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Archive mensuelle de octobre 2021

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Simplification administrative : l’éternelle promesse

Simplification administrative : l’éternelle promesse

 

Un collectif, emmené par le philosophe Gaspard Koenig, souligne, dans une tribune au « Monde », les injustices générées par la complexité des lois et de l’administration et appelle à une réforme radicale de la gouvernance étatique française.

 

 

Tribune. 

 

Les tracas administratifs sont aussi vieux que l’Etat. Au XVIe siècle, Montaigne se plaignait déjà qu’il y ait davantage de lois en France que dans le reste du monde. Tocqueville faisait de la « tutelle administrative » le trait commun entre l’Ancien Régime et la Révolution. Pompidou se plaignait du « réseau complexe des règles et des principes ».

Aujourd’hui, selon le secrétariat général du gouvernement, le volume du droit consolidé en vigueur est de 84 619 articles législatifs et de 233 048 articles réglementaires. Il est surtout en inflation permanente, dûment chiffrée et déplorée par le Conseil d’Etat dans ses rapports réguliers sur le sujet. La multiplication des autorités locales épaissit le brouillard. Nul n’est censé ignorer la loi, mais, aujourd’hui, nul ne peut comprendre sa logique.

Le constat est bien connu, et les gouvernements successifs mettent en place des commissions de simplification aussi bien intentionnées qu’impuissantes. Travail de Sisyphe, noble mais vain, tant est irrésistible la force d’inertie de la machine à produire de la norme, alimentée par des chefs de bureau zélés et des législateurs bavards. Les élites politico-médiatiques délaissent avec la même régularité qu’elles le dénoncent ce sujet fastidieux, qui ne les trouble guère à titre personnel : quand on vit dans les clous, quand on peut compter sur ses relations pour débrouiller les situations délicates, quand on a les moyens de s’offrir un expert-comptable ou un juriste spécialisé, la complexité se limite à une irritante paperasserie.

Tel n’est pas le cas sur le terrain. Artisans en crise de nerfs face aux formulaires Cerfa, allocataires sociaux renonçant à leurs droits faute de dossier complet, entrepreneurs découragés par l’interminable chaîne des décideurs, bénévoles associatifs devenus professionnels de la demande de subvention, agriculteurs transformés en fonctionnaires de la PAC, contribuables égarés dans le dédale du code fiscal, parents de handicapés mortifiés par les certificats médicaux à renouveler chaque année, femmes divorcées otages de leur nom d’épouse sur leurs papiers, familles empêchées de construire une cabane dans leur jardin, maires ruraux pénalement responsables d’un code de l’urbanisme illisible, électeurs perdus dans le millefeuille territorial, citoyens submergés de sigles et d’acronymes, tous menacent de décrocher, s’ils n’ont pas déjà renoncé à l’Etat de droit en se bricolant un statut bancal dans les interstices d’un système devenu fou.

Gilets jaunes. La révolte des oubliés

 Gilets jaunes. La révolte des oubliés  

 

Un papier du Monde analyse livre de Pierre Blavier qui sonde, sur le terrain, une mobilisation qui a secoué la France et explore les modes de vie d’une frange de la société qui se sent oubliée.

 

 

Livre. 

 

« Donc ce ne sont pas seulement les taxes sur le carburant si je comprends bien ? – Non c’est tout. – Comment cela, tout ? – Tout, répéta-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence. On ne peut plus supporter tout ça. » Tiré du roman de Gérard Delteil, Les Ecœurés (Seuil, 2019), cet échange entre un « gilet jaune » et un journaliste venu l’interviewer est certes inventé, mais il n’en reste pas moins éclairant : il y a là, bien au-delà de la taxe sur le carburant, le rejet d’un « tout ça », à la fois évident et informe, qui anime la révolte.

C’est avec cette citation que débute Gilets jaunes. La révolte des budgets contraints, l’ouvrage de Pierre Blavier, chargé de recherche au CNRS en sociologie et en science politique à Lille, au laboratoire Clersé. A travers une enquête de terrain sur la vie des ronds-points et les budgets des familles, le chercheur revient sur ce mouvement social qui a agité la France à partir de l’automne 2018 et fait, en quelques semaines, reculer le gouvernement. Il tente aussi d’éclaircir ce que les « gilets jaunes » nous ont appris sur la société française.

Il faut d’abord se rappeler que cette protestation, paradoxale à maints égards, a surpris les gouvernants, les spécialistes, les journalistes et l’opinion publique : elle tranche avec le répertoire d’actions collectives qu’a connues la France depuis plusieurs décennies. « Comment expliquer une telle mobilisation de la part de milieux dont de nombreux travaux ont souligné la distance au politique, leur sentiment d’incompétence en la matière et la faiblesse de leurs engagements citoyens ? », s’interroge le sociologue. Comment sont-ils parvenus à limiter à ce point la liberté de circulation sur tout le territoire métropolitain ? Comment ont-ils réussi à faire émerger et à maintenir une mobilisation d’une telle ampleur sans coordination par un parti, un syndicat ou un réseau associatif ?

L’ouvrage s’attache à répondre à ces questions en mettant l’accent sur ce qui a cimenté la mobilisation : son ancrage dans des milieux sociaux et des « modes de vie partagés par certaines franges de la population française », qui étaient jusqu’alors passés « sous les radars » et que le mouvement a brutalement poussés sur le devant de la scène. L’auteur mêle ainsi la question de l’engagement politique et des modes de vie, trop souvent traités séparément.

 

Bataille culturelle autour de la maison individuelle

Bataille culturelle autour de La maison individuelle 

La ministre du logement, Emmanuelle Wargon, a critiqué un modèle qui serait un « non-sens écologique, économique et social ». Le débat entre ceux qui fustigent le « pavillon » et ceux qui le plébiscitent n’est pas nouveau.

 

 

Un papier du Monde évoque la bataille culturelle engagée autour de la condamnation de la maison individuelle avec jardin.La ministre du logement, Emmanuelle Wargon, a touché un point sensible le 14 octobre. « L’idéal plébiscité par 75 % des Français, c’est la maison individuelle. Mais le modèle d’urbanisation pavillonnaire, ce rêve construit dans les années 1970, dépourvu d’espaces publics et qui dépend de la voiture, constitue aujourd’hui un non-sens écologique, économique et social. Il n’est pas soutenable et nous mène à une impasse », a-t-elle assuré, à Paris, en clôture des concertations nationales sur le thème « Habiter la France de demain », qu’elle avait lancées en février 2021.

Des critiques acerbes ont tout de suite fusé, venues, d’abord, des constructeurs qui déplorent « la stigmatisation persistante de l’habitat individuel, à contresens des aspirations des Français », mais aussi de la droite. Valérie Pécresse, candidate à la candidature (LR) pour l’élection présidentielle, a cosigné, avec Jean-Pierre Gorges, son porte-parole également maire de Chartres (Eure-et-Loir), une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche du 20 octobre. Ils y instruisent un procès en « indifférence qui touche au mépris » de la ministre envers « trois Français sur quatre qui rêvent justement d’une maison individuelle avec jardin, si possible »« Les technocrates qui nous gouvernent prétendent décider à notre place de notre bonheur », dénoncent-ils.


Le divorce entre certaines élites, experts ou urbanistes qui fustigent le « pavillon », terme péjoratif dans leur lexique, et les Français qui veulent une « vraie maison avec jardin, non-mitoyenne et dont on peut faire le tour » n’est pas récent. Dans l’ouvrage Anachronismes urbains (Presses de Sciences Po, 2020), l’urbaniste Jean-Marc Offner – qui a longtemps dirigé l’agence d’urbanisme de Bordeaux – rappelle que la lutte contre « l’étalement urbain, la marée pavillonnaire, l’urbanisation discontinue, le mitage » s’est engagée dès les années 1970, avec une série de lois et d’injonctions.

Densification et ville durable

La loi Solidarité et renouvellement urbain, de 2000, a scellé le lien entre densification et ville durable en imposant l’idée que le terrain est désormais une ressource rare, à préserver. Or, pour M. Offner, « ce n’est pas la maison individuelle qui pose problème, mais la maison construite dans le diffus, hors de tout aménagement, à coups de divisions parcellaires incontrôlées, qui représentent des deux tiers aux trois quarts de la production » suggérant « d’inventer enfin un urbanisme pour les maisons ».

Loin d’être une lubie égoïste, la maison offre des qualités indéniables d’habitat, d’environnement, un cadre de vie sécurisant et épanouissant où il est loisible de bricoler, décorer, jardiner. « C’est aussi la promesse d’une sociabilité apaisée, le jardin permettant de mettre à distance le voisin sans pourtant parler d’un repli », estiment la sociologue Anne-Claire Davy et la géographe Lucile Mettetal, dans leur note de mars 2020 pour l’Institut Paris Région, « La maison individuelle en Ile-de-France : je t’aime… moi non plus ».

Economie, politique, société: les plus lus

Economie, politique, société: les plus lus

 

 

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Energie 2050 : la décarbonatation par l’électricité nucléaire

Energie 2050 : la décarbonatation par l’électricité nucléaire

 

Dans l’étude de RTE « Futurs énergétiques 2050″ , on envisage plusieurs scénarios sans doute pour satisfaire les différentes sensibilités.De la même manière qu’on évoque une illusoire réduction de la demande. Ceci étant, c’est surtout sur le nucléaire que reposera l’avenir énergétique du pays. Un nucléaire moins coûteux et plus efficace que des renouvelables complémentaires, utiles mais aléatoires.

Le scénario central de RTE sera sans doute combattu par les écolos bobos car il repose d’abord sur une demande d’électricité en augmentation de leurs deux 35 %. On voit mal comment il pourrait en être autrement avec l’électrification de l’économie en général et de la voiture et du chauffage en  particulier.  Oualors  faudrait accepter une diminution drastique de la croissance en même temps  de la richesse et de l’emploi.

RTE indique d’ailleurs très clairement que si par hypothèse souhaitable la France parvenait à se réindustrialiser,   la demande pourrait alors augmenter non pas de 35 % mais du double.

Dans tous les cas pour des carbonées réellement la demande d’électricité augmentera dans tous les scénarios sauf si évidemment on acceptait   la décroissance, à la baisse de l’emploi et de la richesse. Compte tenu du vieillissement du parc nucléaire actuel ( dans la durée de vie sera cependant prolongée d’au moins une vingtaine d’années avec le grand carénage), ce ne sont pas6 EPR  qu’il faudrait envisager mes 14.

Le débat surréaliste entre nucléaire et éolienne va sans doute continuer. Pourtant une éolienne a une capacité de production très théorique de 2 à 4 MW, pour 900 dans un réacteur classique et 1650 dans un EPR. Bref il faudrait des milliers et des milliers d’éoliennes pour remplacer une centrale entière ( avec en plus des centrales thermiques de secours pour faire face à l’intermittence).

Éric Zemmour : une coalition hétéroclite d’oppositions

Éric Zemmour : une coalition hétéroclite d’oppositions

 

Les nouveaux leaders populistes ne visent pas à unir autour du plus petit dénominateur commun mais à surexciter les passions du plus grand nombre possible de groupuscules pour les additionner, analyse, dans une tribune au « Monde », Giuliano da Empoli, politiste et dirigeant du think tank Volta, à Milan.

 

Tribune.

« En matière politique, les possibles ne sont pas infinis, mais beaucoup plus larges que l’on croit. » Sa longue fréquentation du laboratoire italien a appris à l’historien Patrick Boucheron à manier avec prudence les innombrables soubresauts de la politique dont il a l’habitude de retracer l’histoire dans ses livres.

Au contraire, les observateurs qui considèrent le presque candidat Eric Zemmour comme « trop extrême », ou « trop clivant » pour aspirer au second tour de la présidentielle ou même à l’Elysée, paraissent avoir oublié que, au sud des Alpes, un mouvement fondé par un comique et un webdesigner est toujours le premier parti au Parlement.

Il fut un temps où le jeu démocratique avait une tendance centripète. A cette époque, le candidat qui voulait réunir une majorité devait s’adresser à l’électeur moyen avec des messages modérés, vers lesquels pouvait converger le plus grand nombre d’électeurs possible. Au niveau des médias, c’était le temps du « Journal de 20 heures », des tribunes politiques et du silence électoral.

Aujourd’hui, les règles du jeu ont changé. Une nouvelle génération de leaders nationaux-populistes a importé en politique la logique des grandes plates-formes Internet, qui ne s’intéressent pas à la véracité ou à la cohérence de l’ensemble des contenus qu’elles véhiculent, mais uniquement à l’impact immédiat qui se traduit en clics et en likes. Et qui récompensent les contenus les plus incendiaires, pénalisant systématiquement la fadeur des modérés.

 

Pour ces nouveaux entrepreneurs politiques, le jeu ne consiste plus à unir les gens autour du plus petit dénominateur commun mais, au contraire, à surexciter les passions du plus grand nombre possible de groupuscules pour ensuite les additionner. Afin de conquérir une majorité, ils ne cherchent pas à converger vers le centre, mais bien à enflammer les extrêmes, parce qu’ils savent que, à certains moments, il arrive que des minorités intolérantes fassent l’histoire.

Comme l’a bien vu l’auteur du Cygne noir (Les Belles Lettres, 2012), Nassim Nicholas Taleb, une minorité intolérante est totalement inflexible et ne peut changer d’idée, tandis qu’une partie significative du reste de l’opinion est plus malléable. Si les conditions sont favorables et que le prix n’est pas trop élevé, cette dernière peut décider de s’aligner sur la minorité intolérante et le basculement peut s’opérer à une vitesse incroyable, comme cela fut le cas en Italie à l’occasion de la fermeture des ports décrétée par le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, en juin 2018.

Turquie : L’erreur d’Erdogan

Turquie : L’erreur d’Erdogan

 

Un papier du monde analyse le jeu très dangereux d’Erdogan.

 

Samedi 23 octobre, M. Erdogan a déclaré qu’il avait « ordonné » à son ministre des affaires étrangères de déclarer persona non grata les ambassadeurs de dix pays – Etats-Unis, Allemagne, France, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Suède, Canada, Norvège, Nouvelle-Zélande. Il reproche à ces pays d’avoir signé, le 18 octobre, un appel conjoint en faveur de la libération de l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala, accusé d’avoir cherché à renverser le gouvernement et maintenu en détention provisoire depuis quatre ans.


M. Erdogan voit dans cet appel une ingérence dans les affaires intérieures de la Turquie. Les signataires ne se sont pourtant fait que l’écho d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui, en décembre 2019, a ordonné la « libération immédiate » de M. Kavala, abusivement détenu selon elle. La Turquie est membre fondateur du Conseil de l’Europe, dont la CEDH est issue.

Si Recep Tayyip Erdogan va jusqu’au bout de cette menace, formulée dimanche pour la deuxième fois, les ambassadeurs seront contraints de quitter la Turquie. Le président turc se tirerait-il une balle dans le pied ? Décider de renvoyer d’un coup dix ambassadeurs, dont sept représentent des pays alliés du sien au sein de l’OTAN, c’est risquer d’ouvrir une crise diplomatique à l’approche du sommet du G20 à Rome, où il espérait s’entretenir avec le président américain, Joe Biden.


Soucieux de promouvoir le rôle géopolitique de la Turquie, M. Erdogan n’a pourtant jamais été aussi isolé. M. Biden, qui divise le monde en démocraties contre autocraties, n’a pas pour lui l’enthousiasme de son prédécesseur, Donald Trump, et l’a plutôt évité jusqu’ici. Ses relations avec l’UE, et en particulier avec la France, qui vient de conclure un pacte de défense avec la Grèce, sont compliquées ; les tensions provoquées par Ankara en Méditerranée orientale en 2020 et son rôle en Libye, où la Turquie a fait venir des mercenaires de Syrie, n’ont pas amélioré l’image du président. Et son rapprochement avec Vladimir Poutine, qui lui a procuré des systèmes de défense antiaérienne S-400, au grand dam de l’OTAN, semble tourner court : leur dernier entretien, à Sotchi, en septembre, a été bref et s’est terminé sans conférence de presse commune.


Une telle crise diplomatique, notamment avec ses partenaires commerciaux européens, risquerait aussi de précipiter la Turquie plus avant dans la crise monétaire. La monnaie nationale, qui a perdu près de 25 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année, se déprécie chaque jour un peu plus. Trois gouverneurs de sa banque centrale ont été limogés entre 2019 et 2021. L’inflation est en hausse, le pouvoir d’achat des ménages s’effondre.

C’est peut-être là qu’il faut chercher le ressort de cette dernière foucade du président Erdogan : l’opposition le soupçonne de chercher, en jouant sur l’antagonisme avec les Etats-Unis et l’UE, à faire diversion sur la crise économique interne et son impopularité croissante, que confirment les sondages. Ce serait là un calcul à très courte vue. M. Erdogan ne peut plus se permettre le luxe de multiplier les crises.

Des barrages hydro-électriques pour stocker l’électricité

Des barrages hydro-électriques pour stocker l’électricité

 

EDF participe actuellement au Pérou  à la réalisation d’un immense parc solaire de 400 ha. Le problème de cette énergie intermittente et évidemment son stockage. Pour combler cette intermittence, des centrales thermiques au fioul ou au gaz sont prévues. Mais des solutions pas très écologiques du coup on envisage très sérieusement de recourir à des barrages hydroélectriques dont l’eau saurait remonter le jour par l’énergie solaire. Gr au pompage-turbinage, ou STEP (pour station de transfert d’énergie par pompage-turbinage), qui consiste à remonter de l’eau pour la concentrer dans des bassins d’accumulation, l’énergie pourrait être stockée sous forme hydraulique. Et permettrait donc de pallier à l’intermittence du solaire.

« Concrètement, on pourrait pomper l’eau dans la journée grâce à l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques, et turbiner cette eau dans un réservoir pour restituer le courant le soir et la nuit, afin d’alimenter les populations », précise Philippe Castanet.

Présidentielle 2022 : réduction du nombre de fonctionnaires ou réduction des champs publics d’intervention

Présidentielle 2022 : réduction du nombre de fonctionnaires ou réduction des champs publics d’intervention

 

Deux concours Lépine ont été lancés l’occasion de la campagne électorale : d’une part la surenchère de l’augmentation des salaires, d’autre part la réduction du nombre de fonctionnaires. Sur cette dernière problématique, le thème est récurrent à chaque élection présidentielle. Pourtant globalement le nombre de fonctionnaires n’a jamais diminué. La proposition vient surtout de la droite alors que la gauche propose en général d’augmenter les effectifs « du service public ».

 

En France le débat est complètement obscurci par le fait qu’on entretient une confusion totale entre les champs d’intérêt général,, les organisations qui doivent le prendre en charge et le statut des institutions et des personnels.

 

Or prendre la question par la suppression des effectifs n’est sans doute pas la bonne solution. Afin d’être pertinent sur cette problématique, il conviendrait sans doute d’abord d’inventorier les champs d’intervention publique et de les réduire à ceux qui réellement mettent en cause l’intérêt général.

 

En clair l’état et les collectivités publiques devraient se débarrasser de tout ce qui ne met pas en cause l’intérêt général. Ensuite les champs d’intervention étant plus réduits,  on pourrait envisager d’en confier la gestion soit à des institutions publiques soit à des organisations privées par voie notamment de délégation de service public.

. La question des effectifs peut alors être traitée de manière plus claire et plus efficace. Notons que pour nombre d’activités déjà des organisations privées assume avec satisfaction des missions de service public.

 

Le problème c’est qu’en général la plupart des responsables politiques déterminent avec précision les effectifs à renforcer dans les services publics (en général: justice, police, école, santé etc.) mais ils sont pour le moins vague pour désigner les services qui méritent des dégraissages.

 

Le discours des politiques sur ce sujet et pour le moins ambigu par exemple celui de Michel Barnier

, «il faut plus de fonctionnaires de police sur le terrain, il faut plus de professeurs mieux payés». Pour l’ancien négociateur du Brexit, «on peut diminuer les frais de fonctionnement de la puissance publique sans baisser le niveau de la qualité du service public».

Dans une analyse du bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron, l’Institut Montaigne relève par ailleurs que les dépenses de personnels de l’État sont passées de 189 à 195,4 milliards d’euros, entre les projets de loi de finances de 2019 et 2021, soit une hausse de 3,4%.

La société française de plus en plus anti gauche

La société française de plus en plus anti gauche

 

Nombre d’experts politistes estime que la France s’ancre de plus en plus à droite ce que confirmeraient des études notamment d’Opinionway.

 

De  moins en moins de Français se placent à gauche ou au centre. La gauche représente 20 % des électeurs, contre 25 % il y a quatre ans, et le centre 18 %, contre 20 % en 2017. Fait notable, près d’un Français sur quatre (23 %) répond ne pas vouloir se situer sur l’échelle gauche-droite.

 

Et les experts de conclure que la France se droitise, c’est-à-dire qu’elle adhère de plus en plus aux idéologies de droite et aux partis qui s’y réfèrent.

 

Sans doute une grande erreur d’analyse car dans des enquêtes qualitatives on ne constate pas une véritable adhésion aux idées de droite mais plutôt un rejet net de la gauche, de sa gestion comme de ses promesses. Comme dans la plupart des élections présidentielles récentes, les électeurs n’ont pas été convaincus par les idées du vainqueur. Ils ont été surtout animés par un réflexe anti pouvoir en place. C’est de cette manière que Sarkozy, Hollande ou Macron ont été élus.

 

Il en est de même concernant le rapport des Français aux courants politiques. Les Français sont surtout devenus anti gauche car la gauche a massacré elle-même toutes les espérances qu’elle était supposée porter. Cela en raison d’une grande incompétence de gestion et surtout du fait que le pouvoir a été approprié par des techno-bobos  complètement déconnectée des réalités socio- économiques et qu’ils  se sont convertis aux thèses libérales. L’xemple plus caractéristique étant sans doute celui de Hollande est maintenant de Macon dont on oublie qu’il était comme candidat marqué à gauche en 2017.

 

Cette gauche est victime aussi de son extrémisme d’expression, de ses promesses illusoires et de sa rupture avec les milieux populaires. Or paradoxalement plus cette gauche se coupe de ces  milieux qu’elle était susceptible représentée et plus son discours dans l’opposition devient radicale voire révolutionnaire. Ce qui accroît encore la rupture car en situation de gestion cette gauche fait contraire.

Covid Europe : vers une cinquième vague ?

Covid Europe : vers une cinquième vague ?

 

La concomitance de la grippe classique avec une certaine reprise en France de l’épidémie Covid pourrait annoncer une cinquième vague. Certes, les chiffres en France ne sont pas encore catastrophiques mais la tendance est encore à la hausse.

 

Ces dernières semaines le nombre de contaminés quotidiens était stabilisé autour de 5000 par exemple mais la tendance est désormais à la hausse. En outre et surtout des pays proches s’installent  dans cette cinquième vague comme Royaume-Uni avec près de 40 000 contaminés quotidiens et aussi en Allemagne. Sans parler de l’envolée de la maladie ailleurs par exemple en Russie avec 1000 morts par jour.

 

Le  porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal se veut rassurant même si «pour l’instant, on ne peut pas parler de cinquième vague». Il faut «faire très attention» afin d’éviter un rebond épidémique, a-t-il prévenu sur Europe 1. 6445 malades sont toujours hospitalisés ce mardi, dont 316 depuis la veille. Ils étaient 6405 lundi. 1049 personnes sont traitées dans les services de soins critiques – 112 y ont été accueillies ces dernières 24 heures – contre 1023 la veille. 38 personnes sont également mortes du Covid dans les hôpitaux français ce mardi, selon Santé publique France, portant le bilan à 90.643 morts à l’hôpital depuis le début de la pandémie.

6603 nouveaux cas ont par ailleurs été détectés, contre 5934 mardi dernier.

Bureaux de tabac : nouveaux centres locaux de services publics ?

Bureaux de tabac : nouveaux centres locaux de services publics ?

 

La mode de la métropolisation et de la concentration urbaine conduit à la suppression de nombre de services dans les zones peu denses. Progressivement les postes, les autres services administratifs, services privés ou publics, les banques ferment leurs portes.

Du coup, les buralistes fortement impactés par la politique antitabac diversifient  leurs activités. C’est ainsi par exemple que beaucoup peuvent désormais ouvrir des comptes bancaires. Désormais certains pourront aussi mettre à disposition de la clientèle des distributeurs de billets. Parmi la diversification des activités ,certains bureaux de tabac servent aussi de centres logistiques locales pour le commerce d’antennes de guichet SNCF.  L’avantage évidemment des bureaux de tabac au nombre de 26 000 en France, c’est d’offrir un réseau très maillé, et surtout ouvert presque tous les jours de la semaine pendant au moins 12 heures par jour. À la différence des bureaux de poste de banque aux horaires très stricts. Bref une manière de maintenir des services publics mais gérés par des acteurs privés.

Le chiffre d’affaire globale des bureaux de tabac tourne autour de 40 milliards mais le tabac proprement dit représente désormais juste 50 %.. Progressivement pourrait s’orienter vers des établissements locaux multiservices susceptibles d’apporter une solution à la désertification du territoire des services publics officiels et des services privés.

Covid Brésil : un rapport sénatorial accuse Bolsonaro de crimes

Covid Brésil : un rapport sénatorial accuse Bolsonaro de crimes

 

Bolsonaro est officiellement accusé du crime par unrapport sénatorial à propos de son incurie et de ses provocations vis-à-vis de la gestion du covid. Ce rapport recommande même son inculpation. Mais comme la justice est noyautée par le président, il faudra sans doute attendre sa défaite aux prochaines présidentielles pour qu’il soit officiellement inculpé.

 

Le rapport parlementaire (CPI) recommande l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour neuf crimes, dont «crime contre l’humanité».  Sept des 11 sénateurs ayant mené les travaux de la commission ont approuvé en soirée le texte de près de 1.200 pages qui demande l’inculpation du président pour, notamment, «crime contre l’humanit黫prévarication»«charlatanisme» et «incitation au crime». À l’issue du vote, les sénateurs ont observé une minute de silence en hommage aux plus de 606.000 Brésiliens décédés du Covid-19.

 

Pour la CPI, ces crimes sont «intentionnels», le gouvernement ayant délibérément décidé de ne pas prendre les mesures nécessaires contre le coronavirus, espérant que la population atteigne «l’immunité collective», une stratégie «à haut risque». La CPI a notamment dénoncé le «retard délibéré» dans l’acquisition de vaccins, le gouvernement ayant préféré promouvoir des traitements inefficaces comme l’hydroxychloroquine, avec des «conséquences tragiques» pour la population. La CPI a aussi enquêté sur les responsabilités gouvernementales dans la pénurie d’oxygène qui a tué des dizaines de patients à Manaus (nord), et sur les relations entre Brasília et des mutuelles de santé privées. L’une d’elles, Prevent Senior, est soupçonnée d’avoir mené, à l’insu de ses patients, des expériences avec des traitements précoces et d’avoir fait pression sur ses médecins pour les prescrire à des «cobayes humains».

mains».

Economie, politique, société: les plus lus

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Zemmour: Les ressorts de la rhétorique

 Zemmour: Les ressorts de la rhétorique

 

Indéniablement, l’ascension de Zemmour dans les sondages constitue un événement assez inédit. Dans les médias, beaucoup d’abord considéraient  cette  progression commun phénomène passager, une sorte de bulle électorale qui devait éclater comme celle de Balladur ou de Chevènement. La persistance de la tendance oblige désormais certains politistes à considérer que cette envolée cessera sitôt que Zemmour déclarera officiellement sa candidature. Beaucoup pensent aussi que Zemmour  manifeste une grande faiblesse programmatique en dehors de la question migratoire. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il n’a aucun programme. Seul l’avenir permettra d’évaluer la pertinence de ces appréciations. On peut cependant aborder la question fondamentale de la rhétorique de Zemmour. Cette rhétorique présente plusieurs caractéristiques :

–la clarté expression

–l’énoncé de faits indiscutables et partagés par l’opinion publique

–la généralisation outrancière voire caricaturale de ces faits

- la réduction des facteurs explicatifs de tous les phénomènes à la question migratoire

–des orientations radicales et irréalistes.

 

La clarté d’expression

Depuis des années,  la rhétorique des énarques a gagné l’ensemble des milieux politiques ou presque. Rien d’étonnant à cela car la plupart des partis sont maintenant noyautés par les élèves de l’ENA ( et les salles d’attente que constituent les nombreux instituts d’études politiques). En outre et surtout, le monde politique a adopté le langage abscons de l’énarchie qui dissimule derrière une approche scientiste à la fois un manque de compétence technique et un manque de connaissance des réalités socio-économiques. Pour parler simplement,  la dialectique énarchique vise surtout à ne pas trancher et en endormir l’interlocuteur. Rien d’étonnant à cela car l’ENA au départ est surtout destinée à former des préfets et non des dirigeants politiques. Zemmour , lui aussi, est un produit de Sciences-po mais il s’est débarrassé des oripeaux langagiers des clercs de la politique. Il parle clair et y compris jusqu’au simplisme voire à la caricature. Mais tout le monde y trouve son compte précisément les populistes qui ne veulent pas s’encombrer d’analyse complexe mais aussi les plus évolués qui apprécient les références historiques et littéraires de Zemmour qui donnent un crédit pseudo scientifique un discours un peu brutal et trop simplifié. Le grand avantage de Zemmour, c’est de parler comme on s’exprime dans la vraie vie sans périphrase, sans  contour inutile. Enfin Zemmour n’hésite pas à emprunter à la rhétorique marxiste qui utilise la terreur du vocabulaire pour disqualifier l’adversaire:  » c’est faux, vous avez tort, vous n’avez rien compris, je vais vous expliquer ! » Ou quand l’anathème remplace l’argument!

Des  fait indiscutables

La rhétorique de Zemmour s’appuie au départ sur des faits indiscutables : exemple le déclin économique, l’immigration incontrôlée ou encore l’écroulement de notre système de formation. Sur l’aspect le plus controversé par ses adversaires à savoir l’immigration incontrôlée et la mise en cause de la laïcité, un récent sondage a montré que plus de 60 % des Français partageaient cette inquiétude. Nombre d’observateurs tentent de minimiser l’ampleur et la nature de ces craintes. D’après eux, seulement quelques quartiers seraient concernés en France. Certainement des quartiers dont ils ignorent tout et dans lesquels ils n’ont pas résidé, ni eux, ni leurs familles ni leur entourage. Or pas moins sans doute  1000 quartiers sont contaminés par l’insécurité, la drogue et le changement sociologique et sociétal. Les métropoles, les grandes villes mais aussi les villes moyennes sont concernées. Contester ces faits réels ne fait que renforcer la crédibilité du discours de Zemmour.

Une généralisation outrancière

La technique de Zemmour consiste à partir de faits réels mais de les amplifier et de les généraliser. Ainsi par exemple parle-t-il de guerre civile ou de dictature. Une sémantique complètement exagérée et une méthodologie grossière. S’il faut effectivement reconnaître des insuffisances, des déclins, des faiblesses, on ne peut cependant en conclure que le pays connaît une forme de libanisation, d’affrontements guerriers et de dictature. Même si par exemple les outrances de l’éco féminisme gagnent du terrain ( plus généralement la cancel culture ou le wokisme) ; il s’agit encore surtout d’un phénomène à la fois élitiste et marginal. Une idéologie à contester mais qui est loin d’avoir aboli les valeurs traditionnelles majoritaires dans la société. Des thèses portées par des gauchistes comme Sandrine Rousseau, écolo bobo qui n’a même pas été capable d’être élue représentante d’Europe écologie les Verts. Un parti qui de toute manière ne recueillera qu’autour de 10 % des suffrages aux présidentielles et encore. Zemmour se refuse à faire des analyses pertinentes du type coût bénéfice, avantages inconvénients, progrès et régression.

La réduction de tous à la question migratoire

Avec Zemmour, les sujets peuvent varier mais le facteur explicatif est unique à savoir l’immigration. Qu’il s’agisse de thèmes sociétaux, économiques, sociaux, politiques, ou culturels tout est imputable à la question migratoire. Certes l’absence de maîtrise de ces flux est responsable de faiblesses et même de régression mais on ne saurait lui imputer la responsabilité de toutes nos insuffisances. Un exemple celui du poids de l’État et de la fonction publique. Le nombre de fonctionnaires est loin d’être totalement dicté par la problématique migratoire. C’est une maladie bien française qui confond intérêt général, outil du service public et statut des institutions et des personnels. De la même manière, l immigration n’est pas responsable du noyautage des institutions et des partis politiques par les élèves de l’ENA. De même, pour  le manque de compétitivité et de productivité de la population active du pays.

Radicalisme et irréalisme des propositions

Face à ce qu’il appelle le grand remplacement Zemmour propose la rémigration. Notons cependant que depuis qu’il perce dans les sondages, il a beaucoup adouci son orientation en parlant maintenant de contrôle de l’immigration. Il s’est évidemment aperçu du caractère irréaliste de son orientation. De la même manière en matière économique, les analyses de Zemmour conduiraient au retrait de l’union européenne  et à l’abandon de l’euro. On voit mal en effet l’Union européenne nous accorder les bénéfices économiques notamment monétaires sans en respecter les règles. Du coup dans ce domaine aussi Zemmour s’est aperçu de l’outrance de ses préconisations. Il maintient sa critique radicale de l’Europe mais fais-lui « en même temps » en proposant que la France demeure dans l’Union et conserve l’euro.

 

En conclusion, il serait temps que les adversaires de Zemmour se mettent à la hauteur de l’efficacité de la rhétorique du polémiste. Le bla-bla énarchique est de ce point de vue obsolète. Mais on ne pourra combattre Zemmour qu’ avec davantage de clarté mais aussi davantage de pertinence et de détermination. Pour déconstruire le discours de Zemmour il faut d’abord en comprendre la logique mais lui opposer aussi une vision crédible, partagée et compréhensible. Bref il faudra pour cela des adversaires de Zemmour plus forts, plus crédibles  que lui sur le fond comme sur la forme. Pour l’instant ceux qui se sont affrontés à lui ce sont plutôt grillés  les ailes y compris  un Mélenchon qui ne manque pourtant pas de culture,  de bagout et d’outrances.

 

GRB

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