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Archive mensuelle de octobre 2021

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Salaire : Xavier Bertrand promet 1500 € nets par mois !

Salaire : Xavier Bertrand promet 1500 € nets par mois !

 

Le candidat aux présidentielles se transforme à son tour en syndicaliste et comme la plupart des autres prétendants à la magistrature suprême propose une augmentation salariale significative. Dans le même temps, Xavier Bertrand comme Macron n’est pas à une contradiction près; il  propose aussi des négociations entre partenaires sociaux. On se demande bien sûr quoi si déjà les décisions sont prises. Ou alors cela se limitera à l’adaptation de la grille salariale des branches qui mécaniquement doit évoluer pour nombre d’entre elles sous l’effet de l’augmentation du SMIC  ( notons qu’il ne s’agit pas vraiment du SMIC mais d’une prime !).

Xavier Bertrand promet donc une augmentation d’environ 150 € nets mensuels pour tous les salariés travaillant à temps complet toucheront au moins 1.500 euros net par mois ».

En 2021, le montant du Smic mensuel brut s’élève à 1.589,47 euros, soit 1.257 euros net, sur la base de la durée légale du travail de 35 heures par semaine.

 Avec la proposition de Xavier Bertrand un salarié au Smic sera ainsi payé 10,48 euros brut de l’heure. Enfin, le Smic annuel monte à 19.073 euros brut, soit 15.084 euros net.

L’augmentation s’effectuera par le biais d’une prime ou sorte de 13e mois.

Le candidat présidentiel promet de faire financer cette augmentation par l’État et donc de rembourser le surcoût pour les entreprises. Le mode de financement paraît particulièrement vague puisqu’il se fonde sur des économies à réaliser. En réalité, cette nouvelle dépense budgétaire sera forcément financée par la dette.

« Il ne peut pas y avoir d’augmentation importante du revenu et du pouvoir d’achat si nous ne travaillons pas davantage », a souligné Xavier Betrand.

Ce dernier souhaite ainsi que les heures travaillées au-delà de 35 heures soient sans impôts et sans charges sociales, « un principe gagnant-gagnant ». Toutes les entreprises bénéficieront en échange d’un allègement de cotisations sociales. La mesure fera l’objet d’un accord collectif ou d’un référendum au sein de l’entreprise.

Xavier Bertrand propose aussi que les salariés qui le souhaitent puissent se faire racheter par leur employeur une semaine de congés payés ou une partie des RTT. Ces deux mesures s’appliqueraient aussi bien au secteur privé qu’à la fonction publique.

Le retour des idéologies et de la radicalité ?

Le retour des idéologies et de la radicalité ?

Tarik Yildiz, Sociologue et essayiste, constate dans l’Opinion le retour des idéologies et de la radicalité. Et considère que « Les idées, les concepts, ne concernent pas qu’une élite intellectuelle « 

Tribune

 

 

 

Les mouvements qui, il y a quelques décennies, revendiquaient la capacité à reléguer au second plan les intérêts individuels au profit d’une cause supérieure, ont perdu de leur superbe. Cependant, comme l’a illustré le récent débat entre Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, un retour en force des idéologies et de leur traduction radicale semble se dessiner : discussions à l’occasion du procès des attentats du 13 novembre 2015, résultats d’études sociologiques et d’opinion, engouement autour de programmes politiques évoquant une forme de radicalité…

A l’occasion de la publication de leur enquête auprès de 7 000 lycéens en 2017, les sociologues Anne Muxel et Olivier Galland définissaient la radicalité comme supposant un « ensemble d’attitudes ou d’actes marquant la volonté d’une rupture avec le système politique, social, économique, et plus largement avec les normes et les mœurs en vigueur dans la société », atteignant son point le plus extrême lorsqu’elle « s’accompagne d’une justification de l’usage de la violence ».

Ils révélaient alors ce que beaucoup avaient observé à l’occasion d’enquêtes qualitatives : une radicalité importante existait dans l’échantillon interrogé — un quart des lycéens ne condamnaient par exemple pas totalement les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan — avec plus de force encore chez les élèves s’identifiant comme musulmans. De multiples facteurs peuvent expliquer ce constat qui, contrairement à ce qu’ont longtemps avancé de nombreux chercheurs, ne se limite pas à la seule condition socio-économique.

 Bien qu’apparaissant comme « le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur », le phénomène religieux ne constitue pas la seule expression de la radicalité. Le sentiment de perdre une partie de son identité, de ne plus être protégé par l’Etat, la perception d’une forme de mollesse dans la traduction des discours en actes ont, par exemple, fait partie des déterminants de l’action des Gilets jaunes.

Les débats politiques comme les résultats de certains sondages révèlent en outre une attente de fermeté d’une partie de la population, notamment concernant le traitement de la délinquance, la protection des frontières ou l’affirmation de valeurs, quelle que soit la nature de ces dernières. Il s’agit de répondre à une certaine « fatigue d’être soi » à travers un système de pensée sûr de lui-même, répondant aux inquiétudes avec force.

L’idéologisation de la politique paraît salutaire. Seul un programme politique reflétant des convictions claires pourra éviter le développement d’une radicalité à la marge du système politique, qui comporterait de nombreux dangers

Cette force ne doit cependant pas sacrifier la nuance : lorsqu’Eric Zemmour affirme que « l’islam et la République ne sont pas compatibles », il oublie qu’il existe des expressions très diverses de l’islam, et que l’analyse de la doctrine ne peut se faire indépendamment des pratiques. De même, lorsqu’il évoque « un petit jihad » pour qualifier le développement de la délinquance, il n’a que partiellement raison. Si certains délinquants considèrent en effet, en évoquant leur religion, qu’il est conforme à leur morale de voler des « mécréants », ce phénomène est loin d’être général.

Tout en évitant la recherche absolue du consensus, de « l’extrême centre », conduisant parfois à masquer des problématiques et des inquiétudes bien réelles, il convient de ne pas faire fi de la complexité.

Dans ces conditions, l’idéologisation de la politique paraît salutaire. Seul un programme politique reflétant des convictions claires pourra éviter le développement d’une radicalité à la marge du système politique, qui comporterait de nombreux dangers. Apporter une réponse aussi bien idéologique que politique paraît essentiel.

Renouer avec la puissance de l’idéologie en assumant la prééminence de l’intérêt collectif sur les intérêts individuels, en faisant des valeurs des objets qui méritent le dépassement de soi. Les idées, les concepts, ne concernent pas qu’une élite intellectuelle : l’Histoire nous enseigne, parfois avec cruauté, qu’ils sont essentiels lors des transformations sociétales.

Sans aller jusqu’à considérer que le risque de guerre civile soit imminent, souvenons-nous de la phrase du sanguinaire Mao Tsé-toung : « La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre une politique sanglante. » Quelles que soient les opinions des candidats, l’enjeu est de dépasser une vision purement utilitariste de l’action publique et de redonner à la politique sa noblesse idéologique.

Tarik Yildiz, sociologie et essayiste, est l’auteur, notamment, de De la fatigue d’être soi au prêt-à-croire. Lutter contre la délinquance pour combattre le radicalisme islamiste (Editions du Puits de Roulle, 2020).

Age de la retraite : La question française

 

« Beaucoup reste à faire pour nous rapprocher de nos voisins : nous passons cinq années de plus qu’eux à la retraite et avons l’un des taux d’activité des 60-64 ans les plus faibles de l’OCDE : 31 % à comparer à 51,4 % pour la moyenne en 2018 »

Un papier de Denis Kleiber et Régis de Laroullière (co-animateurs des Forums Mac Mahon.)  dans l’Opinion (extrait)

 

 

Depuis le livre blanc sur les retraites préfacé par Michel Rocard, alors Premier ministre (1991), le « problème » du déséquilibre des régimes de retraite est sur la table. A une époque où l’espérance de vie s’allonge continûment, beaucoup proposent de reculer l’âge de la retraite pour régler le problème. C’est ce qui a été fait à plusieurs reprises déjà, mais insuffisamment, car c’est toujours un choix politique difficile. Le problème demeure : il s’invite à nouveau dans le débat des prochaines élections présidentielles.

En abordant le sujet de l’âge de la retraite dans ce sens, c’est à cause du déficit qu’il faut travailler plus longtemps. La perspective est désagréable car chacun pense qu’il va travailler plus pour réduire la dette ou pour payer la retraite des autres. L’adhésion n’est pas au rendez-vous, et il faut recourir à la contrainte : retarder l’âge du départ en retraite par la loi, sans bénéfice individuel ressenti.

Pourtant, ce sujet de l’âge du départ en retraite a un autre aspect : tous les travailleurs qui travailleront plus longtemps viendront augmenter la production de biens et services en France. Avec deux conséquences immédiates positives dans le contexte actuel :

– d’une part l’augmentation de la production viendra augmenter le PIB et le niveau de vie des Français. On sait combien ce dernier est largement ressenti comme insuffisant ;

– d’autre part, dans le contexte de la relance, ce travail additionnel contribuera à desserrer les goulots d’étranglement liés à l’insuffisance de main-d’œuvre dès à présent constatés dans de nombreux secteurs. Il augmentera la quantité de biens et services mis à la disposition de nos concitoyens. Ceci permettra de répondre rapidement à leur demande, qui sera elle-même amplifiée par le déstockage à venir de l’épargne forcée Covid.

Au lieu de relever d’abord l’âge de départ en retraite puis de voir comment rendre concrètement supportable la montée en puissance de cette réforme, rendons le travail des seniors plus attractif et incitons fortement les travailleurs à travailler plus longtemps

Encore faut-il que les travailleurs en aient envie si ce n’est pas obligatoire. Deux leviers peuvent être rapidement actionnés :

– d’une part, rendre le marché du travail plus inclusif pour les seniors. Il y a là un vaste espace pour les entreprises et les partenaires sociaux, portant notamment sur la formation, les conditions de travail, et la retraite progressive. Et pour l’ensemble de notre société un véritable enjeu culturel pour ce qui concerne le respect et la considération, si ce n’est la reconnaissance, à accorder aux travailleurs seniors. Beaucoup reste à faire pour nous rapprocher de nos voisins : nous passons cinq années de plus qu’eux à la retraite et avons l’un des taux d’activité des 60-64 ans les plus faibles de l’OCDE : 31 % à comparer à 51,4 % pour la moyenne en 2018.

– d’autre part et comme les Forums Mac Mahon l’ont déjà proposé par ailleurs, leur donner le plein retour de leur travail supplémentaire au-delà du seuil légal de la retraite. En travaillant jusqu’au seuil légal, ils ont acquitté leur juste part de contribution aux transferts sociaux et aux charges publiques. La rémunération de leur travail supplémentaire pourrait être intégralement exonérée de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu.

Une telle approche permet de plus de contourner l’échéance électorale en inversant l’ordre des facteurs : au lieu de relever d’abord l’âge de départ en retraite puis de voir comment rendre concrètement supportable la montée en puissance de cette réforme, rendons le travail des seniors plus attractif et incitons fortement les travailleurs à travailler plus longtemps.

Nous ne relèverions l’âge légal que dans un deuxième temps et si nécessaire, après l’échéance électorale. Cette approche permet également de répondre rapidement aux ouvertures faites par certaines organisations syndicales sur le thème du travail.

En abordant l’âge de la retraite dans ce sens, c’est-à-dire en partant de son impact sur la production, il est urgent et devient possible d’engager sans délai une réforme privilégiant les incitations et la pédagogie sur la contrainte. Ceci permettra de contribuer rapidement à desserrer les goulots d’étranglement sur le marché du travail en période de relance, et d’améliorer durablement notre niveau de vie. Le rétablissement des équilibres financiers en sera une heureuse conséquence.

Denis Kleiber et Régis de Laroullière sont co-animateurs des Forums Mac Mahon.

L’évolution du concept de management

L’évolution du concept de management

Le professeur de sciences de gestion Eric Godelier retrace, dans une tribune au « Monde »(extrait) , l’essor historique d’une fonction devenue porteuse de valeurs et de pratiques aujourd’hui contestées.

 

Tribune.

 Aujourd’hui, le manageur est de plus en plus sommé d’innover. Dans le même temps, il se voit reprocher son conservatisme et sa propension à inventer des procédures bureaucratiques là où le « bon sens » pourrait suffire. Dans son travail, le manageur apparaît ainsi porteur d’une certaine vision du monde.

Par ses positions ou ses actions, le manageur serait incapable de revoir radicalement l’organisation et les objectifs de l’entreprise alors que s’affirment des nouvelles revendications à l’endroit des grands groupes : développement durable, transition énergétique, transparence des décisions et de la gouvernance, etc.


De quel pouvoir dispose-t-il réellement, coincé entre les demandes des actionnaires, le poids des ingénieurs et des scientifiques, sans oublier les salariés de la « génération Z », qui aspirent à plus d’autonomie, de liberté ? Ses valeurs et ses intérêts semblent de plus en plus en contradiction avec le monde moderne. Le manageur est-il amené à disparaître au profit des entrepreneurs et des « startupeurs » ? Les difficultés actuelles des grandes entreprises vont-elles entraîner la mise au rebut de cette figure de l’organisation « à l’ancienne » ?

Répondre à cette question suppose de comprendre ce que font les manageurs au quotidien. Dans son ouvrage sur la naissance du management (The Genesis of Modern Management. A Study of the Industrial Revolution in Great Britain, 1965, non traduit), l’historien britannique Sidney Pollard (1925-1998) décrit la montée des premiers manageurs à partir de la fin du XVIIIe siècle. Chargés de conduire les affaires pour le compte d’aristocrates ou de grands bourgeois, ils doivent veiller à la valorisation des actifs du patrimoine de ces riches familles (mines, forges, textile, etc.). Ils recrutent les travailleurs ; ils développent des méthodes de comptabilité ; ils apprennent à vendre. Ils conçoivent des investissements dans des outils de production de plus en plus complexes et capitalistiques. Avec la révolution industrielle, ils inventent de nouvelles méthodes de financement. Au fil du XIXe siècle, les manageurs s’imposent comme une catégorie sociale distincte des familles d’entrepreneurs ou des salariés.

Au tournant du XXe siècle, le management devient une profession. Les Etats-Unis s’imposent et, avec eux, la figure du manageur. Pour l’historien américain Alfred Chandler (1918-2007), la figure moderne du manageur naît avec les conglomérats dans la sidérurgie, les mines, la chimie, le textile ou les chemins de fer. Ils arrivent ensuite dans la banque, plus tard dans les premiers commerces de grande échelle. Salariés, ils peuplent les multiples échelons de la hiérarchie administrative d’entreprises de plus en plus imposantes.

Travail ou concept d’activité

 

La sociologue Marie-Anne Dujarier montre, dans une tribune au « Monde », que l’association entre activité, utilité et revenu, socle de notre conception du travail, est aujourd’hui ébranlée. (extrait)

 

Tribune. 

 

Depuis les années 1970, des articles de gestion prescrivent la « mise au travail des consommateurs ». Ils suggèrent que cette « main-d’œuvre » motivée, impatiente, innombrable, disponible et surtout gratuite pourrait être avantageusement utilisée et « managée » par les entreprises. Dans les faits, on peut observer trois formes sociales dans lesquelles les clients déploient une activité bénévole productive, profitable pour les entreprises qui l’encadrent.

Premièrement, dans les supermarchés, les stations-service, les gares, les fast-foods ou à La Poste, par exemple, nous coproduisons régulièrement le service que nous achetons. Cette autoproduction dirigée est contrainte et permet de réduire le nombre d’employés de première ligne (guichetiers, caissières, serveuses…).

Le deuxième type est à l’inverse fondé sur le volontariat : la captation dans la foule (« crowdsourcing ») d’informations personnelles, articles, photos, vidéos, blogs, CV, notations, commentaires, likes, etc., offerts volontairement, est une source de profits pour les sites qui les accueillent.

Troisièmement, et plus indirectement, qu’il s’agisse d’acheter de manière éclairée ou de se désabonner d’un service, sortir de la contradiction dans laquelle nous plonge le marketing lorsqu’il nous déclare libre tout en cherchant à orienter nos comportements requiert, là encore, des compétences et des efforts importants.

Mais l’expression « travail du consommateur » fait surgir un doute : puisque ce dernier n’est pas salarié, d’une part, et qu’il n’a pas toujours le sentiment de travailler, d’autre part, peut-on parler de « travail » ? Une floraison d’expressions telles que « travail domestique », « travail du malade », « digital labor » ou « travail bénévole » remettent pareillement en question aujourd’hui la signification que nous attribuons au mot « travail ».

Les historiens et anthropologues montrent qu’il n’existe pas de définition universelle du travail ; il est vain en effet de chercher une substance derrière le substantif. Le mot est plutôt une catégorie de la pensée et de la pratique, construite par les sociétés et donc variable dans le temps. Ainsi, depuis le XIe siècle, la langue française désigne avec ce mot l’activité, cette peine que nous nous donnons pour faire quelque chose. Il est aussi utilisé depuis le XIVe siècle pour parler du résultat de l’activité : l’ouvrage réalisé, la production, progressivement réputée « utile ». Puis il a été associé à l’idée de gagne-pain, et finalement à l’emploi depuis l’époque contemporaine.

Economie, politique, société: les plus lus

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Croissance verte : un mythe ?

 

Stéphane Foucart, dans un papier du Monde constate que  la plupart des candidats à l’élection présidentielle prétendent concilier la poursuite de la croissance et la préservation de l’environnement. Une récente note de l’Agence européenne pour l’environnement souligne l’incompatibilité de ces deux projets.

 

Chronique.

 

 Une fois n’est pas coutume, la décroissance s’est brièvement installée dans le débat public, en particulier à la faveur de la primaire écologiste, remportée le 28 septembre par Yannick Jadot. Le mot même a un tel pouvoir excommunicateur, et agit comme un si puissant repoussoir pour une majorité de l’opinion et des dirigeants qu’il est très rare de voir des responsables politiques, fussent-ils écologistes, le reprendre à leur compte dans leurs discours ou leur programme.

On les comprend : les dernières semaines ont montré qu’il était politiquement et médiatiquement moins coûteux de se livrer à un révisionnisme de bas étage que d’interroger le dogme de la croissance ad vitam aeternam du produit intérieur brut (PIB). Eric Piolle, également candidat à la primaire écologiste, ne s’y est pas trompé et a affiché une posture prudemment agnostique, tandis que Yannick Jadot a préféré s’inscrire dans le cadre de la « croissance verte » – dont nul ne sait à ce jour si elle existe réellement.

A l’inverse, les candidates Delphine Batho et, dans une certaine mesure, Sandrine Rousseau ont affirmé leur volonté de rompre avec ce qui demeure, pour l’écrasante majorité d’entre nous, le principal indicateur du succès des politiques publiques. La probabilité que ce positionnement fasse florès hors de l’écologie politique est très faible : historiquement, toutes les remises en cause de l’exigence de croissance et tous les travaux académiques montrant l’inanité de cet indicateur (il en existe un très grand nombre) ont suscité un intérêt bref et souvent confidentiel, avant de disparaître de l’horizon.

« La croissance est ancrée dans la culture, la politique et les institutions, résume dans une note récente l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), une instance officielle de l’Union dont les productions demeurent consultatives. Dans le monde entier, la légitimité des gouvernements est indissociable de leur capacité à assurer la croissance économique et à créer des emplois. » L’idée d’un monde économiquement stationnaire nous est impensable.

Dans sa note, l’EEA propose un état des lieux du débat sur les liens entre environnement et croissance du PIB. Première information : depuis 1970, à l’échelle mondiale, la croissance économique est, sans grande surprise, très étroitement corrélée à l’empreinte des sociétés sur leur environnement et à leurs émissions de gaz à effet de serre. Les rares périodes de diminution de l’impact de nos activités coïncident avec les crises économiques – autrement dit de la récession pour les uns, ou de la décroissance pour les autres.

La spéculation est néfaste à l’économie productive

Patrick Artus : « L’économie de spéculation est inefficace »

 

 

 

Patrick Artus, économiste à Natixis considère que la spéculation est néfaste à l’économie productive

La faiblesse des rendements des actifs traditionnels pousse les investisseurs à choisir des actifs spéculatifs, au détriment de l’économie productive, observe l’économiste dans sa chronique.( Le Monde extrait)

tribune 

 

L’économie mondiale est agitée de mouvements violents sur les prix de toute une série d’actifs et de biens dont la caractéristique commune est de présenter une rareté. Ces prix ont, au cours du temps, montré une variabilité de plus en plus ample, avec des périodes de fortes hausses suivies de violentes corrections. C’est vrai pour les prix des matières premières : les prix des métaux non précieux, par exemple, ont été multipliés par deux et demi entre 2009 et 2011, puis divisés par deux entre 2011 et 2016, puis multipliés par trois entre 2016 et aujourd’hui. Ces mouvements des prix des matières premières sont très liés aux positions non commerciales (donc spéculatives) prises sur les marchés à terme : pour le bois de construction, par exemple, on est passé de zéro contrat net ouvert en 2019 et au début de 2020 à… 600 000 contrats ouverts à l’été 2021 ! Cela est vrai aussi pour les indices boursiers : ils ont été multipliés par quatre dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) depuis 2010, par dix en ce qui concerne les actions des sociétés des nouvelles technologies.

Idem pour les prix de l’immobilier : de 2002 à 2006, ils ont augmenté de 9 % par an dans les pays de l’OCDE ; en 2008, ils ont baissé de 13 % ; aujourd’hui, ils accélèrent violemment (+ 8 % sur un an pour l’ensemble de l’OCDE). Evolution spectaculaire également du bitcoin : 3 000 dollars (environ 2500 euros) au début de 2019, 63 000 dollars au début de 2021, avec ensuite une rechute à 30 000 dollars puis une remontée à 50 000 dollars.

 

De nouveaux acteurs financiers se sont spécialisés dans la spéculation. Les plates-formes de trading sur actions (Reddit, Robinhood…) concentrent les demandes des investisseurs institutionnels sur un petit nombre de titres dont les cours montent alors violemment – le cours du distributeur de jeux vidéo GameStop a ainsi été multiplié par 25 en janvier. Ou encore les Special Purpose Acquisition Company (SPAC), des sociétés qui lèvent des fonds en Bourse pour investir dans le futur : elles ont réalisé 200 levées de fonds au premier trimestre pour 95 milliards de dollars, les investisseurs ne sachant même pas ce qui sera fait de leur argent !

Nous sommes entrés clairement dans une économie de spéculation. Assez naturellement, la spéculation porte sur des actifs ou des biens qui montrent une rareté, une rigidité de l’offre, puisqu’alors une hausse de la demande fait fortement monter les prix. C’est le cas de tous les actifs et biens évoqués plus haut : immobilier, cryptomonnaies, actions (dont le nombre diminue avec les rachats d’actions par les entreprises), matières premières (dont la capacité de production prend beaucoup de temps pour être augmentée).

Énergie : changer de paradigme

Pour rendre compatible la politique énergétique et la politique environnemental , Il convient de changer de paradigme d’après. (*) Par Dominique Chauvin, prospectiviste. (dans la Tribune, extrait)

tribune

 

A Marville, dans la Meuse, la construction de la seconde plus grande centrale photovoltaïque de France prend fin. Installée sur les 155 hectares de l’ancienne base aérienne, abandonnée par les militaires en 2002. Cette centrale est un projet écologique et agricole. Les 360.000 panneaux solaires devraient alimenter le canton en électricité, mais elle permet également à un jeune éleveur ovin de s’y installer avec ses 600 moutons pour assurer l’entretien de la zone. (Crédits : Reuters)

« On ne subit pas l’avenir, on le fait » (Georges Bernanos)

Dans un article récent de La Tribune, le Professeur François Lévêque fait un constat qu’il se propose de partager avec ses lecteurs en se défendant qu’il puisse être « l’expression d’un sentiment d’amertume ou de satisfaction ». Ce constat serait que : « La politique énergétique se dissout progressivement dans la politique climatique ».

Cette amertume ou cette satisfaction fait référence au nucléaire, sujet auquel ce professeur de l’école des Mines s’est intéressé pendant une dizaine d’années comme chercheur, au point d’en écrire un livre remarqué et qui fait référence sur le positionnement du sujet mais qui une fois de plus dans le texte de son article introduit le doute au sujet du nucléaire, sur la possibilité de rétablir un équilibre salutaire à Bruxelles, face à la « supériorité de l’Allemagne à défendre ses propres choix énergétiques ». Ce doute, cette ambiguïté dans le positionnement est à l’instar du titre de son livre : « Nucléaire : ON/OFF ». Au lecteur le soin de choisir et à d’autres le soin de s’engager pour sauver le nucléaire comme outil d’une politique climatique.

Bruxelles contre le nucléaire

Toutefois, dans un sursaut de volontarisme, il interroge les manœuvres de la Commission européenne contre le nucléaire comme une preuve que la politique énergétique peut encore l’emporter sur des politiques climatiques au vu du paradoxe que le gaz pourtant fossile pourrait bénéficier d’obligations vertes alors que le nucléaire pourtant neutre en carbone en serait exclu.

Cette décision de Bruxelles lui permet de préciser son constat comme « l’expression d’un double retournement » et, cette fois, on perçoit dans le texte que c’est plutôt l’amertume qui l’emporte. Je cite par soucis de clarté : « Le nucléaire n’est plus une source d’énergie pour l’Europe et la politique de l’énergie, ou plutôt ce qu’il en reste, est définitivement reléguée au niveau national ». Dont acte : exit la politique énergétique de l’Union européenne !

Est-ce bien vrai ? ne doit-on pas au contraire porter un regard plus optimiste et conquérant, en tous cas différent de ce constat anti-prospectif, qui ne révèle pas au fond la profondeur de cette inversion de priorité.

Pour cela, il faut d’abord comprendre l’évolution historique et prospective de l’énergie et le changement de paradigme qu’elle porte : basée sur des ressources fossiles avec un contenu industriel faible dans la valeur ajoutée mais avec des externalités fortes qui les condamnent aujourd’hui, les énergies sont vouées à muter malgré des progrès industriels et environnementaux désespérés, couteux  et insuffisants pour les sauver ; progrès reconnus et salués par tous sous le vocable d’efficacité énergétique que ce soit en amont et/ou en aval de chaque filière. Mais progrès voués à l’échec pour les énergies fossiles car à rendement décroissants !

La rupture créée par les énergies renouvelables

La rupture qu’apporte les énergies renouvelables, et ce qui en font leur singularité, réside dans les énergies primaires utilisées, qualifiées de propres, abondantes, gratuites et disponibles : le soleil, le vent, l’eau et demain… le CO2. Du coup, le défi devient industriel pour récolter, transformer, réguler, stocker, distribuer ces énergies primaires en une ou plusieurs énergies finales plus universelles et transparentes à l’usage. La valeur ajoutée de ce processus devient donc d’abord industrielle puis économique et  financière et  de surcroît locale, nationale ou européenne permettant ainsi de réinvestir la totalité de cette valeur ajoutée dans la recherche, le développement et le social pour une prospérité qui résulte de notre décision et compétence collective et non plus d’une valeur de rente payée à des pays producteurs, rente qui, objet funeste, varie de façon exogène et à notre détriment en fonction du prix de la géopolitique et/ou de la rareté.

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L’énergie qui était une ressource va ainsi devenir un produit industriel choisi et, à terme, on « fabriquera » l’énergie comme on fabrique des voitures dans une usine avec un design ! Bien sûr, et à l’instar des voitures, il faudra encore utiliser des ressources mais différentes et dans des proportions bien moindres que les ressources énergétiques du paradigme précédent. Assurément, on n’en est pas encore là et la flambée récente des prix du gaz et de l’électricité, dont l’ampleur a surpris les experts, sont bien là pour nous rappeler encore la prééminence des ressources et de leurs aléas dans la question énergétique. Mais, clairement, pour s’en prémunir, il faut accélérer cette dimension industrielle de l’énergie et non pas penser que la politique énergétique, « définitivement reléguée au niveau national » d’après François Lévêque, doive se cantonner à distribuer des chèques aux plus fragiles pour compenser une hausse des prix qui nous échappe, à défaut de hausser le débat sur l’avenir du nucléaire !

La France, un pays précurseur

Or il se trouve que la France a été précurseur dans cette approche industrielle de l’énergie avec précisément… le nucléaire ; tellement vertueux qu’il offre aujourd’hui à l’Europe l’électricité la moins chère, la plus stable en termes physiques et aussi en termes de prix, sans doute la plus propre et très faiblement dépendante des ressources énergétiques étrangères puisque l’uranium ne représente que de l’ordre de  5 % dans sa valeur. Pourquoi donc avoir le nucléaire honteux ou douter de son utilité et de son avenir puisqu’il est sur la trajectoire prospective qui s’impose : la trajectoire industrielle. Encore faudra-t-il le rendre plus efficace, encore plus propre (génération IV, fusion) nettement moins cher et le miniaturiser (SMR). Sur ce dernier point, l’expert qu’est aussi François Lévêque ne pourra qu’abonder dans ce sens.

Aussi, le constat plutôt amer que fait l’auteur de l’article n’est en fait que le résultat du contresens prospectif qu’il fait : la politique énergétique devra se dissoudre dans la politique industrielle et pas dans la politique climatique. D’ailleurs, la politique climatique n’existe pas en tant que telle. Il s’agit d’un objectif : la neutralité carbone en 2050 ; objectif très contraignant qui imposera de bâtir des stratégies industrielles et financières fortes pour y arriver car, paradoxalement, cet objectif de neutralité carbone n’a aucune chance d’être atteint sans une croissance prospère générant les moyens financiers, industriels et humains puissants qui permettront d’investir dans les technologies d’avenir pour « fabriquer » industriellement l’énergie propre dont l’industrie et la société ont besoin.

En quelques sortes, l’énergie devient endogène à l’industrie et à la société dans un cercle vertueux (au sens de l’économie circulaire) qu’il faut améliorer et concentrer pour rendre encore plus rentable ce moteur industriel qu’est devenu l’énergie au service du climat. Il ne faut pas se tromper de récurrence !

Une politique industrielle plus large

Toutefois, si le constat, à mon sens incorrect, que fait le Professeur François Lévêque dans son article, permet d’ouvrir et de provoquer un débat sur la politique énergétique/climatique/industrielle de la France et de l’Europe, il aura été utile en particulier pour pointer « la perte d’autonomie de la France sous l’effet de sa désindustrialisation massive au cours des 20 dernières années », comme le faisait remarquer avec beaucoup de pertinence Christian de Saint Etienne dans un article économique récent. L’erreur est de ne pas comprendre que la politique énergétique doit se dissoudre dans une politique industrielle plus large, plus ouverte et plus synergique à objectifs multiples dont celui du climat mais avant tout pour privilégier un objectif de rentabilité, indispensable et cohérent à tout autre objectif à remplir, dont celui du climat.

Place à l’action donc et à la mobilisation pour se faire l’artisan d’une politique industrielle européenne plus forte ; dans laquelle le nucléaire aura toute sa place.

Aérien : Un vol Nice-Paris alimenté à l’huile de frites !

Aérien : Un vol Nice-Paris alimenté à l’huile  de frites

 

Total et tente de se dédouaner de sa très lourde contribution au carbone en militant notamment pour des carburants renouvelables destinés à l’aérien. C’est évidement sans doute plus souhaitable que le kérosène issu du pétrole. Pour autant il s’agit toujours d’une ville qui contribue à la production de carbone dans l’atmosphère. De ce point de vue, ce carburant aérien dit renouvelable est une illusion écologique d’autant qu’il ne s’agit que d’une partie d’huile retraité  incorporé au kérosène traditionnel. Ce cocktail de carburant pollue moins mais il pollue.

TotalEnergies qui a produit ce carburant vert, à partir des déchets et de résidus – précisément d’huiles de cuisson usagées – issus de ces usines de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, et de Oudalle en Seine-Maritime. Ce SAF « Made in France » a été certifié ISCC-EU par l’International Sustainability & Carbon Certification, organisme indépendant qui en garantit la durabilité. Le tout ayant permis d’éviter l’émission de 3 tonnes de CO2.

2022 : Jadot pour un très vague plan d’investissement de 50 par an

2022 : Jadot pour un très vague plan d’investissement de 50 par an

   

 

Une promesse intéressante du candidat choisi par les Verts celle consistant à engager un vaste programme d’investissement dont la moitié consacrée au service public et l’autre moitié à la reconstruction et au logement.  Des propos toutefois relativement vague et surtout dont le mode de financement n’est pas précisé.

 

Les propos de Yannick Jadot paraissent particulièrement flous et généraux pour un candidat à la présidence de la république et témoigne sans doute de l’impréparation de cette catégorie d’écolos à assumer un jour la magistrature suprême.

 

«Dès mon premier jour, j’engagerai la sortie de l’élevage industriel. Il faut (…) réinstaller les agriculteurs dans les campagnes, avec des revenus décents. Ce qui permettra de remplir un autre objectif: lutter contre la malbouffe, donc contre les maladies chroniques et l’obésité», explique le candidat écologiste au JDD. Il «extirpera» ensuite «les lobbys qui gangrènent l’économie française et vampirisent les subventions et les politiques publiques pour qu’enfin ce soit le climat, la santé, l’environnement et la justice sociale qui priment».

«Chaque euro d’argent public sera conditionné à la protection de l’environnement. Plus un euro pour Total tant que Total n’a pas rompu avec sa logique qui consiste à chercher toujours plus de pétrole et plus de gaz dans le sous-sol !», assure-t-il. Pour «réparer notre société» et «reconstruire notre économie», Yannick Jadot prévoit un plan d’investissement «de 50 milliards d’euros par an sur le quinquennat, soit 2 % du PIB».

«Vingt-cinq milliards d’euros seront consacrés à la reconstruction, dont 10 milliards au logement et au bâtiment», et «25 milliards seront dévolus à des services publics de qualité». Ce programme «va créer 1,5 million d’emplois, revivifier l’économie, et enclencher un cercle vertueux d’investissement et de consommation responsable», assure-t-il.

«Nous allons restaurer un impôt sur la fortune et aller vers l’ISF climatique. Le patrimoine financier qui investit dans les énergies fossiles sera davantage taxé. Il faut décarboner la finance !», clame le candidat écologiste qui  fait la la preuve de son amateurisme politique quand il s’agit de se mettre en posture de gestion

2022: Jean-Marie Le Pen soutiendrait Eric Zemmour

Jean-Marie Le Pen soutiendrait  Eric Zemmour

En déclarant qu’il soutiendrait Eric Zemmour , Jean-Marie Le Pen donne évidemment un autre coup de poignard dans le dos à sa fille Marine. Il n’est pas certain que cette déclaration soit de nature à faire baisser Marine Le Pen  dans les sondages mais elle peut par contre déstabiliser un peu plus un appareil du front national actuellement très bousculé. Jean-Marie Le Pen justifie son soutien à Éric Zemmour par le fait que l’organisations frontiste a perdu en chemin les positions extrémistes qui étaient les siennes notamment dans le champ sociétal.

Selon une enquête Ipsos pour Le Parisien publiée vendredi soir, Éric Zemmour – crédité de 15% d’intentions de vote - dépasse Xavier Bertrand et se retrouve à un point seulement du second tour de l’élection présidentielle 2022. «Marine a abandonné ses positions fortifiées et Eric occupe le terrain qu’elle a quitté», juge le père, en froid avec sa fille depuis 2015.

«C‘est l’opportunisme de Jean-Marie Le Pen. Il ne nous a pas habitués à ça. Dire que si Éric Zemmour est mieux placé que Marine Le Pen, il le soutiendra, c’est se plier à l’exercice des sondages. Je pensais que Jean-Marie Le Pen aurait pris sa décision en fonction des idées et du programme de chacun», a déploré l’ancien trésorier du RN Wallerand de Saint-Just auprès de BFMTV . «Il n’est pas étonnant que Jean-Marie Le Pen veuille soutenir Éric Zemmour: c’est quelqu’un qui tient beaucoup de propos irresponsables», a-t-il ajouté.

Manif anti-passe: 48.000 participants est encore en baisse

Manif  anti-passe: 48.000 participants est encore en baisse

 

C’est tout juste si maintenant cette manifestation rythmique contre le pass fait l’objet d’un article dans la presse. La participation devient en effet insignifiante. Seulement environ 48.000 manifestants le pass sanitaire ont été recensés samedi par le ministère de l’Intérieur, qui a comptabilisé 173 actions pour le 12ème samedi consécutif de mobilisation.

L’affluence dans ces cortèges et rassemblements est en baisse régulière depuis plusieurs semaines. Le 25 septembre, 60.000 personnes avaient protesté contre le pass sanitaire imposé par le gouvernement pour contrer l’épidémie de Covid-19.

Zemmour : le franc-parler face à la dialectique « bla-bla » de l’ENA

Zemmour : le franc-parler face à la dialectique « bla-bla » de l’ENA

Bien entendu ce qui caractérise Zemmour, c’est son extrémisme et sa radicalité. Mais le fait qu’il intéresse autant les Français tient peut-être à autre chose à savoir qu’il porte un discours complètement décapé -souvent provocateur- qui s’oppose totalement à la dialectique bla-bla de l’ENA qui a contaminé l’ensemble du personnel politique.

Certes, tous les responsables ne sont pas diplômés de l’ENA mais la plupart des partis sont cependant sous tutelle des élèves de la grande école d’administration française. Une école qui a aussi fourni non seulement des responsables politiques à tous les échelons mais aussi des ministres et des présidents de la république. Du coup depuis des dizaines d’années, le système politique a adopté ce langage incompréhensible de l’ENA qui consiste essentiellement à noyer la problématique dans un flot de paroles qui se veut technocratique mais qui est seulement scientiste.

La réalité, c’est que les produits de l’ENA sont à peu près incompétent en tout mais ils abritent cette in compétence derrière des discours complètement abscons qui peuvent endormir les auditoires les plus velléitaires. Malheureusement ,ce langage a été adopté par tout le petit monde politique y compris par tous ceux qui n’ont pas fréquenté la célèbre école. Les médias eux-mêmes se sont convertis à cette langue qui permet d’occulter le vide complet de la pensée dans tous les domaines socio-économiques et sociétaux.

Zemmour, lui, appelle un chat un chat et même y voit un félidé sauvage aussi dangereux qu’un tigre.

En clair, Zemmour a surtout l’avantage de nommer des faits réels partagés par sans doute une majorité de Français même si ensuite ces mêmes Français n’adhèrent pas aux analyses caricaturales qu’en  tire l’intéressé et encore moins aux mesures radicales irréalistes qu’il  propose. Pour affronter Zemmour, il faudra se débarrasser des oripeaux de ce langage énarchique  dépassé. Pour preuve Mélenchon qui n’est pas lui-même sans culture et sans radicalité, s’est aussi trouvé parfois bousculé dans le débat qui l’a opposé à Zemmour.

Sondage : les craintes de guerre avec la Chine et la Russie

  1. L’éclatement du multilatéralisme et la perte d’efficience des organismes de régulation (ONU, OMC etc) font monter les craintes d’une guerre -pour l’instant froide- avec la Chine et la Russie.

Il faut noter qu’il y a une différence d’appréciation chez les sondés entre les craintes globales vis-à-vis d’une guerre froide et l’implication du du pays d’origine. Bref globalement un pourcentage non négligeable considèrent que les risques de guerre sont réels mais ne concerneront pas leur propre pays en tout cas moins. Une curieuse vision qui consiste à considérer que le risque est pour les autres. Pas étonnant qu’en Europe en particulier on éprouve les pires difficultés à envisager une politique de défense un peu efficace.

Un sondage du Conseil européen des relations internationales (ECFR) commandé par Lena, l’alliance des principaux quotidiens européens 59 % des sondés craigne une guerre froide avec la Chine et autant avec la Russie.

  1. , Vis à vis  de la Russie 25% y sont seulement 25 % à penser à une guerre impliquant leur pays ,une minorité donc à l’exception de la Pologne (44%), la plus inquiète, et de la France (35%) .
  2. Vis à vis  de la Chine 31% des interrogés pensent que la guerre froide entre l’Union européenne et la Chine est d’actualité, ils sont seulement 15% en moyenne à penser que c’est le cas entre leur propre pays et la dictature communiste.
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