Dmitri Mouratov, Prix Nobel de la paix : journalistes, le contrepoison de la dictature
Dans son discours de réception du Nobel de la paix dont il est colauréat avec la journaliste philippine Maria Ressa, le rédacteur en chef du journal russe « Novaïa Gazeta » a dénoncé, vendredi 10 décembre, les dérives autoritaires, les idéologues de la mort et rappelé que le rôle du journaliste est « de grogner et de mordre ». Il reprend les propos d’Andreï Sakharov.
Document.
Vos Majestés ! Vos Altesses Royales, membres distingués du Comité Nobel et invités de marque !
Le matin du 8 octobre, ma mère m’a appelé. Elle m’a demandé : « Quoi de neuf ? »
– Maman, on nous a attribué le prix Nobel…
– C’est bien. Et quoi d’autre ?
Un instant, maman, je vais tout te raconter.
« Je suis convaincu que la liberté d’opinion, tout comme les autres libertés civiques, est la base du progrès.
Je défends la thèse de l’importance fondamentale des libertés civiques et politiques dans le destin de l’humanité !
Je suis convaincu que la confiance internationale, (…) le désarmement et la sécurité sont impensables sans une société ouverte, sans la liberté de l’information et d’opinion, sans la transparence (…).
La paix, le progrès, les droits de l’homme, ces trois objectifs sont inextricablement liés. »
Ce texte est un extrait du discours du Nobel de l’académicien Andreï Sakharov, citoyen de la Terre et grand penseur. Le discours a été lu ici même, dans cette ville [Oslo], le jeudi 11 décembre 1975, par son épouse, Elena Bonner. Il m’a semblé nécessaire que les paroles de Sakharov résonnent, une seconde fois, ici, dans cette salle mondialement connue.
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