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Archive mensuelle de octobre 2021

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Economie, politique, société: les plus lus

Economie, politique, société: les plus lus

Tapie et l’affaire Adidas: Politique et business

Tapie et l’affaire Adidas: Politique et business

Adidas est typiquement une magouille politicienne qui a impliqué plusieurs présidents de la république. Première observation, Tapie  n’a jamais eu les fonds nécessaires  pour acheter Adidas. C’est grâce à ses amitiés particulières avec Mitterrand qu’on a réussi à convaincre la direction du Crédit Lyonnais de financer l’opération d’achat. Une opération revendue assez rapidement mais qui aurait spolié Tapie qui se disait  victime de la banque. En réalité,  la banque n’a fait que récupérer son argent car Tapie  n’a jamais pris le moindre risque financier, en outre il avait du mal à rembourser son prêt auprès du Crédit Lyonnais. La suite est un long  feuilleton judiciaire qui dure maintenant depuis 25 ans ou Tapie d’une part et le Crédit lyonnais n’ont cessé de solliciter la justice pour faire valoir ce qu’ils considèrent comme leur droit. Mais Tapie a continué d’entretenir des liens sulfureux avec la politique en apportant notamment un soutien à Sarkozy. Lequel a autorisé sa ministre des finances Christine Lagarde a créé un pseudo groupe d’arbitrage pour accorder 400 millions (une paille) à Tapie. Un groupe d’arbitrage qui s’est révélé une véritable magouille et dont les acteurs sont maintenant avec Tapie devant le tribunal pour rendre compte de ce qui est une escroquerie. Après avoir épuisé tous les recours, Tapie est maintenant face à la justice. Mais l’intéressé sait encore jouer  de son influence politique. Ainsi il n’a cessé de manifester des signes de soutien à l’égard de Macron déclarant même qu’il le considérait comme le plus grand président de la république. Sans doute pour obtenir la bienveillance du pouvoir et de la justice, Tapie s’est même immiscé dans l’affaire des gilets jaunes en leur offrant un support logistique et surtout en leur conseillant de présenter une liste européenne qui permettrait de nuire au rassemblement national ce dont profiterait la république en marche. De toute manière. Le pire dans cette affaire c’est que tapis a finalement été condamné par la justice à rembourser les fameux 400 millions mais que grâce aux manœuvres procédurières, ce remboursement n’a pas encore eu lieu !

Finances : note de la France confirmée par Standard & Poor’s

Finances : note de la France confirmée par Standard & Poor’s

 

Avec la crise sanitaire, les agences de notation qui évaluent  la dette et les états sont un peu dans le potage. En effet, avec les critères d’il y a deux ans ,la grande dérive des dettes publiques pourrait amener à dégrader la plupart des pays. La France en particulier dont le taux d’endettement atteignait de l’ordre de 100 % avant la crise sanitaire et qui atteindra pas loin de 120 % en 2021. La même dérive est enregistrée dans nombre de pays y compris les États-Unis.

Dès lors  s’il fallait sanctionner les pays trop dépensiers , cela concernerait un trop grand nombre et le risque serait de créer un choc provoquant une remontée brutale des taux et une grande crise financière internationale.

Du coup, les critères d’hier ne sont plus ce aujourd’hui et les agences de notation qui s’inscrive dans la philosophie des banques centrales ne sanctionne plus les Etats dépensiers.

 

L’agence confirme croissance du PIB français à 6,2% cette année, puis 3,6% en 2022 et 2,3% en 2023. « Nous avons révisé en hausse notre prévision d’expansion pour cette année car la demande intérieure a bénéficié d’une montée de l’épargne, des investissements publics et privés (…) ainsi que de la stabilisation de la situation épidémiologique », indique de manière un peu laconique l’agence qui en fait reprend les propos du gouvernement

« Nous estimons que le retrait des mesures exceptionnelles de soutien (adoptées) pour faire face au Covid-19 ainsi que la dynamique de la reprise devraient réduire significativement le déficit budgétaire en 2022″, indique encore S&P qui voit toutefois dans le calendrier électoral un risque à ses projections.

 

Macron, aussi pour la cause animale !

Macron, aussi pour la cause animale !

 

Un peu en réponse à Brigitte Bardot très sévère sur la manière dont le gouvernement traite la cause animale, Macron a décidé de rendre une petite visite à la SPA. Notons que la tendance animaliste avait recueilli un petit peu plus de 2 % aux élections européennes de 2019.

La visite de la SPA aura lieu en outre en province sur ses terres indigènes inconnues souvent par l’élite parisienne.

Évidemment il ne faut pas mépriser cette sensibilité aux animaux domestiques d’autant que le pays est celui qui compte le plus de chats et de chiens par habitant en Europe. Le phénomène est- tel  d’ailleurs que les rayons d’aliments pour animaux des domestiques n’ont  jamais autant progressé dans les supermarchés. Un véritable business et une part de dépense qui ne cesse de croître.

 

Le total des dépenses relatives aux animaux de compagnie s’élève à 4,6 milliards d’euros par an. La nourriture occupe la première place dans la liste des dépenses, avec un budget de 3,3 milliards d’euros par an.

 

Une somme rondelette d’environ 150 € par ménage et par an , soit de quoi nourrir un habitant de pays pauvres pendant quatre à cinq mois. Évidemment, la comparaison se discute mais ces tendances à l’augmentation croissante des dépenses montrent l’évolution de certaines sociétés développées.

Aménagement des « territoires » : la folie de la métropolisation

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

 

Présidentielle: visite des candidats chez les « indigènes des territoires »

Présidentielle: visite des candidats chez les « indigènes des territoires »

 

Ce n’est sans doute pas un hasard si la plupart ont choisi la province pour annoncer leur participation à la présidentielle de 2022. En réalité, il y a un grand changement ; il ne s’agit plus de province, mot tombé dans la désuétude mais de territoires mots plus nobles que campagne, province ou terre éloignée.

 

D’une manière générale et pas seulement en politique, le terme territoire a effacé le mot province. Pour quelle raison scientifique ? Sans doute aucune mais pour des raisons de mode sémantique.

 

En politique, les gilets jaunes sont aussi passés par la et il est de bon ton de marquer la sensibilité provinciale de l’élite politique. Dans les faits malheureusement, la France est caractérisée par une hyper centralisation dans tous les domaines autour de Paris. C’est toujours là que tout se discute, tout se négocie, tout se décide.

 

La province a perdu de son attrait et de sa vigueur avec la désindustrialisation de la France. Elle ne pesait déjà pas lourd par rapport à Paris avant la mondialisation et la décrépitude industrielle française. Le mot territoire n’a guère de sens car il recouvre des réalités très diverses. Il y a une quinzaine de villes françaises de grande dimension.

Une  sorte de super agglo qui regroupe souvent la plus grande partie des habitants de la région et de l’activité économique. Quelques villes moyennes qui survivent avec difficulté grâce à quelques emplois tertiaires, beaucoup de retraités et des activités touristiques. Des petites villes souvent au bord de l’agonie qui progressivement sont privées de tout service public ou presque. Enfin le monde rural complètement désertique et dont l’avenir sera assuré par les résidents secondaires le temps des beaux jours. Seuls quelques vieux indigènes s’entête  à y rester.

 

Mais pour les élites parisiennes qui briguent les voix de tous les Français, hors  le périphérique parisien,  tout est territoire et tout est peuplé d’ indigène qu’il faut bien accepter de visiter pour recueillir leurs suffrages. La visite sera d’ailleurs largement commentée dans la presse locale qui se borne à traiter les faits divers comme les chiens écrasés. Une presse d’ailleurs en voie de disparition tellement le contenu est indigent.

 

Le président de la république lui-même a entamé un immense tour de France qui va durer des mois pour visiter ces indigènes, sorte de gaulois velléitaires qui s’entêtent  à refuser de rejoindre la région parisienne. Pas d’autres solutions donc que de faire une excursion en zone inconnue des territoires pour marquer sa relation féodale aux peuplades provinciales éloignées.

Une politique climatique est favorable à l’emploi

 Une politique climatique est favorable à l’emploi

 

La sociologue Dominique Méda montre, dans une tribune au « Monde », que le changement de modèle économique qu’exigent les crises environnementale et sociale actuelles créera plus d’emplois qu’il n’en détruira.(extrait)

 

 

 

Tribune.
 Le XIXe siècle avait produit une condition ouvrière misérable, mais aussi son antidote : une profusion d’utopies sur le travail, dont témoignent les innombrables projets de phalanstères, d’ateliers sociaux ou de communautés de « producteurs associés ». Depuis, les conditions de travail se sont considérablement améliorées – même si, en France, la moitié des actifs associent travail et mal-être. En revanche, toute trace d’utopie a disparu. Au contraire, l’espace public est saturé de prédictions anxiogènes et d’annonces glaçantes : disparition de l’emploi sous les coups de l’automatisation, fin des professions, polarisation accrue… Tout se passe comme si nous n’avions pas notre mot à dire et comme si toutes les innovations technologiques susceptibles d’augmenter le profit de quelques-uns et de détruire l’emploi de tous devaient être adoptées coûte que coûte. 

Cette doxa occulte surtout l’absolue priorité qui devrait désormais être la nôtre : engager au plus vite nos sociétés dans la reconversion écologique et reconstruire de fond en comble notre économie. Les guerres, rétorquera-t-on, ont été les seuls moments où des restructurations massives ont pu être engagées. Certes, mais nous sommes bien en guerre contre le réchauffement climatique et nous avons peu de temps pour reconvertir notre économie. Prendre cette menace au sérieux et s’engager dans cette voie dessine paradoxalement un tout autre paysage pour l’avenir du travail.

La mise en œuvre d’un tel scénario exige un certain nombre de conditions : rompre avec l’obsession de la croissance (mais pas avec les activités utiles mises au service de la satisfaction des besoins essentiels de tous) ; encadrer notre production dans des limites sociales et environnementales strictes traduites dans quelques indicateurs (empreinte carbone, indice de bio-diversité, indice de santé sociale) ; investir massivement pendant au moins vingt ans dans la rénovation thermique des bâtiments, les infrastructures ferroviaires, cyclables et fluviales, mais aussi la santé, l’éducation et la recherche ; faire de l’Etat le chef d’orchestre intelligent d’une planification souple intégrant les territoires ; développer la dimension emploi des scénarios issus de la Stratégie nationale bas carbone.

A toutes les étapes et dans toutes les variantes de ce scénario, nous aurons besoin de plus de travail humain : d’une part parce que les secteurs dont la production doit être réduite emploient moins de main-d’œuvre que ceux qui doivent être développés, mais aussi parce que nous devrons réduire le recours à des adjuvants chimiques et mécaniques générateurs de pollution et consommateurs d’énergie. Certes, il y aura des suppressions d’emplois – dont l’ampleur et les conséquences dépendront des choix collectifs que nous ferons. Mais dans tous les cas, nous assisterons de façon quasi certaine à une forme d’« d’antidéversement » – Alfred Sauvy parlait de « déversement » des emplois du secteur primaire dans le secondaire puis le tertiaire à mesure de l’augmentation des gains de productivité – et à de nombreuses créations d’emplois dans l’agriculture, le bâtiment, les travaux publics et l’énergie.

« La priorité nationale”: Un concept illégal ?

 » La priorité nationale”: Un concept illégal ? 

Marine Le Pen, « comme d’ailleurs Xavier Bertrand et Eric Zemmour », se comportent en « fossoyeurs » de notre histoire et de notre République, estiment, dans une tribune au « Monde », l’avocat Emmanuel Daoud et les juristes Justine Pointurier et Marie Sudre.

 

Tribune. 
Lors du journal de 20 heures sur France 2, lundi 27 septembre, la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a déclaré vouloir mettre en place un référendum d’initiative populaire visant « à réguler drastiquement l’immigration, à rétablir des critères pour l’entretien et le maintien sur le territoire mais aussi pour l’acquisition de la nationalité française, [à mettre en œuvre] la priorité nationale, c’est-à-dire la priorité pour les Français [d’obtenir] un logement social, un emploi et une protection sociale ». 

Pour ce faire, elle veut recourir à la notion de « bouclier constitutionnel » s’inspirant de ce qui existe en Allemagne, permettant, selon elle, que « tout texte international ou toute disposition de ce texte qui est contraire à la Constitution reste purement et simplement inappliqué ».

Le « bouclier constitutionnel » évoqué permet-il d’écarter l’application des textes et conventions internationales qui protègent les droits de l’homme ?

Rappelons que, selon le principe de primauté, le droit européen a une valeur supérieure aux droits nationaux des Etats membres. Ce principe a été rappelé dans un arrêt fondateur de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE), Costa contre ENEL, du 15 juillet 1964, et s’applique dans tous les Etats de l’Union européenne (UE).

Cependant, la Cour constitutionnelle fédérale allemande a jugé, dans un arrêt rendu en 2015, que « la primauté de l’application du droit de l’Union européenne est limitée par les principes constitutionnels qui sont hors de portée de l’intégration européenne ».

Cet arrêt fait référence à l’article 23 de la Loi fondamentale allemande, au terme duquel l’UE doit assurer le respect du « principe de subsidiarité » et garantir « une protection des droits fondamentaux substantiellement comparable à celle de la présente Loi fondamentale ». Il s’agit de préserver l’identité constitutionnelle allemande et les droits fondamentaux qui en découlent.

A la lecture de ces textes, il ressort que la Loi fondamentale ou la Constitution – son équivalent français – ne sauraient s’ériger en un obstacle à l’application du droit européen et des garanties afférentes, bien au contraire. La Constitution doit ainsi assurer une protection supplémentaire des droits fondamentaux et non pas les écarter ou les restreindre contrairement à la volonté de Marine Le Pen et du RN.

 

“Croissance verte” : un mythe ?

 “Croissance verte” : un mythe ?

 

La plupart des candidats à l’élection présidentielle prétendent concilier la poursuite de la croissance et la préservation de l’environnement. Une récente note de l’Agence européenne pour l’environnement souligne l’incompatibilité de ces deux projets, relève dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».(extrait)

 

Une fois n’est pas coutume, la décroissance s’est brièvement installée dans le débat public, en particulier à la faveur de la primaire écologiste, remportée le 28 septembre par Yannick Jadot. Le mot même a un tel pouvoir excommunicateur, et agit comme un si puissant repoussoir pour une majorité de l’opinion et des dirigeants qu’il est très rare de voir des responsables politiques, fussent-ils écologistes, le reprendre à leur compte dans leurs discours ou leur programme. 

On les comprend : les dernières semaines ont montré qu’il était politiquement et médiatiquement moins coûteux de se livrer à un révisionnisme de bas étage que d’interroger le dogme de la croissance ad vitam aeternam du produit intérieur brut (PIB). Eric Piolle, également candidat à la primaire écologiste, ne s’y est pas trompé et a affiché une posture prudemment agnostique, tandis que Yannick Jadot a préféré s’inscrire dans le cadre de la « croissance verte » – dont nul ne sait à ce jour si elle existe réellement.

A l’inverse, les candidates Delphine Batho et, dans une certaine mesure, Sandrine Rousseau ont affirmé leur volonté de rompre avec ce qui demeure, pour l’écrasante majorité d’entre nous, le principal indicateur du succès des politiques publiques. La probabilité que ce positionnement fasse florès hors de l’écologie politique est très faible : historiquement, toutes les remises en cause de l’exigence de croissance et tous les travaux académiques montrant l’inanité de cet indicateur (il en existe un très grand nombre) ont suscité un intérêt bref et souvent confidentiel, avant de disparaître de l’horizon.

« La croissance est ancrée dans la culture, la politique et les institutions, résume dans une note récente l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), une instance officielle de l’Union dont les productions demeurent consultatives. Dans le monde entier, la légitimité des gouvernements est indissociable de leur capacité à assurer la croissance économique et à créer des emplois. » L’idée d’un monde économiquement stationnaire nous est impensable.

Dans sa note, l’EEA propose un état des lieux du débat sur les liens entre environnement et croissance du PIB. Première information : depuis 1970, à l’échelle mondiale, la croissance économique est, sans grande surprise, très étroitement corrélée à l’empreinte des sociétés sur leur environnement et à leurs émissions de gaz à effet de serre. Les rares périodes de diminution de l’impact de nos activités coïncident avec les crises économiques – autrement dit de la récession pour les uns, ou de la décroissance pour les autres.

La fin des magasins avec le “quick commerce” ?

La fin des magasins avec le “quick commerce” ?

 

 

Le consultant en stratégie Martin Cubertafond décrit, dans une tribune au « Monde », les mutations profondes du marché de la distribution alimentaire qui mettent en péril les anciens champions du secteur, menacés par l’intrusion de « nouveaux barbares ».(extrait)

 

 

Tribune. 
Gorillas, Cajoo, Flink, Getir, etc. : inconnues il y a un an, ces start-up de livraison express de courses (le « quick commerce ») sont omniprésentes dans le centre des grandes villes. Elles offrent la possibilité de se faire livrer en 10 ou 15 minutes – soit moins de temps qu’il n’en faut pour se rendre dans un magasin et passer en caisse – 2 000 produits de première nécessité ou de plaisir (produits d’hygiène, pâtes ou lait, mais aussi planche apéro et bières), à des tarifs identiques, voire inférieurs, à ceux de la proximité urbaine, moyennant des frais de livraison de moins de 2 euros. 

Les entreprises se multiplient (huit à Paris), abreuvées par de généreuses levées de fonds, dans une course de vitesse qui rappelle l’essor des trottinettes électriques en 2018-2019. Pourquoi une telle frénésie ? Quel est le véritable enjeu de ce commerce rapide ?

Ce qui se joue derrière cette nouvelle offre destinée aux jeunes urbains pressés, qui pourrait sembler anecdotique, c’est la lutte entre deux modèles.

D’un côté, une grande distribution en fin de cycle, « empire » chancelant ; de l’autre, des compagnies technologiques qui veulent transformer la façon de faire ses courses, voire de s’alimenter. Et, pour la première fois, ces « nouveaux barbares » sont en mesure de prendre le pouvoir.

Les distributeurs historiques, tétanisés par une évolution qu’ils peinent à comprendre, restent focalisés sur la structure de coûts de leurs réseaux de magasins et persuadés que seule la puissance d’achat permet de survivre

Fierté française au début du siècle, la distribution alimentaire est aujourd’hui en fin de cycle : après une longue phase de croissance, elle est arrivée dans sa phase de maturité, voire de déclin pour certains segments. Les scandales alimentaires (vache folle, viande de cheval…) ont généré une crise de confiance dans la consommation, qui se traduit par un besoin de réassurance et une défiance vis-à-vis des marques et de la grande distribution. Le succès de l’application Yuka, présente chez plus d’un tiers des ménages français, en donne une bonne illustration.

 

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