donc très nettement reculé au quatrième trimestre 2021, de 0,6 point, pour s’établir à 7,4 % de la population active, selon l’Insee. Le taux de chômage s’affiche désormais inférieur de 0,8 point par rapport à fin 2019. Mais surtout, il renoue avec son plus bas niveau depuis 2008 – si l’on excepte la baisse en trompe-l’œil du printemps 2020, provoqué par le premier confinement.
Cette baisse, deux fois plus forte que ce que prévoyait l’Insee, s’explique par « deux raisons d’ampleur comparable », estime Sylvain Larrieu, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l’institut. « D’une part, les créations d’emplois ont été plus dynamiques qu’anticipé, tirées par les contrats courts et l’intérim en fin d’année. D’autre part, il y a un peu moins d’actifs sur le marché du travail », souligne-t-il.
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