COP26: un accord bidon pour masquer les désaccords

COP26: un accord bidon pour masquer les désaccords

un accord juste pour sauver la face compte tenu des graves divergences qui persistent. Ainsi aucun engagement sérieux concernant l’élévation de température à 1,5° et pas d’engagement sur l’aide apportée aux pays en voie de développement pour permettre leur adaptation au nouvel environnement climatique. Sans parler du recours possible aux énergies fossiles dans un cadre national. L’accord est l’aboutissement de deux semaines de négociations complexes qui ont dû être prolongées de près de 24 heures pour permettre des compromis entre les intérêts des pays les plus vulnérables au dérèglement du climat, ceux des grandes puissances industrielles gourmandes en combustibles fossiles et ceux des nations dont les exportations de pétrole ou de gaz constituent un élément clé du développement économique et social.

 

La formulation relative au charbon modifié au dernier moment est particulièrement ambiguëe de ce point de vue. Le paragraphe concernant charbon a été modifiée juste avant la dernière séance plénière de la conférence, l‘Inde et la Chine ayant proposé de remplacer le verbe « supprimer » (« phase out » en anglais) par « réduire » (« phase down »). 

Par ailleurs aucun engagement précis n’a été pris relativement au financement destiné aux pays en développement

Les différents groupes de pays en développement ont cependant indiqué samedi qu’ils ne bloqueraient pas l’adoption d’une déclaration finale à la COP26 en raison des désaccords sur la question très controversée des « pertes et préjudices » dus au changement climatique qu’ils subissent déjà.

L’accord ne fait aucune mention d’un mécanisme spécifique pour compenser les « pertes et préjudices » déjà subis par les pays les plus pauvres. C’est-à-dire les dommages déjà causés par les impacts ravageurs des tempêtes, sécheresses et canicules qui se multiplient. Il s’agissait de l’une de leurs revendications fortes. Mais ils se sont  notamment heurtés au refus des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Pourtant, les pays en développement affirment que les pays riches, dont les émissions sont principalement responsables des changements climatiques d’origine humaine, n’ont pas tenu leur engagement pris en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour les aider à faire face aux conséquences du réchauffement de la Terre. Seuls 80 milliards de dollars ont été mobilisés. Bref sur la température, sur les énergies fossiles ou encore sur le financement pour les pays en développement c’est toujours la même ambiguïté.

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