L’échec de la politique du logement de Macron
Il ne faut pas s’attendre à ce que la crise du logement se résorbe d’elle-même avec la reprise économique. Au contraire, sans un volontarisme politique assumé, la situation risque d’empirer. Faute d’une offre suffisante, les prix à la location comme à l’achat s’envolent.
Les dépenses des ménages pour ce poste sont en constante augmentation. Elles représentent aujourd’hui 28 % de leur budget, contre 18 % en 2005.
Certes, le sujet est technique, appelant des solutions de longue haleine, complexes, qui doivent être trouvées dans un écheveau de responsabilités croisées entre Etat et collectivités locales. Dès lors, difficile d’en faire un thème de campagne porteur. D’autant que, dans les sondages sur les préoccupations des Français, le logement arrive souvent au dernier rang. C’est pourtant un élément-clé pour la qualité de vie et un facteur d’inégalités déterminant. Ce désintérêt peut s’expliquer par le fait que 40 % des ménages sont des propriétaires sans plus aucune charge de crédit et qui ont donc intérêt à voir leur patrimoine se valoriser.
Cette simplification pourrait commencer par une centralisation de la prise de décision dans les mains d’un acteur unique, suffisamment proche du terrain pour appréhender les besoins, mais pas trop, afin qu’il se tienne à distance des intérêts locaux qui bloquent les évolutions. Car l’un des écueils de la politique du logement réside dans les aspirations contradictoires entre ceux qui sont déjà installés et ceux qui ne le sont pas encore.
Convertir en logements des bureaux vacants ; accélérer la mobilisation des friches ; assouplir l’accès au foncier grâce à une fiscalité incitative ; rendre plus attractives les zones urbaines où la tension de la demande est la moins forte ; densifier là où c’est possible : autant de pistes pour relancer le logement et nourrir un débat électoral qui reste inaudible sur le sujet.
0 Réponses à “L’échec de la politique du logement de Macron”