« Extraire du lithium en France » ( Pompili)
Barbara Pompili, semble avoir mis de l’eau dans son vin. Ainsi a-t-elle défendu l’augmentation de la production nucléaire et finalement n’a pas combattu le projet de création de EPR. Elle semble aussi opérer un virage concernant la possibilité d’extraction de métaux rares en France. Des métaux qui proviennent souvent de l’étranger et qui génèrent d’énormes pollutions locales. D’où l’externalisation des contraintespar les pays développés comme la France. Dans une vidéo publiée par « Les Echos », la ministre de la Transition écologique affirme que « si l’on veut rentrer dans une société dans laquelle on émettra moins de gaz à effet de serre, il faut assumer les conséquences : nous avons besoin de matériaux comme le lithium. »
Ce sont quelques mots qui pourraient sonner le début d’une nouvelle activité dans l’Hexagone. « La France doit extraire du lithium sur son territoire », a déclaré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, dans un documentaire vidéo réalisé par « Les Echos » (disponible ci-dessous). Jusque-là, le gouvernement disait seulement ne vouloir se fermer aucune porte.
« Notre responsabilité, c’est d’abord d’avoir des contrats d’importations de long terme, qui permettent d’avoir des règles sociales et environnementales normales dans les pays d’où nous allons importer, mais aussi d’aller chercher du lithium chez nous », insiste Barbara Pompili.
Archidominée par la Chine et les États-Unis, la fabrication des batteries électriques pour véhicules est la clé de la souveraineté industrielle de nombreux pays, en particulier ceux qui possèdent de grands constructeurs automobiles. La France en fait partie. Associé à l’Allemagne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé la construction d’usines de batteries à l’avenir. Un investissement qui se compte en milliards, financé entre partie par la privatisation de la FDJ.
En France, notamment le sous-sol alsacien renferme une quantité significative de lithium d’après sociétés Électricité de Strasbourg (ES), filiale d’EDF, et Fonroche Géothermie. .
La présence de lithium est identifiée depuis longtemps, mais les deux énergéticiens ont mesuré dans les eaux chaudes puisées en profondeur une concentration régulière et élevé, de 180 à 200 mg par litre. « Les analyses dans les eaux extraites des puits de forage confirment la présence de lithium en qualité et quantité très prometteuse permettant d’envisager la production annuelle de quelque 1 500 tonnes de lithium« , indique Fonroche dans un communiqué.
Cela représente 10 % des besoins actuels de l’industrie française, moyennant la construction de sites d’extraction et d’une raffinerie. L’énergéticien compte implanter en 2021 un « démonstrateur« , afin de confirmer ces résultats. Ces essais sont menés par le groupe minier Eramet dans le cadre d’un consortium avec ES, BASF et PSA, explique Bernard Kempf, directeur du développement d’ES.
La production à échelle « industrielle » pourrait ensuite être « espérée en 2025″, a-t-il ajouté. « Notre devoir est de rester prudents, le chemin est encore long« , nuance-t-il. Et d’ajouter que la technique d’extraction en Alsace aurait un « très faible impact environnemental » permettant de produire un « lithium propre« . Car ce sera bien là un enjeu clé pour les industriels.
mais France se heurte à des fortes oppositions locales pour l’exploitation de matières premières sur son territoire. Par exemple, en Ariège, une mine de Tungstène à Salau vient de voir son permis de recherche annulé par un tribunal. En Guyane, le projet Montagne d’or a été annulé par le gouvernement. Auparavant, l’exploration du gaz de schiste en France avait entraîné des levées de boucliers sur tout le territoire. La réforme du code minier, censé encadrer ces activités, est en souffrance depuis des années, tant le sujet est sensible.
Mais la France doit trouver des solutions pour tous ces matériaux stratégiques de la transition énergétique et numérique. En 2018, une étude du BRGM, de McKinsey et de CRU Consulting mettait en avant une vulnérabilité du pays à six matériaux : cobalt, tungstène, étain, dysprosium, néodyme, praséodyme. Face à ce risque, le CESE appelait le gouvernement à favoriser le recyclage, mais aussi à relancer l’exploration du sous-sol. De son côté, le cabinet Alcimed propose la création de fonds d’investissement publics ou privés pour prendre des parts dans des actifs miniers à l’étranger.
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