Résultats économiques de la France : cocorico ?
Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde s’étonne que la France ne célèbre pas par un cocorico national les résultats économiques du pays qui a ses yeux sont exceptionnels. Un enthousiasme sans doute qui mériterait d’être davantage mesuré ;par exemple; la forte croissance correspond en 2021 à un rattrapage sur 2020 notamment.. 2021 nous serons à peu près au niveau d’activité de fin 2019. Pour 2022 on prévoit d’ailleurs un retour à la croissance molle d’environde 2 %. Deux grandes faiblesses sont négligées dans ce papier d’une part la dégradation constante-Et aggravée– de la balance commerciale véritable indicateur de la compétitivité française et l’ampleur des dérives financières dont le danger réapparaîtra immédiatement avec le relèvement des taux d’intérêt. Le redressement de l’emploi découle directement évidemment à l’augmentation de l’activité est corrélé au niveau duPIB. Bref, une analyse davantage socio-politique qu’économique.Quant à la croissance du cac40 , il est directement lié la politique accommodante -qui ne pourra durer- de la banque centrale européenne.
L’édito du « monde »
Jamais depuis 1969 la France n’a connu un chiffre de croissance aussi fort. La politique, consensuelle, du « quoi qu’il en coûte » a fonctionné au-delà des espérances. Sans empêcher pourtant que ses résultats soient interprétés comme une parenthèse à prendre avec circonspection, analyse, dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».
Tout est hors norme dans ce qu’il se passe en ce moment dans le pays. A commencer par la pluie de bons indices économiques, qui surprend de jour en jour. La croissance ? On se dispute pour savoir si elle restera aux alentours de 6,3 % ou si elle finira par « tangenter » les 7 % cette année. Il faut remonter à 1969 pour trouver un chiffre aussi haut.
Le chômage ? Au sortir du troisième confinement, on craignait le pire au regard de ce qui s’était produit au lendemain de la crise des subprimes. Entre la mi-2008 et la mi-2014, le nombre de chômeurs (au sens du Bureau international du travail) avait grimpé de 40 % pour toucher 2,8 millions de personnes, soit 10,2 % de la population active. Rien de tel aujourd’hui : le nombre de demandeurs d’emploi a chuté de plus de 200 000 cet été, et beaucoup d’entreprises se plaignent de ne pas parvenir à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin. Estimé aux alentours de 7,6 %, le taux de chômage devrait enregistrer en 2021 son niveau le plus bas depuis quinze ans.
Vendredi 5 novembre, le CAC 40, l’indice-phare de la Bourse de Paris, a franchi, pour la première fois de son histoire, le seuil des 7 000 points après un envol de plus de 25 % depuis le début de l’année. Le secteur du luxe a supplanté les télécoms comme moteur de l’indice.
Un jour plus tôt, l’Insee avait indiqué que, selon ses calculs, le taux de pauvreté était resté stable en 2020. Pas de quoi pavoiser quand on sait que le pays compte 9,3 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit 14,6 % de la population active. Mais il y a un an, les associations redoutaient un million de pauvres en plus, en évoquant les dégâts qu’était en train de causer la plus grave crise économique que la France ait traversée depuis la seconde guerre mondiale : le recul du PIB (– 7,9 %) était de fait bien supérieur à celui qui avait été enregistré en 2009 (– 2,9 %).
Rien décidément ne se passe comme prévu. Avec sa croissance molle et son chômage de masse, la France avait pris l’habitude de figurer parmi les élèves moyens du classement européen. Cette fois, elle caracole en tête et détrône les champions comme l’Allemagne dans le rythme de la reprise économique.
Au vu de ces performances, le pays serait en droit de pousser un franc cocorico, d’autant que, pour la première fois depuis bien longtemps, la politique qui a produit ces résultats a bénéficié d’un large consensus politique. Le « quoi qu’il en coûte » qui a vu l’Etat se transformer pendant des mois en premier employeur de la maison France n’a guère été questionné au plus fort de la crise sanitaire. A juste titre, car non seulement ce choix a permis d’éviter un drame social de grande ampleur, mais il s’est révélé économiquement efficace au moment où le pays a cessé d’être sous cloche. Le financement massif par l’Etat de l’activité partielle a en effet permis aux entreprises d’être très rapidement opérationnelles, contrairement à ce qui s’était produit en 2008.
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