Ressources naturelles : Vers la finitude ?

Ressources naturelles : Vers la finitude ?

L’idée d’une croissance heureuse, où l’économie pourrait continuer à croître éternellement si le capital se substitue assez rapidement aux ressources naturelles qui s’épuisent, ne fait pas l’unanimité, souligne Florian Fizaine, maître de conférences en sciences économiques.( interview Le Monde) 

Comme l’indique l’auteur la question n’est pas nouvelle et l’économie a répondu en partie aux interrogations si l’on se fie aux tendances de composition de la richesse produite  ( ou Pib mondial). Les services occupent une place de plus en prépondérante dans lʼéconomie mondiale et représentent, dʼaprès les données de la Banque mondiale, près de 75 % du PIB des pays développés et 50 % de celui des pays en développement. Or les services consomment beaucoup moins d’énergie et de matières premières que les activités industrielles. La mutation est donc largement engagée, se pose surtout une question d’ampleur et surtout de rythme par rapport à la problématique environnementale notamment  NDLR


 

A partir de quand la problématique de la nature comme ressource épuisable est apparue chez les économistes ?

Contrairement à ce que l’on entend parfois, il n’a pas fallu attendre le « rapport Meadows » [du nom de ses deux principaux coauteurs, Dennis et Donella Meadows, paru en français sous le titre Les Limites à la croissance], en 1972, pour que les économistes s’interrogent sur le lien entre croissance et ressources naturelles. Dès la naissance de la discipline au XVIIIsiècle, les physiocrates placent la nature au cœur de la production des richesses, ce qui implique d’en respecter les contraintes.

A partir de la révolution industrielle, cette question de la finitude des ressources prend une autre tournure et va devenir plus conflictuelle chez les économistes classiques. Alors que, pour Jean-Baptiste Say, les ressources naturelles, illimitées et donc gratuites, ne sont pas un sujet, pour d’autres, comme David Ricardo, il existe une limite naturelle à la croissance, se traduisant par une décroissance des rendements, et donc une hausse du prix du blé, qui conduit in fine l’économie à un état stationnaire sur le long terme.

A partir de là, des économistes comme John Stuart Mill vont considérer cette décroissance comme une opportunité pour l’humanité qui, au lieu d’accumuler des richesses, pourra se tourner vers d’autres activités, telles que l’art. D’autres, à l’image de Thomas Malthus, craignent que les ressources naturelles ne s’accroissent pas suffisamment vite face aux dynamiques de croissance démographique, ce qui nécessite de limiter la fécondité.

Après la seconde révolution industrielle, l’idée dominante est celle qu’il n’y a pas de limites à la croissance…

A la fin du XIXsiècle, l’école néoclassique, très inspirée des travaux de Karl Marx et d’Adam Smith, estime en effet que la disponibilité limitée en ressources naturelles peut être compensée par une organisation du travail optimisée. Pour les néoclassiques, le progrès technique et les découvertes de nouvelles ressources pourront continuellement lutter contre les rendements décroissants. Malgré cette idéologie dominante, certains économistes commencent à réfléchir à l’épuisement.

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