BCE : attention à la bulle immobilière

BCE : attention à la bulle immobilière

Le vice-président de l’institution de la banque centrale européenne s’inquiète de l’enflure de la bulle immobilière, . Une bulle grandement facilitée par les liquidités à taux zéro accordé aux banques et qui ne se dirigent pas toutes vers l’investissement productif mais aussi vers lla spéculation ou l’immobilier.

C’est le cas notamment de l’envolée des prix immobiliers, observée un peu partout dans le monde . « Les signes croissants de surévaluation de la zone euro dans son ensemble rendent les marchés de l’immobilier résidentiel plus susceptibles de subir une correction, en particulier dans les pays où les niveaux de valorisation sont déjà élevés », avertit le superviseur dans sa revue de stabilité financière.

 

Ce que confirme une analyse de Francetransactions (extrait)

 

Premiers signes d’explosion de bulles immobilières ? Après plusieurs années de très fort rallye haussier, le marché de l’immobilier se fissure dans plusieurs pays, à l’instar de la Chine, du Danemark ou de la Suède. À l’inverse, dans d’autres pays comme au Canada ou aux États-Unis, les hausses de prix sont si fortes que ces gouvernements ultra-libéraux vont tenter de réglementer avant un krach immobilier inéluctable. Et pour la France ? Tout va bien, madame la Marquise !

 

Si en 2020, les hausses de prix pouvaient avoir un fondement rationnel, un besoin urgent de se loger, une reprise des transactions immobilières à l’emporte-pièce, en 2021, rien ne s’est calmé. Sur les 37 pays de l’OCDE à la fin de l’année 2020, la hausse des prix ressort à +5%, un record vieux de 20 ans. En 2021, le marché de l’immobilier a continué sa course folle dans la plupart des pays. Le terme de bulle immobilière est clairement lâché en Chine, tout comme au Danemark, au Canada ou aux USA. Trop c’est trop. Au Danemark, les conditions de financement ubuesques permettaient même d’emprunter à taux négatifs (crédit hypothécaire). Bilan les prix de l’immobilier ont fait plus que flamber. En Australie, record absolu de demandes de crédits immobiliers. Aux USA, le prix de l’immobilier grimpe toujours aussi fortement, alors que le creux de la crise financière de 2007 avait déjà été largement comblé. La hausse annuelle du prix moyen des maisons aux USA est de +23% ! Les revenus n’augmentant pas d’autant, forcément, certains propriétaires vont se trouver à rembourser un crédit d’un montant bien supérieur à celui de leur bien, une fois la correction des prix effectuée. Car elle sera inévitable. Aux Pays-bas, la hausse est de +7.8% en un an, après une hausse de 6.9% en 2019.

 Les gouvernements ont été généreux, les aides financières ont permis d’amortir le choc sanitaire. Ce qui n’est pas rationnel est que les investisseurs repartent donc de plus belle, en empruntant de nouveau à tour de bras. Ce coup de semonce n’aura pas donc pas servi de leçon. Les banques centrales tentent timidement de calmer le jeu et ne font que constater les formations de bulles immobilières dans leurs différents pays. Mais afin de ne pas freiner l’économie, personne n’emploie les termes de bulles immobilières dans les propos officiels.

 Construire son développement massivement via l’endettement, quand les conditions de financement sont attractives, c’est une stratégie gagnante quand le marché de l’immobilier est bien orienté. En revanche, dès lors que les prix de l’immobilier reculent, la dépréciation des biens immobiliers peut vous faire passer par la case surendettement très rapidement. Le géant chinois de la promotion immobilière, Evergrande, avec une dette de 257 milliards d’euros, pourrait emporter dans sa chute de nombreuses autres entreprises. Le cours de ses actions ont chuté de -78% depuis le début de l’année. La faillite semble inéluctable pour nombre d’observateurs. La case surendettement arrive vite. La situation est telle pour Evergrande que la vente de ses biens ne serait pas suffisante pour rembourser le capital de ses crédits. Pour les particuliers bailleurs, dont la limite des 33% d’endettement est largement dépassée, des questions sont à se poser.

À en croire les publications des agences immobilières, le marché de l’immobilier en France serait en pleine forme. le volume de transactions va encore progresser en 2021. Le manque de biens à vendre serait le seul frein à ce marché en pleine ébullition, tant la demande est forte. Il est vrai que courtiers en crédits immobiliers, banques et agents immobiliers n’ont pas se demander si cela peut ou va durer encore longtemps. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Avec des taux toujours aussi bas, l’arrivée d’une inflation forte renforce l’attrait pour un endettement maximal ! Poussant une fois de plus les prix encore un cran plus haut. Et puis, ces acheteurs sont bien libres d’acheter au prix qu’ils souhaitent. Après tout, cela ne regarde pas les professionnels, même pas les banques qui accordent le crédit. Pour la plupart des banques, seul le montant prêté compte, la différence entre valeur et prix d’un bien immobilier n’est pas un critère de risque suivi pour la majorité des banques. Typiquement, c’est l’écart croissant entre prix et valeur qui marque la présence d’une bulle.

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