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Archive mensuelle de octobre 2021

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Climat: Face au réchauffement, l’urgence est d’agir

Climat:  Face au réchauffement, l’urgence est d’agir

Deux intervenants de l’événement consacré à la résilience des villes, organisé les 4 et 5 octobre à Rouen insistent sur l’urgence à agir ( Le Monde, extrait)

 

 

Est-ce que seules les personnes bornées se noient et seuls les parieurs compulsifs subissent des pertes dues aux inondations ? En mettant l’accent sur les retours d’expérience, la culture du risque et la responsabilisation, les politiques actuelles invitent à ce questionnement. Elles supposent que les parties prenantes doivent être conscientes des dangers auxquels elles s’exposent, savent ce qu’il faut faire et ont la capacité de s’engager dans des actions de réduction des risques ou d’adaptation efficaces. On déduit en général de ces croyances que de nouvelles campagnes de communication sont nécessaires et suffisantes pour corriger ce qui relèverait de l’erreur de jugement et du manque de motivation.

L’été 2021 a vu se succéder inondations, canicules, feux de forêts, tempêtes, etc. A chaque événement, les décès et les pertes nous sont insupportables, parce qu’à force de revenir inlassablement faire la « une » des médias, ils nous semblent anticipables et évitables. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) répète depuis trente ans que le réchauffement climatique augmente la probabilité et l’intensité des événements graves. Alors, faut-il se lancer dans une nouvelle campagne de pédagogie ?

En Ile-de-France, après l’exercice Sequana, qui a simulé en 2016 une crue majeure de la Seine, puis les inondations bien réelles de 2016 et de 2018, moins de la moitié des habitants vivant en zone inondable en ont conscience, malgré les campagnes annuelles de sensibilisation. L’expérience directe est pourtant le facteur le plus puissant de prise de conscience et d’action de réduction des risques ou d’adaptation. Comment la pédagogie pourrait-elle faire mieux que l’expérience directe ?

Les élus et décideurs ne sont pas en reste. Cet été, à Liège (Belgique), les autorités ont donné un ordre d’auto-évacuation du centre-ville pendant les inondations, en demandant aux personnes qui ne pouvaient pas partir – les plus vulnérables – de monter dans les étages. Ce choix a alimenté les rumeurs d’une rupture imminente du barrage en amont, nourrissant la panique et aggravant la crise. Ce qui se traduit par « sauve qui peut et malheur aux victimes » est à l’opposé du consensus historique faisant de la protection contre les catastrophes un droit garanti par l’Etat-providence.

Depuis l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), en 2005, les retours d’expérience montrent pourtant l’impossibilité d’une « auto-évacuation » et les dangers des mesures qui ne visent pas d’abord les plus vulnérables. La focalisation sur la culture du risque pourrait conduire à blâmer les plus exposés davantage qu’à chercher des solutions. Les communes à risque se voient souvent attribuer des responsabilités croissantes sans les ressources pour y faire face. Et si les personnes les plus vulnérables sont les plus exposées, c’est parce que leur choix de logement est contraint par la financiarisation des marchés immobiliers.

Algérie : la rente mémorielle d’un pouvoir corrompu

Algérie : la rente mémorielle  d’un pouvoir corrompu

Il est clair que les dernières déclarations de Macron  relative à la nature même du régime algérien constituent une sorte de nouvelle aubaine pour le pouvoir algérien afin de conserver son emprise sur un pays maintenu dans un état de misère économique et démocratique depuis la décolonisation.

L’essentiel des ressources de l’Algérie a en effet été dilapidé et approprié par une technostructure issue du FLN et de l’armée qui se partage les richesses du pays. Régulièrement, d’Algérie connaît des éruptions démocratiques vite muselées et récupérées par le pouvoir en place qui sort alors la rente mémorielle pour retourner la responsabilité contre la France.

Pourtant il y a 60 ans que le pays est indépendant et toute cette période n’aura servi à peu près à rien moderniser et démocratiser le pays. Ce que vient de reconnaître d’une certaine façon macro qui constate que « le système politico-militaire [algérien] s’est construit sur une rente mémorielle » et sur « une histoire officielle (…) totalement réécrite » qui « repose sur une haine de la France ». Par Emmanuel Macron n’a fait qu’exprimer une évidence, d’ailleurs largement partagée au sein même de la société algérienne.

Pour masquer ses déficiences, l’Algérie a sauté sur l’affaire de la réduction des visas dont le nombre devrait  être divisé par deux selon les déclarations de Macron. Une réduction justifiée par le faite que 10 000 délinquants algériens doivent être reconduits dans leur pays chaque année et que seulement une centaine le sont réellement par opposition de l’Algérie à ce retour.

Pour entretenir la grogne  sur ce sujet, l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur en France et a interdit le survol aux avions militaires français.

Les dirigeants de l’appareil politico-militaire algérien entendent en même temps mettre sous le boisseau le mouvement Hirak qu’à qui avait secoué la démocratie algérienne. Un mouvement au début appuyé par le président de la république algérien mais ensuite enterrée sous de pseudos réformes démocratiques à venir.

Le pouvoir algérien ressort alors la vieille ficelle usée jusqu’à la corde de la rente mémorielle et instrumentalise la haine de certains algériens contre la France.

L’intérêt des mini centrales nucléaires

L’intérêt des mini centrales nucléaires

 

Comme déjà indiqué dans d’autres articles, l’intérêt des minis centrales nucléaires et de fournir à des conditions économiques et techniques intéressantes des outils de production d’électricité et d’assurer ainsi une partie de la souveraineté énergétique. Les principaux clients pour ces minis centrales devraient être des pays en développement qui importent  l’essentiel de l’électricité de l’étranger.

Pour les pays développés,  la demande sera différente dans la mesure où ces pays disposent déjà d’outils de production d’électricité qui assurent  une grande partie de leur souveraineté énergétique. Ces mini centrales nucléaires pourraient aussi servir pour combler le caractère intermittent de certaines énergies alternatives comme les éoliennes et le solaire. ( Aujourd’hui cette intermittence est assurée le plus souvent par du charbon ou du pétrole ! ). Au-delà de la production d’électricité ces petits réacteurs peuvent être également utilisés dans d’autres objectifs par exemple :

- Dessalement de l’eau de mer et production d’eau douce : Les usines de dessalement utilisent actuellement des centrales thermiques pour générer de la chaleur. Les SMR, capables de produire de la chaleur et de l’électricité pourraient remplacer ces centrales thermiques pour le dessalement de l’eau de mer sans générer de gaz à effets de serre.

- Production d’hydrogène sans CO2 : L’hydrogène est considéré comme une source d’énergie du futur (par exemple pour les piles à combustible). Actuellement, la production d’hydrogène repose à 95 % sur le traitement d’hydrocarbures par des procédés fortement émetteurs de CO2. L’hydrogène pourrait être produit sans C02 à partir d’électricité, via l’électrolyse, ou de la chaleur par des processus catalytiques. Les SMR, sont à la fois sources d’électricité et de chaleur. Comme pour le dessalement de l’eau de mer, ils contribueraient au développement de la production d’un hydrogène propre.

- Chauffages urbains et industriels : La production de chaleur est l’un des principaux postes de consommation d’énergie. Obtenue généralement à partir des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) elle émet beaucoup de CO2. Les SMR, mini centrales nucléaires, sont des installations thermiques pouvant (aussi) produire de l’eau chaude ou de la vapeur. Ils pourraient alors être déployés en étant simplement branchés en remplacement des capacités existantes. pour alimenter les réseaux de chauffage urbain ou des sites industriels.

- Équilibrage et pilotage des réseaux électriques : Les énergies renouvelables non pilotables, tels le solaire ou l’éolien, sont intermittentes. Les SMR pourraient être un outil pour l’équilibrage d’un réseau électrique bas carbone durant les épisodes où les énergies renouvelables sont insuffisantes. En sens inverse, dans des périodes de faible demande d’électricité ou quand la production des renouvelables est élevée, ils seraient utilisés au chauffage urbain, à la désalinisation ou la production d’hydrogène.

Le développement de la filière française des minis centrales nucléaires

Le développement de la filière française des minis centrales nucléaires

 

 

La technologie n’est pas nouvelle et de nombreux projets et réalisations existent dans le monde notamment aux États-Unis et pas seulement.  (source Wikipédia)

 

Sur la base de concepts en réflexion préliminaire et étude depuis les années 2005/2010 chez TechnicAtome, les études d’ingénierie préliminaires ont été lancées en 2018 d’un projet de 150 à 170 mégawatts électriques, développé par EDF, TechnicAtome, Naval Group et le CEA. Ce petit réacteur modulaire dénommé « NUWARD », projet porté par un consortium réunissant EDF, le CEA, TechnicAtome et Naval Group, a été présenté le 17 septembre 2019 à la conférence générale annuelle de l’AIEA. La technologie/filière de base est celle (classique et éprouvée) des réacteurs REP, très compacts et modulaires. Cependant le concept comporte des innovations importantes en termes de sûreté passive (sans sources électriques) et de simplifications d’exploitation.

Le produit proposé à l’exportation est une petite centrale de 340 MWe composée de 2 réacteurs identiques de 170 MW. EDF et ses partenaires comptent soumettre en 2022 un premier dossier d’option de sûreté à l’Autorité de sûreté nucléaire et finaliser en 2026 l’ensemble du design et les spécificités techniques de cette nouvelle centrale, en vue d’une entrée sur le marché entre 2035 et 2040. Le projet vise avant tout le marché à l’export, mais EDF discute avec les pouvoirs publics pour installer au préalable un démonstrateur en France.

Les mini centrale ( SMR) avenir du nucléaire ?

Les mini centrale ( SMR) avenir du nucléaire ?

Suite aux déclarations du président de la république visant à développer les minis centrales nucléaires, certains médias se demandent si cette technologie n’est pas l’avenir de la filière.

Pour certains pays qui importent une grande partie de leur électricité notamment pays en développement peut-être. Les minis centrales sont plus souples, plus évolutives et moins chères que les centrales classiques.

La France par contre a investi l’essentiel de son potentiel dans les grandes centrales d’une puissance actuelle de 900 MW avec les centres classiques et 1600 MW avec l’EPR. Ce parc reste encore à amortir d’autant qu’on y a engagé des travaux considérables destinés à renforcer la sécurité et en même temps à prolonger la vie des installations d’au moins une vingtaine d’années.

Aujourd’hui le nucléaire produit 70 % de l’électricité française. Reste que des minis centrales pourraient être utiles ne serait-ce par exemple que pour compenser le caractère intermittent de certaines énergies. Ce qui éviterait de recourir à des sources très polluantes en carbone.

Il y a évidemment un enjeu de souveraineté économique derrière le nucléaire qui constitue un des atouts technologiques du pays. Un enjeu aussi de compétitivité internationale. Si la France développe son parc et différentes technologies c’est aussi pour les exporter. De ce point de vue la, France était un peu en retard concernant les minis centrales et leur développement vise à compléter l’offre globale de la France dans ce domaine.

Mais ces minis centrales minis centrales ne présentent guère d’intérêt comme moyen de substitution aux centrales actuelles. On peut même dire et reconnaître que l’objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % est une sorte d’illusion qui découle d’un marchandage passé entre les écologistes et François Hollande. La fermeture des centrales a essentiellement un but d’affichage politique. C’est une erreur économique, énergétique et même écologique. Le prix à payer pour l’instant a été la fermeture d’une centrale de Fessenheim qui pouvait encore fonctionner pendant 20 ou 30 ans.

Comme déjà indiqué avec les énormes travaux engagés pour renforcer la sécurité du parc actuel d’un cout de l’ordre de 50 milliards, la stratégie pertinente est donc d’amortir les installations actuelles en prolongeant leur durée de vie de 20 à 30 ans au moins et non de les remplacer par des minis centrales qui ne peuvent être pour la France qu’un complément.

Ne parlons pas de l’illusion qui voudrait que des énergies alternatives comme les éoliennes le solaire pourrait remplacer le nucléaire. Certes ces synergies peuvent être utiles comme complément mais certainement pas comme axe stratégique pour l’énergie en France.

Covid France : toujours une baisse régulière

Covid France : toujours une baisse régulière

L’épidémie poursuit sa décrue en France, où 50 personnes sont mortes du Covid ce lundi, selon Santé publique France. 7299 malades sont actuellement hospitalisés, dont 283 ces dernières 24 heures. Ils étaient au nombre de 7308 dimanche. 1328 personnes sont traitées en service de soins critiques, dont 71 arrivées depuis la veille.

Les élèves français des cinq années de l’école primaire (6-11 ans) n’ont plus à partir de ce lundi à porter le masque dans les 47 départements les moins touchés par le Covid-19 en France, .

Par ailleurs au plan mondial, le nombre hebdomadaire de décès liés au coronavirus dans le monde a atteint son chiffre le plus bas depuis l’automne 2020, lors des premières semaines de la deuxième vague, selon un comptage de l’AFP. Avec 53.245 morts recensés du lundi 27 septembre au dimanche 3 octobre, soit 7606 chaque jour en moyenne, le bilan global de la pandémie de Covid-19 poursuit une baisse enclenchée fin août, après qu’un pic à 10.000 décès par jour en moyenne avait brièvement été atteint. En un mois, le nombre hebdomadaire de décès a diminué de près d’un quart (24%).

Economie, politique, société: les plus lus

Economie, politique, société: les plus lus

 

 

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Énergie : changer de paradigme

 

Énergie : changer de paradigme

 

Pour rendre compatible la politique énergétique et la politique environnementale , Il convient de changer de paradigme d’après  Dominique Chauvin, prospectiviste. (dans la Tribune, extrait)

tribune

 

 

Dans un article récent de La Tribune, le Professeur François Lévêque fait un constat qu’il se propose de partager avec ses lecteurs en se défendant qu’il puisse être « l’expression d’un sentiment d’amertume ou de satisfaction ». Ce constat serait que : « La politique énergétique se dissout progressivement dans la politique climatique ».

Cette amertume ou cette satisfaction fait référence au nucléaire, sujet auquel ce professeur de l’école des Mines s’est intéressé pendant une dizaine d’années comme chercheur, au point d’en écrire un livre remarqué et qui fait référence sur le positionnement du sujet mais qui une fois de plus dans le texte de son article introduit le doute au sujet du nucléaire, sur la possibilité de rétablir un équilibre salutaire à Bruxelles, face à la « supériorité de l’Allemagne à défendre ses propres choix énergétiques ». Ce doute, cette ambiguïté dans le positionnement est à l’instar du titre de son livre : « Nucléaire : ON/OFF ». Au lecteur le soin de choisir et à d’autres le soin de s’engager pour sauver le nucléaire comme outil d’une politique climatique.

Bruxelles contre le nucléaire

Toutefois, dans un sursaut de volontarisme, il interroge les manœuvres de la Commission européenne contre le nucléaire comme une preuve que la politique énergétique peut encore l’emporter sur des politiques climatiques au vu du paradoxe que le gaz pourtant fossile pourrait bénéficier d’obligations vertes alors que le nucléaire pourtant neutre en carbone en serait exclu.

Cette décision de Bruxelles lui permet de préciser son constat comme « l’expression d’un double retournement » et, cette fois, on perçoit dans le texte que c’est plutôt l’amertume qui l’emporte. Je cite par soucis de clarté : « Le nucléaire n’est plus une source d’énergie pour l’Europe et la politique de l’énergie, ou plutôt ce qu’il en reste, est définitivement reléguée au niveau national ». Dont acte : exit la politique énergétique de l’Union européenne !

Est-ce bien vrai ? ne doit-on pas au contraire porter un regard plus optimiste et conquérant, en tous cas différent de ce constat anti-prospectif, qui ne révèle pas au fond la profondeur de cette inversion de priorité.

Pour cela, il faut d’abord comprendre l’évolution historique et prospective de l’énergie et le changement de paradigme qu’elle porte : basée sur des ressources fossiles avec un contenu industriel faible dans la valeur ajoutée mais avec des externalités fortes qui les condamnent aujourd’hui, les énergies sont vouées à muter malgré des progrès industriels et environnementaux désespérés, couteux  et insuffisants pour les sauver ; progrès reconnus et salués par tous sous le vocable d’efficacité énergétique que ce soit en amont et/ou en aval de chaque filière. Mais progrès voués à l’échec pour les énergies fossiles car à rendement décroissants !

La rupture créée par les énergies renouvelables

La rupture qu’apporte les énergies renouvelables, et ce qui en font leur singularité, réside dans les énergies primaires utilisées, qualifiées de propres, abondantes, gratuites et disponibles : le soleil, le vent, l’eau et demain… le CO2. Du coup, le défi devient industriel pour récolter, transformer, réguler, stocker, distribuer ces énergies primaires en une ou plusieurs énergies finales plus universelles et transparentes à l’usage. La valeur ajoutée de ce processus devient donc d’abord industrielle puis économique et  financière et  de surcroît locale, nationale ou européenne permettant ainsi de réinvestir la totalité de cette valeur ajoutée dans la recherche, le développement et le social pour une prospérité qui résulte de notre décision et compétence collective et non plus d’une valeur de rente payée à des pays producteurs, rente qui, objet funeste, varie de façon exogène et à notre détriment en fonction du prix de la géopolitique et/ou de la rareté.

L’énergie qui était une ressource va ainsi devenir un produit industriel choisi et, à terme, on « fabriquera » l’énergie comme on fabrique des voitures dans une usine avec un design ! Bien sûr, et à l’instar des voitures, il faudra encore utiliser des ressources mais différentes et dans des proportions bien moindres que les ressources énergétiques du paradigme précédent. Assurément, on n’en est pas encore là et la flambée récente des prix du gaz et de l’électricité, dont l’ampleur a surpris les experts, sont bien là pour nous rappeler encore la prééminence des ressources et de leurs aléas dans la question énergétique. Mais, clairement, pour s’en prémunir, il faut accélérer cette dimension industrielle de l’énergie et non pas penser que la politique énergétique, « définitivement reléguée au niveau national » d’après François Lévêque, doive se cantonner à distribuer des chèques aux plus fragiles pour compenser une hausse des prix qui nous échappe, à défaut de hausser le débat sur l’avenir du nucléaire !

La France, un pays précurseur

Or il se trouve que la France a été précurseur dans cette approche industrielle de l’énergie avec précisément… le nucléaire ; tellement vertueux qu’il offre aujourd’hui à l’Europe l’électricité la moins chère, la plus stable en termes physiques et aussi en termes de prix, sans doute la plus propre et très faiblement dépendante des ressources énergétiques étrangères puisque l’uranium ne représente que de l’ordre de  5 % dans sa valeur. Pourquoi donc avoir le nucléaire honteux ou douter de son utilité et de son avenir puisqu’il est sur la trajectoire prospective qui s’impose : la trajectoire industrielle. Encore faudra-t-il le rendre plus efficace, encore plus propre (génération IV, fusion) nettement moins cher et le miniaturiser (SMR). Sur ce dernier point, l’expert qu’est aussi François Lévêque ne pourra qu’abonder dans ce sens.

Aussi, le constat plutôt amer que fait l’auteur de l’article n’est en fait que le résultat du contresens prospectif qu’il fait : la politique énergétique devra se dissoudre dans la politique industrielle et pas dans la politique climatique. D’ailleurs, la politique climatique n’existe pas en tant que telle. Il s’agit d’un objectif : la neutralité carbone en 2050 ; objectif très contraignant qui imposera de bâtir des stratégies industrielles et financières fortes pour y arriver car, paradoxalement, cet objectif de neutralité carbone n’a aucune chance d’être atteint sans une croissance prospère générant les moyens financiers, industriels et humains puissants qui permettront d’investir dans les technologies d’avenir pour « fabriquer » industriellement l’énergie propre dont l’industrie et la société ont besoin.

En quelques sortes, l’énergie devient endogène à l’industrie et à la société dans un cercle vertueux (au sens de l’économie circulaire) qu’il faut améliorer et concentrer pour rendre encore plus rentable ce moteur industriel qu’est devenu l’énergie au service du climat. Il ne faut pas se tromper de récurrence !

Une politique industrielle plus large

Toutefois, si le constat, à mon sens incorrect, que fait le Professeur François Lévêque dans son article, permet d’ouvrir et de provoquer un débat sur la politique énergétique/climatique/industrielle de la France et de l’Europe, il aura été utile en particulier pour pointer « la perte d’autonomie de la France sous l’effet de sa désindustrialisation massive au cours des 20 dernières années », comme le faisait remarquer avec beaucoup de pertinence Christian de Saint Etienne dans un article économique récent. L’erreur est de ne pas comprendre que la politique énergétique doit se dissoudre dans une politique industrielle plus large, plus ouverte et plus synergique à objectifs multiples dont celui du climat mais avant tout pour privilégier un objectif de rentabilité, indispensable et cohérent à tout autre objectif à remplir, dont celui du climat.

Place à l’action donc et à la mobilisation pour se faire l’artisan d’une politique industrielle européenne plus forte ; dans laquelle le nucléaire aura toute sa place.

« L’économie de spéculation est inefficace » (Patrick Artus, économiste)

 « L’économie de spéculation est inefficace » (Patrick Artus, économiste)

 

 

 

Patrick Artus, économiste à Natixis considère que la spéculation est néfaste à l’économie productive

La faiblesse des rendements des actifs traditionnels pousse les investisseurs à choisir des actifs spéculatifs, au détriment de l’économie productive, observe l’économiste dans sa chronique.( Le Monde extrait)

tribune 

 

L’économie mondiale est agitée de mouvements violents sur les prix de toute une série d’actifs et de biens dont la caractéristique commune est de présenter une rareté. Ces prix ont, au cours du temps, montré une variabilité de plus en plus ample, avec des périodes de fortes hausses suivies de violentes corrections. C’est vrai pour les prix des matières premières : les prix des métaux non précieux, par exemple, ont été multipliés par deux et demi entre 2009 et 2011, puis divisés par deux entre 2011 et 2016, puis multipliés par trois entre 2016 et aujourd’hui. Ces mouvements des prix des matières premières sont très liés aux positions non commerciales (donc spéculatives) prises sur les marchés à terme : pour le bois de construction, par exemple, on est passé de zéro contrat net ouvert en 2019 et au début de 2020 à… 600 000 contrats ouverts à l’été 2021 ! Cela est vrai aussi pour les indices boursiers : ils ont été multipliés par quatre dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) depuis 2010, par dix en ce qui concerne les actions des sociétés des nouvelles technologies.

Idem pour les prix de l’immobilier : de 2002 à 2006, ils ont augmenté de 9 % par an dans les pays de l’OCDE ; en 2008, ils ont baissé de 13 % ; aujourd’hui, ils accélèrent violemment (+ 8 % sur un an pour l’ensemble de l’OCDE). Evolution spectaculaire également du bitcoin : 3 000 dollars (environ 2500 euros) au début de 2019, 63 000 dollars au début de 2021, avec ensuite une rechute à 30 000 dollars puis une remontée à 50 000 dollars.

 

De nouveaux acteurs financiers se sont spécialisés dans la spéculation. Les plates-formes de trading sur actions (Reddit, Robinhood…) concentrent les demandes des investisseurs institutionnels sur un petit nombre de titres dont les cours montent alors violemment – le cours du distributeur de jeux vidéo GameStop a ainsi été multiplié par 25 en janvier. Ou encore les Special Purpose Acquisition Company (SPAC), des sociétés qui lèvent des fonds en Bourse pour investir dans le futur : elles ont réalisé 200 levées de fonds au premier trimestre pour 95 milliards de dollars, les investisseurs ne sachant même pas ce qui sera fait de leur argent !

Nous sommes entrés clairement dans une économie de spéculation. Assez naturellement, la spéculation porte sur des actifs ou des biens qui montrent une rareté, une rigidité de l’offre, puisqu’alors une hausse de la demande fait fortement monter les prix. C’est le cas de tous les actifs et biens évoqués plus haut : immobilier, cryptomonnaies, actions (dont le nombre diminue avec les rachats d’actions par les entreprises), matières premières (dont la capacité de production prend beaucoup de temps pour être augmentée).

Prix de l’énergie: Vers une nouvelle crise économique ?

Prix de l’énergie: Vers une nouvelle crise économique ?

Le  choc de la transition énergétique sera de la même ampleur que celui sur le pétrole de 1973-1974, estime l’économiste Jean Pisani-Ferry dns l’Opinion (extrait)

 

 

Face à la flambée des prix de l’énergie, « nous allons mettre, pour le gaz, pour l’électricité, en place ce que j’appellerais un bouclier tarifaire, promet le Premier ministre. C’est-à-dire que nous allons nous prémunir contre ces hausses de tarifs ». Nous sommes cette fois le 30 septembre 2021, et Jean Castex s’adresse aux Français au 20 heures de TF1.

Ah, comme le monde a changé ! Les augmentations actuelles sont de bien moindre ampleur que celles des années 1970, et devraient se calmer l’année prochaine. Les facteurs de hausse des cours sont économiques (rebond post-crise) et climatiques (sécheresses, manque de vent, ouragans…) tandis qu’en 1973, ils étaient purement géopolitiques. « Il y avait un jeu de cartellisation alors qu’aujourd’hui chaque pays joue sa carte individuelle : Russie, Arabie saoudite, Emirats, États-Unis…  », ajoute Céline Antonin, économiste à l’OFCE.

En outre, la dépendance de l’économie au pétrole dans les années 1970 était beaucoup plus importante que celle au gaz aujourd’hui. C’est d’ailleurs à ce moment-là que les pouvoirs publics ont cherché à diversifier les sources d’énergie, en allant vers le gaz et le nucléaire en France. Pour moins consommer, la taille des automobiles a été réduite, la lumière éteinte le soir dans les boutiques. « On a créé l’heure d’été, on vérifiait que la température dans les administrations ne dépassait pas 19 degrés, on a limité la vitesse sur les autoroutes à 130 km/h », raconte Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP Business school.

Le contexte est aussi moins inflammable aujourd’hui qu’à l’époque où l’inflation était déjà élevée dans les pays développés. Les syndicats étaient puissants, les salaires orientés à la hausse – la France venait de signer les accords de Grenelle de mai 1968. Autre facteur d’instabilité, en 1973, « les pays ont eu pour la première fois des taux de changes flexibles avec la fin du système de Bretton Woods », rappelle Aurélien Goutsmedt, historien de l’économie.

 

Mais ne nous y trompons pas. Comme dans les années 1970, la hausse des prix de l’énergie entraîne des réactions en chaîne. La poussée des prix du gaz se propage à l’électricité, gêne la production d’engrais, de boissons gazéifiées, de poulets… Comme après les chocs pétroliers, elle met les banques centrales dans l’embarras. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, ces dernières ont d’abord trop été accommodantes, en laissant se créer une spirale inflationniste sur les salaires, afin de préserver l’emploi. « Elles ont créé un cercle vicieux », explique Jean-Baptiste Michau, professeur à Polytechnique. Puis, en 1979, elles ont « changé de braquet et refroidi l’économie » en augmentant leurs taux et en limitant l’accès au crédit, ce qui a créé une récession et fait augmenter le chômage.

Aujourd’hui, les Etats amortissent les baisses de pouvoir d’achat au prix de creusement de déficits que les banques centrales ne pourront financer indéfiniment. L’économiste Nouriel Roubini pense que les politiques monétaires et budgétaires sont trop accommodantes et risquent de surchauffer l’économie, provoquant « une stagflation totale avec une croissance beaucoup plus faible et une inflation plus élevée », écrit-il dans Les Echos.

Enfin, durant la prochaine décennie, la transition écologique fera subir à l’économie « un choc d’offre négatif, dont l’ordre de grandeur sera proche de celui du choc pétrolier de 1973-1974 », écrit Jean Pisani-Ferry dans un article récent pour le Grand Continent. Car « la décarbonation revient fondamentalement à mettre un prix sur une ressource qui était auparavant gratuite (…). Le choc pétrolier de 1974 a entraîné la réévaluation de 19,7 milliards de barils de pétrole, passant de 3,3 à 11,60 dollars le baril. Le choc correspondant a représenté 3,6 points du PIB mondial de 1973 ». Or un prix du carbone à 75 dollars la tonne représenterait, vu nos émissions, 3,1 % du PIB mondial ; un prix de 100 dollars la tonne, 4,1 %.

La transition énergétique aura-t-elle les mêmes conséquences que le choc de 1974, à savoir « un ralentissement significatif de la croissance du PIB mondial et une forte récession dans les économies avancées (…), une lutte entre les travailleurs et les employeurs pour la répartition d’un surplus réduit, et (…) une croissance faible pendant plusieurs années » ? Jean Pisani-Ferry ne le pense pas mais reproche aux responsables politiques d’entretenir l’image d’un chemin pavé de roses. Il faut s’attendre à « des effets négatifs significatifs sur le bien-être des consommateurs, des changements dans la répartition des revenus et une pression considérable sur les finances publiques ».

 

Quelle huile alimentaire choisir ?

Quelle huile alimentaire choisir ?

 

 

Cet article est issu du magazine Sciences et Avenir – La Recherche n°896 daté octobre 2021.(extrait)

Olive, chanvre, avocat, soja. Une mer d’huiles envahit nos placards, apportant de nouvelles saveurs et une touche d’exotisme à nos plats, quand auparavant, une unique bouteille au contenu jaune pâle, pour tous usages et au goût neutre, trônait dans la cuisine. Voilà déjà plus de 7000 ans que dans le bassin méditerranéen, le fruit de l’olivier est broyé pour en extraire l’huile. Source d’énergie, constituant majeur de nos cellules et hormones, le « gras » est indispensable à notre organisme.

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), les lipides doivent représenter 35 à 40 % des apports énergétiques fournis par l’alimentation, soit 90 g par jour pour un adulte sachant qu’une cuillère à soupe d’huile en apporte environ 15 g. Toutefois aucune huile ne possède une composition nutritionnelle parfaite. Il faut donc jouer de leur complémentarité et en avoir plusieurs sortes pour couvrir nos besoins journaliers.

Les plus convoités sont les acides gras polyinsaturés, dont l’acide alpha-linolénique (ALA) (ou oméga-3) et l’acide linoléique (ou oméga-6). Ils sont dits essentiels car l’organisme ne sait pas les fabriquer et doit les puiser dans l’alimentation, permettant de fluidifier le sang, prévenir les maladies cardio-vasculaires et lutter contre le vieillissement. Les huiles de noix et de colza en apportent de bonnes quantités (respectivement 12 g/100 g et 7,5 g/100 g), et une cuillère à café d’huile de cameline suffit à couvrir nos besoins quotidiens en ALA (2 g/jour).

Les huiles de pépin de raisin et de tournesol sont riches en oméga-6 (respectivement 63,7 g/100 g et 56,3 g/100 g), mais attention à ne pas en abuser car en excès, ces acides gras ont un effet pro-inflammatoire. L’acide oléique (ou oméga-9), un acide gras mono-insaturé (AGPI) aux effets neutres sur la santé, est présent en quantité dans les huiles d’olive (75 g/100 g d’oméga-9), de noisette (72,7 g/100 g), de colza (55,2 g/100 g), d’avocat (50,3 g/100 g). Les acides gras saturés se retrouvent dans les huiles de palme (49,3 g/100 ) et de coprah (86,5 g/100 g), selon la table nutritionnelle Ciqual de l’Anses.

Automobile : encore une chute de 23 % en septembre

Automobile : encore une chute de 23 % en septembre

 

 

Après – 27 % en mai, – 13 % en juin, ou encore - 32 % en août, le mois de septembre s’est soldé par une chute de 22,8 % des immatriculations par rapport au même mois de 2019, le millésime 2020 ayant été trop perturbé par la crise sanitaire pour offrir des comparaisons pertinentes. Depuis le début de l’année, la dégringolade des immatriculations de voitures particulières atteint 23,2 % par rapport à 2019, et aucun redressement n’est en vue d’ici plusieurs mois.

Le décrochage ne concerne pas seulement la France car l’industrie automobile est engagée dans une voie suicidaire qui consiste à sophistiquer de plus en plus les voitures afin d’en maintenir les prix. Du coup les utilisateurs redécouvrent la grande fiabilité des automobiles actuelles, il prolonge leur durée de vie hésitant à investir un minimum de 40 000 € dans une voiture électrique dont l’avenir est encore douteux.Par ailleurs le renforcement des contraintes européennes constitue un véritable suicide de l’industrie automobile.Le bilan économique et environnemental risque d’être désastreux. Concernant l’environnement,  la prolongation de vie des véhicules actuels à moteur thermique va forcement augmenter les émissions de carbone en tout cas les maintenir à leur niveau

« Pandora Papers » : une affaire d’évasion fiscale qui concerne les chefs d’État

« Pandora Papers » : une affaire d’évasion fiscale qui concerne les chefs d’État

Après les « Panama papers », les « Pandora Papers ». Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) vient de publier une nouvelle enquête révélant que 300 responsables publics, 35 chefs d’Etat, 130 milliardaires, ont recours à des paradis fiscaux.

Cette enquête, à laquelle ont collaboré environ 600 journalistes, s’appuie sur quelque 11,9 millions de documents, qui proviennent de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29.000 sociétés offshores.

Les #PandoraPapers se basent sur un leak de 2.96 téraoctets, issu de 14 sociétés différentes. Jamais auparavant l’@ICIJorg et ses partenaires n’avait eu à faire face à une fuite de donnée aussi massive. pic.twitter.com/swcUNMzA4v

Produits alimentaires : toujours davantage de sucre pour cacher la médiocrité

 

Produits alimentaires : toujours davantage de sucre pour cacher la médiocrité

En dépit des annonces et des produits qualifiés sans sucre ajouté, nombre de produits alimentaires contiennent  toujours autant de sucre sinon  davantage. L’objectif du sucre excessif ( comme le sel) est évidemment de masquer la mauvaise qualité des produits.  L’association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) vient par exemple de publier une étude sur les yaourts et desserts lactés dans laquelle elle dénonce la présence de taux de sucre très élevés. Les desserts lactés d’origine animale (crèmes, mousses, flans…) contiennent ainsi l’équivalent de 4 morceaux de sucre pour un pot de 125g. D’ailleurs, certains sont tellement sucrés qu’ils ne devraient même pas être considérés comme des « produits lactés ».

De multiples études ont démontré que le sucre favorisait, outre le diabète et l’obésité, de nombreuses autres maladies. En augmentant le taux de triglycérides et de cholestérol, le sucre fait le lit de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires. Le sucre favorise également le développement de certains cancers : côlon, estomac, pancréas, utérus et sein.

Dans l’intestin, en attaquant la flore bactérienne, il affaiblit nos défenses immunitaires. Le sucre favorise également la fermentation intestinale et crée un milieu propice au développement de mycoses intestinales et des cellules cancéreuses. Enfin, le sucre entraîne un vieillissement prématuré de tous les tissus de l’organisme, y compris de la peau.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), reprenant la même démarche que celle qui a entraîné la réduction du taux de sel dans les aliments, a pour objectif d’obtenir une diminution de 25 % par jour (soit 20 g) de la consommation de sucres simples (par exemple, le saccharose, le glucose, le fructose), particulièrement les sucres simples ajoutés.

Si les recommandations quant aux apports en glucides totaux demeurent inchangées (50 à 55 % des apports énergétiques journaliers), il s’agit de diminuer nettement le pourcentage de sucres simples et d’augmenter le pourcentage de glucides complexes, sources d’amidon. Ces glucides complexes dont notre organisme à impérativement besoin et que nous apportent le pain, les céréales, les pommes de terre et autres féculents.

La baisse de sucre, et plus globalement la volonté d’améliorer la qualité nutritionnelle des produits, est surtout liée à la mise en place du Nutri-Score depuis 2016. Ce système d’étiquetage nutritionnel (de A pour les aliments les plus sains à E pour ceux qui contiennent de fortes teneurs en sel, sucre ou matière grasse par exemple) est devenu un réflexe d’achat pour les consommateurs et donc, un argument marketing.

TAPIE, chef d’entreprise exemplaire !

TAPIE, chef d’entreprise exemplaire !

 

 

Bien entendu à l’occasion du décès de l’intéressé on trouve des qualités tout à fait exceptionnelles à Bernard Tapie au point dans la presse parfois d’en faire un exemple de chef d’entreprise, voire un héros  Certes l’intéressé ne manquait pas de dynamisme mais le résultat de son action n’a pas été toujours dans l’intérêt des entreprises loin s’en faut. Ce qui rappelle le Figaro.

« . Sa marque de fabrique: racheter des entreprises au bord de la faillite, parfois pour un franc symbolique, avant de les revendre plus tard avec une juteuse plus-value.

Il va ainsi mettre la main sur une quarantaine d’entreprises: les balances Terraillon, la chaîne de magasins bio La Vie Claire ou encore la société française de vente par correspondance Manufrance. Il restructure, licencie, écrème, aidé par la banque SDBO, filiale du Crédit lyonnais qui l’accompagnera dans ses « bons coups ». Autoproclamé « samu des entreprises », le bilan de Tapie est pourtant rarement positif mais l’homme d’affaires s’en sort mieux que ses prises de guerre. Il parvient souvent à céder à bon prix ses entreprises restructurées.

Meilleur exemple: le fabricant de piles Wonder qu’il tente de relancer en vain. Il ferme quatre usines, licencie 600 salariés et permet ainsi au cours de bourse de retrouver de l’air. Malgré une fusion avec l’entreprise Saft-Mazda, les ventes ne décollent pas. Il finit par revendre pour 470 millions de francs la marque à l’américain Ralston, à la fin des années 1980, qui cherche à implanter Energizer dans l’hexagone. Wonder va finir par disparaitre. Pour Tapie, c’est sa plus grosse plus-value.

Même sort pour Manufrance, liquidé en 1986. La Vie Claire est revendue avec deux fois moins de boutiques. Testut, marque emblématique de pèse-personne, ne se remettra pas non plus de la cure drastique de Tapie, alors que ce dernier est condamné pour abus de biens sociaux en lien avec cette entreprise en 1996. Reste tout de même le redressement de Look Cycle International grâce aux premières pédales de vélo à fixation rendues célèbres par Bernard Hinault vainqueur du Tour de France 1985. Il revend l’entreprise en 1990.

Mais son gros coup, c’est évidemment le rachat de l’équipementier Adidas, en 1990, financé en grande partie par la SDBO, filiale du Crédit Lyonnais..

Une acquisition permise grâce à ses amitiés avec Mitterrand. Une acquisition qui donnera lieu à un scandale qui dure depuis 25 ans grâce aussi aux amitiés qu’entretenait Bernard Tapie avec Sarkozy et maintenant Macron. Une affaire qui pourrait bien durer encore 25 ans et finir en eau de boudin comme nombre de dossiers politico-économiques.

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