Contre les déserts médicaux

Contre les déserts médicaux

 

Le député socialiste Guillaume Garot propose, dans une tribune au « Monde », des mesures concrètes pour améliorer l’accès aux soins des Français, dont la mise en place d’un « conventionnement sélectif », qui empêcherait les médecins de s’installer dans les zones déjà suffisamment dotées.

 

Tribune.

 

Urgences fermées la nuit, territoires sans médecins : jamais la situation n’a été aussi critique pour des millions de Français, privés de présence médicale. Et jamais elle ne s’est dégradée aussi vite, creusant les inégalités d’accès aux soins entre les départements et, donc, entre les Français. Notre système de santé, à l’hôpital comme en libéral, craque de toutes parts.

Les solutions qui ont été conçues depuis des années n’ont pas produit les effets attendus. Et comment pourrait-il en être autrement, lorsque des lits ont été supprimés par dizaines de milliers dans les hôpitaux – sous tous les gouvernements –, lorsque les conditions de travail usent les vocations les mieux chevillées et lorsque les politiques, pour garantir la présence médicale libérale dans les territoires sous-dotés, se sont limitées à des incitations financières aussi peu efficaces que coûteuses pour l’Etat et les collectivités ?

L’élection présidentielle doit être le moment de refonder le contrat entre la nation, ses médecins et ses soignants.

Posons le constat : dans le pays de la Sécurité sociale pour tous, les inégalités d’accès aux soins ne sont plus supportables. Pour les 10 % des Français habitant les territoires les moins bien dotés, il faut en moyenne onze jours pour obtenir un rendez-vous chez le généraliste, et cent quatre-vingt-neuf jours chez l’ophtalmologiste. A la condition que le médecin accepte de nouveaux patients, lorsque le vôtre est parti à la retraite sans être remplacé… Cette moyenne masque donc une autre réalité : celle du renoncement aux soins, et des Français sans médecin traitant. Ils sont légion.

Non seulement la France a perdu près de 7 000 généralistes libéraux depuis dix ans, mais elle a aussi laissé se constituer des concentrations dans certains territoires, et des déserts dans d’autres. Face à l’urgence, rien ne sera possible sans de nouvelles règles pour l’installation des médecins, comme il en existe d’ailleurs pour d’autres professionnels de santé, à l’exemple des pharmaciens. Là est le cœur du sujet : des médecins mieux présents et mieux répartis, c’est une pression qui s’allège sur les urgences, et des conditions de travail qui s’améliorent pour tous les soignants.

Il n’y a pas de solution miracle, mais un ensemble d’actions qui devront être articulées entre elles, à court et à plus long terme. Avançons des pistes nouvelles. D’abord, le « conventionnement sélectif » : dans les zones les plus largement dotées en présence médicale, l’Assurance-maladie n’agréera l’installation d’un nouveau médecin qu’au départ d’un autre. L’objectif est de stopper l’aggravation des inégalités.

 

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