« La France est à gauche mais vote à droite »

« La France est à gauche mais  vote à droite »

 

La campagne présidentielle se joue principalement à droite ; pourtant, les Français sont plus démocrates et « plus à gauche qu’on ne le dit », explique, dans une tribune au « Monde », le sociologue Roger Sue.

 

Une tribune intéressante mais qui hésite sur l’analyse entre la posture protestataire et la demande de participation ; en clair, entre le gauchisme et la social-démocratie NDLR

 

 

Qui sortira vainqueur de la présidentielle ? Nul ne peut le dire. En revanche, on sait que la décision se fera entre la droite et la droite sur fond de radicalité. Le diagnostic des sondeurs et de la plupart des commentateurs politiques est sans appel : une France de droite, tentée par ses extrêmes, qui doute de la démocratie. 

Il faut y regarder de plus près. Et ne pas confondre la réalité sociologique des Français avec ses représentations tant sondagières, médiatiques que politiques. Les indices visibles du progrès des valeurs de la démocratie ne manquent pas : tolérance LGBT, mariages homosexuels, record des mariages interethniques et de l’assimilation des étrangers, mouvements féministes, sensibilité accrue aux inégalités et injustices, attachement à la devise républicaine, etc.

Ces indices traduisent de profonds mouvements de démocratisation souvent mal perçus et compris, autour de l’individualité, de l’égalité et de l’expressivité.

Sentiment croissant d’égalité

L’individualisation n’a pas bonne presse en politique. Qu’on la présente comme opposée à la socialisation et au civisme ou qu’on la réduise à la seule figure de l’homo economicus. En oubliant que la démocratie naît de la reconnaissance de l’individu dégagé du carcan communautaire. La démocratisation est intimement liée au processus d’émancipation de l’individu et à sa capacité d’autodétermination qui le qualifient comme citoyen libre. Loin de s’opposer à la socialisation, l’individualisation la suppose. L’individualisation contemporaine est relationnelle. Elle multiplie les réseaux, les associations formelles et informelles, les regroupements en tout genre. Avec Internet, elle instaure une sorte de communication permanente mêlant l’individuel et le collectif.

Cette individualisation entraîne une autre vertu démocratique : l’entrée dans un nouvel âge de l’égalité. Valeur cardinale de la démocratie s’il en est, surtout à gauche. Non plus l’égalité des individus par la similarité et l’avoir, mais une égalité autrement exigeante par la singularité de l’être particulier. Au-delà de toute condition, appartenance ou identité, chacun se ressent de plus en plus l’égal de l’autre par son « originalité » propre. Ce sentiment croissant d’égalité de chacun recèle un potentiel démocratique révolutionnaire qui exerce une influence directe sur nos sociétés statutaires et inégalitaires.

Valeurs démocratiques partagées

Ces nouveaux habits de l’individualité et de l’égalité appellent également un fort désir de reconnaissance, de manifestation et d’expression, pour ne pas dire de participation. Nous sommes dans une société de la communication qui déborde largement les médias où chacun pense avoir son mot à dire. Pas seulement dans les réseaux sociaux. Mais aussi de plus en plus par voie associative, ou lors de manifestations sur la voie publique et les ronds-points, par le soutien au personnel médical, dans les mouvements citoyens, etc.

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